Adoré des supporters à Nîmes Olympique, le club de la ville où il est né, et où il a laissé bien plus qu’une trace, l’attaquant de 32 ans, actuellement en rééducation, a aussi mis ceux de l’ESTAC (Ligue 2) dans sa poche. Sa générosité, sa simplicité et son entièreté font qu’il est facile de s’identifier à ce garçon solaire et pétillant. Un entretien rafraîchissant !
Par Anthony BOYER (aboyer@13heuresfoot.fr)
Après avoir conquis le Sud à Nîmes, Renaud Ripart est parti voilà bientôt quatre ans à la conquête de l’Est, à Troyes. Et à voir la manière dont les supporters de l’ESTAC l’ont célébré au stade de l’Aube, le 20 janvier dernier, lors de la réception d’Annecy (0-1), pas de doute, il a été bien adopté. Et adoubé. Ce soir-là, un tifo en l’honneur du Gardois avait été déployé, sur lequel on pouvait lire « Les Magic solidaires d’un joueur exemplaire ». Un superbe hommage. Mérité.
C’était quelques jours après sa grave blessure contractée à Rodez, le vendredi 10 janvier, quand son ligament croisé avait rompu. La célébration a dû faire chaud au coeur de l’attaquant de 32 ans, au moins autant que celle qui lui avait été réservée aux Jardins de la Fontaine, à Nîmes, quand, alors qu’il profitait d’un week-end pour faire ses valises et rejoindre l’Aube, un tifo avait été spécialement organisé pour lui par les supporters de Nîmes Olympique. Pour ce pur Nîmois, qui, hormis Troyes, n’avait quitté qu’une seule fois « SA » ville – Il fut prêté en National au CA Bastia en 2014-2015 -, ce fut un moment inoubliable, dont il a gardé une image, une photo même. Cet épisode, le raconte dans cet entretien de 45 minutes, accordé entre deux séances de rééducation au club, quelques jours avant de se rendre au Centre national de Clairefontaine, pour des soins de rééducation.
Renaud Ripart, c’est ce gars tranquille, posé, cool, pétillant, que tout le monde apprécie. Qui fait l’unanimité. Que tout le monde voudrait avoir pour ami. À Nîmes, il est devenu un symbole. Une légende. Derrière Kader Firous, dont il cite d’ailleurs le nom en réponse à la question « Le joueur historique du NO ? », c’est peut-être bien lui qui arriverait juste après dans le coeur des Crocodiles au classement des joueurs emblématiques du club.
Parce qu’il y est né. Parce qu’il y a grandi. Parce qu’il y a tout connu. Parce qu’il a commencé dans le quartier de Castanet avant de rejoindre le voisin mythique. Parce qu’il a fait du stade des Costières son jardin, son arène, référence au monde de la tauromachie qui lui est cher, et à qui il a largement rendu hommage à chacune de ses célébrations après un but, en mimant une passe de torero avec sa cape.
Mais tout n’a pas été simple pour cet attaquant de formation, trimballé à plusieurs postes, notamment au début de sa carrière. Une carrière qui l’a vu prendre son véritable envol vers l’âge de 22/23, quand Nîmes a tout d’abord réalisé une superbe deuxième partie de saison 2015/16 en Ligue 2 alors que 8 points de pénalité lui avait été infligé au départ.
« Quand on l’a eu avec nous au CA Bastia en National, prêté par Nîmes, il se cherchait un peu au niveau de ses postes, attaquant, milieu excentré, se souvient Stéphane Rossi, un de ses anciens coachs, aujourd’hui à Concarneau (National). On venait de descendre de Ligue 2, c’était une saison compliquée (en 2014/15), on avait souffert, mais si je n’avais pas eu des garçons comme lui, on ne s’en serait pas sorti. Renaud est rigoureux, discipliné, travailleur, avec une super-mentalité. Je me souviens qu’après les séances, il restait pour travailler devant le but. Il en voulait toujours plus. Après, de là à dire qu’il deviendrait un acteur majeur de la Ligue 1 comme ce fut le cas avec Nîmes, ce n’était pas évident, même si je pensais qu’il pouvait évoluer à ce niveau. Il a cette faculté à s’adapter. Pour moi, Renaud est un exemple pour beaucoup de jeunes joueurs qui arrivent dans le circuit. »
Et puis il y a eu cette fameuse saison 2017/18, toujours en Ligue 2, quand les Crocos et Umut Bozok (25 buts en 38 matchs !) marchaient sur l’eau et écrasaient tout et tout le monde sur leur passage, jusqu’à replacer le club et la Ville sur la carte de France de la Ligue 1, 25 ans après !
25 ans, c’est aussi l’âge que Renaud Ripart le bavard avait lorsqu’il a découvert la Ligue 1. C’est tard. Mais c’est son histoire. Et il la raconte en détail, avec franchise, sans regret, avec une lucidité déconcertante et quelques anecdotes truculentes. Et sans son catogan, qu’il a délaissé pour une coupe plus… militaire !
Interview
Meilleur souvenir sportif ?
La montée en Ligue 1 (en 2018) avec Nîmes et aussi la saison qui a suivi, avec notamment ce match contre Marseille en début de saison, quand on gagne 3 à 1 pour le retour de la Ligue 1 aux Costières, ce sont des moments assez incroyables.
Pire souvenir sportif ?
Ce sont malheureusement les blessures. Surtout les deux blessures à Troyes, que cela soit mon tendon d’Achille la première fois où là, récemment, le croisé. Ce sont des périodes longues, qui t’éloignent des terrains, où tu n’es pas dans la capacité d’exercer ton métier, ta passion. C’est comma ça. Le matin et l’après-midi, je vais au club faire ma rééducation, ça dépend, les séances ne sont pas tous les jours doublées; la semaine prochaine (cette semaine), je suis à Clairefontaine en soins de rééducation pour la reprise de course. J’ai de la chance, mon genou réagit plutôt bien, il n’est pas « inflammatoire » : quand je fais une grosse séance, je n’ai pas mal le soir, il ne gonfle pas, ça se passe bien, ça évolue bien. C’est vrai que je reprends la course assez tôt mais bon, il y a plein de trucs à valider encore. J’espère être de retour sur les terrains cet été !
À Nîmes, tu n’avais pas eu de « grosses » blessures…
Très peu. J’avais eu une petite lésion par-ci, une petite déchirure par-là, mais c’était très léger. C’est vrai que depuis que je suis à Troyes, notamment ces deux dernières années, je n’ai pas été épargné. J’ai fait les deux plus grosses blessures qu’un footballeur puisse avoir.
Tu t’es demandé s’il n’y avait pas une malédiction troyenne ?
Non, je ne pense pas, parce que le croisé que je me suis fait en janvier, c’est sur un contact, un joueur m’est tombé sur ma jambe, ce sont des faits de jeu. C’est un peu ce qui est arrivé juste après à Antoine Dupont, avec la jambe tendue, et le joueur me tombe sur le genou. Même les plus costauds, comme Dupont, on voit que ça peut lâcher. C’est la faute à pas de chance.
Combien de buts marqués dans ta carrière ?
(Il réfléchit)
C’était juste pour savoir si tu connaissais le chiffre par coeur…
Non, je ne le connais pas par coeur, je dirais 65, quelque chose ça, 70 peut-être. Je crois qu’à Nîmes, j’en ai marqué 50.
Plus beau but ?
Contre Clermont en Ligue 2, j’étais sur le côté droit, je me retourne, je me mets sur mon pied gauche, je fais une frappe de l’extérieur de la surface et elle fait barre, ça tape derrière la ligne et elle ressort, c’était un beau but
Le but le plus important ?
Celui que j’inscris contre Montpellier, c’était le derby, à huis-clos à l’époque, à la 85e minute et on a gagné 1 à 0. Un super-souvenir ! Quand on est rentré à Nîmes, on a été fêté comme des héros.
Plus beau loupé ?
J’en ai raté oui (rires) !!! J’ai des images de buts que j’ai ratés mais je ne pourrais pas te dire contre qui c’était !
Pourquoi as-tu choisi d’être footballeur ?
Par pure passion. Je viens d’une famille où l’on n’est pas du tout football, du coup, durant toute mon enfance, quand on me demandait ce que je voulais faire et que je répondais « joueur de foot », on me disait « fais tes études », sous-entendu, ce n’est pas impossible, mais presque. Je leur ai prouvé le contraire. J’ai commencé dans un petit club de Nîmes, à Castanet, c’est un quartier à l’ouest de la ville. Le club existe toujours. Le président est toujours le même. Il m’arrive parfois d’y passer, quand je vois qu’il y a un entraînement par exemple; en plus, ma maison à Nîmes n’est pas très loin du stade. Mais de moins en moins malheureusement, parce que j’ai une vie de famille bien remplie (rires).
Premier match pro auquel tu as assisté ?
Il me semble que c’est Nîmes – Strasbourg en Division 2, il y avait Chilavert dans les buts du Racing C’était après la coupe du monde 1998, par là…
– Le 9 avril 2002, en match en retard de la 25e journée, Strasbourg s’était imposé 3-1 aux Costières en Division 2. A l’issue de la saison, Nîmes, 19e, était tombé en National, accompagné du FC Martigues, 20e, tandis que Strasbourg, 2e derrière l’AC Ajaccio, accédait en Ligue 1.
Ton geste technique préféré ?
Peu importe le geste, c’est de marquer un but. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus beau dans le foot.
Combien de cartons rouges ?
Zéro ! Je touche du bois ! Je ne suis pas passé loin plusieurs fois !
Qualités et défauts sur un terrain, selon toi ?
Qualités, je dirais que je suis quelqu’un de très généreux sur le terrain, je cours beaucoup, je suis adroit devant le but, j’ai le sens du but, du placement, j’ai une capacité aussi à fédérer mes coéquipiers, parce que j’ai l’âme d’un leader aussi, que cela soit par la voix ou par ce que je produis sur le terrain. Défauts, souvent, comme je donne beaucoup, j’ai du déchet, je me précipite un peu. Forcément, avec l’âge, avec les blessures aussi, la vitesse, ça diminue un peu, même si cela n’a jamais été ma qualité première. J’arrive à adapter mon jeu, à jouer différemment par rapport à ça.
Qualités et défauts dans la vie ?
C’est un peu pareil que sur le terrain, généreux, avec tout le monde, mes amis, ma famille, même avec des gens que je ne connais pas ! Je suis assez solaire, j’aime bien sourire, faire rigoler les gens. Je suis gentil quoi ! Mes défauts ? Je suis un peu impulsif, je ne suis pas très patient et un peu têtu; ça fait trois défauts, c’est déjà pas mal (rires) !
Que t’a-t-il manqué pour être un top joueur de Ligue 1 ?
Ouf, beaucoup de choses (rires) ! En termes de qualité, peut-être que d’autres joueurs ont un peu plus que moi, partout, c’est pour ça qu’ils jouent pendant 15 ans en Ligue 1, voilà.
Ton début de carrière n’a pas été simple, on te trimballait aussi à tous les postes…
Quand je suis revenu de mon prêt au CA Bastia en National (2014/2015), Nîmes ne comptait pas forcément sur moi, c’est vrai, et puis après, il y a eu ce changement d’entraîneur et l’arrivée de Bernard Blaquart qui a fait énormément pour moi. Chacun a son évolution : certains sont prêts à jouer en pro à 16 ans, d’autres à 18 ans, mais moi, comme dans mon enfance, on m’a toujours répété que c’était impossible de passer pro, quand je suis arrivé en pro à Nîmes, je suis arrivé avec un peu trop sur la pointe des pieds, « limite » je ne me sentais pas légitime. Je n’avais peut-être pas assez d’ambition. Je me contentais d’être sur le banc de touche et je me disais que c’était bien. Je pensais que c’était normal de ne pas être titulaire, parce que j’étais jeune, et que c’était comme ça.
Tu penses avoir manqué de confiance ?
Pas forcément. Peut-être que j’ai fait preuve d’un peu trop d’humilité. C’était il y a 15 ans, le foot était différent. On faisait moins confiance aux jeunes que maintenant; pour jouer, pour « accrocher » des minutes, du temps de jeu, c’était plus compliqué. Peut-être aussi que, dans ma réflexion, j’appréhendais un peu ce que c’était que d’être vraiment un joueur professionnel. A 18 ans, je n’avais pas la lucidité de certains pour le comprendre. Je n’ai jamais eu de plan de carrière par exemple. Je ne me projetais pas. J’essayais juste de vivre le moment présent à fond, parce que je ne savais pas quand est-ce que ça allait s’arrêter, entre guillemets.
Tu as évolué à plein de postes différents : est-ce que cela n’a pas été un frein justement à ton évolution ?
Non, je ne pense pas. Déjà, si je n’avais pas été utilisés à différents postes, peut-être que j’aurais joué moins de matchs, je n’aurais pas autant performé.
À Nîmes, les coachs que j’ai eus me connaissait, ils avaient plus de facilité à me mettre à droite, à gauche, devant, derrière, et peut-être que pour des clubs qui me regardaient de l’extérieur, cela a été un frein parce qu’ils préféraient prendre un joueur à un poste bien spécifique plutôt que quelqu’un qui jouait un peu partout, c’est possible. En tout cas, je ne le regrette pas, parce que je me suis épanoui à beaucoup de postes, et si je m’étais cantonné à un seul poste, je n’aurais peut-être pas fait autant de matchs.
La saison où tu as pris le plus de plaisir sur le terrain ?
Il y en a plusieurs. Je dirais la saison où on monte en Ligue 2 avec Nîmes (2017-18), parce que, franchement, on avait une très bonne équipe, on jouait bien, on prenait beaucoup de plaisir, on marquait beaucoup de buts, on gagnait beaucoup de matchs, alors forcément… Le plaisir, il est aussi dans le résultat. Il y a eu la deuxième partie de saison aussi en Ligue 2, celle où on a démarré avec 8 points de pénalité, et là, on a cartonné, d’ailleurs, je crois qu’on termine premier sur la phase retour, et on se sauve alors que tout le monde nous voyait mort. Cela a été une période vraiment intense. On était une bande potes, on se régalait sur le terrain, on jouait avec insouciance, ce qui était impensable pour une équipe classée dernière de son championnat ! Ces six mois-là ont été incroyables. Enfin, je dirais aussi la première saison en Ligue 1 (2018-19), on termine 8 ou 9e, tout le monde nous voyait redescendre directement et finalement on n’a pas du tout été inquiétés cette année-là (le NO a terminé 9e de Ligue 1). On a perdu des matchs, on a pris des roustes, mais on a pris beaucoup de plaisir aussi. Personnellement, j’ai pris du plaisir à découvrir plein de stades, à jouer à Paris, à Marseille, à Lyon, à Saint-Etienne, à affronter de « gros » joueurs, quand tu arrives de Ligue 2, c’est plaisant.
Le club où tu aurais rêvé de jouer, dans tes rêves les plus fous ?
Si je devais en choisir un, je prendrais le Real Madrid, et je ne serais pas seul à le citer, parce que c’est le plus grand club du monde, même s’ils se sont fait taper 3-0 à Arsenal (l’entretien a été réalisé le lendemain du match aller de Ligue des Champions entre Arsenal et le Real Madrid) ! Mais je suis lucide, c’est juste un rêve (rires) !
Le meilleur match de ta carrière, selon toi ?
C’est dur ce que tu me demandes, parce qu’en fait, il y a plein de matchs qui me reviennent, ils sont liés aux différents postes où j’ai évolué; par exemple, tel match quand j’ai joué attaquant, tel match quand j’ai joué arrière-droit, etc. J’ai un match en tête, avec Nîmes, en Ligue 1, quand on va gagner 2-1 à Lille, l’année où ils sont champions (J30, en 2020/21) : j’avais joué numéro 8 ! Je prenais beaucoup de plaisir à ce poste et c’est vrai que j’avais fait un super match. J’avais marqué le 2e but, d’un petit piqué sur Mike Maignan. Je pense aussi au match contre l’Olympique de Marseille, pour le retour de la Ligue 1 aux Costières du Nîmes. Ce match, contre l’OM en Ligue 1, c’était… Waouh ! Je jouais devant, je m’étais senti super-bien, j’avais de très bonnes jambes, je marque, il y avait une ambiance de fou dans le stade ! Après, il y a eu d’autres matchs aussi, en Ligue 2, en coupe de France aussi même récemment avec Troyes. Mais c’est difficile de comparer.
Le pire match de ta carrière ?
C’est après une défaite 3-0 à Montpellier. C’est en tout cas le match qui m’a fait le plus mal. On se fait rouler dessus. Je ne me suis pas dit que j’allais arrêter le foot après ça mais c’est vrai que j’ai mis plusieurs jours à m’en remettre.
– Le 30 septembre 2018, dans une rencontré émaillée d’incidents, le MHSC s’était imposé 3 à 0 à La Mosson (Journée 8).
Un stade et un club mythique pour toi (en dehors des Costières) ?
En dehors de Nîmes, en France, le plus mythique, c’est le Vélodrome, à Marseille. Il y en a d’autres, avec de très bonnes ambiances aussi, je pense à Bollaert à Lens, que j’adore, et aussi le chaudron à Saint-Etienne (Geoffroy-Guichard), La Meinau à Strasbourg, La Beaujoire à Nantes… Ce qui est dommage, c’est que les supporters soient interdits de stade souvent, c’est de jouer devant des stades qui, au final, ont des virages ou des parcages fermés, et ne sont jamais pleins. Mais là, c’est un autre débat.
Un coéquipier marquant ?
Adil Rami. Quand tu le connais, que tu le côtoie tous les jours, c’est quelqu’un de très simple, de très humble, malgré tout ce qu’il a accompli dans le foot. C’est un vrai personnage. Il est comme on peut le voir parfois à la télé, marrant, toujours en train de rigoler, mais en même temps, très professionnel : même si je ne l’ai connu que sur sa fin de carrière, j’ai tout de suite compris pourquoi il avait réussi une si belle carrière. Il est rigoureux, exigeant. C’est un vrai compétiteur, un vrai professionnel.
Le coéquipier avec lequel tu avais ou tu as le meilleur feeling sur le terrain ?
Teji Savanier. Je jouais souvent sur le côté, lui adore le jeu long, du coup, c’était facile de jouer avec lui, il a une qualité technique tellement incroyable ! Il aimait bien tirer les coups de pied arrêtés au premier poteau, j’ai marqué des buts comme ça ! C’était la zone où j’allais !
Un coéquipier perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
La plupart, je suis en contact avec eux, par messages, même si on ne se voit pas beaucoup, j’en croise parfois sur les matchs mais on n’a pas trop le temps de se parler. Récemment, j’ai vu un de mes anciens coéquipiers à Troyes, Karim Azamoum, il est venu pour la célébration des 100 ans du Stade de l’Aube et des 125 ans du football à Troyes, il est resté quelques jours, on a pu se voir, manger chez l’un, chez l’autre.
Un coach perdu de vue que tu aimerais bien revoir ?
Le coach que j’ai eu le pus souvent c’est Bernard Blaquart, on s’écrit souvent, et quand je descends dans le Sud, on arrive toujours à se faire un petit repas, avec d’autres anciens joueurs aussi.
Une causerie de coach marquante ?
Tu me fais aller dans les souvenirs lointains là ! Ce n’est pas vraiment une causerie, mais c’est un événement qui m’a marqué. C’était avec René Marsiglia, paix à son âme. On jouait le maintien en Ligue 2, il était venu entraîner 6 mois à Nîmes (René Marsiglia avait été nommé le 26 décembre 2013), on sortait d’un mauvais match et le lendemain matin, en rentrant de déplacement, il nous a convoqués dans le vestiaire. Il avait des reproches à nous faire mais il les as formulés avec des mots très simples, très bienveillants. Il avait le sentiment qu’on avait peur de se lâcher, peur de descendre, et puis, c’est à ce moment-là qu’il nous a dit qu’il était malade, qu’il avait un cancer, et que c’est pour ça que, parfois, il ratait l’entraînement, à cause des traitements à suivre. En gros, il nous a dit qu’on ne savait pas combien de temps la vie avait encore à nous offrir et que nous, on avait de la chance de jouer au foot, qu’on n’avait pas de pression à avoir. Il nous a racontés qu’il était en vacances quand il a appris la nouvelle et que… bon, ben voilà, il avait un cancer, Forcément, cet épisode m’a marqué. Je m’en souviens encore. Finalement, on s’est sauvé. Quant il nous a dit ça, on est tous tombé des nues. Moi j’étais jeune à l’époque. René, c’était un super coach, humainement, il était top. Nous, les joueurs, on s’en était un peu voulu, il nous a fait relativiser plein de choses. On a pris conscience qu’il y avait toujours plus grave.
Ton premier match en National ?
Contre Orléans. Aux Costières. Avec Thierry Froger (saison 2011-2012). J’étais rentré peut-être dix minutes, quelque chose comme ça. D’ailleurs, cela faisait six ou sept fois que j’étais sur le banc mais que je ne rentrais pas (rires) ! A l’époque, on ne pouvait faire que trois changements et il n’y avait que 16 joueurs sur la feuille de match, du coup, cela faisait moins de turn-over.
Des rituels, des tocs, des manies ?
Je ne suis pas très superstitieux. Je fais beaucoup de sophrologie. Avant les matchs je fais des petits exercices de respiration, des petites visualisations, mais je n’ai pas vraiment de rituel. Ce sont souvent les mêmes choses qui reviennent avant un match mais ce n’est pas parce qu’on a gagné ou parce que j’ai marqué un but que je vais remettre le même caleçon ou quelque chose comme ça, non.
Une devise ?
Pas spécialement, mais si je dois en sortir une, je dirais « Le travail paie », parce que cela me correspond, parce que j’ai toujours fonctionné comme ça. Dans les moments où ça va moins bien, je me réfugie dans le travail. Et même dans les moments où ça va, c’est souvent là où on a tendance à se relâcher, c’est pour ça aussi que j’ai toujours bossé, j’ai toujours essayé de bosser plus que les autres, parce qu’il n’y a pas beaucoup de places, elles sont chères, alors si tu veux y arriver… Il faut essayer de se démarquer, c est pour ça que je bosse plus.
Tes passions dans la vie ?
Je suis quelqu’un qui a besoin de couper. D’être toujours maintenu dans le rythme de la compétition, toute une saison, forcément, il y a des moments, c’est éprouvant. Les gens ne se rendent pas forcément compte. J’ai besoin de penser à autre chose que le foot en rentrant chez moi même si ça m’arrive de regarder des matchs bien sûr. Mais le week-end, je ne passe pas ma vie devant le foot à la télé. Je viens d’avoir un troisième enfant, un troisième garçon, il a 3 mois, le plus grand a 4 ans, donc on ne s’ennuie pas (rires). Sinon, je faisais pas mal de golf avant, mais j’en fais un peu moins maintenant : là c’est pareil, ça me permettait de couper avec le foot et la médiatisation notamment. Le golf est un sport qui, physiquement, ne me demande pas de gros efforts, tu marches, tu te dégourdis les jambes, c’est tranquille, sympa.
Un sport (autre que le foot) ?
Le golf, le basket.
Une couleur ?
Le rouge.
Un plat ?
J’aime bien manger, c’est dur comme question ! Un barbecue, une côte de boeuf, c’est clairement ma « cam », pâtes carbonara, paella…
Et ce fameux « burger Ripart » de Nîmes, tu ne l’as pas goûté ?
Jamais… Jamais… Je n’ai jamais pu le goûter. Ils l’ont confectionné quand je suis parti à Troyes, ça n’a duré que quelques jours, mais j’ai eu des bons retours et j’espère qu’ils ont fait un bon chiffre grâce à ça (rires) !
Une boisson, toujours le Perrier-citron ?
Non, nous, à Nîmes, on a le sirop de citron qui s’appelle le sirop-Pac, sinon un petit Ricard c’est pas mal, avec modération (rires), en vacances.
Un animal ?
Les taureaux.
Pourquoi as-tu le numéro 20 ?
Parce que c’est le numéro que j’avais quand j’ai signé pro. J’avais le choix. C’est Vincent Carlier qui avait ce numéro et qui me l’a confié. Il y avait le 14 aussi, le jour de ma naissance, mais j’aimais bien le 20. C’est resté. Et quand je suis arrivé à Troyes, celui qui avait le 20 est parti, je me suis dit « Vas-y, c’est un signe » !
Un surnom ?
Rips ou Rino, ce n’est pas très original ! Rips, c’est le diminutif de Ripart, mes potes m’appelaient comme ça,
Un film ?
(sans hésiter) Gladiator.
Un souvenir de vacances ?
Les dernières vacances que j’ai faites, avec mon épouse et mes deux enfants, une dizaine de jours, c’était en Andalousie. On a visité une bonne partie de cette région, on s’est régalé, on a visité des arènes, bien sûr, on a fait la feria à Grenade, on a visité un élevage, on a fait Séville, Cordoue, Ronda, je conseille !
« Les Jardins de la Fontaine, les arènes… »
Une photo de toi que tu aimes bien ?
Il y a une photo que j’adore, c’est après mon départ à Troyes, quand je suis revenu le week-end suivant à Nîmes pour récupérer des affaires et ma voiture, et là, alors que j’étais juste parti pour faire une pétanque aux Jardins de la Fontaine, les supporters m’ont fait la surprise d’être là, ils avaient fait un immense tifo ! Et il y a cette photo où j’ai la cape, où je fais deux-trois passes, avec le tifo au fond.
Une chanson ?
J’aime bien tous les styles, je peux passer de la variété française au rap US, au reggae, à la musique latino… ça dépende de l’humeur. Quand je suis arrivé à Troyes, j’ai chanté « Je te promets », et là, il y a la version reprise par Chico et les Gipsy King, ça me rappelle le Sud, j’aime bien cette ambiance.
Une ville, un pays ?
Nîmes, c’est logique ! Et sinon Séville. Je pense que c’est la plus belle ville que j’ai vue.
Un endroit à Nîmes ?
Il y en a beaucoup. Le centre-ville. J’aime bien m’y balader. Et les Jardins de la Fontaine, pour faire jouer les enfants, et ce n’est pas très loin de chez moi. Et les arènes aussi.
On te reconnaît dans la rue à Nîmes ?
Oui, quand même, pourtant cela fait 4 ans que je suis parti…
Et à Troyes ?
Aussi, oui, même si c’est une plus petite ville.
Termine la phrase en deux ou trois adjectifs : tu es un joueur plutôt …
C’est dur ça ! Déterminé. Travailleur.
Un modèle de joueur quand tu étais gamin ?
Mon idole, c’était Zidane. Même si ce n’est pas mon poste. Sinon, comme numéro 9, je regardais beaucoup les attaquants, R9 (Ronaldo, le Brésilien), Djibril Cissé, Pauleta. Et aussi Cavani ! J’ai même joué contre lui quand il était au PSG, j’étais comme un fou. Cavani, c’est le type de joueur qui ne lâche rien, qui est porté sur le collectif, sur son coéquipier, j’adore !
Le match de légende du Nîmes Olympique, c’est lequel, pour toi ?
La demi-finale de coupe de France de 1996 contre Montpellier, victoire 1 à 0, but de Ramdane !
– Nîmes, alors en National, s’était incliné 2-1 en finale de la coupe de France face à l’AJ Auxerre.
Le joueur de légende du Nîmes Olympique ?
Je pense que c’est Kader Firoud, c’est le plus capé.
Parler de Nîmes, sans cesse, tu n’en as pas marre, à force ?
Non, Nîmes fait partie de ma carrière, de ma vie.
La situation de Nîmes Olympique est critique (avant-dernier en National) : t’impliquer un jour au NO, tu y penses, si tu rentres à Nîmes à la fin de ta carrière ?
C’est vrai que j’ai 32 ans et même si j’espère jouer encore quelques années, j’essaie de préparer au mieux mon après-carrière, parce qu’un jour ou l’autre, ça va arriver. Du coup, oui, il y a de grandes chances que je retourne à Nîmes, parce que c’est ma ville, parce que j’y ai grandi et que je m’y sens bien. Et c’est là où j’ai envie d’être. Après, il ne faut se fermer aucune porte. Oui, peut-être qu’un jour je reviendrai au club, mais je n’en sais rien. Dans quelles conditions, je ne sais pas, mais oui, c’est une possibilité.
Le vendredi soir, après les matchs de Ligue 2, tu regardes les résultats du Nîmes Olympique en National ?
Ah bien sûr, bien sûr ! C’est le premier truc que je regarde en National, j’espère qu’ils vont se sauver, c’est vital pour l’avenir du club.
Le stade des Costières, de le voir comme ça, à l’abandon…
C’est triste. A la base, il y avait ce nouveau projet à la place donc ça pouvait s’entendre mais bon, là, maintenant… Il n’y a pas de visibilité à moyens termes pour le Nîmes Olympique. J’espère que ça va s’arranger. J’espère que le club trouvera des repreneurs qui ont envie de s’impliquer, d’avancer, de faire les choses bien, pour que les gens reviennent au stade, pour qu’il n’y ait plus de fracture entre la direction et les supporters, pour que le club fasse à nouveau rêver les plus jeunes aussi, c’est ça qui est important, parce que le foot, ça se transmet de génération en génération. Si pendant quelques années, les gens ne peuvent plus s’identifier à leur équipe, tu perd une génération, tu perds l’engouement, tu perds la ferveur.
Plus tard, tu voudrais faire quoi ?
J’ai plein de projets. Je ne sais pas si je les réaliserai tous parce qu’à un moment, il faut se canaliser; j’en ai dans le foot, pas dans le foot, comme je t’ai dit, je ne me ferme aucune porte, et puis on verra selon mes envies du moment quand je déciderai d’arrêter ma carrière. J’ai aussi encore envie de profiter des années qu’il me reste à jouer au football, parce que c’est ma passion, j’aime faire ça. J’ai l’impression que j’ai commencé ma carrière hier, alors que c’était il y a presque 15 ans ! J’ai envie de jouer le plus tard possible, d’en profiter au maximum, ce qui ne m’empêche pas de penser à ce que je voudrais faire après, j’ai des idées, on verra.
L’ESTAC, en quelque mots ?
Un club tremplin. C’est une bonne définition je pense. Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui passent et qui repartent ensuite dans des grands clubs voire des très grands clubs comme Wilson Odobert qui était avec nous il n’y a même pas deux ans et qui est à Tottenham aujourd’hui. C’est clairement une volonté aussi de l’actionnaire de développer les jeunes talents, de les faire grandir, évoluer.
Le milieu du football ?
(Sourire) Il y a du bon et du moins bon. Le bon, c’est sur le terrain. Nous, en tant que joueurs, là où on s’épanouit le plus, c’est sur le terrain, après, il y a l’extra-sportif, et puis quand tu ne joues pas, quand tu es blessé, comme là pour moi en ce moment, c’est plus dur. Le foot, ce n’est jamais ni tout rose ni jamais tout noir. Il y a des bons côtés et des mauvais côtés, comme dans tous les domaines. Simplement, il faut savoir tirer le maximum des bons côtés.
Une appli mobile ?
Je ne suis pas très actif sur les réseaux sociaux, même si j’ai des comptes. Encore une fois, quand tu as une vie de famille, ce n’est plus pareil, j’étais beaucoup plus actif quand j’étais plus jeune. Chacun ses priorités ! Mais je suis quand même pas mal sur mon téléphone, j’utilise beaucoup Instagram et Twitter (X).
Tu jouis d’une super image : ça t’inspire quoi ?
C’est agréable, ça montre que je suis quelqu’un qui donne beaucoup, et les gens me le rendent bien. Je l’ai souvent dit, la plus belle chose qui nous est donné, à nous, footballeurs, c’est de rendre des gens heureux, et ça, c’est exceptionnel. Ce n’est pas le cas dans tous les domaines. Après, c’est souvent les montagnes russes au foot, avec des moments d’adrénaline, des moments plus tristes, on joue au foot pour des émotions, les nôtres, et celles que l’on donne aux autres.
Texte : Anthony BOYER / Compte X @BOYERANTHONY06 / mail : aboyer@13heuresfoot.fr
L'immense hommage des Gladiators à Renaud Ripart aux Jardins de La Fontaine
De Nîmes à la Corse
Né le 14 mars 1993 à Nîmes, Renaud Ripart débute le football dans sa ville natale. Il est formé au Nîmes Olympique et connaît sa première sélection en championnat National en octobre 2011.
Le Nîmes Olympique est champion et monte en Ligue 2 cette même année (2012). Durant la saison 2014-2015, Renaud Ripart rejoint le CA Bastia, sous la forme d'un prêt sans option d'achat.
En terre corse, il participe à 29 rencontres et inscrit 5 buts.
L'ADN du Nîmes Olympique
De retour au stade des Costières la saison suivante (2015-2016), l'attaquant nîmois inscrit 8 réalisations en 32 rencontres et termine meilleur buteur du Nîmes Olympique lors de cet exercice.
Il inscrit son premier but en Ligue 1 en août 2018 face à Angers (3-4). Renaud Ripart a marqué de son empreinte à Nîmes et notamment au Stade des Costières, où il est le meilleur buteur en activité.
Qualifié "d'homme à tout faire", Renaud Ripart fait preuve de polyvalence et d'abnégation, en s'adaptant à différents postes sur le rectangle vert. D'attaquant à défenseur droit, le buteur Nîmois a un volume de jeu conséquent.
Bernard Blaquart, son entraîneur à Nîmes, a loué les qualités de Renaud à plusieurs reprises : "Il a toujours la soif de gagner, tout entraîneur rêverait de l'entraîner. Ripart a trois poumons, c'est incroyable."
Renaud Ripart aura participé à plus de 250 rencontres avec le Nîmes Olympique et inscrit 50 buts. Après avoir marqué le club de son enfance, le nîmois rejoint les Bleu & Blanc pour un tout nouveau défi.
L'ESTAC est heureuse d'accueillir ce talentueux buteur. Nous te souhaitons tout le meilleur dans cette nouvelle aventure.
Bienvenue Renaud ! https://www.estac.fr
Après 16 années passées au Nîmes Olympique, dont dix en tant que joueur professionnel, Renaud Ripart (28 ans) a tourné la page en s'engageant pour quatre ans avec Troyes, promu en Ligue 1. L'enfant du club évoque les raisons de son départ et revient sur quelques moments forts vécus sous le maillot des Crocos.
Objectif Gard : Après ce transfert, dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Renaud Ripart : Je suis content et excité. C'est une nouvelle aventure qui démarre avec beaucoup de changement. J'ai hâte de découvrir le club, mes coéquipiers et les personnes qui travaillent au club. Je suis très content d'arriver dans un club sain et très ambitieux. Troyes a été racheté par "City Football Group" il y a peu de temps, mais en interne ça reste un club familial qui a envie de pérenniser l'Estac en Ligue 1. Je trouve le challenge intéressant et il y a moyen de revivre de belles émotions. Je suis impatient de voir comment ça évolue.
Qu'est ce qui vous a poussé à quitter Nîmes Olympique ?
Je pense qu'il y a un peu de tout. J'ai 28 ans, même si on dit que l'on est dans la force de l'âge je suis plus proche de la fin que du début. S'il y avait une opportunité, je ne voulais pas avoir de regrets et me dire : "si j'avais su". J'ai vu comment ça se passait à Nîmes à l'intersaison et même si c'est très compliqué de remonter immédiatement, j'ai le sentiment que ce n'est pas, en plus, l'objectif principal du club. À partir de là, j'ai réfléchi et j'ai eu des opportunités.
Votre souhait était-il aussi de rester en Ligue 1 ?
Forcément. Il y a quatre ans en arrière, jamais je n'aurais pensé jouer en Ligue 1 de ma vie. Aujourd'hui à 28 ans, c'était compliqué de refuser le projet troyen. J'ai eu un bon feeling avec le coach Laurent Batlles. Ils ont construit une belle aventure déjà depuis deux ans. Il y a une belle dynamique autour de ce club.
Pourquoi avez-vous préféré Troyes par rapport aux autres propositions et notamment Nantes ?
Je ne voulais pas non plus me précipiter. C'est vrai que l'on a des contacts depuis plusieurs semaines mais je voulais être sur du projet et échanger avec le coach avant. J'étais aussi en contact avancé avec Nantes. Il faut aussi prendre en compte la situation actuelle financière des clubs, je n'étais pas libre donc il fallait que toutes les parties trouvent un accord au niveau du transfert.
Est-ce que les dirigeants nîmois ont facilité votre transfert ?
Je les ai remerciés pour ça. Ils m'ont écouté et ont compris mon choix. Ils ne m'ont pas mis de bâtons dans les roues, même s'ils avaient très envie que je reste, mais ça s'est très bien passé. Cela montre aussi qu'il n'y a pas que le financier qui dirige, il y a encore un petit peu d'humain dans le football d'aujourd'hui.
Cela doit faire un pincement au cœur quand on quitte sa ville et le club avec lequel on a tout connu...
Oui... Quitter Nîmes Olympique, la ville de Nîmes et tout ce que cela comporte, c'est peut-être le choix le plus dur de ma carrière pour le moment car je pensais peut-être que cette question ne se poserait jamais. C'était le moment pour moi de voir autre chose mais si ça a été dur de quitter Nîmes, je suis très content d'arriver à Troyes.
Avez-vous reçu des messages de la part des supporters après votre départ ?
Mon téléphone est inondé de messages depuis quelques jours. J'ai un peu de mal à répondre à tout le monde. J'ai reçu beaucoup de messages de remerciement et bienveillant. Les supporters m'ont tellement donné pendant des années que je les remercie encore pour ça.
Votre partez après voir disputé 240 matches pour 50 buts marqués, quel bilan faites-vous de votre passage au Nîmes Olympique ?
Quand j'étais petit, j'allais au stade. Je rêvais de jouer aux Costières avec Nîmes Olympique en professionnel et de jouer en Ligue 1. J'ai accompli tout ça avec beaucoup de travail et d'acharnement. Ça ne partait peut-être pas bien mais j'ai rien lâché. Je suis très fier de ce parcours.
Ce but dans le derby est celui que Renaud retient en premier (Photo Anthony Maurin).
Si vous ne deviez retenir qu'un meilleur moment, ce serait lequel ?
On va dire les dix années, ça fait un seul moment ! (Rires). C'est trop dur de choisir. Je repense aux -8 points parce que l'aventure est surtout partie de là. La montée en Ligue 1 forcément, ça a été incroyable. La première année en Ligue 1 où tu gagnes Marseille (3-1) sur le premier match à domicile. Il y a tellement de moments. Les dix années voire les 16, si on prend en compte le centre de formation, ça représente bien.
Et le pire ?
La descente ! C'est dur de descendre avec un club que l'on aime, ça a été dur à vivre. Il nous ne manquait pas grand-chose et ça ne s'est pas passé comme ça. On ne va pas refaire l'histoire.
Quel impact a eu Bernard Blaquart sur votre carrière ?
Il est arrivé à un moment donné (en novembre 2015) où c'était un peu plus compliqué pour moi. Il m'a donné cette confiance et m'a dit : "tu ne vas pas jouer devant, tu vas jouer sur le côté." Grâce à lui, j'ai joué en Ligue 1. Je l'ai souvent répété, je lui dois beaucoup et il le sait. On a d'ailleurs échangé par message depuis mon transfert. Tous les entraîneurs que j'ai eu à un moment donné au Nîmes Olympique m'ont apporté quelque chose.
Renaud Ripart, en conférence de presse, après son premier doublé sous le maillot nîmois en décembre 2012 (Photo Objectif Gard)
Vous avez marqué votre premier but, le 13 janvier 2012 à 18 ans. S'il fallait en retenir qu'un...
Je m'en souviens très bien, c'était aux Costières. C'est là qu'on se dit que le temps passe très vite. Laisse-moi réfléchir (il marque un petit temps d'arrêt)... Si, celui de Montpellier ! Marquer dans le derby à cinq minutes de la fin pour gagner, tout joueur en rêve. Il y aussi celui de Marseille et celui contre le Paris FC, en Ligue 2. Nous étions un petit peu plus mal en point, ce but nous a remis sur le bon chemin et fait enchaîner sur une nouvelle victoire à la dernière minute. Dans l'ensemble, chaque but a été un bon moment.
"Il manque encore quelques recrues"
Quelle a été l'ambiance la plus forte vécue aux Costières ?
Je pense que c'est le Nîmes-Marseille. Même s'il y avait le match de la montée mais là on gagne 3-1 contre l'OM, c'était de la folie.
Comment voyez-vous la saison à venir pour Nîmes Olympique ?
Ce qui est sûr c'est que je vais regarder le plus de matches possibles et garder un œil sur ce club. J'espère que ça se passera le mieux pour eux. Il manque encore quelques recrues mais je sais que le club travaille là-dessus, j'espère que ça va arriver. Je leur souhaite le meilleur et j'espère que les joueurs porteront haut et fier les couleurs du Nîmes Olympique.
Avez-vous prévu de changer de célébration car le geste du torero dans l'Aube est inconnu ?
(Rires) J'y ai pas trop pensé encore ! Je n'ai pas trop réfléchi à ça. Ce n'est pas la priorité mais tout le monde me demande. Je ne sais pas, on verra.
Pour finir que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle aventure ?
Juste d'être heureux, ça me va ! (Rires)
Propos recueillis par Corentin Corger - 15/07/2021