RETOUR SUR LA SAISON 2020/2021

D’erreurs en errements, d’espoirs en désillusions, Nîmes Olympique s’est condamné à retourner en Ligue 2 trois ans après l’avoir quittée. En pleine guerre ouverte entre Rani Assaf et la mairie de Nîmes au sujet de la préservation du centre de formation, le NO fait aussi face à de grosses difficultés financières. L’avenir s’annonce sombre et le beau travail réalisé entre 2015 et 2019 n’est plus qu’un champ de ruines. Autopsie d’un désastre.

La saison commence pourtant avec de grands sourires. En ce 23 août 2020 ensoleillé, Nîmes Olympique écrase le Stade Brestois 4-0 aux Costières avec notamment une passe et un but de la recrue Meling. Jérôme Arpinon réussit parfaitement ses débuts au poste d’entraîneur et les Crocodiles occupent symboliquement la place de leader de la Ligue 1. À la mi-septembre, ils vont même chercher un bon point du match nul (0-0) à Lyon. Il n’y a alors aucune raison de s’affoler même si le départ de Philippoteaux à Brest vient perturber l'attaque gardoise.

L’apothéose intervient le 4 octobre avec une victoire historique à Montpellier (0-1), la première à la Mosson dans l'élite. Les supporters nîmois sont aux anges et accueillent les joueurs comme des héros au centre de la Bastide en liesse. C’est alors que la machine se grippe et la chute est vertigineuse. L’équipe enchaîne 11 défaites en 13 journées et elle se retrouve 19e, le 16 décembre et 20e, le 23 décembre après une triste défaite à domicile 1-3 face à Dijon, alors lanterne rouge.

À la trêve hivernale, la situation est donc très mal embarquée et Jérôme Arpinon fait l'objet de vives critiques. Une partie des supporters réclame sa démission et le fait savoir avant le match face à Lille, début janvier. Comme après le derby, à l'image du scénario de cette saison, un nouveau sursaut d'espoir intervient en janvier au prix d'un autre succès historique (Nîmes n'avait pas gagné depuis 40 ans au Vélodrome) cette fois-ci à Marseille (1-2).

Mais Jérôme Arpinon est mis à pied le 4 février 2021, au lendemain d’une défaite à Paris 3-0 (la 15e en 23 journées), celle de trop aux yeux de Rani Assaf. Quelques heures avant, Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP) trouvent un accord pour limiter la casse financière après la catastrophe Mediapro. La succession de Bernard Blaquart est bien difficile.

Arrivé un mois plutôt en tant qu'adjoint, imposé par Reda Hammache, c’est Pascal Plancque qui prend le relais à la tête de l'équipe. L'effet escompté se produit et les Crocodiles sont transfigurés. Ils enchaînent trois victoires consécutives contre Dijon (2-0), Lorient (1-0, en match en retard) et face à Bordeaux (2-0). Sortis de la zone de relégation et de barrages (17e), les coéquipiers de Renaud Ripart ont leur avenir en main et encore toutes leurs chances de se maintenir.

Contre un FC Nantes pourtant en pleine déconfiture, le NO gâche l'opportunité de prendre ses distances avec le bas du classement (1-1, le 28 février). Ce qui coûte le maintien, c'est l'incapacité à tuer les matchs quand les Nîmois en ont l'opportunité. Montpellier, Brest, Strasbourg, Reims autant de matches où après avoir mené au score, les Crocodiles ont concédé le nul et perdu des points décisifs.

Sur ces quatre rencontres, ce sont huit points qui partent en fumée. À Nice et à Lens, c’est le point du match nul qui s’envole dans le dernier quart d’heure. L'exploit réalisé à Lille (1-2), leader du championnat, n'a été qu'un rayon de soleil dans la grisaille. Tout comme ce dernier succès à Metz qui n'a fait que repousser l'échéance. Le miracle espéré contre Lyon ne s'est pas produit.

Pascal Plancque a échoué dans sa mission de sauver le club, peut-être a-t-il été nommé trop tardivement ? En 15 matches, il affiche un bilan de 20 points récoltés (5 victoires, 5 nuls et 5 défaites) et une place proche du milieu de tableau depuis son arrivée. Soit cinq points de plus que Jérôme Arpinon (4 victoires, 3 nuls et 15 défaites). L'absence du public a forcément été préjudiciable pour faire basculer du bon côté certaines rencontres. Au stade des Costières, les quatre matches joués sous la jauge des 5 000 contre Brest, Rennes, Lens et le PSG ne totalisent que 12 328 spectateurs. Les autres réceptions se sont disputées à huis-clos.

Le huis-clos a aussi évité des grosses broncas lors de certaines déroutes (Rennes 2-4, Angers 1-5 et Lyon 2-5) et des sorties de stade difficiles. Car si le public nîmois sait être fervent, il n’en est pas moins impitoyable. N’oublions pas aussi que toutes les équipes de Ligue 1 ont été privées de supporters donc cela ne serait être une excuse au naufrage nîmois.

Du côté des recrues, Reynet, Meling et Cubas ont réalisé une saison satisfaisante. Eliasson n’a pas vraiment fait oublier Philippoteaux et Benrahou n’a pas confirmé les bonnes dispositions qu’il avait laissé entrevoir l’année dernière au même titre que Roux. Quant à Burner et Aribi, ils ne sont jamais parvenus à s’imposer. Dans les tops de la saison, il y a forcément Ferhat (6 buts et 9 passes décisives), Ripart (11 buts) et Koné (9 buts). La saison a aussi été marquée par les blessures longue durée, notamment en défense avec Briançon, Martinez et Landre qui ont souvent manqué à l’appel.

Nîmes Olympique se retrouve relégué en Ligue 2, trois ans après avoir quitté ce purgatoire. Les supporters espèrent peut-être une relégation administrative des Girondins de Bordeaux après le départ de leur actionnaire principal. Cela reste très hypothétique mais ça offrirait éventuellement un repêchage aux Crocodiles mais rien n’indique que la direction actuelle l’accepterait. Le NO doit désormais régler ses problèmes financiers mais aussi le dossier du centre de formation et accessoirement assainir ses relations avec la mairie de Nîmes.

C'est dans ces conditions que Nîmes va préparer la saison 2021-2022 et nul doute que l’intersaison va être marquée par une vague de départs, ne serait-ce que pour renflouer les caisses du club. Probablement Ferhat, qui dispose de la valeur marchande la plus élevée, Meling voire même les enfants du pays, Ripart et Briançon. Un très beau chapitre de l’histoire du Nîmes Olympique vient de se terminer et le suivant débute sous le signe de l’inquiétude.

Norman Jardin et Corentin Corger

Nouveaux droits TV : du jamais vu pour Nîmes 

Si un accord pour une répartition égalitaire entre les 20 clubs avait été rapidement trouvé, quelques "gros" clubs, au premier rang desquels Lyon et Marseille, poussaient depuis quelques jours pour remettre en cause ce deal, ou tout du moins le lier à un accord plus global (gouvernance, système électoral à la LFP, réunification des syndicats de clubs...), touchant au fonctionnement du football professionnel. Débat vite enterré : la répartition plus favorable aux plus modestes a finalement été entérinée à l'écrasante majorité (19 voix sur 20) et va être transmise au conseil d'administration de la LFP pour une adoption définitive. Soit une nouvelle manne, après soustraction de la taxe Buffet (5 %) et de diverses aides, notamment à la FFF, d'environ 20 millions d'euros par club. 

Nîmes qui avait empoché environ 23 M€ après sa 9e place de la saison passée, auxquels il faudra enlever environ 4 M€ après son dernier exercice difficile (18e) mais qui, grâce à son maintien acquis sur le fil en Ligue 1 va voir ses droits TV bondir à 39 M€.

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Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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