Natif de Loire Atlantique Bruno Pabois est né le 23 octobre 1969 à St Nazaire. Vainqueur en 1985 de la coupe nationale des Cadets avec la ligue Atlantique, il arrive cette année là au Brest Armorique (nom du club à l'époque) en sports études, après avoir failli rejoindre le grand voisin Rennais. Quittant le cocon familial et son club formateur de l'AC Nazairien, malgré une année d'adaptation compliquée, son travail et son sérieux lui permettent de vite passer de junior en équipe réserve en 3ème division. En 1989 c'est le grand saut dans le professionnalisme avec un premier contrat, il découvrira les joies de la D1 dès l'ouverture de la saison à Sochaux avec les Bretons, malgré une défaite 1 à 0, il fera son apparition dans l'élite à la 71' remplaçant Patrick Colleter.

Avant de découvrir la D1, le jeune Bruno Pabois participera en mai 1989 à un match marquant dans sa carrière, remplaçant au stade des Costières pour le célèbre barrage retour entre Nîmes et Brest, c'est lui qui prendra la place à la 80' de Roberto Cabanas l'attaquant breton évacué sur civière après avoir fait disjoncter le capitaine croco de l'époque un certain René Girard. Match houleux, match mémorable dont Bruno ou d'autres brestois se souviennent comme Paul Le Guen ou Yann Daniélou l'ancien croco, jeune joueur il terminera sous les fauteuils du bus breton, caillassé de projectiles en quittant la cour d'honneur des Costières. Choqué certainement, Bruno Pabois fêtera la montée du club finistérien battant pour l'accession Strasbourg 1 à 0. Joueur à l'esprit "club", battant et travailleur, Bruno Pabois connaitra les joies de la sélection avec l'équipe de France "Espoirs" à 13 reprises, côtoyant des joueurs comme Lizarazu, Zidane ou Dugarry. Suite à la liquidation judiciaire du Brest Armorique en décembre 1991, Bruno Pabois veut poursuivre sa carrière en D1, ne pouvant recruter qu'un joueur du club breton Sochaux, Metz et Nîmes se positionnent sur le milieu de terrain. Pascal Pierre signant en Lorraine, Michel Mezy fleure le bon coup et insiste pour recruter l'international espoirs. Banco pour les crocos, débarquant en décembre 1991, Bruno Pabois est attiré aussi par le projet nîmois et la présence de certains grands noms comme Cantona, Vercruysse, Ayache ou Cuciuffo. S'adaptant rapidement à son nouveau club et au sud de la France, il effectuera son 1er match titulaire avec le maillot croco à Bollaert en D1 (0-0) face à Lens le 14 décembre 1991. Grand artisan du maintien, il deviendra un élément important du dispositif défensif croco, 15 fois titulaire depuis son arrivée, Bruno Pabois connaitra aussi la joie de gagner un derby face au voisin héraultais. Montrant beaucoup de tempérament, de hargne et de combat, le public nîmois retrouva en ce joueur les vertus historiques du Nîmes Olympique. A l'issue du derby gagné, Philippe Vercruysse dira de Bruno dans la presse nationale : "Pabois c'est le Deschamps de Nimes", soir de première aussi pour lui, il ouvrira dans cette soirée de mars 1992 son compteur de victoire en D1 chez les crocos en présence de ses parents venus eux aussi pour une première dans le Gard. Après 7 ans à Brest, ce changement de vie et cette remise en question professionnelle sont une réussite incontestable, travailleur et perfectionniste, sa juste agressivité sur le terrain plait à l'exigeant public rouge et blanc. Quitte à chambrer René Girard, qu'il porte encore en estime et en souvenir du barrage contre Brest, le joueur semble s'épanouir à Nîmes, hélas sa 2ème saison dans l'élite avec le Nîmes Olympique sera bien plus compliquée. Un nouvel entraineur à la tête des crocos Léonce Lavagne et un début de saison calamiteux feront que le club restera englué en bas du classement malgré l'arrivée médiatique de Laurent Blanc. Bruno Pabois marquera son 1er but nîmois aux Costières contre Nantes fin aout 1992 (1-1), insuffisant pour inverser la tendance malgré quelques coups d'éclats comme la victoire inoubliable au Parc des Princes face au PSG leader (2-3). Plombé par un début de saison catastrophique, pas une victoire au bout des 11 premières journées, l'ambiance du vestiaire est compliquée et malgré l'éviction de Lavagne, Michel Mézy sur le banc n'arrivera pas à sauver le club dans l'élite. Bruno Pabois est une des rares satisfaction de cette saison difficile, avec 26 matchs joués en championnat, il reste une valeur sure et un élément moteur pour reconstruire en D2 et encadrer notamment les jeunes du cru qui montent comme Martel, Kachloul ou Touron. Copie blanche pour Nimes en 1993, quelques anciens comme Bruno ou Mazzuchetti restent, et avec l'arrivée du coach René Exbrayat (qui vient de nous quitter malheureusement), l'amalgame recrues d'expérience comme JC Durand, Chanelet, Rhinan ou Sence et jeunes pousses crocos (Gros, Marx, Zugna, Ecker, etc...) prend immédiatement. Nîmes Olympique est tout proche de remonter immédiatement en D1, échouant à une 4ème place maudite, à seulement 2 points de Bastia et Rennes promus avec Nice champion. Bruno Pabois réalise un excellent début de saison jusqu'à cette fatidique 20ème journée et ce déplacement à Gueugnon. Victime d'une véritable agression à la 58' du joueur Thierry Falzon, qui écopera de nombreuses semaines de suspension, il quitte la pelouse sur une civière avec une terrible fracture tibia péroné. La fête est gâchée malgré une belle victoire croco 2 à 0 chez les forgerons, la saison de Bruno s'achève en Bourgogne. Reconstruction, force de caractère à 24 ans l'international espoirs entame un nouveau challenge celui de guérir et de revenir à son meilleur niveau, il trouvera auprès du staff médical et de ses partenaires un accompagnement sans faille.

La saison 1994/95 Josip Skoblar devient le nouvel entraineur du club, malgré une excellente saison Exbrayat est prié de partir, un nom célèbre un attaquant de légende, Nîmes fait un coup médiatique mais les résultats ne sont pas là et l'avenir du grand buteur olympien est vite scellé. René Girard tente de reprendre la main durant 3 mois avant d'être limogé, en interne le club tangue Michel Mézy démissionne ne s'entendant plus avec le tandem Bousquet/Richard Perez. Pierre Barlaguet reviens aux manettes et permet au club de redresser un peu la tête, dans ce contexte difficile Bruno Pabois effectue son retour sur les terrains de D2, rééducation réussie il est titulaire à Charleville début aout 1994.

Auteur encore d'une saison pleine avec pratiquement 30 matchs joués, Bruno Pabois irréprochable et toujours aussi combattant avec le maillot croco n'empêchera le club de rejoindre le National pour la 1ère fois de son histoire.

Acceptant un nouveau départ, Bruno quitte le sud pour Dunkerque en D2, titulaire dans le nord il fera une saison pleine même si les résultats ne sont pas brillants et que sa relation avec le coach Dupont n'est pas au beau fixe.

Saison 1997/98 Bruno Pabois tente un nouveau pari, jouer en national en rejoignant Sedan, il rencontrera là bas un entraineur marquant pour lui le regretté Bruno Metsu, les ardennais connaitront 3 montées successives de national, en D2 puis D1. Finaliste malheureux de la coupe de France face à Nantes avec les "sangliers" (un clin d'œil à sa région de naissance) et un changement d'entraineur au club sedanais avant de commencer en D1 lui sera fatal. Malgré un an de contrat restant, en désaccord avec le coach Patrick Rémy, il préféra rejoindre sa Bretagne familiale et arrêter sa carrière professionnelle. Revenu au Stade Brestois vivotant en CFA, diplôme d'entraineur en poche BE2 et DEF, Bruno Pabois participe au projet de reconstruction du club breton avec comme ambition un retour dans le monde pro. Faisant monter la réserve de DH en CFA2, Bruno et son caractère bien trempé auront du mal à cohabiter avec le manager du club un certain Philippe Goursat, bien connu du côté des costières et peu populaire au Nîmes Olympique. Après une année sabbatique, Bruno retrouvera le banc en amateur à Landerneau en DH, voulant rester en Bretagne, son épouse étant brestoise, il travaillera aussi dans l'entreprise Onet et prendra ensuite les reines du club de Plouguerneau en 2011.

Depuis quelques années l'ancien milieu croco est revenu au club de ses débuts Brest, dans un poste administratif de stadium-manager, aperçu aux costières en Ligue 1 lors de la venue des bretons, cela était un réel plaisir de le revoir dans les couloirs du stade nîmois.

Ce joueur de devoir et de caractère considère encore le Nîmes olympique comme son deuxième club de cœur disant même "parler de Nîmes çà me donne la chair de poule", gardant encore des amis dans la région nîmoise, il a laissé que de bons souvenirs au public gardois et à certains de ses ex coéquipiers, le jeune Eric Allibert dira "Bruno un gars super sympa toujours avec la banane", idem chez Alain Espeisse : "un mec droit, desfois un peu en retrait mais une mentalité de gagneur quelqu'un qui ne trichait jamais...un bonheur". Arrière latéral ou milieu de terrain, le breton d'1m73 râblé et tonique qui côtoya Zinedine Zidane en espoirs comme au tournoi de Toulon au printemps 1991, a laissé une trace particulière chez les crocos s'adaptant immédiatement à la mentalité de combat, l'amour du maillot, donnant tout sur un terrain pour un peuple Nîmois conquit. On peut dire encore aujourd'hui en évoquant Bruno Pabois : c'est comme s'il avait toujours joué au Nîmes olympique un tempérament à la nîmoise dans la grande lignée des milieux historiques du club.

Article Bertrand Bianciotto

                  

 

 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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