Anthony Vosahlo : « Auffret et Di Fraya chantaient du Charles Aznavour dans les vestiaires »

Il a presque tout connu à Nîmes. Une finale de coupe de France, un titre de champion de National, une montée en L2 et la coupe des vainqueurs de coupes. Le Nîmes Olympique est son club de cœur mais il garde beaucoup d’affection pour les belles années qu’il a vécu à Dijon.

Objectif Gard : Quel est  votre parcours en catégorie jeunes ?

Anthony Vosahlo : J’ai joué dans mon village, à Saint-Geniès-de-Malgoirès, jusqu’à l’âge de 11 ans. J’ai ensuite passé une détection au Nîmes Olympique et elle a été positive. J’ai alors intégré les pupilles avec Cyril Jeunechamp. J’ai franchi toutes les catégories et en parallèle j’ai suivi un cursus sport-étude, d’abord à Diderot, puis au lycée Daudet. Après le bac, j’ai intégré le centre de formation du Nîmes Olympique.

Enfant, vous supportiez quel club ?

Quand j’étais gamin, j’étais fan de l’OM avec ses parcours en coupe d’Europe.

Quel est votre plus grande joie de footballeur ?

En 1997, avec Nîmes, on s’était bien éclaté avec la montée en L2. Nous avions un super groupe. Puis, il y a eu la coupe d’Europe, c’était des grands moments.

Pas la finale de la coupe de France 1996 ?

 Ça c’est plus une fierté qu’une joie. Mais sur le moment c’est plutôt de la tristesse. Par contre, au niveau du palmarès, c’est le plus important pour moi.

Qui étaient les Crocos les plus marrants ?

On a bien rigolé avec Christophe Zugna. Laurent De Palmas faisait un peu le fou-fou. Mais les plus drôles c’étaient Éric Auffret et Antoine Di Fraya. Ils chantaient du Charles Aznavour dans les vestiaires. Nous avons passé une semaine en Nouvelle-Calédonie pour jouer un match de coupe de France. Ç'a été fondateur dans notre ascension et ça a créé des liens. Les plus bringueurs était Nicolas Marx et Dominique Aulanier.

Êtes-vous resté en contact avec les joueurs de cette génération ?

Avec Nicolas Marx, nous étions très proches mais on s’est perdu de vue. J’aimerais bien le revoir. En football on crée des liens très forts et très rapidement car on vit des émotions en commun. Mais après, on se perd de vue, chacun fait sa carrière. Il y a beaucoup de Sud-Américains avec qui j’ai eu un bon feeling en Espagne. Avec Facebook on peut se retrouver.  

En 15 ans de carrière, quels sont les joueurs les plus fort avec lequel vous avez joué ?

À Nîmes, Nicolas Marx était techniquement impressionnant. Avec Dijon, j’ai joué avec Pierre-Emmerick Aubameyang et Éric Carrière. En Espagne, j’ai côtoyé des joueurs passés par le Real Madrid mais qui sont méconnus en France.

Et parmi vos adversaires ?

Sergio Ramos quand il était à Séville et Jesus Navas que j’ai pris au marquage et qui a joué ensuite à Manchester City. J’ai affronté également David Villa et Pedrag Mijatovic du Real. En France, je me souviens de Christophe Dugarry.

Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué ?

Rudy Garcia, à Dijon, pour son professionnalisme et son investissement. Le fait aussi qu’il ne met pas de joueurs au placard. Je me souviens aussi de Pierrot Barlaguet. Il avait un fort caractère. Quand il poussait sa gueulante, c’était assez impressionnant. 

Quel était le niveau de Dijon lors de votre passage ?

 À une époque où nous avions fait quatrième de L2. L’équipe était très solide avec des joueurs comme Stéphane Grégoire et Vedad Ibisevic. Nous aurions pu monter.

« Je n’aurais pas pu signer à Montpellier »

Il y a-t-il des clubs dans lesquels vous auriez pu signer ?

Oui, Monaco. Claude Puel était venu me superviser à Nîmes. Mais cela ne s’est pas fait. Je regrette de ne pas avoir été plus insistant pour essayer de partir. Si j’étais parti à Monaco, j’aurais pu goûter à la D1. Aujourd’hui, les joueurs marchent moins à l’affectif que moi, à l’époque. J’étais très attaché au Nîmes Olympique qui est mon club de cœur.

 Il y a-t-il eu d’autres prétendants de D1 ?

Montpellier m’avait approché par l’intermédiaire de Michel Mezy. Mais je n’aurais pas pu y aller. J’ai beaucoup de respect pour ce club, mais c’était par rapport au public nîmois. Cela n’aurait pas été apprécié.

Vous avez tout de même joué contre Nîmes lorsque vous étiez à Dijon.

Oui, mais quand je revenais aux Costières, je ne faisais pas de bons matches et j’étais très mal à l’aise. Je n’arrivais pas à jouer contre ma famille.

C’est moins connu, mais vous avez marqué pas mal de but...

J’ai mis à peu près 50 buts. Pour un défenseur, c’est beaucoup. Je retiens surtout leur valeur. Le plus original, c’est celui que j’ai marqué avec Nîmes pour le titre de champion de national. J’avais réussi une Madjer. Sur ce coup là, j’égalise, on arrache la prolongation et on gagne aux tirs au but. Deux buts que j’avais marqués aux Costières contre Valence (3-2) sont très importants pour le maintien. Nous en avons parlé dernièrement avec Maxime Poison qui avait marqué le but de la victoire. Ils nous avaient permis de nous maintenir en D2. En Espagne, il y a un but à Séville qui nous permet de monter en D2.

 Quelles sont les différences entre Nîmes et Dijon ?

Nîmes a une histoire plus longue et les gens ont le sang plus chaud. Dijon s’est structuré avec beaucoup d’anciens joueurs du club. Ils m’ont récemment invité pour les 20 ans du club. Je reconnaissais presque tout le monde. Au Nîmes Olympique, les têtes ont beaucoup changé. C’est l’exemple à suivre pour Nîmes.

Lors de Dijon – Nîmes Olympique, vous choisissez votre camp ?

Non car j’ai de l’affection pour les deux clubs et certaines personnes qui y travaillent.

 

 

Propos recueillis par Norman Jardin (03 11 2018)

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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