=== LES RETOURS GAGNANTS (OU PAS !) AUX COSTIÈRES ===

Alors que Nicolas Benezet s’entraîne à La Bastide depuis deux semaines, alimentant les discussions autour d'un potentiel retour, revenons sur les cas de joueurs du Nîmes Olympique ayant connu le club (et plus particulièrement le stade des Costières) à plusieurs reprises dans leur carrière. Ces come-backs ne sont pas si fréquents, ni toujours heureux, mais ils n'en restent pas moins marquants. Sans prétendre atteindre une exhaustivité encyclopédique, nous vous proposons de vous remémorer avec nous certains cas emblématiques.

Le premier ex-croco à fouler la pelouse des Costières à l’occasion d’un retour au N.O. est l’argentin Jorge Dominguez : il aura connu la saison de l’inauguration du stade et, après un interlude d’une saison du côté de Tours, le goleador participe activement à la remontée en 1990-91, en étant notamment l’auteur d’un but mémorable au stade Bernard-Bardin d’Istres, envahi de supporters nîmois pour l’occasion.

En première division, Nîmes enregistre à l’été 1992 le retour de l’arrière latéral Franck Lucchesi, qui avait débuté en professionnel sous les couleurs rouges et blanches au stade Jean-Bouin. Ce combattant, défenseur de devoir, dur sur l’homme et au remarquable état d’esprit, ne pourra à lui seul empêcher une première descente, puis une seconde en 1994-95, saison catastrophe à l’occasion de laquelle il se demeura constamment un cadre d’une équipe sans cesse remaniée, avec 3 entraineurs, des joueurs licenciés et le lancement de nombreux jeunes issus du centre de formation. Il fut à cette occasion l’un des rares à surnager au milieu d’un naufrage qui laissa des traces pour longtemps.

Autre retour d’un fils prodigue, celui de Christian Perez en 1995-96. Tout au long de l’épopée en coupe de France, il fut l’un des seuls joueurs vraiment connus des journalistes au niveau national et pour cause, 22 sélections en équipe de France, ce n’est pas rien. En championnat et malgré son expérience du haut niveau et du professionnalisme, les choses furent plus difficiles et Nîmes ne dut son salut qu’à la rétrogradation administrative de Valenciennes et à un obscur point de règlement aujourd’hui disparu, qui prévoyait dans pareille situation un repêchage de l’un des deux 16èmes des deux poules, en choisissant le club qui disposait de la plus grande ancienneté.

Avec le retour en deuxième division en 1997-98, c’est Fauzi Alidra qui revient aux Costières après un exil de 5 années en terre cévenole. Il restera deux saisons dans son club formateur, avant de prendre sa retraite. Ce milieu de terrain de petit gabarit a, par rapport à d’autres joueurs cités précédemment, la particularité d’avoir débuté son parcours nîmois aux Costières et de l’avoir terminé sur cette même pelouse.

On remonte un peu plus loin dans le temps : à l’orée de la saison 2002-03, alors que le Nîmes Olympique est dans l’incertitude la plus totale, c’est Gilles Leclerc, déjà au club dix ans plus tôt en 1992-93, qui embarque sur le bateau croco. Un bateau qui tanguait beaucoup, dirigé par un président-fantôme, dans une ambiance d’incertitude (on se rappellera à cet égard du long feuilleton de l’été, avec la rétrogradation de Nice en National par la DNCG, qui nous a longtemps fait croire au repêchage en D2) et qui peinait à constituer une équipe en début de saison (certains joueurs présentées comme des recrues - Arnaud Marguerite, Stéphane Beyrac - ne signant finalement pas, tandis que d’autres pressentis pour rester avaient finalement quitté le club pour d’autres horizons plus cléments – Franck Rizzetto ou Christophe Borbiconi). Gilles Leclerc, qui exploite aujourd’hui un vignoble du côté de Laudun, aura apporté son expérience au sein d’une défense particulièrement perméable, dans un championnat difficile et rugueux, où être un club huppé ne garantit rien, bien au contraire.

L’année suivante, Gilles Leclerc ayant pris sa retraite, c’est Frédéric Arpinon qui lui emboîte le pas en signant à l’automne pour renforcer un effectif taillé pour la montée mais dans lequel la mayonnaise avait du mal à prendre. Après avoir disputé une dizaine de matchs, il prendra sa retraite et quittera le club avant la fin de saison.

Autre retour notable, celui de Johnny Ecker en 2006-2007. Le début de saison sera spectaculaire, avec notamment 4 victoires à l’occasion des 4 premiers matchs, et la défense alignant notamment Ecker, l’ancien montpelliérain et bordelais Hervé Alicarte, ainsi que le longiligne Christophe Dussart, se montrera intraitable. Toutefois, l’objectif de montée ne sera pas atteint et, en coulisses, des remous agiteront le club dès les mois de septembre/octobre avec une divergence de vues entre le président Jean-Louis Gazeau et Michel Mézy, revenu au club comme administrateur bénévole, ce qui entraînera le départ de ce dernier pour Montpellier (où il connaîtra un titre de champion de France en étant conseiller du président six ans plus tard). La deuxième saison de Johnny au club sera plus délicate, en délicatesse sur le plan physique et ne rentrant pas dans les plans du manager Philippe Goursat.

Sur une note plus joyeuse, évoquons non pas le dernier retour mais sans doute l’un de ceux qui ont débouché sur une situation inattendue, celui de Mohamed Benyachou. Le latéral formé au club croco et ayant débuté sa carrière senior en 1996-1997 (il fut de la victoire en Suède face à l’AIK Solna en 1/8e de finale de coupe d’Europe des Vainqueurs de coupe !) revient au bercail en 2007-2008, pour jouer en réserve. Il fera quelques apparitions en équipe première et après plusieurs saisons en réserve, c’est en 2010-2011, en Ligue 2, qu’on le voit réapparaître pour une quinzaine de matchs dont dix titularisations, suite à des blessures et à des indisponibilités. Il fera mieux que se défendre et prendra sa retraite sportive sans parvenir à maintenir le club en L2.

Autre enfant de Nîmes, Adil Hermach aura connu le stade de France avec les U19 en 2004. Une formidable épopée jusqu’en finale de coupe Gambardella qui attirera l’œil du très huppé centre de formation de Lens. La même année, Nîmes perdra le statut pro et ne pourra conserver ses pépites, Hermach s’envolera pour le Pas-de-Calais sans avoir eu l’occasion d’endosser le maillot de l’équipe fanion. En 2015, à l’aube de ses 29 ans, il toquera à la porte de son club de cœur. Souhaitant revenir pour passer du temps avec son père malade, il deviendra le plus petit salaire de l’effectif professionnel. Pourtant, l’aventure tournera court. Après seulement six mois et dix bouts de matchs disputés, Hermach quittera Nîmes, attiré par un nouveau gros contrat au Moyen-Orient.

L’année précédente aura été marquée par le très séduisant prêt de Panagiotis Vlachodimos, en provenance de l’Olympiakos. En seulement quelques mois dans la cité des Antonins, les passements de jambes et la vitesse de l’ailier gauche séduiront les habitués des Costières. Il ne sera pourtant pas enrôlé la saison suivante et se retrouvera sans club pour six mois, avant de signer dans l’autre grand club grec : le Pana ! L’aventure chez les verts sera de courte durée et le joueur, de nouveau libre, sera réclamé sur les réseaux sociaux par les fans des crocos. L’espoir grec reviendra pour deux ans, mais ne sera que très peu utilisé par le coach Blaquart, qui dénoncera publiquement son manque d’efforts dans l’apprentissage du français. Ne confirmant pas ses fulgurances déjà vues, il oscillera deux saisons entre le banc de l’équipe une et l’équipe réserve, avant d’être poussé vers la sortie.

Enfin, il nous est impossible de clôturer cet extrait sans une pensée pour le retour avorté de Gauthier Gallon, qui garda les cages nîmoises lors de la saison 2016-2017. Après un bref passage à Orléans, il sera rappelé par son club formateur en juin 2019. Alors qu’un contrat de 3 ans était signé et que le portier était sur le point de reprendre le chemin de la Bastide, le club fit machine arrière et résilia son contrat, afin d’accueillir Paul Bernardoni en prêt. Après cette mésaventure, Gallon signera à Troyes et connaitra les joies d’une montée, en étant sacré meilleur gardien de Ligue 2 en 2020-2021.

Pour l’avenir et pour rêver des prochains retours, des noms viennent bien entendu en tête, comme ceux de Benoît Poulain ou de Renaud Ripart. Espérons que nous aurons l’occasion de revoir d’autres joueurs ayant marqué le club sous nos couleurs !

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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