Arrivé lors du dernier mercato hivernal, Moussa Koné a seulement disputé cinq matches avec le Nîmes Olympique avant l'arrêt du championnat à cause du Covid. Le Sénégalais avait marqué lors de ses deux premières apparitions. L'attaquant qui veut s'imposer chez les Crocos évoque ses débuts, son arrivée au club, sa relation avec Sidy Sarr, son retard à la préparation et l'effectif nîmois pour cette saison.

Objectif Gard : D'abord racontez-nous comment s'est passé votre découverte du football au Sénégal ? 

Moussa Koné : J'ai commencé à jouer au foot à l'âge de 13 ans. Je faisais sport étude car ma mère voulait que je me concentre sur les études donc ça passait avant le foot. C'est quand je suis parti au centre de formation de l'AS Dakar Sacré-Coeur, à 16 ans, que j'ai commencé à ne penser qu'au foot. C'est là que je me suis dis : "Moussa, les conditions sont vraiment bien ici. Tu es dans un des plus grands centres au Sénégal donc il suffit juste de te concentrer pour aller le plus haut possible." C'est là-bas que j'ai signé mon premier contrat professionnel. J'y suis resté quatre ans et j'en garde de bons souvenirs.

Vous avez ensuite rejoint l'Europe : d'abord la Suisse puis l'Allemagne...

En 2015, j'ai disputé la Coupe d'Afrique des Nations U20 (finaliste) et le mondial U20 (quatrième). Ces bons résultats m'ont permis d'être repéré. J'ai notamment fait un essai de dix jours à l'Olympique Lyonnais. Le club devait me prendre mais finalement ça n'a pas abouti. Mes agents et la direction ne se sont pas mis d'accord. Et donc je suis allé au FC Zurich qui me suivait. Concernant le SG Dynamo Dresde, les Allemands souhaitaient me recruter dès l'été mais j'étais blessé donc je ne voulais pas prendre de risques. Je voulais d'abord rester à Zurich, terminer la saison et partir après. Eux ne me lâchaient pas et ont réuni toutes les conditions pour me faire venir dès l'hiver. J'ai préféré choisir Dresde même si j'avais aussi eu des offres pour aller à Strasbourg ou encore en Turquie.

Comment s'est déroulée votre arrivée à Nîmes ? 

Je me souviens, j'étais au pays (Sénégal) pendant la trêve hivernale. J'ai eu Reda (Hammache, le directeur sportif) au téléphone. Il m'a dit qu'il me suivait déjà quand il était à Lille et m'a expliqué le projet sportif. Je connaissais Nîmes à travers Sidy (Sarr), j'ai commencé à suivre petit à petit quand il a signé. Comme c'est la Ligue 1 et que le projet est intéressant, j'ai pensé : "pourquoi ne pas aller là-bas pour jouer à plus haut niveau et progresser." J'étais vraiment content car c'était un rêve de jouer dans un championnat élevé. Pour moi la Ligue 1 fait partie des quatre, cinq meilleurs championnats au monde. Mais je sais que rien est encore fait et que je n'ai pas vraiment montré ce que je sais faire. Il faut que je continue de travailler !

Vous avez offert la dernière victoire aux Crocos, avant l'arrêt du championnat, en marquant face à Angers (1-0). Peut-on dire que vous êtes un artisan du maintien ? 

Non (rires) ! Même si j'étais vraiment heureux de marquer sur mes deux premiers matches (Nice et Angers). C'est avec l'aide du groupe que j'ai été performant car j'ai trouvé ici des joueurs vraiment intéressants et qui ont de l'expérience comme Romain (Philippoteaux), Antho (Briançon) ou Zinou (Ferhat). Avec des joueurs comme ça sur le terrain, c'est plus facile. Je me suis plus vite intégré. Derrière, il faut continuer sur cette lancée car ça va être une saison compliquée.

Sur ce match c'est Sidy Sarr qui vous fait la passe. Quelle est la nature de votre relation ?

Quand je suis entré, je lui ai parlé dans notre langue et je lui ai dis de regarder mes déplacements. Il me connaît mieux que les autres. Dès que je l'ai vu lever la tête, j'ai fait l'appel et il me l'a donné. On a joué ensemble à Dakar et en équipe nationale chez les U20. Ce n'est pas un ami, c'est un frère. On partage beaucoup de choses ensemble. Sa présence m'a motivé à venir à Nîmes.

Avec votre compatriote vous êtes arrivé en retard pour la reprise de l'entraînement. Quel impact cela a-t-il eu sur vos relations avec le coach et le groupe ?

Ils ont compris. Ce n'est vraiment pas professionnel ça on est d'accord mais aussi on avait des problèmes avec les vols par rapport au Covid. C'est sûr que ça ne se produira plus. On était prêt à assumer toutes les conséquences parce que c'est vraiment anormal ce que l'on a fait même si entre guillemets ce n'était pas de notre faute parce que l'on avait fait tout notre possible pour revenir à temps. Après on nous a mis de côté en marge du groupe. C'était triste mais on avait mérité notre sanction. À 4h, 5h du matin, le coach m'aurait dit de venir, je serais venu. Il fallait assumer. Comme Jérôme (Arpinon) dit : « personne n’est indispensable dans ce groupe. »  Il faut respecter le groupe car on est une famille.

Votre compère n'apparaît pas dans les plans du coach pour cette saison, cela vous attriste-t-il ? 

Ça je ne veux pas trop en parler parce que c'est la décision du coach. Évidemment que ça me ferait plaisir que Sidy soit sur le terrain car je veux qu'il réussisse. Après on reste des professionnels et nous répondons présent dès que l'on fait appel à nous. Un jour un l'autre on peut partir je ne vais pas jouer toute ma carrière dans un seul club avec Sidy. Mais s'il revient dans le groupe ça serait sympa.

La Ligue 1 reprend dimanche face à Brest. En concurrence avec Nolan Roux, vous risquez d'être titulaire sur le front de l'attaque, êtes-vous prêt à assumer ce rôle de numéro un ? 

Je suis vraiment impatient de retrouver les terrains. Si j'ai la chance de jouer, je vais montrer ce que je sais faire. Après je ne me considère pas en concurrence avec Nolan, c'est un joueur expérimenté que je respecte et dont j'ai envie d'apprendre à ses côtés. Quand je joue, je veux aussi gagner ma place et marquer des buts car je suis là pour ça.

Comment analysez-vous ce groupe pour la saison 2020/2021 complété par trois recrues ?

On a un bon groupe, les joueurs qui sont venus se sont très vite intégrés. On est un groupe soudé, une famille. On a vraiment envie de montrer quelque chose cette année. On s'entraîne très bien. Derrière ça viendra tout seul. On prend du plaisir à l'entraînement, c'est l'essentiel. Sur le terrain ça ne rigole pas, tu penses même que l'on joue vraiment des matches officiels ça "tape", il y a vraiment de la rigueur. Je pense que si ça se passe comme ça à l'entraînement en match ce sera plus facile.

Êtes-vous bien installé sur Nîmes ? 

Oui avec ma femme et ma petite fille qui vient d'avoir un mois. Avec Sidy aussi on est tout le temps ensemble donc je ne me sens pas seul. C'est une très belle ville, je suis content d'être ici.

Les supporters vous reconnaissent-ils dans la rue ?

Pas encore car je ne sors pas beaucoup, après l'entraînement je rentre chez moi.

Si vous marquez 15 buts cette saison cela risque de se produire...

(Rires) Je le souhaite vraiment !

 

Propos recueillis par Corentin Corger

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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