Baptiste Reynet : « C’est à moi de faire oublier Paul Bernardoni »
Objectif Gard : Vous avez réalisé une prestation remarquée contre le PSG. Cela n'est-il pas frustrant alors que votre équipe s'est inclinée largement (0-4) ?
La première période a sûrement été ma meilleure depuis le début de la saison après c'est toujours frustrant pour un gardien d'encaisser quatre buts. Tout le monde vous le dira. Il faut que je me serve de ce qui a été bon pour continuer et garder cette confiance actuelle. Les entraîneurs que j'ai eu m'ont toujours dit que j'avais de bonnes jambes et que j'étais bon sur ma ligne au niveau des réflexes. J'essaie de faire mon boulot au maximum. Je le fais pour l'équipe et je suis content car ça me sourit.
Votre prédécesseur Paul Bernardoni était très apprécié des supporters nîmois. Cela rajoute-t-il une petite pression supplémentaire de prendre sa succession ?
Je savais que Paul était apprécié ici parce que j'avais l'habitude de suivre les matches de Nîmes comme je suis beaucoup de matches en Ligue 1. Après non ça ne me met pas une pression particulière parce que Paul est un très bon gardien mais j'ai confiance en mes qualités. Même si je sais qu'il restera dans les coeurs parce qu'il a fait deux belles saisons, c'est à moi de faire oublier Paul Bernardoni, d'être performant et rendre heureux les supporters. Je suis quelqu'un qui donne tout sur le terrain, qui ne lâche jamais rien et je sais que cette mentalité plaît ici.
Comment se passe cette nouvelle vie à Nîmes ?
Ça se passe super bien ! J'ai bien été intégré par les joueurs déjà en place. J'en connaissais déjà deux pour avoir joué avec eux, Romain (Philippoteaux à Dijon en Ligue 2 de 2013 à 2015) et Pablo (Martinez à Martigues en CFA de 2010/2011). Nolan (Roux) que j'ai croisé plusieurs fois et avec qui j'ai échangé pendant le confinement quand j'ai su que Nîmes a commencé à s'intéresser à moi et auprès duquel j'ai pris des renseignements. Antho (Briançon), Renaud (Ripart) je les connaissais pour avoir joué contre eux. Je pense avoir le caractère et la mentalité pour bien m'intégrer dans cette équipe et ça a été le cas.
Caractère et mentalité, deux notions qui illustrent l'ADN du club...
On m'a dit que c'est un club familial où il n'y a pas de stars, les mecs ne se prennent pas la tête et ça me correspond tout à fait. Donc c'est pour ça aujourd'hui que je suis épanoui ici dans le club et même dans la ville qui est sympa. J'apprécie beaucoup la Maison carrée, les arènes et tout ce qu'il y a autour. Je n'ai pas d'enfants mais ma copine va me rejoindre en novembre pour travailler sur Nîmes. Tous les voyants sont au vert. Je me sens bien ici, j'espère que ça va perdurer.
Cela correspond à votre caractère qui semble plutôt réservé. Comment vous définissez-vous ?
Je n'ai même pas me mettre en avant. Je vais me fondre dans un groupe et ne pas vouloir me sentir au-dessus de tout le monde. Ce qui est le cas général dans ce vestiaire, c'est pour ça que le courant est vite passé.
Peut-être pas autant que Pablo Martinez, le maître en la matière, mais est-ce que ça vous arrive de chambrer ?
Ce n'est pas possible de faire pire que lui (rires) ! Mais je suis un chambreur. Ça ne fait pas énormément de temps que je suis là donc je n'ai pas envie non plus que l'on n'entende et que l'on ne voit que moi. Je me fais discret. Petit à petit je sors de ma coquille. En revanche sur le terrain c'est autre chose ; je me transforme. J'aime bien commander mon équipe, les guider et que l'on m'entende de loin. On peut profiter de cette période de matches à huis clos pour mieux se faire entendre, quand le stade est plein c'est plus compliqué.
Hormis le foot, quels sont vos passions ?
Comme tout le monde j'aime bien aller manger un bout au restau. J'aime beaucoup aller voir des matches de rugby parce que j'ai baigné là-dedans depuis jeune. Ah ! il y a d'Artagnan qui passe ! (dit-il en voyant la chevelure bouclée et la moustache d'Antoine Valerio qui passait par là). Même si à Toulouse j'étais servi à ce niveau-là, Nîmes a quand même une équipe en Fédérale 1. Je les suis, je regarde l'actualité du club. Ce week-end j'étais dans un petit village pour voir mon cousin qui jouait. Même à la télé, je regarde. Des dimanches où on sera en repos, j'irai voir des matches à Kaufmann.
Depuis votre arrivée avec quels joueurs avez-vous noué des liens plus forts ?
Déjà Pablo et les anciens. Je suis plus dans leur tranche d'âge. Après je suis en chambre avec Renaud (Ripart), ça se passe super bien. Je m'entends bien avec aussi Lucas (Deaux), Antho (Briançon), Nolan (Roux). Avec les gardiens aussi et Seb (Gimenez) on forme un petit groupe où le courant passe bien. On aime se taquiner donc c'est top.
Vous évoquiez Renaud, avez-vous eu droit à une initiation à la tauromachie ?
Avant un match, il m'a montré une corrida sur le téléphone pendant la Feria de Nîmes. Je me suis mis à côté de lui pour regarder et pour qu'il m'explique un peu. C'est quelque chose qui m'intrigue. Après ce qui me fait un peu peur c'est la mort du toro mais ça fait partie des traditions. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir une en vrai. Renaud m'a promis de me faire découvrir ce milieu-là car j'ai envie d'en savoir plus. On ira aux arènes mais aussi voir les toros à l'élevage.
Vous qui avez fait plusieurs clubs, est-ce une spécificité nîmoise de voir les joueurs partager autant de moments en dehors des terrains ?
À Dijon je l'ai connu, on faisait pas mal de choses. À Toulouse, ce n'était pas le cas. En dehors du foot, je ne voyais personne. J'avais un groupe d'amis à l'extérieur mais qui n'avait aucun rapport avec le foot. Ici on sent que c'est plus soudé. Ça nous arrive d'aller manger ensemble au restau les midis après l'entraînement ou de se retrouver. Je pense que j'irai aussi avec Antho pendant la saison de pêche et de chasse car je suis curieux. J'aime bien découvrir de nouvelles choses.
Kaufmann, corrida, pêche... le programme est chargé !
J'ai quelques belles choses qui m'attendent dans les mois à venir mais la priorité reste quand même le football ! Propos recueillis par Corentin Corger