« Comment avez-vous accueilli les annonces du gouvernement, qui a quasiment acté l'arrêt définitif de la saison de Ligue 1 mardi ?
C'est une décision réfléchie et sage au regard de la situation sanitaire du pays. On était préparés à reprendre à partir du 11 mai, avec un protocole médical et une batterie de tests qui n'auraient néanmoins pas été évidents à appliquer. C'est une décision de bon sens. Aujourd'hui, le foot n'est pas du tout la priorité. Le plus important, je l'ai répété, c'est la santé de tous. Or, je pense que reprendre le football aurait pu mettre en danger la santé de certains. On l'a vu, personne n'est immunisé contre ce virus.

Vous pensez notamment à Junior Sambia, le milieu de Montpellier (23 ans), qui a été hospitalisé et placé en coma artificiel jeudi, après avoir été testé au positif au Covid-19...
Quand on voit qu'un jeune joueur dans la force de son âge comme Junior peut être touché, on se dit que personne n'est immunisé et qu'on ne connaît pas encore l'ampleur de ce virus (son état « s'améliore de jour en jour », selon son président Laurent Nicollin). Le Covid-19 a fait beaucoup de morts, beaucoup de gens sont malades, il ne faut pas le prendre à la légère. Et c'est sûr que l'hospitalisation de Junior a choqué le monde du football. Je pense que tous les footballeurs ont été solidaires et lui ont apporté du courage dans cette période compliquée. 

En théorie, votre 18e place devrait vous contraindre à disputer un barrage contre le vainqueur des play-offs de Ligue 2. Mais les modalités de cette fin de saison n'ont pas encore été clairement définies. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Il faut se préparer à toute éventualité, et notamment à une reprise. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Les décisions qui vont être prises ne sont pas de notre ressort. On a fait le maximum sur le terrain pour être à cette position-là, je pense qu'elle est méritée au regard de notre rebond lors de la phase retour (les Crocos étaient 19es à la trêve, avec 5 points de retard sur le 18e). On aurait pu faire mieux, on aurait pu faire moins bien. On ne sait pas ce qui va se passer, s'il va y avoir deux montées et deux descentes (comme l'a prédit Noël Le Graët, le président de la FFF), deux montées et un gel des descentes. On a entendu beaucoup d'options. Malheureusement, on n'a pas la réponse.

Est-ce une source d'inquiétude pour vous ?
Non, pas spécialement. Il faut relativiser, il y a plus grave, le football n'est pas la priorité. On avait un doute par rapport à la reprise, il est écarté grâce à la décision du gouvernement. Il reste des décisions à prendre, qui éclairciront les conditions de notre reprise et permettront à certains joueurs de préparer leur avenir plus sérieusement. Il faut simplement attendre. 

Votre entraîneur, Bernard Blaquart, a jugé "impossible" la tenue d'un barrage dans les colonnes de La Provence ce mercredi...
Si on joue les barrages, je ne comprendrais pas pourquoi on ne tiendrait pas les finales de Coupes, la Ligue des champions, qui font aussi partie des matches à élimination directe comme le nôtre. Il me semble compliqué, voire invraisemblable, de reprendre l'entraînement pendant trois ou quatre semaines pour jouer deux matches. Mais on n'est à l'abri de rien et il faut se préparer à toute éventualité.

 

Vous serez sans aucun doute convoité cet été. Vous dites-vous que vous avez peut-être joué votre dernier match sous les couleurs de Nîmes le 23 février, à Rennes ?
Très sincèrement, ce serait vraiment égoïste pour moi de parler de mercato aujourd'hui. La situation fait que nous avons vécu une saison compliquée. Il me reste deux ans de contrat, je ne suis pas seul décideur. Je me laisse porter. J'attends déjà que la situation s'éclaircisse et de savoir si le club est maintenu, ce serait une bonne chose de faite pour les joueurs, les supporters. C'est trop tôt pour parler de mercato. »

La Ligue 1, comme toutes les compétitions sportives françaises, européennes et mondiales, est à l'arrêt pour ralentir la propagation de l'épidémie de coronavirus. Anthony Briançon, le capitaine du Nîmes Olympique, était sur Europe 1 dimanche pour livrer la manière dont il supporte cette période de confinement.

Pour le deuxième weekend de suite, les passionnés de football ont dû ronger leur frein, privés de leur passion. Depuis vendredi 13 mars, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a décrété la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 pour tenter à son échelle de ralentir l'épidémie de coronavirus. Le capitaine du Nîmes Olympique, Anthony Briançon, était sur Europe 1 dimanche (22/03/2020) pour raconter la manière dont il vit cette période si particulière.

Les footballeurs, comme les autres salariés français, sont confrontés à une situation inédite. "Je suis toujours salarié du Nîmes Olympique mais je ne perçois que 84% de mon salaire net", précise Anthony Briançon au sujet de son chômage partiel. "Le club a essayé de trouver la meilleure solution pour ne pas se mettre en péril", indique encore le capitaine. Et pour cause, le Nîmes Olympique, actuellement 18ème du championnat, dispose du plus petit budget de l'élite. Anthony Briançon reconnaît que "la situation est compliquée mais elle l'est pour toutes les entreprises".

Côté sportif, le capitaine des Crocos, comme ses partenaires, suit un programme physique. Grâce à un groupe WhatsApp, il échange quotidiennement avec les autres joueurs et le staff. "Le club nous donne un programme à respecter", explique-t-il, "avec de l'entretien physique, de la course si possible et il y a aussi un suivi au niveau du poids et de la prise de masse".

Car si le flou autour de la date de reprise du championnat demeure, les joueurs se doivent d'être prêts à tout moment. "Si on ne fait rien, on va revenir à la ramasse !", prévoit Anthony Briançon. "Il faut garder un certain rythme et s’entretenir. Avec deux semaines de confinement, qui vont peut-être durer plus longtemps, si on n’arrive pas à s’imposer un entretien personnel et physique, on est cuit !"

En attendant le retour sur les pelouses de Ligue 1, Anthony Briançon patiente, chez lui, avec sa famille et son meilleur ami accompagné de femme et enfants. "Ça passe un peu plus vite avec eux et puis j’ai un petit jardin avec un terrain de pétanque donc on peut faire des activités", se réjouit-il, sans jamais oublier l'essentiel, "des activités et aussi un peu de renforcement musculaire". 

Par Jean-François Peres, édité par Maxime Dewilder

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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