Coronavirus. Nicolas Benezet : « Les Américains ont pris la situation à la légère »

Confiné à Denver, Nicolas Benezet décrit son quotidien aux États-Unis, devenus le plus important foyer de l’épidémie de Covid-19. L’ancien attaquant du SM Caen et de Guingamp, aujourd’hui joueur des Colorado Rapids, trace un parallèle entre la France et les États-Unis dans la manière dont le confinement est vécu. "Les Américains semblent avoir pris le problème, comme nous Français, un peu à la légère malheureusement […] Les gens n’ont pas pris la situation au sérieux."

À quoi ressemble votre journée type en confinement ?

D’habitude, je me lève vers 9 h. Pendant le petit-déjeuner, je regarde mon téléphone. Je suis dans deux groupes de discussion qui me font rire, un qui est consacré à des parties de Mario Kart et l’autre au Grand quiz du confinement (une pastille vidéo où deux sportifs s’affrontent sur des questions de culture générale). Après, je fais quelques parties de Mario Kart sur la Nintendo Switch. Et à 21 h 30 heure française, donc 14 h 30 pour moi avec le décalage horaire, je participe à un grand tournoi sur Mario Kart. Tous les jours, je joue avec Margot Dumont, Pierre Bouby, Alaeddine Yahia, Chaker Alhadhur, Romain Grange, Syam Ben Youssef et Manu Imorou, quand il a une bonne connexion. Raphaël Guerreiro est venu une fois jouer avec nous. Dès que j’arrête, je déjeune. Après, je joue un peu à Fortnite avec des amis de France. Puis je regarde une série avec ma copine. Vers 18h, je vais faire mon footing, juste à côté de chez moi.

Comment se passe le confinement à Denver ?

On est en confinement, ici à Denver, depuis lundi dernier. Mais ce n’est pas un confinement aussi drastique qu’en France. C’est différent. J’ai le droit de courir tous les jours sur un terrain juste à côté de chez moi. Je peux même prendre du matériel pour effectuer du travail spécifique. On a le droit d’aller faire du sport, donc ça va.

Comment les Américains réagissent face à cette situation ?

Le problème est que les Américains semblent avoir pris le problème, comme nous Français, un peu à la légère malheureusement. J’ai vu des vidéos de Los Angeles ou de la Floride… Les plages étaient noires de monde. Les gens ne réalisaient pas, ils ne prenaient pas la situation au sérieux. Ils se disent que ça arrive aux autres, mais pas à eux. Aux personnes âgées, pas aux jeunes. Alors que tout le monde peut être atteint ! Je suis allé faire des courses. Quand j’y vais, je porte un masque et des gants. Avec ma copine, on est tous les deux équipés. Et quand je vois un couple avec quatre enfants, sans gants, ni masque, sans rien… Ils ne sont pas au courant ou quoi ? Ce n’est pas possible. Mais là, il commence à y avoir un peu plus de monde avec des gants et un masque, ça y est. Petit à petit, les Américains commencent à prendre conscience du danger que ce virus peut représenter pour eux, et pour le monde entier, si personne n’écoute les consignes.

Pour certains Américains, c’est un peu les vacances ?

Oui, ça me rend fou… Le football, je l’ai dans les gênes. Pour moi, c’est horrible de ne pas aller à l’entraînement. Horrible.

Avec les Rapids, vous avez un programme d’entraînement personnalisé ?

Oui, et on a des programmes d’entraînements en commun. Vendredi matin, on a eu une séance de musculation, et jeudi, c’était du yoga. Ils aiment beaucoup le yoga ici. Sinon, je pars courir tous les jours et le club va me livrer un vélo d’appartement.

Comment le début du confinement a été vécu avec les Colorado Rapids ?

Le club est fermé depuis maintenant près de deux semaines. En ce qui me concerne, je suis encore plus frustré que les autres joueurs. Car je n’ai pas encore disputé de matches avec les Rapids. Je me suis cassé le nez et le coach ne voulait pas prendre de risques. Et le week-end où je devais reprendre, c’est celui où ils ont suspendu la MLS ! Je suis vraiment en manque de jouer. Le dernier match officiel que j’ai joué, c’était le 10 novembre pour la finale de MLS, avec Toronto. Et ce n’est même pas un bon souvenir. Ça commence à être long…

Comment vous vous êtes cassé le nez ?

Je me suis pris un coup de tête. En match amical (le 12 février, face à New England Revolution). Mon premier match amical avec les Rapids, et au bout de dix minutes, coup de tête, nez cassé… L’avantage, c’est qu’à la reprise du championnat, je devrais pouvoir jouer sans masque. J’essaye de trouver du positif !

Hormis un rapide retour à la normale, que peut-on vous souhaiter ?

On espère tous une reprise rapide. J’espère surtout qu’aucun de mes proches et amis ne va être touché par ce virus. J’espère qu’on va reprendre la vie normalement, avec un peu de retard. C’est la galère aussi pour ma société (MC Protech, une société d’équipements sportifs). Il n’y a plus aucune activité, et on ne peut même plus livrer…

Un peu de positif sortira de tout ça peut-être… 

J’espère. Déjà pour la Terre, je pense que ça va être positif. Après, ça ne m’étonne pas qu’on soit le problème. J’espère qu’on pourra tirer des conclusions sur ce que l’on fait à la planète, et essayer de changer certaines choses. OUEST FRANCE

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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