Incroyable succès pour le Nîmes Olympique qui s'impose 2-1 au stade Vélodrome face à l'OM. Les Crocos retrouvent la saveur des trois points après n'avoir remporté qu'un seul match en 13 journées et se replacent en position de barragiste.

Pour ce premier match de la phase retour, Nîmes n'a pas hérité d'un adversaire facile en se déplaçant à l'Olympique de Marseille. Sur le premier quart d'heure, la différence n'est pas visible puisque dans ce début de match animé les Crocos tiennent tête aux Olympiens et se procurent quelques situations. Un centre de Ferhat sème la panique devant le but mais Pelé intervient (4e) et derrière la frappe croisée de l'international algérien n'est pas cadrée (13e).

Enfin, les Nîmois centrent et des coéquipiers se trouvent dans la surface comme le quémandait Jérôme Arpinon, jeudi en conférence de presse. Timides, les Marseillais se réveillent au bout de quinze minutes et se créent trois opportunités coup sur coup. Reynet doit s'employer vaillamment pour repousser les deux demi-volées signées Sanson (16e) et Payet (17e). Ensuite, le tir de Rongier passe au-dessus (19e). Les visiteurs parviennent à éteindre le feu en multipliant les phases de possession.

Si elles n'amènent pas toutes à une frappe, elles ont au moins le mérite d'exister et de permettre aux Crocos de conserver le ballon pour ainsi casser le rythme de la partie. La fin de la première période est de nouveau mouvementée. Malchanceux, Alakouch concède un penalty en touchant involontairement le ballon de la main. Mais le latéral droit peut remercier Thauvin, capitaine ce soir, qui ouvre trop son pied gauche et manque la cible (35e). La réussite semble du côté gardois et dans la foulée, Reynet sort un nouvel exploit.

Du pied, il renvoie une reprise à bout portant de Benedetto, molle il est vrai, mais ce geste réflexe permet aux siens de rester à hauteur (37e). Les Nîmois auraient même pu mener à la pause sans la belle parade de Pelé qui dévie le ballon sur son poteau après une tête piquée de Koné (45+1e). Pourtant dominés, les Crocos méritent ce point virtuel à la pause pour les efforts fournis et les quelques actions intéressantes aperçues.

Dix minutes après le retour des vestiaires, la lanterne rouge de Ligue 1 prend l'avantage au stade Vélodrome. Après une tête sans danger (47e), histoire de se chauffer, Eliasson reprend avec chance, en mettant son pied gauche en opposition, un centre fort d'Alakouch (0-1, 55e). Pelé doit s'incliner et ce n'est pas fini. Trois minutes plus tard, le même duo remet ça.

Dans le camp nîmois, Koné s'arrache pour récupérer le ballon, Ferhat mène le contre et trouve dans le bon tempo Alakouch qui centre à la perfection pour son compère suédois qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets (0-2, 58e). On a du mal à y croire mais le NO fait le break sur le terrain de l'OM. Deux passes décisives pour le latéral droit formé à Nîmes et premiers buts en Ligue 1 pour l'ancien pensionnaire de Bristol.

Forcément énervé par ce score défavorable, André Villas-Boas, le coach phocéen, décide de faire entrer quatre joueurs à vocation offensive. Mais rien n'y fait. Car contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, les locaux ne mettent pas davantage de pression sur le but de Reynet comme si ces deux buts encaissés leur avaient coupé les jambes. Marseille n'obtient aucune occasion franche dans cette fin de match.

La seule finit au fond par l'intermédiaire de Benedetto qui bénéficie d'un cadeau de Cubas, une mauvaise passe, pour enrouler du droit et tromper le dernier rempart nîmois (1-2, 85e). "Pipa" signe ainsi son sixième but face au NO en quatre affrontements. Malgré une dernière frayeur avec une frappe de Khaoui, encore arrêtée par Reynet, auteur d'un grand match, Nîmes réussit l'exploit de gagner au Vélodrome et de croquer l'OM. Avec ces trois points, les Crocos remontent à la 18e place, celle de barragiste. Un succès probant qu'il faudra confirmer contre Lorient, dimanche prochain.

De Marseille, Corentin Corger

20e journée de Ligue 1. Olympique de Marseille - Nîmes Olympique 1-2. Stade Vélodrome. Mi-temps : (0-0). Rencontre disputée à huis clos. Arbitre : M. Stinat. But pour Marseille : Benedetto (85e). Buts pour Nîmes : Eliasson (55e, 58e). Avertissements à Marseille :  Rongier (61e), Caleta-Car (68e). Avertissements à Nîmes : Cubas (20e), Briançon (90e).

Marseille : Pelé - Lirola, Gonzalez, Caleta-Car, Sakai (Khaoui, 66e)- Rongier, Kamara (Gueye, 18e), Sanson (Cuisance, 65e) - Thauvin (cap.) (Germain, 66e), Benedetto, Payet (Radonjic, 66e). Remplaçants non utilisés : Ngapandouentnbu, Balerdi, Nagatomo, Aké. Entraîneur : Andrés Villas-Boas  

Nîmes : Reynet - Alakouch, Briançon (cap.), Deaux, Meling - Fomba, Cubas, Ripart - Ferhat, Koné (Aribi, 90e+4), Eliasson (Benrahou, 84e). Remplaçants non utilisés : Nazih, Paquiez, Burner, Miguel, Ahlinvi, Roux, Majouga. Entraîneur : Jérôme Arpinon.

Alvaro Gonzalez (défenseur de l'OM) : « Je suis toujours là quand on perd. On ne peut pas faire la merde qu'on a faite aujourd'hui. On a besoin d'avoir du respect pour le maillot. On a manqué de force, de combativité. On a rien fait. Tous les jours, quand on perd, on parle du coach ou d'autre chose, mais ce n'est pas vrai. C'est nous. Quand on fait de la merde, on perd. Parce que les autres équipes sont bonnes, en Ligue 1, en Ligue des champions. On a besoin de plus d'ambition. L'autre jour, on a fait un bon match en Trophée des champions contre Paris (1-2), et aujourd'hui, on fait de la merde. Ce n'est pas possible ça. Avec tout le respect que j'ai pour Nîmes, nous sommes l'Olympique de Marseille. On doit se battre pour la Ligue des champions et on ne peut pas faire ce type de match. Je ne sais pas combien de fois on a frappé au but, mais on a besoin de faire plus. »

Sofiane Alakouch (défenseur de Nîmes) : « Depuis la semaine dernière, on a retrouvé des valeurs. On n'a pas réussi à prendre de points contre Lille la semaine dernière (0-1), et là, on fait le même genre de match, solide défensivement sauf qu'on a de la réussite offensivement. Ces trois points nous font du bien, ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas gagné et on a besoin de prendre des points. On avait perdu l'esprit combatif depuis quelque temps, on ne se retrouvait plus nous-mêmes, et là, ça fait plaisir, on s'est tous déchirés sur le terrain. »

André Villas-Boas (entraîneur de l'OM) : « D'abord, on doit dire pardon aux supporters. C'est une défaite très lourde, une série de points perdus, ça fait beaucoup. On risque de perdre le train des équipes du haut du classement qui sont plus régulières. Les deux matches en retard ne sont pas une solution. On n'a pas été bons, avec un mauvais état d'esprit. Je ne suis pas content de ce manque d'envie. On peut faire beaucoup mieux, je ne reconnais pas cette équipe. Normalement, on doit gagner ce match, même avec cet état d'esprit. On a été très mauvais et on paie un prix très cher. On a déjà parlé un peu et demain on se reparle. Les prochains jours sont importants avant Lens (mercredi, en match en retard). On doit parler. Il y a beaucoup d'erreurs tactiques mais c'est surtout sur l'envie. On doit faire beaucoup mieux que ça. On ne peut pas passer d'un bon match à Paris (contre le PSG à Lens, 1-2, mercredi, lors du Trophée des champions) à un match misérable comme aujourd'hui. Il y a des fins de contrat, des joueurs qui arrivent, d'autres qui partent. C'est peut-être ça dont on paie le prix. Il ne suffit pas de parler d'envie pour que tout revienne à la normale. On est un peu inquiet pour la suite. » 

Jérôme Arpinon : « C'est la fin d'une série négative et je pense que c'est le début d'une petite aventure. Il y a peu d'équipes qui vont venir gagner ici, donc c'est bien pour emmagasiner de la confiance. On a essayé de jouer, de mettre de la maîtrise technique. Quand tu gardes le ballon contre Marseille, que tu annules leur pressing, ça peut les mettre en difficulté. Et il fallait exploiter les contres, on l'a bien fait. On va rester humbles mais ça peut être un déclic, bien sûr. On continue à travailler avec le sourire, avec l'envie de s'en sortir, des joueurs d'expérience sont revenus et voilà le résultat. Alakouch est revenu à son vrai niveau. Et Ferhat, c'est le joueur "plus" de l'équipe. »

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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