À nouveau en supériorité numérique pendant près d'une heure de jeu, Nîmes n'a pas réussi à s'imposer face à Lens et s'est incliné 2-1. Si les Crocos ont égalisé et poussé pour marquer un second but, ils ont été surpris en fin de match. Un revers terrible puisqu'avec la victoire de Nantes, le NO est relégable à quatre journées de la fin de ce championnat. 

Pour ce déplacement en Artois, Pascal Plancque a concocté une petite surprise en faisant débuter Sidy Sarr qui n'est plus apparu en Ligue 1 depuis le 23 décembre 2020 et une défaite face à Dijon (3-1). Pour sa cinquième titularisation de la saison, le Sénégalais occupe le poste de sentinelle en l'absence d'Andrés Cubas. Mais comme tous ses partenaires, hormis Baptiste Reynet, il est peu en vue sur cette première période. Dans l'entame de match, on assiste à un round d'observation d'une dizaine de minutes où aucune des deux équipes ne veut prendre des risques avec de nombreuses passes vers l'arrière.

Ensuite, la possession lensoise se concrétise par des actions. Corentin Jean sollicite le dernier rempart nîmois, vigilant sur ce coup (12e). Derrière, il se couche bien pour repousser le tir de Jonathan Clauss (16e). La troisième action est la bonne et récompense la domination des locaux. David Pereira Da Costa centre pour Ignatius Ganago qui dévie simplement le cuir au premier poteau, devant Kelyan Guessoum, pour le loger dans la lucarne opposée de Reynet, surpris et impuissant (1-0, 17e). Les Nîmois sont acculés et ne parviennent que peu de fois à sortir proprement le ballon pour aller de l'avant et passer la ligne médiane.

Vue d'en haut, on observe trop peu d'appels en profondeur et de mouvement. Néanmoins, Sidy Sarr réalise le premier tir gardois mais il rate complètement sa tentative (20e). L'après-midi semble bien mal embarquée pour les Crocos d'autant plus qu'au même moment Lorient mène déjà 2-0 face à Bordeaux. Seul un coup du sort peut relancer les visiteurs dans cette partie. Il arrive à la 24e minute avec l'exclusion logique d'Issiaga Sylla qui essuie ses crampons sur le visage de Renaud Ripart. Le sang coule et le capitaine, l'arcade bien entaillée, doit laisser sa place à Niclas Eliasson (28e).

Franck Haise, l'entraîneur nordiste, sort Jean pour faire entrer un latéral gauche, Ismaël-ben Boura. Avec cette redistribution des cartes, on espère voir un changement de visage chez les Gardois. Sur cette fin de premier acte rien ne se produit. Les Nîmois ont forcément le ballon mais butent sur ces deux lignes défensives composées de quatre joueurs parfaitement accordés pour défendre et ne mettent pas la vitesse suffisante dans les transmissions pour percer cette muraille. Par l'intermédiaire de Zinedine Ferhat, le NO tire à deux reprises. La première frappe passe largement au-dessus (35e), la deuxième dans le temps additionnel représente la plus belle opportunité de la première période et passe de peu à côté.

Mené à la pause en supériorité numérique, il est impératif de réagir pour Nîmes. La rébellion se fait sentir dès le retour des vestiaires avec la frappe d'Eliasson qui fuit le cadre de Jean-Louis Leca (48e). Dans cet élan, à la suite d'un corner, Guessoum obtient un penalty. Clauss met son genou en opposition, la faute est légère mais bien présente. Avec la sortie de Ripart, l'habituel tireur, Ferhat prend ses responsabilités et trompe Leca à contre-pied pour le premier tir gardois cadré dans cette rencontre (1-1, 52e). L'Algérien inscrit son cinquième but cette saison et célèbre cette égalisation heureuse en enlaçant son coach à deux doigts d'en perdre sa casquette.

Les Sudistes sont plus vaillants depuis la reprise et réussissent enfin à mettre en difficulté l'arrière-garde nordiste avec des décalages et des combinaisons. Les occasions se succèdent : en soliste Ferhat tutoie la lucarne de Leca (57e), Guessoum ne cadre pas de la tête (60e), Fomba voit sa reprise à bout portant détournée (64e). Les Nîmois font le siège de la surface adverse pour aller chercher ce but de la victoire si capital dans cette quête du maintien. Sur coup franc, à l'entrée de la surface, Eliasson croit délivrer les siens mais le ballon termine sa course sur l'angle de la barre transversale (66e).

Alors que la tendance s'est inversée et que la fin semble heureuse, tout s'effondre. Comme elle a commencé, l'après-midi tourne au cauchemar. Les Sang et Or se refont la cerise et ressortent du bois avec un premier tir signé Tony Mauricio (74e) et un duel remporté par Reynet face à Arnaud Kalimuendo (75e). Sur le corner suivant, Mauricio délivre une passe décisive pour Massadio Haïdara qui double le score sur un ciseau (2-1, 76e). Guessoum est de nouveau dépassé sur cette action. Et comme si le coup de massue n'était déjà pas assez fort, dans la minute qui suit Nantes prend l'avantage à Strasbourg et double le NO au classement.

Avec cette nouvelle défaite, la quatrième cette saison alors que Nîmes était en supériorité numérique, combinée à la victoire des Canaris qui ont une meilleure différence de buts, les Gardois retombent à la 19e place et sont virtuellement en Ligue 2 à quatre journées du terme. Désormais à quatre unités de Lorient qui a étrillé Bordeaux (4-1), Nîmes peut quasiment dire adieu à la 17e place. Maintenant, il va falloir se battre pour prendre cette place de barragiste qui offre une chance de survie supplémentaire. Malgré trente bonnes minutes en deuxième période, la prestation proposée est globalement mineure, le danger est lui bien majeur.

De Lens, Corentin Corger

34e journée de Ligue 1. Stade Bollaert-Delelis. Rencontre jouée à huis-clos. Racing Club de Lens - Nîmes Olympique 2-1 (mi-temps : 1-0). Arbitre : M. Petit. Buts pour Lens : Ganago (17e), Haïdara (76e). But pour Nîmes : Ferhat (52e, s.p). Avertissement à Lens : Badé (34e). Avertissements à Nîmes : Koné (81e), Miguel (90e). Exclusion à Lens : Sylla (24e). 

Lens : Leca - Gradit, Badé, Haïdara - Clauss, Cahuzac (cap.), Fofana, Sylla - Pereira Da Costa (Mauricio, 67e) - Jean (Boura, 28e), Ganago (Kalimuendo, 67e). Remplaçants non utilisés : Farinez, Medina, Kembo Diantela, Varane, Camara, Sow. Entraîneur : Franck Haise. 

Nîmes : Reynet - Alakouch (Paquiez, 80e), Guessoum, Miguel, Meling - Fomba (Duljevic, 80e), Deaux, Sarr (Ahlinvi, 87e) - Ripart (cap) (Eliasson, 28e), Koné (Roux, 87e), Ferhat. Remplaçants non utilisés : Nazih, Landre, Ueda, Aribi.Entraîneur : Pascal Plancque.

Pascal Plancque : « Je n'ai pas le sentiment d'avoir perdu un point mais trois. On se crée des situations mais il y avait toujours un mauvais choix, du déchet technique. Il y a aussi un manque d'intelligence collective parce que cela fait deux dimanches de suite qu'on a la supériorité numérique et le match en main et qu'on se relâche. On n'apprend pas de nos erreurs, c'est ça qui est le plus rageant. Il n'y a plus que quatre occasions de prendre des points et, dans notre situation, faire ça n'est pas acceptable.

Jouer le maintien est usant pour les joueurs donc il peut y avoir un manque de sérénité mais, une fois qu'on est revenu, je ne comprends pas qu'on puisse donner l'occasion à l'adversaire de nous punir comme ça. On va continuer à travailler mais on ne va pas sortir un lapin de notre chapeau, on fait ce qu'on peut avec nos armes mais à chaque fois on n'y est pas. Il faut prendre conscience de façon définitive qu'on n'a aucune marge dans tous les domaines. Le jour où on lâche sur un détail ou un marquage, on le paye. Maintenant, on va voir ce que les joueurs ont au fond des tripes. »

 

 

Franck Haise (entraîneur de Lens) : « On a fait preuve de résilience. On avait bien commencé ce match, avec 25-30 minutes de bonne tenue et la maîtrise, on arrivait à trouver de l'espace dans leur bloc. Après l'expulsion logique, c'était un autre match. On a souffert, plié et jamais rompu. Je pensais déjà à arracher le match nul et on a même été chercher plus donc je dis bravo. 

Ce que les joueurs font depuis le début de saison est au-delà des espérances mais ce qui s'est passé depuis trois semaines, malgré le Covid, les blessures et suspensions, c'est assez exceptionnel. On a assez bien défendu, ils ont eu des situations mais pas de déséquilibres vraiment flagrants, sauf une fois en deuxième période où on se fait contrer. On a fermé les espaces, en étant cohérent dans le domaine aérien. On subissait mais on n'était pas en énorme difficulté. Arnaud(Kalimuendo) a fait une entrée de très haut niveau, il a permis de caler des ballons haut, monter le bloc, obtenir des fautes. Cela a grandement contribué à la bonne fin de match. »

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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