Axel Maraval (Nîmes Olympique) : « Le départ d’Usaï a fait beaucoup de mal »

À 29 ans, Axel Maraval a fait le choix de quitter le Nîmes Olympique cet été alors qu’il était encore sous contrat jusqu’en 2025. Le gardien de 29 ans a résilié pour signer au FC Rouen que les Crocos retrouveront cette saison en National. Le Marseillais revient sur son départ et les raisons de la relégation.

 

Objectif Gard : Pourquoi avoir voulu quitter Nîmes Olympique alors qu’il vous restait deux ans de contrat ?

Axel Maraval : Il y a plusieurs raisons. D’abord le manque de visibilité pour la suite. On ne savait pas trop où on allait mettre les pieds avec la saison qui venait de se passer et l’environnement autour du club. Quand j’ai fait l’entretien avec le coach et Sébastien Larcier, ils ne pouvaient pas présenter un vrai projet. Sans compter une baisse de salaire importante pour les joueurs sous contrat et le fait que je n’avais pas forcément d’atomes crochus avec l’entraîneur en place. Il n’y avait pas grand-chose qui me retenait donc j’ai demandé au club que l’on trouve un accord pour me libérer. Il n’y a pas eu de souci. Du moment où je trouvais quelque chose, je pouvais résilier à Nîmes et m’engager libre.

Au départ, votre souhait était de rester en Ligue 2 où vous avez atteint la barre des 100 matchs. N'est-ce pas ?

Oui bien sûr. J’ai eu quelques échanges avec des clubs de Ligue 2, mais c’étaient plus des prises de température qu’autre chose. Si un club te veut vraiment, il te prend. Sentir que l’on te veut vraiment pour être épanoui c’est important. Rouen est arrivé assez tôt avec un fort intérêt. La priorité ce n’était pas forcément de jouer en National à première vue mais ils ont su se montrer convaincant. Le projet avec l’envie de retrouver le monde professionnel et les discussions avec le coach ont fait pencher la balance. J’ai senti un réel intérêt.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné avec le NO la saison dernière ?

Je le résume à du gâchis. Quand je suis arrivé, je savais ce qu’il se passait mais je voulais travailler à nouveau avec Nicolas Usaï car je partage ses valeurs. Et c’est vrai que son départ a fait beaucoup de mal. Même si tout n’était pas parfait. Après l’arrivée d’une quinzaine de nouveaux joueurs ça a mis du temps et la mayonnaise était en train de prendre. Le président a pris tout le monde à contre-pied en limogeant l’entraîneur. Ça a fait du mal à tout le monde. Personne n’a compris. Sans compter tous les problèmes à côté qui n’ont pas aidé. Même si on est les premiers fautifs. Un joueur de foot ce n’est pas un pion. Les joueurs ont besoin d’un environnement positif. Tout cela n’était pas réuni, on a vu des joueurs dont moi faire une bonne première partie de saison et la deuxième en dent de scie. Des joueurs ont commis des erreurs individuelles, ce n’est pas anodin. Les conditions n’étaient pas réunies pour optimiser nos performances.

On a senti que le vestiaire n’a pas digéré ce départ…

Le club s’est trompé. Le problème ne venait pas de Nicolas Usaï c’est quelqu’un qui fédérait et qui arrivait à colmater tout ce qu’il y avait autour pour que l’on se sente bien. Le président a estimé que le problème des résultats venait de l’entraîneur mais au moment où il le limoge on n’est pas relégable. Le problème c’est que l’effectif n’était pas bien construit. On avait des manques à certains postes.

Est-ce que ça a été la saison la plus compliquée de votre carrière ?

Franchement, c’est ma plus grosse déception. À Dunkerque, je n’ai quasiment pas joué. Là je me mets dedans, en venant à Nîmes je savais où je mettais les pieds. Au départ, les conditions étaient réunies pour être performant mais le changement de coach a rebattu toutes les cartes, ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais. Je vois ça comme du gâchis. Je n’aime pas changer de club tous les ans, ce n’est pas mon truc. Je venais de faire quatre ans avec Dunkerque, ce n’était pas pour quitter le club au bout d’un an après une descente. Malheureusement, dans le foot on ne maîtrise pas tout. Même si ça n’a pas été parfait et que ce n’était pas ma meilleure saison, je pense avoir fait partie des quelques joueurs qui ont toujours tout donné malgré le contexte.

Nicolas Benezet a donné une interview à Objectif Gard disant que : « Rani Assaf a coulé Nîmes Olympique », partagez-vous le même avis ?

J’ai écouté l’interview. Déjà, il faut rappeler que l’on est les premiers à être sur le terrain, ce n’est pas que de la faute des autres. Après ce qu’il dit sur le président, il a tout dit mais je n’ai pas de commentaire à faire sur le président. J’ai aucune relation particulière avec lui, cela ne l’intéresse pas d’avoir des relations avec des joueurs. On l’a très peu vu. C’est un personnage surprenant. 

Concernant l’absence des supporters, avez-vous eu envie aussi de monter au créneau ?

Quand ce moment est arrivé, cela faisait trois, quatre mois que j’étais dans l’équipe. Il vient de là aussi le problème de cette année. Sur les joueurs cadres, il y avait presque que des nouveaux, on ne connaissait pas le club. Ce n’est pas le Nîmes Olympique où il y avait les Ripart, Briançon, les mecs comme ça. Il y avait une réelle identité. Là, il y avait aucun joueur à part Nico Benezet, mais il a été blessé toute la première partie de saison, Ben Poulain et Guessoum. Il y avait tout à reconstruire. Sur le terrain, il y avait déjà beaucoup à gérer. Connaissant le président, certains joueurs ont dit : « il vous renverra dans les cordes ». Et ce qu’il s’est passé.

Quelles sont les personnes croisées à Nîmes avec qui vous allez garder contact ?

Pas mal de personnes ! S’il y a bien un truc à retenir c’est que le groupe était sain mais peut-être pas assez soudé pour nous permettre de passer au-dessus de tout ça. Je retiens la rencontre de Benoît Poulain, un mec au top. Les kinés, Richard Goyet, Guessoum… Ce qui me fait encore plus dire que c’est du gâchis. Anthony Babikian (l’entraîneur des gardiens) était content pour moi et forcément un petit déçu de me voir partir car on s’entendait bien. Dans l’idéal j’aurais aimé continuer à travailler avec lui mais dans un autre contexte.

Propos recueillis par Corentin Corger

 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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