Les Nîmois ont encore lourdement chuté 5-0 à Strasbourg. Le retour des cadres n'a pas suffi et rien ne semble pouvoir stopper la chute libre des Crocodiles. Les joueurs de Jérôme Arpinon sont plus relégables que jamais et ils ont débuté 2021 comme ils avaient terminé 2020, par une humiliation. 

Une nouvelle année commence pour Nîmes Olympique avec son lot d’incertitude sportives et financières et surtout la menace d’une relégation. Sur une série de six matchs sans victoire, les joueurs de Jérôme Arpinon n’entament pas cette reprise dans les meilleures conditions. Vingtième et dernier de la Ligue 1 au moment d’aborder cette 18e journée et les Crocodiles doivent ramener un résultat positif d’Alsace. Tout au plus empêcher les Strasbourgeois, 17e avant la rencontre, de creuser l’écart entre Nîmes et les non relégables.

Nîmes peut quand même compter sur les retours de Melling, Briançon, Deaux et Cubas. Ils ont respectivement raté les neuf, sept, cinq et quatre dernières journées. Au sujet du Sud-Américain, Nîmes n’a jamais gagné sans lui cette saison. En ajoutant la titularisation de Koné, cela fait cinq changements par rapport à la défaite aux Costières contre Dijon (1-3) pour clôturer 2020. Mais le rendez-vous de la Meinau est aussi la première occasion de voir Pascal Plancque, le nouveau directeur sportif nîmois arrivé en début de semaine.

Le décor est planté et ce match ne manque ni d’intérêt ni d’enjeu entre les deux pires défenses de L1. Pourtant se sont surtout les attaques qui déçoivent dans le début de la rencontre. Les 25 premières minutes se limitent à une attaque (strasbourgeoise)-défense (nîmoise). Les débats se passent dans moitié de terrain gardoise avec pas moins de cinq corners concédés par Nîmes dans les dix premières minutes.

Toutefois, la domination alsacienne n’est dans un premier temps stérile. Nîmes s’applique avec des relances courtes, mais sans pouvoir vraiment produire du jeu. Voyant la situation bloquée, Strasbourg décide de desserrer l’étau et de laisser un peu l’initiative aux Crocodiles. Duljevic en profite pour s’appuyer sur Ferhat puis il fait un petit pont à Djiku et s’écroule dans la surface de réparation locale, mais l’arbitre ne bronche pas (21e). Nîmes va mieux et se procure son premier corner (23e).

Mais le RCSA reprend les affaires en mains. Une frappe enroulée de Diallo est repoussée par Reynet mais Ajorque qui passe par là en profite pour pousser le ballon au fond des filets (1-0, 37e). Les Crocodiles n’ont même pas le temps de réagir qu’Aholou sert parfaitement Diallo dont la frappe fait cette fois mouche (2-0, 38 e). En deux minutes Strasbourg a fait le break.

Nîmes se procure une occasion en or. Koné parti en contre-attaque se présente face à Kawashima mais le Nîmois perd son duel (43e). C’est vraiment dommage car dans la continuité Ahlinvi accroche le pied de Bellegarde dans les 16 mètres gardois. L’arbitre accorde un penalty que Lala transforme (3-0, 43e). Nîmes a explosé en à peine six minutes. Jamais cette saison, les Crocodiles n’étaient rentrés à la mi-temps avec un tel handicap.

Pour attaquer la seconde période, Jérôme Arpinon fait sortir Duljevic et Koné au profit de Roux et Eliasson. Mais rien n’y fait, Nîmes est KO et Strasbourg se régale. Tout devient trop facile pour l’équipe de Thierry Laurey. Comme ce centre de Caci à ras de terre que Ajorque abandonné par les défenseur nîmois converti en but (4-0, 51e). La rencontre n’est plus qu’un long calvaire pour les amoureux du Nîmes Olympique. Deaux contre involontairement de la main un tir de Thomasson. L’action se situant dans la surface de réparation gardoise, le penalty est indiscutable. Heureusement Reynet puis le poteau repousse les tentatives de Ajorque et Aholou (58e).

Le NO n’a plus rien à espérer dans ce match si ce n’est d'éviter de prendre une trop grosse correction. Les Crocodiles peuvent encore remercier Reynet qui repousse une frappe de Lienard (74e). Le cinquième n’était pas loin. Il viendra finalement à la fin quand Fomba touche la ballon de la main et offre le troisième penalty à Strasbourg. Celui-ci est réussi par Warris (5-0, 89°). Nîmes est désormais en très grand danger et il lui faut maintenant affronter Lille et Marseille. Le pire est vraiment à craindre.

De Strasbourg, Norman Jardin 

18journée de Ligue 1

RACING CLUB DE STRASBOURG – NÎMES OLYMPIQUE 5-0.

Stade de la Meinau. Mi-temps : 3-0. Rencontre jouée à huis-clos. Arbitre : M. Millot. Avertissement à Strasbourg : Aholou (8e). Avertissements à Nîmes : Deaux (57e). Buts : Ajorque (37e et 51e), Diallo (38e), Lala (43e, sp) et Warris (89e, sp)

Strasbourg : Kawashima – Caci, Lala, Simakan (Lienard, 65e), Djiku – Aholou (Zohi, 81°), Sissoko, Bellegarde (Siby, 82°), Thomasson (Prcic, 82e) – Diallo, Ajorque (73e). Remplaçants non utilisés : Pierre, Mitrovic, Carole et Chariri. Entraîneur : Thierry Laurey. 

Nîmes : Reynet – Alakouch (Paquiez, 85e), Briançon (cap), Deaux, Melling – Ahlinvi, Cubas (Benrahou, 70e) – Ripart (Fomba, 65e), Duljevic (Roux, 46e), Ferhat – Koné (Eliasson, 46e). Remplaçants non utilisés : Nazih, Guessoum, Burner et Aribi. Entraîneur : Jérôme Arpinon.

Il n'a pas eu besoin d'élever la voix pour faire passer son message. Le regard fixe, Jérôme Arpinon a posé une analyse tranchante de la bouillie livrée par son équipe à la Meinau, ciblant « certaines attitudes ». « Je n'arrive pas à retrouver les valeurs du club, et ça me gêne fortement, a d'abord exposé l'entraîneur nîmois. Tu viens avec des intentions et tu en prends cinq, tu concèdes trois penalties... Si tu veux te maintenir, il faut montrer autre chose. Strasbourg nous a marché dessus dans tous les duels. Il faut que certains retrouvent des valeurs, tu ne peux pas jouer à 8 ou 9 sur le terrain, certains font semblant de courir. »

Le duo d'attaquants Duljevic-Koné, sorti à la mi-temps, était notamment dans son collimateur : « Je ne les ai pas vus presser, tu ne peux pas jouer que quand tu as le ballon, on ne leur a pas dit de reculer, pourtant. Ils se sont regardés pour savoir qui devait aller au pressing, pour savoir celui qui allait faire le moins d'efforts. » 

Son constat est, selon lui, partagé par son nouvel adjoint, Pascal Plancque, arrivé cette semaine sur sa recommandation. « On a fait le même bilan, on attaque à huit, on se fait contrer à l'extérieur, ce n'est pas normal. Si je vous amène les fiches et mon discours avant le match, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit », s'est désolé Arpinon, pointant un problème « psychologique ». « Pascal va m'aider un petit peu sur le banc, à l'entraînement, pour remédier à des situations comme ça, faire des retours vidéo, a-t-il expliqué au sujet du rôle de Plancque. Ensemble, on va amener une autre touche tactique à cette équipe. » 

Le chantier semble énorme. « On n'a rien à faire dans ce Championnat. À ce niveau-là, c'est impardonnable, il n'y a pas d'honneur », a pesté le capitaine Anthony Briançon, qui a vécu un retour de blessure cauchemardesque, comme d'autres cadres (Cubas, Deaux, Meling). « On ne sent pas qu'on se bat pour se maintenir. Désormais, on va mettre des mecs qui ont peut-être moins de technique, mais plus de valeurs, de coeur, qui ont l'amour du maillot », a conclu son entraîneur, au sujet des solutions à trouver pour empêcher le NO de couler. Un discours déjà entendu, qui sonne comme un cri de désespoir.

 

Thierry Laurey, entraîneur de Strasbourg :

« J'avais dit aux joueurs avant le match qu'on gagne rarement 5-0 sur un match de reprise et que c'est souvent dans la difficulté. J'aurais bien fait de me taire. Ce qui m'importe avant tout, c'est d'avoir vu une équipe qui allait de l'avant, une équipe qui a joué son jeu, qui ne s'est pas intéressée à l'adversaire, qui a trouvé des solutions, qui a proposé des situations. 

On a verrouillé la première partie de la première mi-temps et ce qui nous a fait du bien, c'est de marquer deux buts rapidement. On savait que cette équipe embêtait pas mal d'adversaires à l'extérieur. On a été très compacts. Les choses se sont faites naturellement et cela devient beaucoup plus simple. 

Tout est positif ce soir mais je vais plomber la soirée : ça ne nous rapporte que trois points et il y a un match samedi. Tant qu'on ne fera pas une deuxième série, si possible un peu plus longue, on sera dans une zone délicate. On sait qu'on va avoir un match très délicat à jouer samedi à Lens. Ce soir les gars étaient motivés et ils y ont mis les actes. J'espère qu'on a enclenché quelque chose. »

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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