14 matchs, 901 minutes de jeu en Ligue 2 sans aucun but, ni aucune passe décisive. A regarder les statistiques, la saison de Zinedine Ferhat est une déception. Le milieu offensif en est conscient, mais a tenu pour la première fois à parler d’une année rendue très difficile moralement en raison d’un conflit avec Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique. L’international algérien, libre au 30 juin et qui a "la dalle", espère désormais rebondir en France.

Zinedine Ferhat, pourquoi prendre la parole aujourd’hui?

Je pense que c’est important parce que j’ai entendu beaucoup de choses sur moi cette année. Jusqu’à maintenant, je ne voulais pas parler pour ne pas perturber le groupe ou mal parler de certaines personnes. Mais c’est important pour moi de parler car je ne suis pas un joueur à problème et ce qu’il s’est passé cette saison est incroyable.

Que s’est-il passé?

Déjà, je voudrais parler de mon niveau cette saison. Je n’ai rien montré… Je vais dire la vérité aujourd’hui, j’avais perdu l’envie de jouer et ça se voyait sur le terrain. Pourtant, je n’ai jamais lâché, je me suis toujours entraîné normalement mais sur le terrain, je n’arrivais pas à oublier ce qu’il s’était passé. Je n’étais pas au mieux psychologiquement. Et puis le président a annoncé en début de saison que l’objectif n’était pas de remonter directement en L1. Comment veux-tu te motiver avec un discours comme ça ?

Donnez-nous votre version des faits…

Après la descente du club en Ligue 2, je ne vais pas mentir, j’avais l’objectif de partir pour rester en Ligue 1, où je pense avoir fait mes preuves. Pendant le mercato, le président annonce un prix: 2,5 millions d’euros pour me laisser partir. Un prix raisonnable qui convenait à tout le monde. Du jour au lendemain, le président a tout changé… et même là, le club a reçu une offre de 3,5 millions d’euros, qu’il a refusé ! La dernière semaine du mercato, je demande au président de me laisser partir, et il m’a répondu: "Ne t’inquiètes pas, c’est la fin, les clubs vont arriver avec des offres plus importantes." Sauf que ce n’est jamais arrivé. J’ai perdu une année à cause de lui. Je ne lui pardonnerai jamais.

Comment ça s’est passé dans votre tête cette saison?

Très difficile. Deux fois, j’ai essayé de revenir sur les terrains. Une première fois avec le coach Plancque, mais je n’ai tenu qu’une mi-temps, j’étais incapable de jouer. J’ai croisé du regard le président au bord du terrain et j’ai ressenti comme un blocage psychologique. Puis ensuite avec le coach Usai, que je tiens à remercier car il a toujours été très compréhensif avec moi. J’ai rejoué avec lui, mais je me suis blessé à une côte ensuite.

Comprenez-vous que les supporters soient déçus?

Je vais vous raconter une anecdote. En janvier, le président me convoque pour me dire qu’il faut arrêter le petit jeu entre nous et il m’a demandé de me remettre au travail. Je lui ai dit que je n’allais pas changer pour lui et que pour moi, il ne s’agissait pas d’un jeu. Et là, il a commencé à me dire que les supporters étaient contre moi, que ça allait être difficile pour moi. Sauf que dans la rue, tous les supporters que j’ai croisés étaient conscients de ma situation, et ils comprenaient. Mais j’ai un message pour les supporters. Ils savent ce que j’ai apporté au club et je tiens à dire que je suis désolé pour cette année. Je n’avais pas la tête au terrain et je n’ai jamais réussi à passer au-dessus de ce que le président m’a fait.

Comment vous sentez-vous physiquement?

 

Je suis au top. J’ai suivi un programme et là je vais prendre quelques vacances pour oublier un peu. L’objectif désormais, c’est de tout casser. Je veux prouver que je suis encore là. J’ai une préférence pour la Ligue 1, justement pour cet état d’esprit de revanche. Je place la France comme priorité pour mon choix de club. On a commencé des discussions avec certains clubs ici et à l’étranger. Je prends mon temps, car j’ai 29 ans et je ne veux pas me tromper. Mais je suis motivé à 100%... J’ai plus de motivation à 29 ans que lorsque je suis arrivé en France à 23 ans.

Loïc Tanzi

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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