Rejeté par Montpellier à l’âge de 13 ans et récupéré par le NO, Nicolas Benezet a le cœur Nîmois. Après avoir gagné la coupe Gard-Lozère en 2010 et joué trois saisons avec les Crocodiles, il est parti successivement pour Évian, Caen, Guingamp et les États-Unis. Revenu dans le Gard en janvier, il s’entraîne avec le groupe dirigé par Nicolas Usaï. Après des premières discussions infructueuses cet hiver, Nicolas Benezet n’exclut pas de trouver un accord avec Nîmes Olympique cet été. En attendant il continue à travailler et il se remémore ses belles années nîmoises avant de voir le NO affronter Guingamp ce soir à 19h au stade des Costières pour la 31e journée de Ligue 2. 

Objectif Gard : Vous êtes arrivé dans le Gard à l’âge de 13 ans en provenance de Montpellier. Comment se sont passés vos premiers mois au Nîmes Olympique  ?

Nicolas Benezet : Je ne les ai pas très bien vécus. J’arrivais de Montpellier qui m’avait viré, et l’adaptation à une nouvelle vie était un peu compliquée. Sur le terrain, je n’étais pas très bon mais j’ai fait ce qu’il fallait en fin de saison.

C’est-à-dire ?

Lors d’un match contre Montpellier, on gagne 3-0 et je réalise un doublé. C’était pour moi une revanche personnelle face au coach qui n’avait pas voulu me conserver. Je pense que c’est ce match qui m’a permis d’être conservé par Nîmes qui était entraîné à l’époque par Yannick Dumas.

Pour quelle raison avez-vous été viré de Montpellier ?

Je n’avais pas le gabarit désiré par le MHSC. À Montpellier, on m’a dit que l’on voulait des « grands, noirs et costauds » dans ces termes.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années au centre de formation de Nîmes Olympique ?

Je me suis fait plein de copains comme Mathieu Michel, Malik Hsissane, Sébastien Peredes, Gaëtan Paquiez, Anthony Briançon, Renaud Ripart et j’ai toujours gardé le contact avec eux. J’ai gagné la coupe Gard Lozère avec Nîmes (*) en marquant un but et en faisant une passe décisive. Je pense que ce match m’a fait basculer sportivement. Deux ou trois mois après je signais avec les pros.

Puis sont arrivés les débuts en pro…

Oui c’était avec Jean-Michel Cavalli comme entraîneur et à Istres. Mais avant j’avais été 17e sur la feuille d’une rencontre contre Grenoble. Pour moi c’était plus fort de m’échauffer aux Costières devant ma famille, mes amis et les supporters de mon club que de jouer quelques minutes à Istres.

Pendant vos trois années avec les pros, il y a eu la montée en Ligue 2 en 2011…

Quel souvenir ! C’est mon meilleur souvenir. C’est quelque chose de fou. Tu fais remonter ton club et tu vois la fierté des supporters et de ta famille.

Vous avez participé au Tournoi de Toulon avec l’équipe de France Espoirs. Cela vous a-t-il donné des envies des Bleus ?

C’est un bonheur de porter ce maillot et de chanter la Marseillaise. J’aurais aimé le faire avec les A mais je ne pense pas que j’avais le niveau. Je me sens meilleur maintenant qu’à cette époque.

Vous quittez Nîmes en 2013 pour rejoindre Évian Thonon-Gaillard. Pourquoi ce choix ?

J’avais plusieurs possibilités. Il y avait Bastia, Sochaux et Évian. Le discours de Pascal Dupraz, l’entraîneur de l’ETG, m’a convaincu. Je n’y ai pas que des bons souvenirs, à part le maintien lors de la dernière journée en battant Sochaux 3-0. Être coaché par Pascal Dupraz c’est un peu compliqué, ça ne s’est pas bien passé entre lui et moi.

Il y a eu ensuite Caen et Guingamp…

Je me suis régalé avec Caen. Ça été un vrai bol d’air frais pour moi. On avait vraiment une belle équipe avec Sala, Privat, Seube, Vercoutre, Lemar et N’golo Kanté. Malgré ma blessure ça s’est bien passé à Guingamp. J’y suis resté quatre ans et nous avons perdu la finale de la Coupe de la Ligue en 2019 contre Strasbourg. C’était vraiment bien, avec Antoine Kombouaré j’ai pris du plaisir.

Après Guingamp vous prenez la direction des États-Unis…

J’avais 28 ans et l’EAG venait de tomber en Ligue 2. Je voulais partir à l’étranger et on m’a contacté pour la MLS. Je suis parti à Toronto (Canada) où je me suis éclaté humainement et sportivement. J’ai ensuite rebondi à Denver et après à Seattle.

Vous vous entraînez avec Nîmes Olympique depuis le début de l’année mais vous n’êtes pas sous contrat avec le NO. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Il y a eu des discussions entre mes agents et le président Rani Assaf. Malheureusement nous n’avons pas trouvé d’accord. Je voulais faire six mois mais ce n’est pas ce que voulait le président.

Les négociations peuvent-elles reprendre cet été ?

Avec Nîmes des discussions ont commencé mais il n’y a rien de concret.

Ça veut dire que la porte n’est pas fermée ?

Exactement.

Comment jugez-vous le groupe actuel ?

C’est compliqué quand des joueurs sont venus pour la Ligue 1 et qu’ils se retrouvent en Ligue 2. Mais il y a de la qualité. Je pense que nous avons loupé le coche contre Auxerre. Si nous avions gagné ce match, on aurait pu espérer quelque chose. Il faut rapidement atteindre les 42 points synonyme de maintien.

Ce n’est pas trop dur à vivre en tant que spectateur ?

C’est encore plus compliqué et frustrant.

Que pensez-vous de Nicolas Usaï ?

Je l’adore. J’aime beaucoup l’homme et ce qu’il fait sportivement. Si je dois signer à Nîmes ce sera en parti pour Nicolas Usaï. C’est un homme ambitieux et j’aime ça. Si je viens à Nîmes ce n’est pas pour rester en Ligue 2 mais pour faire monter mon club en Ligue 1.

Pour finir, vous êtes Montpelliérain ou Nîmois ?

Je suis né à Montpellier, mais mon cœur est nîmois.

Propos recueillis par Norman Jardin

* Le 6 juin 2010 à Aigues-Mortes, Nîmes Olympique remportait la coupe Gard-Lozère en battant l’Entente Uzès/Pont-du-Gard 3-2.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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