Le but de l'année a été inscrit ce samedi au stade des Antonins de Nîmes, face à Valenciennes et devant 2784 spectateurs. Nicolas Benezet, son auteur, raconte.

Samedi, vous avez égalisé à 3-3 face à Valenciennes d’une audacieuse volée de l’extérieur du droit dans un angle fermé. Cela vous fait quoi de remporter le prix Puskas dès le mois de mai ?

Je suis très satisfait, c’est quelque chose que j’attendais depuis un moment. J’ai marqué quelques beaux buts durant ma carrière sans jamais avoir été nommé, là ça fait plaisir de le recevoir directement en éteignant la concurrence. 

Lorsque Jean N’Guessan vous adresse cette longue ouverture, vous savez déjà que vous allez tenter cette folie ?

Non. Je me doutais qu’il fallait que je frappe, mais je pensais la prendre du gauche. Finalement, la balle m’arrive sur le pied droit… donc je la prends du pied droit ! C’est purement de l’instinct.

Sur les images, on sent que c’est exactement ce que vous voulez faire. Vous confirmez ?

Oui, tout est calculé.

C’est le plus beau but que vous ayez marqué durant votre carrière ?

C’est ce que m’a dit le coach (Frédéric Bompard, NDLR) ce matin. Je répondrais oui et non, parce que ce n’est pas le but le plus important. Mon but avec Caen contre l’OM est peut-être moins beau, mais il est plus important, car il nous permettait de l’emporter 3-2. Le but de ce week-end était plus fantaisiste, c’est sûr. 

Vous avez reçu un message de Dennis Bergkamp ?

Un mail, oui. J’ai la chance d’être bilingue, donc j’ai compris tout ce qu’il m’a dit. Il souhaitait qu’on se voie la semaine prochaine, pour qu’il prenne une photo avec moi, mais je lui ai dit que j’étais overbooké. En plus, il ne prend pas l’avion, donc le temps qu’il arrive…

Le coach ne comprend pas pourquoi les images n’ont pas fait le tour du monde.

Le monde a très peu parlé de votre chef-d’œuvre. Le Nîmes Olympique dérange ?

Je pense, malheureusement. Le coach m’a fait la même réflexion, il ne comprend pas pourquoi les images n’ont pas fait le tour du monde. Il y a peut-être eu une panne de réseau mondiale. J’attends.

Vous pratiquez le taekwondo, comme Zlatan Ibrahimovic ?

Non, je pratique plutôt la boxe. D’ordinaire, je ne suis pas assez souple du bas du corps, mais le talent compense. Lorsqu’on porte le numéro 10, il faut en avoir un petit peu.

Malgré cette égalisation, ce match nul n’est pas un bon résultat pour Nîmes, qui possède 5 points de retard sur le premier non-relégable à 4 journées de la fin. Vous croyez au maintien ?

Bien sûr qu’on y croit ! Maintenant, on n’a plus aucune marge d’erreur, il faut gagner tous les matchs. À commencer par le week-end prochain à Caen. Mais le maintien me semble être un objectif atteignable.

Le Nîmes Olympique ne diffuse plus de musique dans son stade pour ne pas avoir à payer la SACEM, une situation dont vous vous êtes ému. Quel titre pourrait vous motiver à aller chercher le maintien ?

« Beat it », de Michael Jackson, ce serait pas mal. En plus, ça permettrait de danser pendant l’échauffement, tout le monde connaît.

On n’a pas souvenir d’un but marqué en moonwalk. Cela vous paraît faisable ?

Je vais le tenter. J’ai du parquet à la maison pour m’entraîner, en espérant que le résultat soit concluant sur de la pelouse.

Vous arrivez en fin de contrat avec Nîmes en juin. Comment voyez-vous votre avenir ?

Tout va dépendre de la fin de saison. Si on se maintient, je serai à Nîmes la saison prochaine. Si malheureusement ce n’est pas le cas, il faudra voir avec les dirigeants ce qu’on fait.

Le National n’est pas un championnat qui vous tente ?

Non.

https://www.sofoot.com/articles/nicolas-benezet-ca-fait-plaisir-de-recevoir-le-prix-puskas

Indisponible pendant quatre mois à cause d’une blessure à la cheville droite, le milieu de terrain a fait son retour à l’entraînement. Alors que les Crocodiles affrontent Rodez, ce samedi à 15h en match amical au stade des Costières, Nicolas Bénezet revient sur ses semaines de galères, sa joie de retoucher le ballon et le maintien en Ligue 2.

Objectif Gard : Comment avez-vous vécu ces longues semaines d’arrêt forcés ?

Nicolas Benezet : Vous n’imaginez même pas à quel point cela a été compliqué, que ce soit dans le vie de tous les jours ou en dehors. Je suis revenu dans mon club, à la base j’étais le capitaine et je n’ai même pas eu l’occasion de vraiment jouer. Moralement ça a été difficile et surtout les douleurs ne partaient pas.

Tout cela est désormais derrière vous ?

Je ne suis pas tout à fait libéré car il y a encore des craintes et des appréhensions surtout sur les frappes. Mais c’est actuellement le jour et la nuit par rapport à ce que j’ai pu connaître ses dernières semaines.

Allons-nous vous revoir sur les terrains à partir du mois de janvier ou faudra-t-il encore patienter ?

Si tout va bien je pourrais rejouer rapidement, mais il faut, au niveau physique, que je rattrape le retard accumulé. Je suis content de cette trêve de la Coupe du Monde. J’ai ainsi pu travailler avec mon préparateur physique.

Vous étiez proche de Nicolas Usaï, avez-vous échangé avec lui depuis son départ de Nîmes ?

Je lui ai envoyé un message le lendemain de son départ, mais je sais qu’il est très occupé.

Quelles sont vos première impressions concernant Fréderic Bompard, le nouvel entraîneur des Crocodiles ?

Ça se passe bien. J’aime les hommes francs et Frédéric Bompard en fait partie comme Nicolas Usaï. Les deux se ressemblent sur le plan humain. Il est en revanche trop tôt pour évoquer d’éventuelles différences sur le plan tactique. En tous cas, Frédéric Bompard est plus déconneur que l’on peut l’imaginer.

Thibault Giresse est arrivé dernièrement de Guingamp pour prendre le poste d’entraîneur adjoint, c’est quelqu’un que vous connaissez bien ?

Avec Gigi, nous avons joué ensemble à Guingamp et je l’ai connu en tant qu’entraîneur adjoint à l’EAG. Je suis content qu’il soit parmi nous. C’est quelqu’un qui connait bien le ballon et je pense qu’il sait parler aux joueurs et c’est très utile dans un groupe.

Nîmes Olympique a un maintien à aller chercher, doit-on s’inquiéter ?

On a raison de s’inquiéter même s’il ne faut pas s’alarmer. C’est pour cela que le club a voulu changer de coach, parce que les résultats n’étaient pas spécialement à la hauteur. Maintenant il ne faut pas croire que le maintien sera facile à décrocher.

Quelle est la bonne recette pour décrocher le maintien en Ligue 2 quand on est dans le situation de Nîmes ?

Déjà, il faut une bonne ambiance dans le vestiaire. J’ai quitté le groupe pendant quatre mois et quel régal de les retrouver ! L’ambiance est vraiment cool, ça rigole et ça chambre beaucoup.

Vous allez bientôt découvrir le stade des Antonins, cela est-il excitant ?

Je le croise quand je passe en voiture à côté et il est beau. Tout va être nouveau pour moi. Revenir sur le terrain et avoir un nouveau stade. J’ai hâte que cela arrive.

Suivez-vous la Coupe du Monde qui se déroule au Qatar ?

Oui, mais essentiellement l’équipe de France où j’ai des copains qui jouent. Et aussi le Japon, car je suis fan de la culture nipponne, qui a fait une très beau parcours.

Norman Jardin

Ce mardi matin (24/05/2022), Nîmes Olympique a officialisé sa première recrue du mercato estival. Il s’agit de Nicolas Benezet, arrivé au centre de formation des Crocos à 13 ans et professionnel au club de 2010 à 2013. Neuf ans après, il revient pour un contrat de quatre ans. Le milieu offensif explique les raisons de ce retour et ses ambitions avec son club de coeur. 

Pourquoi avez-vous choisi de revenir au Nîmes Olympique ?

C’était le moment. L’offre que le président m’a fait était difficilement refusable. C’était vraiment une belle offre. Après on connaît tous l’attachement que j’ai pour ce club et cette ville donc ça coulait de source que je signe ici.

Aviez-vous d’autres sollicitations ?

Les touches commençaient à se faire avec des clubs à l’étranger et en Ligue 1. Après l’avantage, c’est que je m’entraînais depuis des mois avec Nîmes. J’ai pu connaître le coach, le staff, le président et les joueurs, c’était plus facile. Le contrat en lui-même, quatre ans, c’était difficile de dire non. Une offre comme celle-là je pense qu’elle ne se refuse pas. Je suis Nîmois, ma famille est ici. Pour le bien de tous, c’était le moment que je signe. Depuis que je suis parti, je m’étais toujours mis en tête de revenir aux Costières.

Pourquoi avez vous signé maintenant et pas en janvier ?

En janvier, il y a eu moins de discussions que l’on a pu avoir ces dernières semaines. C’est vrai qu’en janvier, j’avais aussi en tête de rester à l’étranger. J’ai eu des sollicitations mais ça ne correspondait pas à ce que je voulais donc je n’ai pas donné suite. Après plus le temps passait, en discutant avec mes proches et en voyant l’envie de Nîmes de me faire signer, on s’est dit : « si c’est cohérent, on va signer à Nîmes. » Ce n’est pas un choix par défaut. Je suis vraiment très heureux et fier de porter à nouveau ce maillot.

Comment avez-vous vécu ces six mois en vous entraînant avec le groupe sans jouer ?

C’est bien sans être bien. Je suis un compétiteur et j’avoue que ça commençait à me saouler de ne faire que les entraînements. Là j’ai hâte d’une seule chose : reprendre la saison. C’est bien j’ai pu garder un rythme mais il manquait la carotte, les matches.

Début avril vous aviez dit : « Si je signe à Nîmes ce sera en partie pour Nicolas Usaï ». On sent une véritable alchimie avec le coach. Est-ce le cas ?

C’est exactement ça ! Pourtant on ne se connaissait pas du tout. C’est vrai que parfois par chance, il y a cette alchimie qui se passe. Humainement, je m’y retrouve vraiment et sur le côté sportif, c’est ce que j’aime. C’est quelqu’un d’ambitieux, qui sait ce qu’il veut. C’est génial. Je le redis, si ça n’avait pas été le coach du Nîmes Olympique je ne suis pas certain que je signais de nouveau à Nîmes.

Quelles sont vos ambitions avec les Crocos ? 

J’aimerais pérenniser le club en Ligue 2 c’est le minimum. Par contre, si on peut monter en Ligue 1, c’est avec grand plaisir. Faire monter mon club en Ligue 1, c’est un rêve de gosse. J’ai réussi à le faire de National à la Ligue 2, c’est vrai que de Ligue 2 en Ligue 1, ce serait énorme.

Vous revenez avec un statut de cadre et vous allez porter le numéro 10. Êtes-vous prêt à assumer ce rôle ?

Bien sûr ! Je sais que je vais être regardé et attendu par mes coéquipiers, mon staff et mes supporters. Je vais l’assumer pleinement. Cela ne me déplaît pas ! Au contraire surtout pour mon club, je le ferai avec plaisir. Je me mets une pseudo pression parce que voilà je sais qu’il y a des attentes autour de moi. Je sais ce que je peux donner à l’équipe. C’est pour ça que j’ai pris ce numéro 10. Je l’ai quasiment eu dans tous mes clubs.

Les Costières ont sonné creux sur la saison écoulée. Quel message avez-vous envie de faire passer aux supporters ?

C’est sûr que je ne viens pas ici pour jouer devant 2 000 spectateurs. J’ai connu les Costières remplies et je sais ce que les supporters peuvent apporter aux joueurs sur le terrain. Je ferai quelques appels s’il le faut mais j’espère vraiment qu’ils vont venir plus nombreux que l’an dernier.

Propos recueillis par Corentin Corger

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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