Nîmes Olympique joue à Rodez ce samedi pour le compte de la 23e journée de Ligue 2. Un match très important entre deux équipes à la lutte pour le maintien. Cette rencontre sera aussi l’occasion pour les Nîmois de retrouver trois anciens Crocodiles aujourd’hui Ruthénois. Il y a Clément Depres, Antoine Valerio et Lucas Buades. Pour ce dernier, la rencontre aura une saveur particulière et c’est avec plaisir qu’il se remémore ses années aux NO.

 Objectif Gard : Vous rencontrez Nîmes Olympique demain. C’est un match particulier pour vous ?

Lucas Buades : Ce n’est pas un match comme les autres. J’ai passé huit ans à Nîmes, du centre de formation jusqu’au pro, et il y a beaucoup de souvenirs qui reviennent.

Dans quelles circonstances étiez-vous arrivé à Nîmes ?

J’étais à Toulouse et Nîmes Olympique m’avait convié à passer des essais. Ils se sont avérés concluants, mais mon club de Toulouse me l’a caché. Un jour, monsieur Lacaze, du centre de formation nîmois, m’appelle et me dit :« Que fais-tu ? On t’attend ! » Je n’étais pas au courant que Nîmes me voulait. Ça a commencé comme ça.

Comment s’est passée votre intégration au centre de formation ?

Quand j’arrive à Nîmes, j’ai 15 ans et le plus dur était de couper le cordon avec mes parents. Ma mère était très tatillonne sur les études et elle voulait bien que son fils soit footballeur, mais elle voulait un footballeur intelligent.

Quels souvenirs gardez-vous de ces années en équipes jeunes ?

Je suis encore en contact avec beaucoup de personnes que j’ai côtoyées : entraîneurs, dirigeants et joueurs. J’ai passé de très belles années comme lors de la montée en National 2 avec la réserve, des moments exceptionnels. Ces Crocos, ils sont presque comme ma famille.

Parlez-nous de vos débuts en professionnel ?

Je me souviens de tout. Par exemple, un jour avec la réserve on gagne 2-1 à Montpellier et j’ai fait un match assez convaincant. Une semaine plus tard, Bernard (Bernard Blaquart, NDLR) m’appelle pour m’entraîner avec le groupe pro. Puis il m’a pris pour un match à Châteauroux et je suis rentré trois minutes. Ce sont des souvenirs gravés à jamais.

Comment s’est passée la suite ?

L’année de la montée en Ligue 1, j’apparais une quinzaine de fois sur les feuilles de match. Cette accession dans l’élite, je l’ai vécue à ma manière et c’était très enrichissant. J’ai quelques apparitions en L1 et une titularisation. Je suis très fier d’y arriver avec mon club formateur.

Quel est votre meilleur souvenir au NO ?

La victoire 3-0 contre Lens en Coupe de la Ligue. Je jouais avec mes copains Dias, Sainte-Luce et Guessoum. Il y a aussi le soir de la montée en Ligue 1, j’étais sur le banc et voir l’ambiance dans ce stade des Costières c’était exceptionnel. Après le match, avec les joueurs, on est parti à la Maison Carrée. Rien que d'en parler j’en ai des frissons. Ça restera gravé à jamais.

Avez-vous des regrets ?

Oui, celui de ne pas avoir pu sublimer le maillot de Nîmes Olympique.

Avec Pascal Plancque et Reda Hammache, ça ne se passait pas bien. Ils ont décidé de ne pas me renouveler. J’étais souvent mis à l’écart sans explication.

Vous jouez au poste de latéral-droit, mais ce n’est pas votre poste initial ?

J’ai été formé comme avant-centre à Nîmes. Mais au fil des années, on m’a placé sur les côtés. Sur un match amical, Yannick Dumas a voulu tester le 3-5-2 et il m’a positionné en piston-droit et ça été une révélation pour moi. C’est là où je me sens le plus à l’aise. Mais tant que je suis sur le terrain, je donne tout.

Aurez-vous un sentiment revanchard au moment d’affronter Nîmes ?

C’est surtout une rencontre très importante pour le maintien. Si sur le plan comptable il ne rapportera que trois points, sur le plan moral il est très important. Je laisserai mes souvenirs de côté pendant 90 minutes. Je donnerai tout pour le club de Rodez car aujourd’hui c’est ce blason que j’ai sur le cœur. Il n’y aura pas de cadeau. Mais après le match, je profiterai de ce moment avec mes anciens coéquipiers et ceux avec qui je reste en contact.

À Rodez, vous avez retrouvé des anciens Crocos, Depres, Malanda (parti désormais aux USA) et Valerio. Ça a facilité votre intégration ?

Clément a été comme un grand frère quand je suis arrivé dans l’équipe pro à Nîmes. Jouer avec lui, c’est un plaisir et une fierté. Même avec Antoine que j’ai côtoyé dans mes dernières années à Nîmes. Je me souviens que certains matins, il n’avait pas sa voiture et c’est moi qui allais le récupérer pour le conduire à l’entraînement.

Comment expliquez-vous les difficultés de Rodez en championnat (19e de Ligue 2) cette saison ?

On manque de justesse dans le dernier geste. On est très intéressant dans le contenu, mais on pèche dans les deux surfaces.

Sur un plan personnel, votre saison a été un peu gâchée par une blessure. Que s'est-il passé ?

Oui, elle date du dernier match contre Nîmes en avril dernier. Mes adducteurs m’ont lâché. J'ai alors connu des mois de galère où j’ai essayé de reprendre sans me faire opérer. Au final, c’était le mauvais choix et, en septembre, je me suis fait opérer d’une pubalgie. J’ai mis cinq mois à revenir et, depuis le début de l’année, je suis de retour sur le terrain.

Comment est l’ambiance dans le stade Paul-Lignon ?

Il est en travaux, c’est une très belle structure qui est en train de se construire. Ça fait plaisir car on va pouvoir accueillir de plus en plus de supporters. On a besoin d’eux et de leur ferveur. À Nîmes, je me souviens de certains matchs où les supporters nîmois arrivaient à faire déjouer l’adversaire.

À Rodez, avez-vous conservé votre surnom qui était « Bubu » ?

(Rires) J’ai l’impression que cela me suit et tout le monde l’a adopté. Ça ne me dérange pas du tout.

Propos recueillis par Norman Jardin pour Objectif Gard

 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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