Dominés et bousculés par des Normands entreprenants, les Crocodiles ont sombré dans les grandes largeurs en s’inclinant 4-0 et en terminant à dix après l’expulsion de M’bow. Les joueurs de Nicolas Usaï ont connu une soirée bien difficile. 

Une semaine après le coup d’arrêt imposé par Dunkerque au stade des Costières (défaite nîmoise 0-1), les Crocodiles avaient à cœur de repartir de l’avant. Face à une équipe de Caen qui déçoit cette saison (une victoire sur les cinq dernières journées), le coup semble jouable. Mais la soirée va tourner au cauchemar pour les joueurs de Nicolas Usaï.

La défense nîmoise n’a tenu que neuf minutes

Certes c’est Nîmes Olympique qui a une première occasion avec un bon centre d’Eliasson, et il ne manque que quelques centimètres à Koné pour pouvoir reprendre le ballon devant les buts normands (6e). L’initiative est encourageante, mais dans ce premier acte elle reste sans suite. Car les 40 minutes qui suivent ressemblent à un long calvaire pour des Crocodiles dépassés et étouffés par les Malherbistes. Le préposé au tableau d’affichage ne va pas s’ennuyer, il intervient une première fois quand Deminguet déborde et centre en retrait à destination de Da Costa qui place le ballon sous la transversale de Bratveit (1-0, 9e).

Les Gardois tentent de réagir avec un centre de Paquiez, qui est plusieurs fois contré avant d’arriver sur Eliasson. Le Suédois place une tête qui est sauvée sur la ligne par un joueur caennais (12e). La réussite n’est manifestement pas nîmoise. Les Normands n’ont pas ce problème, et Zady Sery résiste successivement à Ponceau, Sarr et Sainte-Luce pour servir sur un plateau le second but à Mendy qui n’a plus qu’à terminer le travail (2-0, 19e). L’ancien Nîmois réussit pour l’occasion son 12e but de la saison. C’est facile, trop peut-être, pour des nîmois à côté de la plaque, et qui ne sont pas au bout de leurs malheurs.

Car le Stade Malherbe Caen voit bien que le NO n’est pas à la hauteur, et les joueurs locaux veulent enfoncer encore plus les Nîmois. Ils n’en sont pas loin avec des tentatives de Mendy (25e) et Deminguet (27e). Le rythme retombe un peu, mais le coup de grâce intervient dans les derniers instants de la première période. M’bow déséquilibre Mendy dans la surface de réparation gardoise, c’est la double peine qui tombe sur la tête des Crocodiles avec un carton rouge pour le défenseur nîmois et le penalty réussi sur une Panenka de Mendy (3-0, 45e+2). La soirée pourrie par excellence.

La Manita n’était pas loin

Le problème c’est que Nîmes est à 10 et qu’il reste 45 minutes pour éviter une trop grosse humiliation. D’autant que le SMC profite de la passivité de l’arrière garde nîmoise pour planter le quatrième par l’intermédiaire d’Abdi (55e), sur un bon service de Vandermersch (4-0, 56e). Ce n’est pas le meilleur match pour faire son retour, c’est pourtant celui qui marque l’entrée de Ferhat à la 57e en remplacement de Benrahou. « Zinou » retrouve le terrain après l’avoir quitté le 30 octobre dernier.

Ferhat de retour pour rien

L’algérien ne peut rien sauver dans ce naufrage. Il s’en faut de peu pour que Mendy (73e) et Houtondji (75e) ne corsent l’addition. En fin de rencontre, le Nîmois Koné a le mérite de partir en contre-attaque mais sa reprise s’envole dans le ciel du Calvados. Après trois victoires consécutives l’embellie gardoise n’est plus qu’un souvenir et les barrages, un temps entraperçus, ne sont plus d’actualité. Nîmes Olympique a sombré dans le Calvados, comme jamais cette saison. Il va falloir vite digérer cette claque et réagir dans une semaine aux Costières face à Grenoble.

Norman Jardin

24e journée de Ligue 2. STADE MALHERBE CAEN – NÎMES OLYMPIQUE 4-0. Stade : Michel-d’Ornano. Spectateurs : 8 075. Mi-temps : 3-0. Arbitre : M. Thual. Buts : Da Costa (9e) et Mendy (19e  et 45e+2) et Abdi (56e). Avertissement à Caen : Traoré (80e). Avertissement à Nîmes : Koné (23e). Carton rouge à Nîmes : M’bow (45+2).

 Caen : Péan – Oniangué, Cissé, Diani – Vandermersch (Armougom, 76e), Lepenant, Deminguet (cap) Traoré (58e), Abdi – Zady Sery -Shamal, 65e) – Mendy (Gonzalves, 75e), Da Costa (Houtondji, 65e). Entraîneur : Stéphane Moulin. Remplaçants non utilisés : Clémentia et Rivierez.

 Nîmes : Bratveit – Paquiez (cap), Guessoum, Mbow, Sainte-Luce (Sadzoute, 65e) – Fomba (Delpech, 72e), Sarr (Valerio, 64e) – Benrahou (Ferhat, 56e) Ponceau (Ueda, 45e) Eliasson – Koné. Entraîneur : Nicolas Usaï. Remplaçants non utilisés : Dias et Burner.

Ce samedi à 19h, Nîmes Olympique (8e, 32 pts) affronte Caen (15e, 26 pts) au stade Michel-d’Ornano pour le compte de la 24e journée de Ligue 2. À la veille de ce match, Objectif Gard fait le point sur les forces en présence au sein du club normand. 

Le Stade Malherbe fait partie des cinq plus gros budgets de cette Ligue 2 mais au niveau du classement la logique n’est pas respectée. Pour sa troisième saison consécutive au deuxième échelon du foot français, Caen est englué dans la deuxième partie de tableau. Avec une seule victoire au compteur sur les cinq dernières journées, les hommes de Stéphane Moulin n’ont que quatre points d’avance sur le barragiste. « Cette saison est faite de hauts et de bas, c’est comme ça. Cette équipe a les moyens pour confirmer mais hormis les deux premiers matches de la saison, elle n’a jamais réussi à enchaîner deux victoires d’affilée », dénote Boris Letondeur, journaliste à France Bleu Normandie qui suit au quotidien le SMC.

Chaque fois qu’ils en ont eu l’opportunité, les Caennais l’ont gâché. « Avant Noël, il y a eu un bon match nul à Auxerre (2-2) puis la victoire à Guingamp (2-0). On s’est dit que la machine était enfin lancée. Le match suivant alors que Caen menait 2-0 à Quevilly, il y a eu deux buts encaissés dans les arrêts de jeu. C’est dommage car le club pouvait basculer à la 8e place à la trêve », regrette Boris. En 2022, les joueurs du Calvados ont été renversé à Sochaux (3-2) alors que là encore ils menaient 2-0. Avec la victoire à domicile contre Ajaccio (2-0), tous les observateurs croyaient enfin au démarrage d’une série de succès. L’espoir a vite été balayé le match suivant avec une défaite à d’Ornano contre Niort (0-2).

Déjà sept défaites à domicile cette saison

Sur ces cinq matches, les Caennais ont inscrit deux buts par rencontre mais n’ont glané que deux victoires. « Caen se débrouille bien contre les gros (victoires à Toulouse et contre Ajaccio, NDLR) mais perd beaucoup de matches à domicile », résume notre interlocuteur. Sept revers à la maison pour la 17e équipe du championnat dans ce classement particulier. Une bonne nouvelle pour les Crocos qui réussissent bien loin de leurs bases avec 17 points récoltés pour cinq succès. Incapacité à enchaîner, trop friables à domicile, la saison compliquée des Normands s’explique aussi par une difficulté pour le coach de pouvoir aligner son équipe type. « Il y a tout le temps des joueurs blessés avec des grosses blessures pour certains. Le tout cumulés à des suspensions. »

Pour cette rencontre, le gardien Rémy Riou devrait être absent. Anthony Gonçalves et Nuno Da Costa sont de retour de suspension. Le deuxième cité devrait être titulaire à la pointe de l’attaque. Yoann Court a quant à lui encore un match à purger. Les Malherbistes espèrent obtenir un maintien plus serein que la saison dernière, obtenu sur le fil du rasoir à la toute fin de l’ultime rencontre. « Les joueurs ont montré qu’ils avaient le niveau face aux grosses équipes mais ils ne parviennent pas à le maintenir tout le temps. Caen prend trop de buts ! », souligne Boris qui met aussi en avant le manque de chance de cette formation sur des faits de match. Un adversaire difficile à juger pour les Crocos qui devront se méfier demain soir à 19h.

Le joueur à suivre : Mendy

Apparu à 16 reprises sous le maillot nîmois pour trois buts marqués, lors de la saison 2014/2015, Alexandre Mendy fait aujourd’hui les beaux jours de Caen. Suspendu au match aller, l’attaquant sera bien présent demain face à son ancienne équipe. L’international Bissao-Guinéen réalise la meilleure saison de sa carrière avec 11 buts inscrits en 20 rencontres. « Il marque tout le temps. Cela fait quatre saisons, qu’un attaquant malherbiste n’avait pas franchi la barre des dix buts », constate Boris Letondeur. Le dernier est le Croate Ivan Santini qui avait marqué 11 pions lors de la saison 2017/2018.

Corentin Corger

Le onze probable : Péan – Diani, Oniangué, Cissé – Vandermersch, Deminguet (cap.), Lepenant, Abdi – Zady Sery – Da Costa, Mendy.

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Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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