Le Nîmes Olympique accueillait le Paris FC aux Costières cet après-midi pour le compte de la 27e journée de Ligue 2. Une réception périlleuse, le Paris FC, invaincu depuis le 16 octobre dernier et 2e du classement, plus que jamais en course pour la montée, alors que les Crocos, qui alternent le chaud et le froid, sortaient d’une lourde défaite 0-3 à Amiens. 

Finalement, les hommes de Nicolas Usaï ne s’en sont pas si mal sortis, réussissant à prendre un point (1-1) après avoir été menés aux score, parfois largement dominés, et globalement plombés par une défense poreuse.  

Face à une équipe très efficace comme le Paris FC, 2e meilleure attaque de Ligue 2, mieux vaut éviter de faire des cadeaux défensifs. Heureusement pour les Crocos, la passe suicidaire d’Ueda dès la 4e minute de jeu, bien récupérée par Boutaïb, ne finit pas en but, Lopez ratant un ambitieux lob. Loin d’être anecdotique, cette première opportunité des Parisiens donne le ton de ce match, avec une défense nîmoise en difficultés. 

Ainsi, si les hommes de Thierry Laurey ne sont pas impressionnants techniquement, leurs ballons en profondeur posent d’énormes problèmes à ceux de Nicolas Usaï. Ainsi, il faut un tacle salvateur de Sadzoute (5e), puis un autre très en retard de Martinez (9e) pour repousser les assauts d’un PFC ultra-dominateur dès les premières minutes, quoique brouillon. 

Dans ces conditions, le salut des Nîmois passe par les contres. Ainsi, Eliasson tape le poteau dans un angle fermé suite à un contre emmené par un Fomba très en jambes (17e), signant la première occasion franche de ce match. Trois minutes plus tard, Fomba récupère, Eliasson déborde et centre, mais Demarconnay sort juste devant Ómarsson. Les Crocos sortent la tête de l’eau, mais sont une nouvelle fois plombés par leur défense. 

Ainsi, à la 23e, Martinez passe au travers, Boutaïb décale Lopez, qui passe à un Guilavogui absolument seul dans la surface. Le meilleur buteur du PFC en championnat trouve le moyen de la mettre à côté. Un miracle de très courte durée, puisque la minute suivante le PFC ouvre le score. Cette fois, c’est Ueda qui se fait effacer par Guilavogui, l’attaquant alerte Lopez dont le centre est repris de la tête de près par le Bagnolais de naissance Boutaïb (0-1, 24e). 

Le PFC est devant et c’est logique, tant la production nîmoise dans la première demi-heure était tout juste passable offensivement et mauvaise défensivement. Ça va s’améliorer dans le dernier quart d’heure, comme si ce but avait piqué les Crocos. Ferhat, plutôt intéressant sur ce premier acte, sonne la révolte avec une frappe à côté à la 28e puis une autre, forte et cadrée mais sortie par Demarconnay, trois minutes plus tard après un petit numéro dans la surface. 

Les Crocos finissent mieux, ont un peu plus le ballon, et finissent par être récompensés sur un coup de pied arrêté. Le coup-franc de Benrhaou tiré de la gauche du terrain est repris de la tête et un peu de l’épaule par Eliasson, qui signe son sixième but de la saison (1-1, 39e). Les Nîmois auraient même pu passer devant dans les arrêts de jeu, la volée de Benrahou sur un long ballon de Ueda passant à côté, pour ce qui aurait pu être un des buts de l’année. 

Ferhat rate son pénalty

La seconde période ne confirme pas vraiment les bonnes intentions nîmoises : le rythme du match, jusqu’ici plutôt soutenu, ralentit, et même si la défense des locaux est toujours fébrile, le PFC n’est pas réellement dangereux. Seul un frisson passe dans les échines nîmoises sur une tête de Guilavogui sur corner, toutefois bien captée par Bråtveit (55e). 

Martinez passe tout près du rouge à l’heure de jeu, après une faute sur son ami Boutaïb, mais M. Vernice se montre clément. Les Crocos n’auront définitivement pas à se plaindre de l’arbitrage, puisqu’ils bénéficient d’un pénalty à la 65e pour une faute de Hadjam sur Benrahou. Charge à Ferhat de le transformer pour marquer sont premier but de la saison. Las, Demarconnay sort un arrêt de grande classe et capte la tentative de l’Algérien en deux temps. 

Le match se poursuit sur les mêmes bases, entre des Nîmois qui se mettent le feu souvent tout seuls derrière, et des Parisiens dominateurs mais trop brouillons pour marquer le but de la victoire. Ils en seront très (très) proches dans les arrêts de jeu : sur un énième long ballon, Gory dépose Delpech, dribble Ueda dans la surface mais voit sa tentative du gauche repoussée du pied par Bråtveit. 

Le match s’achève donc sur un score nul, avec le sentiment que Nîmes, auteur d’un match correct dans l’ensemble, aurait pu le gagner, mais que Paris, bien plus dangereux, aurait dû l’emporter. On se consolera en retenant le point glané par les Crocos, septièmes du classement provisoire ce soir avec 36 points. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

27e journée de Ligue 2. Stade des Costières. Spectateurs : 2008. Nîmes Olympique – Paris FC : 1-1. (mi-temps : 1-1). Arbitre : M. Vernice. But pour Nîmes : Eliasson (39e). But pour Paris : Boutaïb (24e). Avertissement à Nîmes : Martinez (9e). Avertissement à Paris : Kanté (43e). 

Nîmes : Bråtveit – Paquiez, Martinez (Cap.), Ueda, Sadzoute – Cubas, Fomba, Eliasson, Ferhat (Delpech, 83e), Benrahou (Ponceau, 78e) — Ómarsson (Koné, 67e). Remplaçants non utilisés : Nazih (g.), Burner, Guessoum, Valerio. Entraîneur : Nicolas Usaï.

Paris FC : Demarconnay – Hadjam, Bamba (Koré, 72e), Chergui, Kanté (Cap.), Hanin (Gory, 63e) – Iglesias, Name, Lopez (Beaka, 72e) – Guilavogui (Bernauer, 86e), Boutaïb. Remplaçants non utilisés : Filipovic (g.), Camara, Demoncy. Entraîneur : Thierry Laurey. 

Sèchement battu à Amiens (3-0) la semaine dernière, Nîmes Olympique (9e, 35 pts) reçoit demain à 15h Paris FC (2e, 51 pts) pour le compte de la 27e journée de Ligue 2. Il ne sera pas facile pour les Crocos de se relever face à des Franciliens invaincus depuis 14 rencontres et candidats très sérieux à la montée dans l’élite. Néanmoins, le coach Nicolas Usaï attend beaucoup de ses joueurs sur cette rencontre. 

Après trois victoires consécutives pour son arrivée au club, Nicolas Usaï reste sur trois défaites lors des quatre dernières journées. Les deux dernières encaissées à l’extérieur sur un score assez large, 4-0 à Caen et 3-0 à Amiens, ont mis de nouveau en lumière une des principales lacunes des Crocos : le manque de réaction. « On est plus une équipe d’action que de réaction, on a dû mal à réagir quand on est mené. C’est simplement un facteur mental et psychologique. On a travaillé là-dessus. Il faut que l’on soit capable de renverser des situations », analyse le coach.

Comment peut-on remédier à ce comportement qui voit les Nîmois baisser les bras après avoir pris un but ? « En insistant sur la notion de collectif pour faire avancer l’équipe et pas seulement les joueurs sur le plan individuel », répond l’entraîneur qui cherche des leviers pour inverser cette tendance. Les 12 fois cette saison où Nîmes a concédé l’ouverture du score, 10 rencontres se sont soldées par une défaite, pour un nul et une seule victoire à domicile contre Quevilly (2-1). Et pour éviter de devoir en arriver là, il faut faire la différence avant et marquer le premier but. Si les Nîmois ont eu davantage la possession du ballon en Picardie (53% contre 47%), cela ne s’est pas matérialisé au tableau d’affichage.

« Si on dégage un onze type, on perd les trois-quarts du groupe »

Sur 13 tirs tentés seulement 4 ont été cadrés pour zéro but inscrit. Amiens a cadré autant et fait mouche à trois reprises. « Sur le premier but on fait 12 passes, eux ils en font deux ! », résume le technicien gardois qui réclame alors plus de verticalité dans le jeu et de la percussion de la part de ses éléments offensifs. Le retour de Benrahou, après avoir manqué deux matches, devrait permettre d’apporter une réponse concrète à cette solution. Il devrait être intégré dans un trio offensif alléchant aux côtés d’Eliasson et Ferhat, en soutien de Koné. La seule absence de marque se trouve au poste de latéral gauche avec le forfait de Sainte-Luce, ménagé à cause de douleurs à la cuisse. Briançon, Philibert, Dias et Doucouré sont également absents.

Avec huit points d’avance sur le 18e barragiste et neuf de retard sur le cinquième, à 12 journées du terme de ce championnat, la fin de saison du Nîmes Olympique s’annonce sans véritable enjeu même si pour Nicolas Usaï il y en a beaucoup notamment sur la capacité à concerner tout le groupe jusqu’au bout. « C’est très difficile avec ce groupe de dégager un onze type. J’ai le sentiment qui se confirme de semaine en semaine que si on dégage un onze type, on perd les trois-quarts du groupe. Il y a beaucoup d’interrogations sur le plan individuel avec des joueurs qui ont des velléités de départ mais ça pourrait passer que par les performances collectives. Je suis convaincu que pour leur épanouissement individuel, ils sont complètement dépendants du Nîmes Olympique ». Un homme contraint de ménager les susceptibilités de chacun dans ses choix.

Un message principalement adressé aux neufs joueurs en fin de contrat (Bratveit, Mbow, Briançon, Martinez, Paquiez, Sainte-Luce, Valerio, Ferhat et Ponceau) ou encore à ceux qui ont une valeur marchande et qui pourraient avoir envie de changer d’air cet été : Cubas, Fomba, Eliasson, Benrahou et Koné. « Beaucoup de joueurs souhaitent jouer en Ligue 1, je considère le PFC comme une équipe potentiellement de Ligue 1. Pour des joueurs qui ont des ambitions assez importantes, c’est le meilleur adversaire que l’on puisse rencontrer ce week-end », complète le Marseillais pour motiver au maximum ses joueurs.

« Ça m’embête énormément de prendre autant de buts »

Car en effet, la formation entraînée par Thierry Laurey est ce qui se fait actuellement de mieux en Ligue 2 avec Toulouse. Invaincus depuis 14 journées pour 10 succès, les Parisiens n’ont plus connu la défaite depuis quatre mois et demi à Pau (1-0), le 16 octobre 2021. Après avoir échoué en barrages la saison dernière et en 2018/ 2019, le deuxième club de la capitale espère enfin accéder à la Ligue 1 en mai prochain. Une équipe complète qui compte la troisième défense du championnat et surtout la deuxième attaque notamment emmenée par Guilavogui, auteur de 11 buts cette saison. Le Guinéen sera présent aux Costières mais pas les attaquants Gueye, arrivé au mercato et Alfarela, blessés.

Deux atouts offensifs en moins pour Thierry Laurey qui peut néanmoins compter sur l’expérimenté Khalid Boutaïb, qui a marqué deux buts en quatre sorties depuis son arrivée. À 34 ans, le Bagnolais notamment passé par Uzès a quitté Le Havre lors du mercato hivernal pour retrouver son ancien coach côtoyé au Gazélec Ajaccio et à Strasbourg comme un certain Pablo Martinez. Le défenseur et l’attaquant vont se retrouver pour un nouveau duel après celui de septembre dernier quand l’international marocain s’était déplacé avec le club normand aux Costières.

Un adversaire bien armé alors que les Crocos affichent une défense perméable, la 15e (ex aequo avec Valenciennes et Quevilly) au classement particulier. « Ça m’embête énormément de prendre autant de buts. Il faut arrêter cette hémorragie sur le plan défensif mais ça ne doit pas nous empêcher d’attaquer », conclut Nicolas Usaï qui attend donc beaucoup de ses hommes sur cette rencontre.

Corentin Corger

Les 18 joueurs retenus à choisir parmi : Bratveit, Nazih – Paquiez, Burner, Guessoum, Mbow, Ueda, Martinez, Sadzoute – Delpech, Cubas, Fomba, Sarr, Ponceau, Valerio, Eliasson, Benrahou, Ferhat – Omarsson, Koné. 

Le onze probable : Bratveit – Burner, Guessoum, Martinez, Paquiez – Cubas, Fomba – Ferhat, Benrahou, Eliasson – Koné. 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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