En raison d’une nouvelle avalanche d’absences qui aura plombé sa saison, le Nîmes Olympique se déplaçait à Ajaccio décimé ce samedi soir. Logique et méritée, la nouvelle défaite des Crocos (1-0) les relègue à une 11e place conforme à ce qu’ils proposent depuis plusieurs mois.

Le contexte. Comment battre la meilleure défense du championnat en jouant sans attaquant ? Telle est l’équation qui se présente aux Crocos ce samedi soir à François-Coty. Privé d’Eliasson, Omarsson, Koné et Doucouré, Nicolas Usaï est contraint d’aligner Yassine Benrahou en faux n°9. Car s’il a déjà scoré à dix reprises cette saison, l’ancien bordelais est tout sauf un vrai avant-centre. Décimés (10 absents), les Gardois affrontent des Ajacciens revanchards après avoir laissé le derby corse aux Bastiais à domicile il y a quinze jours.

Le match. Alors que Youssouf se troue sur une passe anodine de Sainte-Luce, Ferhat file seul vers le but de Leroy. Après avoir temporisé dans l’espoir de voir débouler un partenaire, l’international algérien s’excentre et frappe dans un angle fermé sans inquiéter le portier acéiste (6e). Les lumineuses passes verticales de Laci transpercent régulièrement l’entrejeu nîmois, mais Courtet et Krasso sont repris de justesse par Martinez (7e et 11e).

Les Corses mettent le pied sur le cuir et se font de plus en plus pressants sur le but de Lucas Dias qui effectue sa première intervention du match en boxant avec autorité un corner rentrant vicieux (20e). La sortie sur civière de Matthieu Coutadeur est un sacré coup dur pour les hommes d’Olivier Pantaloni qui perdent à la fois leur capitaine et leur maître à jouer (25e). Ce n’est hélas pas fini pour le technicien acéiste qui voit sortir Mickael Barreto sur blessure dix minutes plus tard (36e). L’occasion pour les Nîmois de revoir une vieille connaissance puisque le vétéran Riad Nouri, buteur à l’aller (0-2), le remplace.

Par on ne sait quel miracle, le NO n’encaisse pas de but au terme d’une séquence complètement folle qui a vu l’ACA tirer au but six fois en moins de trente secondes. Une frappe sèche de Cimignagni depuis l’extérieur de la surface oblige Dias à une première parade, mais le portier nîmois repousse dans les pieds de Krasso, lequel pense avoir ouvert le score quand ce même Dias s’arrache pour sauver le ballon sur sa ligne. Il faut un retour de deux crocos pour empêcher Bayala en embuscade de pousser la balle au fond des filets, avant que Sarr ne se sacrifie pour repousser la puissante tentative de Courtet. Le cuir revient alors dans les pieds de Nouri qui enroule et fait briller Dias pour la troisième fois dans la même séquence (43e). Sur le corner qui suit, le jeune gardien formé au club écœure Krasso qui voyait sa tête faire mouche. Le dernier nommé n’est pas loin d’ouvrir le score deux minutes plus tard lorsqu’il reprend à bout-portant un centre de Kalulu, au-dessus. L’état de grâce de Dias a même failli permettre au NO de rentrer aux vestiaires avec un but d’avance. Suite à un une-deux avec Benrahou dans la surface corse, Fomba frappe en demi-volée. Celle-ci passe un petit mètre à côté du poteau gauche de Leroy (45+4).

Laci en nettoyeur de lucarne

Le coup d’envoi du deuxième acte n’a été donné que depuis deux minutes trente lorsque Laci se débarrasse trop facilement de Ponceau pour mystifier Dias d’une frappe lointaine (1-0). Il fallait un tel bijou pour battre le remplaçant de Bratveit, imprenable jusque-là. C’est évidemment mérité pour les locaux bien plus entreprenants que les visiteurs qui boivent la tasse lorsque déferlent les vagues corses.

Comme souvent quand ça va vite, il y a des courants d’air dans le dos d’Mbow et Krasso en profite sur une subtile déviation de la tête de Courtet. Mais l’ancien stéphanois bute sur le portier nîmois pour la énième fois (57e). En délaissant sa position axiale initiale dans laquelle il a été fantomatique, Benrahou est plus en vue et le NO se porte tout de suite beaucoup mieux. D’autant que Sidy Sarr se décide à évoluer un cran plus haut après le passage des siens à une défense à cinq.

Mais si les intentions nîmoises sont bien meilleures, elles ne se traduisent pas pour autant par des occasions franches, l’ACA n’ayant pas la meilleure défense de Ligue 2 pour rien. Magistral tout au long du match, Laci dépose le ballon sur le front de Vidal (77e), qui récidive quatre minutes plus tard en sollicitant la barre transversale gardoise sur un corner botté par Nouri. Sans trembler, les hommes d’Olivier Pantaloni s’offrent une fin de match tranquille pour glaner un précieux succès (1-0) qui les replace sur la troisième marche du podium. Si le match ne s’est pas joué à Capri, c’est bel et bien fini pour des Nîmois qui n’accrocheront pas les barrages d’accession. Ils chutent même à la 11e place du classement au terme de cette 30e journée de Ligue 2 et peuvent s’estimer heureux que Quevilly-Rouen (18e) reste à huit points derrière après sa défaite à Niort.

Corentin Migoule

30e journée de Ligue 2. Stade François-Coty. Spectateurs : 2 300.  Arbitre : M. Thual. AC Ajaccio 1–0 Nîmes Olympique (mi-temps : 0-0). But pour Ajaccio : Laci (48e). Avertissement pour Nîmes : Benrahou (90+2).

AC Ajaccio : Leroy – Youssouf, Gonzalez, Vidal, Kalulu – Laci, Coutadeur (cap., Cimignani, 25e), Barreto, Bayala (Cabrolle, 74e) – Courtet, Krasso (El Idrissi, 74e). Entraîneur : O. Pantaloni.

Nîmes Olympique : Dias – Paquiez (Guessoum, 84e), Martinez (cap.), Mbow, Sainte-Luce – Sarr, Fomba, Ponceau (Sazdoute, 79e) – Delpech (Ueda, 67e), Ferhat, Benrahou. Entraîneur : Nicolas Usaï.

Ce samedi à 19h, Nîmes Olympique (7e, 39 pts) se déplace à Ajaccio (4e, 52 pts) au stade François-Coty pour le compte de la 30e journée de Ligue 2. Avant ce match, Objectif Gard fait le point sur les forces en présence au sein du club corse. 

Battus en barrages contre Toulouse lors de la saison 2017/2018 et privés d’une montée à cause de la pandémie en 2019/2020 en finissant deux fois troisièmes, les Ajacciens espèrent enfin retrouver l’élite qu’ils ont quitté depuis maintenant huit saisons. Et l’espoir était réel à la mi-saison après une phase aller de haute voltige achevée par un titre honorifique de champion d’automne. Mais en 2022, les Corses marquent le pas. « On a un déficit de points sur cette phase retour. Le club a déjà perdu à quatre reprises en dix journées alors qu’il n’avait connu que trois défaites sur la première moitié de saison », constate Jean-Pierre Leca, journaliste pour France 3 qui suit l’ACA.

Une baisse de régime en janvier avec quatre matches sans victoire qui s’explique par la multiplication du nombre de blessés et le départ de quatre joueurs à la CAN : Youssouf et Alhadhur avec les Comores ainsi que Bayala et Botué avec le Burkina Faso. Soit un des clubs du championnat les plus représentés sur la scène africaine. Mais cette saison, l’ACA a de la ressource et a su enchaîner trois victoires consécutives avant de voir son élan coupé à domicile en perdant le derby contre Bastia (0-1), samedi dernier. Derrière, le match nul obtenu à Quevilly-Rouen (0-0) n’a pas rassuré. « Face à ces deux promus, on a pris qu’un point sur 12 possibles. Cette équipe a beaucoup de mal à jouer contre des blocs bas qui attendent », poursuit le journaliste insulaire.

La meilleure défense d’Europe

Une lacune que devrait sans doute exploiter Nicolas Usaï en adoptant peut-être un système à cinq étant donné le nombre d’absents sur le plan offensif côté nîmois. Mais le principal problème des hommes d’Olivier Pantaloni c’est la pauvreté de l’attaque. « Il y a un déficit cruel devant le but ! C’est seulement la 15e attaque avec 25 buts marqués. C’est compliqué de pouvoir monter avec ce chiffre. Il y a eu neuf victoire sur le score de 1-0 cette saison. » Ajaccio marque peu mais gagne car cette formation affiche une défense exceptionnelle avec seulement 15 buts encaissés en 29 journées. Une solidité défensive unique en Ligue 2 et même remarquable en Europe puisqu’aucune équipe ne fait mieux parmi les premières divisions des cinq grands championnats européens.

Lors des deux dernières sorties, la possession de balle était stérile et les occasions rares. Et puis, il y a un autre facteur qui entre en jeu. « Cela fait maintenant trois, quatre matches que le club a dévoilé ses ambitions. À la trêve, l’objectif était toujours le maintien mais désormais Ajaccio ne peut plus se cacher même si l’entraîneur a retardé le plus possible l’échéance. Il y a peut-être aussi cette pression sur les épaules. » À seulement trois points du deuxième Paris FC, juste avant la trêve et le sprint final, pas besoin de faire un dessin pour dire qu’un succès face à Nîmes est crucial pour rester au contact et envisager la montée directe. D’autant plus que Auxerre et Toulouse, deux concurrents directs, s’affrontent juste avant demain à 15h.

« C’est victoire obligatoire demain surtout que le calendrier s’annonce plus favorable en fin de saison », précise Jean-Pierre Leca. Des Corses qui devraient récupérer deux habituels titulaires pour cette confrontation : Avinel et Marchetti. Pour être justement plus prolifique, Ajaccio s’est fait prêter Krasso cet hiver, en provenance de Saint-Étienne. L’attaquant a marqué à deux reprises en sept apparitions. « Depuis qu’il est arrivé, il a fait beaucoup de bien sauf contre Bastia. C’est le premier match où il est passé à côté. Dès les premiers rencontres, il a redynamisé l’attaque », conclut le journaliste corse. Avec seulement 27 minutes disputées en milieu de semaine, l’attaquant a été préservé pour demain, les Nîmois sont donc prévenus.

Onze probable : Leroy – Youssouf, Gonzalez, Avinel, Diallo – Bayala, Coutadeur, Marchetti, Cimignani – Courtet, Krasso. 

Corentin Corger

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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