Sans avoir été particulièrement mauvais bien que trop inoffensifs pour espérer mieux, les Nîmois s’inclinent lourdement face à des Amiénois cliniques (3-0) et tirent un trait quasi-définitif sur une éventuelle remontée en Ligue 1. 

Le contexte. Au coup d’envoi, le NO affiche un bilan parfaitement équilibré (10 victoires, 5 nuls, 10 défaites, 32 buts marqués et autant encaissés) que le coach, Nicolas Usaï, aimerait voir évoluer positivement au terme des 90 minutes. D’autant que match nul à l’aller (3-3) avait laissé un goût amer aux Nîmois, lesquels avaient encaissé deux buts en toute fin de match (89e, 90+5). Mais si les Picards sont devenus des spécialistes du nul depuis (12 en 25 journées), les Rouge et Blanc n’ont pas partagé les points lors des 14 dernières journées.

Le match. Alors que les Amiénois semblent s’être trouvés depuis qu’ils évoluent en 3-5-2, Nicolas Usaï délaisse le 4-2-3-1 victorieux face à Grenoble pour un système superposable à celui de l’adversaire du soir. Paquiez, Ueda, Sarr et Eliasson font les frais de cette évolution tactique, au profit de Guessoum, Mbow, Burner et Cubas.

Très vite, un corner en deux temps mal négocié par les locaux permet aux jambes de feu de Moussa Koné de s’exprimer. Le Sénégalais, co-meilleur buteur du club avec huit réalisations, subtilise le ballon dans les pieds de Gene au niveau du rond central et file vers le but de Gurtner. Il faut une merveille de tacle glissé de Xantippe pour mettre un terme à la chevauchée de l’attaquant nîmois (7e).

Badji, les Nîmois étaient prévenus

Disciplinés, les Gardois font le choix de céder le cuir aux Picards pour se projeter rapidement et en nombre vers l’avant après l’avoir récupéré. Ce sont eux qui obtiennent trois corners en un quart d’heure, sans pour autant se procurer d’occasion franche. Koné pense enfin y parvenir après un enchaînement technique périlleux au milieu de quatre défenseurs, mais sa tentative de la pointe du pied est déviée par un pied amiénois (28e).

L’impressionnant gabarit du jeune Tolu (1m97) est forcément problématique pour la charnière nîmoise qui compense son déficit athlétique par une prise à deux dans la plupart des situations. Auteur de 10 buts en 17 apparitions, Aliou Badji avait été identifié comme la principale menace amiénoise. L’ailier sénégalais ne fait que confirmer le danger qu’il représente lorsqu’il ouvre le score sur la première frappe cadrée picarde de la rencontre, après avoir enrhumé le revenant Mbow et touché le poteau gauche de Bråtveit (1-0, 32e). Cruel pour les hommes de Nicolas Usaï mais tellement symptomatique de la saison irrégulière qu’ils vivent.

Mbow, le naufrage

Plutôt dominateur en se créant une poignée de demi-occasions, le NO ne s’en trouve pas moins mené à la pause. La première véritable occasion gardoise intervient enfin quand Ponceau, après avoir levé la tête, centre pour Ferhat. Seul au point de pénalty, l’international algérien ajuste une tête qui oblige Gurtner à se détendre pour sa première claquette de la soirée (54e). L’heure de jeu est dépassée lorsque le technicien gardois repositionne ses hommes en 4-2-3-1 après les entrées d’Omarsson et d’Eliasson en lieu et place de Guessoum et de Koné.

Déjà coupable sur l’ouverture du score, Mbow n’est pas exempt de tout reproche sur le second qui intervient après que Tolu, encore lui, réalise un enchaînement de haut-vol dans la surface de réparation gardoise pour tromper le portier nîmois après une ouverture de Bamba (2-0, 68e). En effet, l’ancien rémois est bien trop loin du Nigérian lorsque ce dernier reçoit un ballon qu’il parvient à contrôler sans que Burner, également dans les parages, n’ait le temps d’intervenir.

Le maintien restera prioritaire

Le naufrage de la recrue hivernale des Crocos se poursuit quelques minutes plus tard. Le mouvement collectif amiénois est bien orchestré, certes, mais Mbow ne doit jamais lâcher le marquage comme il l’a fait pour permettre à Tolu d’inscrire confortablement son deuxième but de la soirée (3-0, 84e). Omarsson pense inscrire son cinquième but de la saison d’un coup de casque rageur mais Gurtner s’y reprend à deux fois pour empêcher le ballon de franchir la ligne (90+2).

Face à des Picards glaçants de réalisme, des Gardois impuissants s’inclinent lourdement. Un onzième revers cette saison qui, conjugué aux victoires d’Auxerre et du Havre, fait reculer le NO à la 9e place du classement à neuf points du 5e. Et, bien que 36 points restent encore à distribuer d’ici le mois de mai, les Nîmois sont bien trop friables et irréguliers pour rêver encore des play-offs. Ils seraient d’ailleurs bien inspirés de prendre les quelques points manquants pour s’assurer un maintien rapide avant de voir revenir la meute.

Corentin Migoule

26e journée de Ligue 2. Stade de la Licorne. Spectateurs : 7 354Amiens SC 3-0 Nîmes Olympique (mi-temps : 1-0). Arbitre : M. Bollengier. Buts pour Amiens : Badji (32e), Tolu (68e, 84e). Avertissements à Amiens : Xantippe (90e), Gene (90e) Avertissements à Nîmes : Burner (22e), Valério (81e).

Amiens : Gurtner (cap.) – Mendy (Lachuer, 77e), Fofana, Gnahore (Benet, 81e) – Gene, Lusamba, Zungu, Xantippe – Bamba (M. Fofana, 87e), Arokodaré, Badji (Akolo, 81e). Entraîneur : Philippe Hinschberger

Nîmes : Bråtveit – Burner, Martinez (cap.), Mbow, Guessoum (Omarsson, 63e), Sainte-Luce – Cubas (Valério, 75e), Fomba (Sarr, 75e), – Ponceau, Ferhat – Koné (Eliasson, 63e). Entraîneur : Nicolas Usaï.

Demain à 19 heures, Nîmes Olympique (8e, 35 points) se déplace au stade de la Licorne pour affronter l’Amiens Sporting Club (11e, 30 points) dans le cadre de la 26e journée de Ligue 2. Après un début de saison compliqué, les Picards ont repris du poil de la bête et sont invaincus sur les cinq derniers matches de championnat. Objectif Gard présente les forces en présence au sein du club amiénois. 

C’est une équipe amiénoise avec un autre visage que vont affronter les Gardois demain à 19h. Empêtrés dans le bas du classement en septembre dernier, désormais les Picards sont onzièmes : leur meilleur classement cette saison. Après une seule victoire enregistrée sur les 12 premières journées, ils ont relevé la tête et se présentent comme invaincu lors des cinq derniers matches de championnat. Un retour en force expliqué par une animation offensive désormais intéressante, un des principaux chantiers mené par le nouveau coach Philippe Hinschberger, arrivé cette saison.

« Depuis qu’il est passé avec deux attaquants, ça va beaucoup mieux ! », résume Rachid Touazi, journaliste au Courrier Picard. Le duo africain en attaque composé du Nigérian Tolu Arokadare et du Sénégalais Aliou Badji fonctionne bien. Après une adaptation difficile, l’attaquant de 24 ans prêté par le club égyptien d’Al Ahly est en feu depuis début décembre. Sur les quatre des cinq dernières réceptions, il a inscrit quatre doublés. Quatrième meilleur buteur de Ligue 2, Badji comptabilise 10 réalisations en 17 apparitions, soit un but toutes les 111 minutes. « À chaque fois qu’il touche le ballon c’est but ! Il faudra bien le prendre », prévient Rachid Touazi.

Badji, le buteur maison

Pour un problème de visa, il s’est retrouvé bloqué au Sénégal et son adaptation a été délicate. Désormais, il empile les pions et se présente comme la principale arme offensive de l’ASC. Surtout que le buteur brille principalement à domicile où mis à part la défaite contre Ajaccio (0-1), les Amiénois ont offert un véritable spectacle prolifique à leurs supporters : 3-0 contre Dunkerque et Guingamp, 4-1 face à Grenoble et dernièrement 3-1 contre Niort.

Nîmes est prévenu, son adversaire est performant à la Licorne où il a récolté 19 de ses 30 points cette saison et se classe huitième au classement particulier du nombre de points pris à la maison. La paire Arokadare-Badji avait fait mouche au match aller aux Costières où les Picards encore menés 3-1 à la 89e avaient égalisé dans les dernières minutes (3-3). Moins performante à l’extérieur, elle cartonne à domicile où Arokadare a notamment inscrit un doublé contre Grenoble. « Depuis qu’ils sont alignés ensemble, Amiens ne perd plus », abonde le journaliste picard.

Du Top 5 au maintien

En effet, en six rencontres avec ces deux attaquants titulaires, le bilan est de quatre victoires et deux nuls. La mauvaise nouvelle pour Nicolas Usaï c’est qu’ils seront certainement présents au coup d’envoi demain à 19h. Les locaux disposent d’un effectif au complet pour recevoir les Crocos. Outre l’attaque, le milieu est aussi compétitif avec Gnahoré, Lusamba ou l’offensif Bamba. « Il n’a rien à faire en Ligue 2, il est capable de faire des différences. C’est le meilleur passeur du club. » Une équipe joueuse qui entraîne parfois quelques déséquilibres dont pourraient profiter les Nîmois.

Avec le cinquième budget du championnat (15 M€), l’objectif en début de saison était d’aller chercher le Top 5 mais le retard semble irrattrapable pour la formation picarde qui a désormais pour ambition d’entériner rapidement le maintien. Il manque encore 12 points pour y parvenir et cela devrait intervenir sans trop de difficultés. Vue la dynamique actuelle, Amiens aurait pu sans doute espérer mieux avec un meilleur démarrage : « il y a ce regret d’avoir raté le début de saison avec un recrutement tardif. » Désormais, les recrues sont bien intégrées et espèrent à nouveau le montrer contre Nîmes.

Le onze probable : Gurtner – Pavlovic (cap.), Fofana, Mendy – Gene, Benet, Lusamba, Mandefu – Zungu – Badji, Arokodare. 

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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