En recevant le Pau FC pour le compte de la 4e journée du championnat de Ligue 2, le Nîmes Olympique pouvait rejoindre le Toulouse FC en tête du classement. Finalement, les Crocos doivent se contenter du point du match nul (0-0), un point pas si mauvais que ça compte tenu de la physionomie du match. 

Sous une chaleur écrasante et sans les groupes de supporters, la première période démarre par de belles promesses pour les Crocos, avec des Nîmois entreprenants, à l’image de Sainte-Luce et Eliasson, en vue sur leur côté gauche. Les premières minutes sont nîmoises : on sent très vite que cette équipe paloise jouera bas, et tentera sa chance en contre. C’est le cas avec un premier frisson signé Essande dans la surface nîmoise, qui ne parvient toutefois pas à frapper (4e). 

Les minutes qui suivent voient une sorte de round d’observation s’installer. Des imprécisions des deux côtés notamment au milieu de terrain, stérilisent les quelques velléités offensives et le match voit son rythme baisser. Il faut attendre la 19e minute pour voir un tir, signé Ómarsson sur un ballon par-dessus la défense paloise, non cadré. La solution semble venir des côtés : Benrahou, Eliasson et Burner font passer des frissons dans la défense paloise, mais ni Fomba (23e), ni Ómarsson (30e) ne parviennent à cadrer. Et quand l’attaquant islandais y arrive après un contrôle parfait, sa frappe aux cinq mètres, sans aucune puissance, est facilement captée par le gardien du Pau FC (31e). Ce sera la plus grosse opportunité de cette première période pour les hommes de Pascal Plancque. 

Quant aux palois, ils se montrent rarement dangereux, mais suffisamment pour qu’un ange passe aux Costières après un débordement de Sylvestre sorti par un Ueda à la limite du CSC. Fomba se mettra ensuite en évidence, mais sur un bon ballon de Benrahou qui avait perforé la défense de Pau à droite, sa frappe manque de puissance pour tromper Olliero (37e), et cinq minutes plus tard, le milieu nîmois ne cadrera pas sa frappe lointaine. Les deux équipes rentrent au vestiaire sans avoir réussi à marquer, après une dernière frayeur pour les locaux, quand sur un contre béarnais Bråtveit sort aux fraises et que Burner ne sauve la maison rouge.

Pau proche de la victoire

La seconde période débute par deux changements opérés par le coach palois Didier Tholot, Assifuah remplace Essende et Dianessy Sylvestre. Les Béarnais se font entreprenants et prennent petit à petit le dessus sur les hommes de Pascal Planque. Pau joue plus haut, et les Nîmois ne dégagent pas la supériorité attendue sur leurs adversaires. Seul Benrahou amène un peu de danger sur coup-franc (49e), sur un nouveau bon centre que Burner ne peut pas contrôler dans la surface paloise (55e) ou encore sur un corner que Fomba reprend de la tête en cloche (59e). 

Pas de quoi inverser la tendance : Pau domine aux points, et les joueurs de Didier Tholot s’enhardissent, à l’image de Lobry, parmi les meilleurs sur le terrain ce soir, qui tente une reprise de volée à la Van Basten dans l’angle de la surface. Heureusement pour les Nîmois, le Palois n’est pas le Batave et sa frappe termine loin au-dessus de la cage de Bråtveit (62e). On signalera côté nîmois un petit festival de Fomba qui élimine trois joueurs dans l’axe (65e), sans que cela ne donne rien. 

Pascal Planque décide alors d’apporter du sang neuf avec les entrées de Doucouré pour Ponceau (67e) et de Paquiez pour Burner (69e), sans que son coaching ne s'avère réellement payant. Fomba, meilleur Nîmois sur le terrain ce soir, se met à nouveau en évidence et après un beau travail, son bon ballon est gâché par Benrahou qui rate son dribble dans la surface (71e). 

Alors que les deux équipes se dirigent presque inexorablement vers un bon vieux 0-0, Lobry est à quelques millimètres d’ouvrir le score : sur une déviation d’un bon centre venu de la gauche, le Palois tape la barre de Bråtveit (72e). Les Béarnais manqueront une nouvelle fois les 3 points à la 82e, lorsque Assifuah, seul au point de penalty, loupe complètement sa tête. Pendant ce temps, Delpech et Benrahou frapperont tous les deux à côté. 

Les dernières minutes seront brouillonnes, chaque équipe semblant finalement se contenter de ce match nul joué sur un faux rythme, en témoigne l’absence de carton. Difficile pourtant de ce satisfaire d’un match qui a des allures de contre-performance pour les Crocos. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

4e journée de Ligue 2. NÎMES OLYMPIQUE - PAU FOOTBALL CLUB 0-0.

Stade des Costières. Mi-temps : 0-0. Spectateurs : 1 843. Arbitre : M. Vernice. Buts : néant. 

Avertissements à Nîmes : néant. Avertissements à Pau : néant.

NÎMES : Bråtveit - Burner (Paquiez, 69e), Ueda, Martinez, Sainte-Luce - Fomba (Guessoum, 87e), Ponceau (Doucouré 67e), Eliasson (Delpech, 73e), Benrahou, Cubas (Valerio, 87e) - Ómarsson. Remplaçants non utilisés : Dias, Philibert. Entraîneur : Pascal Plancque. 

PAU : Olliero - Boto, Kouassi, Batisse, Koffi - Lobry (Dembélé, 90e+2), Daubin, Beusnard, Sylvestre (Dianessy, 46e), Gomis (Nisić, 80e) - Essende (Assifuah, 46e). Remplaçants non utilisés : Bertrand, Evan’s. Entraîneur : Didier Tholot.

Alors que le Nîmes Olympique a bien débuté le championnat de Ligue 2, les tensions entre la direction et les associations de supporters restent exacerbées. Polak, le président des Gladiators Nîmes 1991, revient pourObjectif Gard sur la position du plus important groupe de supporters des Crocos. 

Objectif Gard : On a revu les Gladiators investir le Pesage Est du stade des Costières samedi, pour le match contre Dijon (2-1). Comment avez-vous vécu ce premier rendez-vous de la saison ? 

Polak : Au stade, tout le monde s'est régalé à pousser l'équipe. Ça fait plaisir de pouvoir retrouver notre passion. Même si nous sommes en conflit avec Rani Assaf, nous faisons la part des choses. Côté sportif, l'équipe répond présent et nous sommes même agréablement surpris par ses débuts.

La bâche des Gladiators était à l'envers. Qu'est ce que cela signifie ? 

Dans le code des Ultras, il s'agit d'un geste de désapprobation qui vise en l'occurence la direction et sa politique tarifaire.

La saison dernière, les premiers matches étaient ouverts au public mais vous aviez annoncé ne pas vouloir y assister en raison des mesures sanitaires. Aujourd'hui, l'épidémie court toujours. Qu'est-ce qui justifie votre retour ? 

Il y a un an, le port du masque était obligatoire et il fallait respecter les mesures de distanciations. Ce n'était pas compatible avec notre mode de supportérisme. Ces mesures ne sont plus obligatoires aujourd'hui, d'où notre retour. Quant au pass sanitaire, on estime que c'est à chacun d'exercer son libre arbitre.

Vous étiez donc au stade contre Dijon, mais pour le match face à Pau, vous appelez au boycott aux côtés des autres groupes. Pour quelle raison ? 

Cela fait partie des actions que nous comptons mener pour protester contre la politique tarifaire de Rani Assaf (alors que les abonnements de la saison 2019/2020 n'ont toujours pas été remboursés, les places s'achètent désormais à l'unité à 15€ en Pesage Est, 20€ en tribune Sud et 25€ en tribune Nord, ndlr). Nous voulions être là pour le premier match et nous serons aussi du déplacement à Valenciennes car, encore une fois, on est derrière l'équipe. Que les choses soient claires : ce boycott nous déchire le cœur. On se prive de notre passion et je crois que c'est une première dans l'histoire de l'association. Mais on pense qu'il faut marquer le coup contre Pau.

Le président est le propriétaire économique du club, mais les supporters ont aussi une propriété affective à exercer. Avec cette politique tarifaire, Rani Assaf met de côté de nombreux étudiants, des personnes en situation de précarité mais aussi des familles. Or, le stade doit être un lieu où s'exprime la mixité sociale. Surtout, on trouve cette mesure illogique quand on sait qu'un projet de construction de nouveau stade est en cours. Quelle est la stratégie de Rani Assaf sinon de creuser un peu plus encore le fossé entre le club et ses supporters ? Si les jeunes et les familles n'ont plus les moyens de venir régulièrement encourager l'équipe, il est à craindre qu'un trou générationnel apparaisse chez les supporters.

Ce boycott a-t-il vocation à être reconduit ? 

Non, c'est juste pour ce match. Ensuite, nous reviendrons au stade et nous envisagerons d'autres actions.

Avant même le début de la saison et alors que le Nîmes Olympique traversait une crise liée à la perte de l'agrément de son centre de formation, les Gladiators annonçaient ne plus faire confiance à Rani Assaf et ont réclamé son départ. Qu'en est-il aujourd'hui ? 

On a été très clair : on n'adhère plus au projet de Rani Assaf, auquel nous avons pourtant longtemps cru. Petit à petit, il nous a montré qu'il amorçait une transformation totale de l'identité du club. Il a clairement déclaré qu'il s'en fichait des supporters. Enfin, sa vision entrepreneuriale du football ne nous convient pas. Lui soutient des modèles de championnats fermés comme la Super League qui sécurise les actionnaires, nous, nous pensons au contraire qu'il doit y avoir une prime au mérite et à la réussite sportive.

Votre défiance va donc bien au-delà de la politique tarifaire. 

Bien sûr, mais, dans un premier temps, nous demandons qu'elle soit revue. Aujourd'hui, on se sent clairement visés. Rani Assaf veut isoler les Gladiators du reste du stade. Il ne laisse plus les supporters s'exprimer. Même pour faire passer une banderole au stade, c'est la croix et la bannière. Nous avons dû user de tous les stratagèmes possibles pour réussir à faire rentrer nos bâches contre Dijon. La saison dernière déjà, des banderoles ont été interdites. À l'entrée, les stadiers nous disent : "Pas de banderoles contre M. Assaf". Pourtant, on ne l'insulte pas, on exprime juste notre avis.

Dans ce climat délétère, une issue positive est-elle possible ?

De notre côté en tout cas, on fait la part des choses entre l'aspect sportif et nos désaccords avec la direction. On est derrière l'équipe qui a besoin de nous. On ne souhaite pas qu'elle se casse la gueule pour que le projet de Rani Assaf échoue, bien au contraire. Cette période est très difficile pour nous. Mais on ne lâchera pas, on sera toujours là. En Ligue 1 ou en Ligue 2, on restera toujours aussi passionnés.

Propos recueillis par Boris Boutet

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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