Longtemps malmenés à Dunkerque, les Crocos repartent du Nord avec trois points et reprennent leur marche en avant. Après cinq journées de championnat, les hommes de Pascal Plancque sont invaincus et désormais deuxièmes au classement. 

On avait laissé les Nîmois poussifs et imprécis la semaine dernière face à Pau, et on les a retrouvés dans le même état en première période ce soir à Dunkerque. Car dans ce match des extrêmes, tant géographiques que sportifs, entre une équipe invaincue et une autre qui court après sa première victoire, on ne peut pas dire que les joueurs de Pascal Plancque ont assumé leur statut sur les quarante-cinq premières minutes. 

Car à défaut de proposer du beau football, les Nordistes en font plus que des Gardois décevants dans l’entame. Si la première frappe cadrée est signée Benrahou sur coup-franc (12e), il faut un petit miracle pour ne pas voir les joueurs de l’USLD ouvrir le score la minute suivante. Sur une situation confuse dans la surface, Segbé Azankpo trouve Bråtveit, puis Martinez, puis le poteau, et tout le stade Marcel-Tribut (moins la vingtaine de Nîmois) célèbre déjà un but fantôme. 

Première alerte rouge sur le but de la même couleur. Et si Fomba met une tête puissante juste à côté au quart d’heure de jeu suite à un bon débordement de Burner, il ne faut pas s’y tromper : les Nordistes dominent face à des Nîmois brouillons, à l’image de Ponceau qui passe en touche après pourtant une bonne récupération (22e). Trois minutes plus tard, Doucouré, seul Nîmois à surnager en première période, fait un petit numéro en duo avec Fomba dans la surface dunkerquoise. Las, l’arbitre, agacé par les tergiversations des duettistes rouges, y mettra un terme pour hors-jeu. 

L’USLD domine la seconde moitié de la première période, avec une tête de Segbé Azankpo à côté (29e) ou encore une belle reprise de Ouadah aux 25 mètres de peu à côté (32e). Même dans leurs imprécisions, les hommes de Romain Revelli sont meilleurs que ceux de Pascal Plancque, en panne totale d’inspiration lors d’un premier acte insipide et sans but sous la grisaille du Nord.

Sainte-Luce au duel avec Thiam, ce soir face à Dunkerque (Maxime Delobel – USL Dunkerque)

Inévitable Benrhaou

La seconde période repart sous les mêmes auspices, entre des Dunkerquois dominateurs et des Nîmois sans idée. Benrahou commence même à se montrer imprécis sur coups de pied arrêtés, c’est dire. Quant aux Nordistes, volontaires, ils pressent plus haut et se montrent dangereux, à l’image de Tchokounté de la tête dans la surface, mais Bråtveit veille (56e). 

Reste que le contenu est inquiétant côté Nîmois, et à l'heure de jeu, on se dit que le seul point positif est que les Crocos ne prennent pas de but. Mais le football étant ce qu’il est, à savoir imprévisible et parfois injuste, Nîmes montre que ce n’est pas parce qu’on ne propose rien dans le jeu qu’on ne peut pas être dangereux, et il faut un miracle, cette fois-ci dans l'autre sens, pour ne pas les voir ouvrir le score. Sur un bon ballon récupéré par Burner et bonifié par Ponceau, la reprise de Benrahou est repoussée par Maraval sur Eliasson, qui met à côté (63e). 

On se dit alors que les Crocos peuvent nous refaire le coup de Valenciennes : dominés mais vainqueurs. On ne croit pas si bien dire : à la 70e, Doucouré se bat pour récupérer la balle, Eliasson s’enfonce à droite et centre pour Benrahou, qui marque de près son 3e but de la saison. L’ancien bordelais est alors impliqué sur les 7 buts de Nîmes en Ligue 2 cette saison (3 buts, 4 passes décisives). 

Enhardis par l’ouverture du score, les hommes de Pascal Plancque sont mieux et se montrent dangereux (Fomba sur corner (76e) ou Benrahou de loin (77e)), pendant que les Nordistes, qui n’ont marqué que de la tête depuis le début de la saison, s’acharnent à centrer dans la surface nîmoise, sans réussite. Solides, les Nîmois vont même chercher le deuxième but dans les arrêts de jeu. Après une belle frappe de l’entrant Valerio repoussée par Maraval, Eliasson récupère dans la surface, élimine Gomis et transforme de près pour son deuxième but de la saison (2-0, 90e+4). 

Réalistes, les Crocos empochent les trois points au terme d’un match compliqué. Si le résultat est positif, il ne devra pas non plus faire oublier le contenu du match, encore insuffisant. Reste que le Nîmes Olympique a su faire le dos rond derrière et se montrer une nouvelle fois efficace devant. De quoi pointer à la deuxième place du classement de la Ligue 2 ce soir. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

5e journée de Ligue 2. UNION SPORTIVE DU LITTORAL DE DUNKERQUE - NÎMES OLYMPIQUE 0-2.

Stade Marcel-Tribut. Mi-temps : 0-0. Spectateurs : 2 000 environ. Arbitre : M. Perreau-Niel. Buts : Benrahou (70e), Eliasson (90e+4) pour le Nîmes Olympique. 

Avertissements à Pau : Ouadah (47e). Avertissements à Nîmes : Cubas (37e), Burner (55e).

DUNKERQUE : Maraval (cap.) - Gomis, Thiam, Kouagba, Dudouit, Vannoye - Brahimi (Pierre, 83e), Ouadah, Bruneel - Tchokounté (Trichard, 66e), Segbé Azankpo (Rocheteau, 63e). Remplaçants non-utilisés : Vachoux, Boudaud, Huysman, Vigneron. Entraîneur : Romain Revelli.

NÎMES : Bråtveit - Ueda, Martinez (cap.), Burner (Paquiez, 78e), Sainte-Luce - Fomba, Ponceau (Valerio, 86e), Eliasson, Benrahou, Cubas - Doucouré (Aribi, 72e). Remplaçants non-utilisés : Dias, Guessoum, Delpech, Philibert. Entraîneur : Pascal Plancque. 

Ce samedi à 19 heures, le Nîmes Olympique se déplace au stade Marcel-Tribut pour affronter l'Union sportive du Littoral de Dunkerque dans le cadre de la 5e journée de Ligue 2. À la veille de ce match en terre nordiste, Objectif Gard vous présente les forces en présence au sein du club local. 

Avant son retour en Ligue 2 en 2020, il fallait remonter loin pour retrouver trace de l'USL Dunkerque dans les tablettes du football professionnel français. Et pour cause, après trente saisons consécutives en seconde division entre 1966 et 1996, les Maritimes ont vécu une descente aux enfers longue de 24 ans, évoluant entre le National et l'ex-CFA 2.

Forcément attendu, le retour en Ligue 2 s'est bien passé pour les hommes de Fabien Mercadal. Auteurs d'un bon début de saison, ils virent à une solide 14e place avec cinq points d'avance sur le barragiste à mi-saison. Oui mais voilà, les choses se gâtent au début de l'hiver au moment du passage devant la DNCG. Le gendarme financier du football interdit l'USLD de recrutement et relègue le club à titre conservatoire. Sur le terrain aussi les choses se corsent, mais les Dunkerquois s'accrochent et arrachent leur maintien à la différence de buts.

Un mercato plutôt calme

À l'issue de la saison, les dirigeants nordistes présentent un budget de 6M€, le plus petit de la division, finalement validé par la DNCG qui décide de lever ses sanctions. Pas de quoi pour autant faire des folies au mercato pour Dunkerque qui mise sur la stabilité et ne peut s'offrir que des joueurs libres ou en prêt. Quatre recrues principalement venues de divisions inférieures viennent renforcer un effectif que quitte le latéral titulaire Haruna Sy, parti à Amiens. Solide défenseur central, Ibrahim Cissé est lui aussi annoncé sur le départ même si rien n'a pour l'heure été officialisé.

Pour conduire l'équipe c'est un tout jeune entraîneur issu du monde amateur, Romain Revelli (43 ans), qui a été choisi par la direction. "Il arrive avec des idées fraîches. Les premiers matches ont été intéressants dans le contenu avec un système en 3-5-2 qui se met doucement en place, analyse Kévin Carmina, journaliste à La Voix du Nord. Malheureusement, il y a pas mal de blessés et les résultats ne suivent pas." 

Avec un seul point en quatre matches malgré les réceptions de deux concurrents directs au maintien - Quevilly (1-1) et Niort (1-2) - l'USLD est 17e, à la limite d'une zone rouge qu'ils tenteront d'éviter toute la saison. Restant sur trois défaites consécutives et déjà dans le dur, les Nordistes ont grand besoin de prendre des points face aux Crocos et miseront le soutien d'un public peu nombreux - environ 1 500 spectateurs regroupés dans une seule tribune - mais bruyant. "Dunkerque est plus une ville de basket et de hand mais l'ambiance était plutôt sympa lors des premiers matches", souligne Kévin Carmina. Un atout non négligeable dans la lutte pour le maintien.

Boris Boutet

Le chiffre : 26

Comme le nombre d'années sans confrontation entre Dunkerque et Nîmes. Le 6 mai 1995, les Crocos emmenés par leurs buteurs du soir Jeunechamp, Gros et Vukic s'imposaient dans le Nord (1-3). Dans leur histoire, les deux clubs se sont affrontés à douze reprises pour un bilan équilibré : cinq victoires nîmoises, trois matches nuls et quatre victoires dunkerquoises.

Le joueur à suivre : Tchokounté

Malik Tchokounté, en bleu, le meilleur buteur dunkerquois la saison dernière. (Photo USL Dunkerque)

À bientôt 33 ans, Malik Tchokounté et sa centaine de matches en professionnel est l'un des hommes de base du groupe de Romain Revelli. Avec neuf buts la saison dernière, il est aussi l'un des grands artisans du maintien de son club en L2. "C'est un attaquant qui pèse sur les défenses, estime Kévin Carmina. Il est bon en remise, attire les défenseurs et crée des espaces. Il fait un bon début de saison : son jeu de tête est précieux et il n'est pas mauvais devant le but." Samedi, il sera sans aucun doute l'un des principaux dangers pour la défense nîmoise.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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