Il va falloir se remettre à bien finir les matchs : après avoir laissé échapper un point à Grenoble dans les arrêts de jeu la semaine dernière, les Crocos en ont perdu deux ce soir à l’issue d’un match qu’ils ont pourtant globalement dominé et qu’ils menaient 3-1 à un quart d’heure de la fin.

Face à une équipe d’Amiens mal classée et en pleine reconstruction, les Crocos réussissent leur entame en étant présents dans les duels malgré un évident déficit en taille face aux Picards. Comme souvent, c’est Benrahou qui se met le premier en évidence avec un bon coup-franc sorti par Gurtner (3e). 

Les débats s’équilibrent quelque peu, et pour les hommes de Pascal Plancque, en tribunes ce soir pour cause de suspension et remplacé sur le banc par Christophe Raymond, la solution passe par les côtés. Surtout le gauche : Sainte-Luce brille d’abord en s’arrachant bien dans la surface pour obtenir un corner (10e) puis six minutes plus tard avec un bon centre de demi-volée qui trouve la tête de… Benrahou (16e, 1-0). Rendant pourtant vingt bons centimètres à Pavlovic, le milieu nîmois croise sa tête pour inscrire son quatrième but de la saison. 

Quand Benrhaou va, tout va au NO. Mais il n’est pas seul : Fomba écrase la concurrence au milieu et rappelle le poids de son absence la semaine dernière face à Grenoble, et Sainte-Luce continue de faire des étincelles. Sur un centre en retrait de Delpech, à nouveau titularisé au milieu et vaillant au possible, le latéral gauche reprend du droit aux 20 mètres. Fofana contre et trompe son gardien (21e, 2-0). Un but de la tête de Benrahou et un autre du droit de Sainte-Luce, cette soirée est placée sous le signe des raretés. 

Pas sonnés pour deux sous, les Amiénois tentent de revenir dans le match avec une tête de Bandji juste à côté sur coup-franc (23e) puis sur une action du même type il faut une magnifique parade de Bråtveit pour priver Alhponse du but du 2-1. Le gardien norvégien, coupable sur le but de la défaite la semaine dernière, se rattrape bien et rappelle que depuis le début de la saison il a évité largement plus de buts qu'il n’en a coûté. 

Les Picards continuent de pousser, mais les Nîmois, solides derrière, ne cèdent pas. Mieux, Burner est proche du 3-0 après avoir repiqué à l’intérieur et décoché une belle frappe du gauche, juste au-dessus (32e). Impuissants, les hommes de Philippe Hinschberger s’agacent et commettent de vilaines fautes. Pas en réussite en cette première période, ils passent près du pénalty lorsque Bamba s’écroule dans l’angle de la surface. Las, M. Landry lui met un carton jaune pour simulation. Largement supérieurs à leurs adversaires du soir et efficaces, les Crocos sont logiquement devant à la pause. 

Les Amiénois reviennent bien en seconde période, et si les Crocos sont toujours bien en place, Badji touche le poteau de Bråtveit après une action confuse (51e). Amiens pousse et a la possession de la balle. Lusamba prend ses aises au milieu de terrain, et Badji, encore lui, reprend de la tête un bon centre, à côté (58e). Ce sera le dernier avertissement sans frais pour les rouge et blanc : laissé seul au second poteau, Badji reprend un nouveau centre de Bamba de près et réduit l’écart (60e, 2-1). 

Les Nîmois réagissent et Doucouré est proche de marquer son premier but de la saison de près sur un centre de Sainte-Luce, mais Gurtner veille (62e). Les Crocos repartent de l’avant et les débats s’équilibrent à nouveau. C’est le moment pour le staff Nîmois de faire rentrer Koné devant à la place de Doucouré. Bonne pioche : sur une relance catastrophique de la tête de Pavlovic, qui lui met le ballon dans les pieds à l’entrée de la surface, le Sénégalais tire au-dessus (74e) avant, une minute plus tard, de soulager tout un stade (pas pour longtemps). Après un bon travail de Delpech et Benrahou sur le côté droit, Burner centre et Koné marque de la cuisse de près (75e, 3-1).

Les Nîmois sont au-dessus, mais les Picards restent dangereux par moments, comme sur cette frappe de Arokodare bien sortie par le portier Croco (81e). Et, alors que Pascal Plancque et Christophe Raymond décident d’effectuer deux changements défensifs, les Amiénois percent à gauche, Bamba tire sur Bråtveit mais Xantippe a bien suivi et marque (89e, 3-2). 

Les dernières minutes sont tendues, et les Nîmois tiennent tant bien que mal. Mais ils prennent l’eau sous les coups de butoir des Picards. Et finalement, sur une faute litigieuse de Valerio devant les bancs de touche, les Amiénois récupèrent la balle, Akolo décoche une frappe puissante aux vingt mètres, Bråtveit repousse mais Arokodare a bien suivi (90e+5, 3-3). 

Et voilà comment les Nîmois laissent échapper une victoire qui leur tendait les bras. Ce match nul a des airs de défaite pour des Crocos, sixièmes à l’issue de ce match, qui laissent passer une occasion en or de recoller au peloton de tête. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

8e journée de Ligue 2. Stade des Costières. Spectateurs : 2 497. Nîmes Olympique - Amiens Sporting Club : 3-3. (mi-temps : 2–0). Arbitre : M. Landry. Buts pour Nîmes : Benrahou (16e), Sainte-Luce (21e), Koné (75e), Fomba (90e). But pour Amiens : Badji (60e), Xantippe (89e), Arokodare (90e+5). Avertissements à Nîmes : Delpech (65e), Koné (77e), Fomba (90e). Avertissements à Amiens : Xantippe (35e), Bamba (44e), Lomotey (72e).

Nîmes : Bråtveit - Burner, Martinez (cap.), Ueda, Sainte-Luce - Fomba, Benrahou, Ponceau (Valerio, 78e), Eliasson (Ferhat, 78e), Delpech - Doucouré (Koné, 69e). Remplaçants non utilisés : Dias, Paquiez, Guessoum, Aribi. Entraîneur : Pascal Plancque. 

Amiens : Gurtner - Alphonse, Fofana, Pavlovic, Xantippe - Lusamba (cap.), Lomotey, Bamba (Sy, 90e), Gomis (Akolo, 70e), Benet (Lahne, 70e) - Badji (Arokodare, 70e). Remplaçants non utilisés : Thuram, Mendy, Lachuer. Entraîneur : Philippe Hinschberger. 

Ce samedi à 19 heures, Nîmes Olympique (7e, 12 points) accueille l'Amiens Sporting Club (16e, 5 points) au stade des Costières dans le cadre de la 8e journée de Ligue 2. Auteur d'un début de saison compliqué avec une seule victoire au compteur et aucun but marqué sur les trois derniers matchs, Objectif Gard présente les forces en présence au sein du club picard. 

Après trois saisons en Ligue 1, Amiens est redescendu à l'échelon inférieur au terme de la saison 2019/2020 marquée par l'arrivée de la pandémie et achevée avec seulement 28 journées disputées. Un arrêt prématuré qui avait profité aux Nîmois, auteurs d'un mois de février étincelant, au détriment des Picards qui terminaient à la 19e place. Finalement, ce n'est que partie remise puisque les deux formations se retrouvent aujourd'hui en Ligue 2. Après une honorable 10e place la saison dernière, l'Amiens SC a changé d'entraîneur à l'intersaison avec l'arrivée de Philippe Hinschberger et des ambitions affichées plutôt élevées.

"Le vice-président a annoncé le Top 5 en début de saison ce qui était présomptueux vu la jeunesse de l'équipe. L'entame est mauvaise pour le cinquième budget du championnat avec 15M€", commente Rachid Touazi, journaliste au Courrier Picard. Une seule victoire obtenue en sept journées, à l'extérieur sur le terrain de Guingamp (0-2) pour deux nuls et quatre défaites. Outre le coach, l'effectif a été largement remanié avec une quinzaine de départs pour autant d'arrivées. "Amiens a des arguments à faire valoir. Quand on compare la composition de la première journée avec celle face à Rodez, il ne reste que quatre joueurs. C'était une équipe de Gambardella avec que des gamins et désormais il y a plus de poids avec notamment les quatre dernières recrues : Pavlovic, Dossevi, Bamba et Benet", poursuit-il.

Aucun but marqué sur les trois derniers matches

Les trois premiers cités ont évolué plusieurs années en Ligue 1, le dernier a suivi son coach depuis Grenoble. Si Dossevi est blessé, les trois autres devraient débuter demain face aux Crocos. Des renforts offensifs indispensables puisque l'attaque picarde est muette depuis trois rencontres. "Amiens a de gros problèmes au niveau de l'animation offensive. Il ne se passe rien, on ne voit pas un bon centre. C'est le gros chantier de Philippe Hinschberger", explique Rachid Touazi. Les choses vont certainement évoluer avec l'arrivée de Bamba, ancien nantais, qui s'est déjà signalé contre Rodez : "Ça a été le meilleur attaquant avec de la prise de responsabilité, de la percussion et de la vitesse. Il devait déjà signer l'année dernière mais lors du dernier jour du mercato Raymond Domenech n'avait pas voulu le lâcher." 

S'il faut encore du temps pour que la mayonnaise prenne, les Amiénois devraient afficher un nouveau visage dès ce samedi. "Ils vont monter en puissance même s'ils sont toujours en phase de construction. Le coach va trouver son équipe type et ça va finir par payer", complète le journaliste picard. Lors de la dernière venue des Amiénois au stade des Costières, le samedi 19 octobre 2019, les deux formations s'étaient neutralisées 1-1. Calabresi avait répondu à l'ouverture du score de Martinez, en égalisant dans les dernières secondes à la 90e+5.

Il a côtoyé les deux clubs : Christophe Raymond

Arrivé de Reims, cet été, en tant qu'entraîneur adjoint de Pascal Plancque, Christophe Raymond est né à Amiens. C'est dans la capitale picarde qu'il a été formé et où il a ensuite joué dix saisons, dont cinq en D2, de 1987 à 1997 avant de revenir (1999/2000) après deux ans chez le voisin Beauvais. "Il faisait partie de l'équipe des "Minots" avec Gérald Baticle et Teddy Bertin qui ont marqué leur génération et qui ont redressé le club avec deux montées de la D4 à la D2", raconte Rachid Touazi.

Et le destin ne pouvait pas réserver plus beau cadeau à l'ancien défenseur central qui avait failli signer à Saint-Étienne durant sa carrière. En l'absence de Pascal Plancque, suspendu, c'est contre son club de coeur que l'Oisien de 52 ans va fêter sa première sur un banc en tant que "coach principal". "Je ne comprends pas que le club ne l'ai pas récupéré", s'interroge Rachid Touazi au sujet de celui qui a résilié son contrat en Champagne pour rejoindre son ami Pascal Plancque dans le Gard.

Le onze de départ : Gurtner - Alphonse, M.Fofana, Pavlovic, Sy – Lomotey – Diakhaby, Lusamba (cap.), Benet, Bamba – Badji. Remplaçants : Thuram, Gomis, Lahne, M. Fofana, Mendy, Arokodare, Lachuer ou Ciss ou Akolo. Entr. : Philippe Hinschberger.

Absents : Opoku (opéré des ligaments croisés), Dossevi (blessé), Zungu et Gnahoré (reprise), Xantippe, Traoré, Gomez (choix). 

CLIC SUR CERTAINES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

RECHERCHE ARTICLE OU PERSONNALITE

Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes