Sale temps pour les Crocos. Cueillis à froid dans les toutes premières minutes et incapables de renverser la vapeur, les hommes de Pascal Plancque concèdent leur second revers cette semaine (3-1) après la cuisante défaite lundi face à Ajaccio aux Costières (0-2).

C’était une rencontre entre deux équipes au début de saison similaire. Défaits face au dernier du championnat Nancy le week-end dernier, les Guingampais (14èmes) voulaient se refaire la cerise contre des Crocos en pleine tourmente, incapables de gagner depuis plus de deux mois. Orphelin de leur gardien Per Kristian Bratveit et de leur capitaine Pablo Martinez, le Nîmes Olympique a montré des qualités offensives irrégulières et des largesses défensives qui auraient pu aggraver le score.

Ce sont les locaux qui sortent les crocs sur le premier quart d’heure. Aligné en 4-2-3-1, Guingamp ouvre rapidement la marque grâce au revenant Frantzdy Pierrot, absent au dernier match, qui inscrit un vrai but de renard des surfaces, reprenant un ballon bien repoussé par Lucas Dias (1-0, 5e). L’Haïtien marque de la tête, Naomichi Ueda et Julien Ponceau sont trop courts. La révolte rouge et blanche aurait pu être menée par Zinédine Ferhat, critiqué après sa performance lundi dernier, mais son ballon s’envole au dessus des cages d’Enzo Basilio (6e).

Nîmes commence à mettre le pied sur le ballon à la demi-heure de jeu, mais les Crocos n’ont pas été assez incisifs, ni décisifs, à l’image de la connexion Ferhat-Koné qui se termine par une frappe repoussée par Pierre Lemonnier (33e). L’international sénégalais a été sevré de ballons, souvent dos au but dans le rond central, la défense de Guingamp étant très appliquée. Yassine Benrahou, muet depuis le nul contre Amiens le mois dernier, ne peut égaliser, son coup franc brossé finit largement à droite des cages du portier breton (35e).

L’occasion la plus dangereuse pour le Nîmes Olympique arrive juste avant la mi-temps. Zinédine Ferhat s’exprime sur corner, l'action mène à un cafouillage. Naomichi Ueda reprend le ballon de la tête mais l'international algérien est trop court pour reprendre le cuir (44e). Mi-temps, Pascal Plancque décide de faire rentrer du sang neuf, sortie de Patrick Burner, très décevant et blessé semble-t-il, remplacé par Gaëtan Paquiez.

Le début des ennuis

La pause donne des idées aux Guingampais, qui filtrent un peu plus les offensives nîmoises. Après quelques minutes plus calmes, Mehdi Merghem tente sa chance, mais sa frappe s'envole au dessus des cages de Lucas Dias (55e). Une nouvelle fois, le duo Ferhat-Koné ne parvient pas à se trouver, le centre de l'Algérien ne peut être repris par le Sénégalais. Yassine Benrahou, inexistant aujourd'hui, cède sa place à l'heure de jeu à l'ailier Niclas Eliasson. Pascal Plancque décide de délaisser son 4-1-4-1 et replace Julien Ponceau en numéro 10 devant le duo Cubas-Fomba.

Lucas Dias commence à subir la montée en régime des Guingampais. Sauvé par son poteau gauche sur la frappe du latéral droit Maxime Sivis (61e), il repousse une nouvelle fois sa frappe quelques minutes plus tard, empêchant le défenseur droit d'inscrire son troisième but de la saison. Mais le dernier rempart nîmois est battu à nouveau par Frantzdy Pierrot, d'une frappe sèche sur un bon ballon délivré du talon par le capitaine Youssouf M'Changama (2-0, 66e). Les Nîmois sont submergés de tous les côtés, et semblent en retard sur la plupart des offensives bretonnes.

Pascal Plancque réagit immédiatement en faisant sortir Julien Ponceau et entrer Elias Mar Omarsson (67e). Guingamp continue d'aggraver le score et triple la mise grâce à Youssouf M'Changama, qui reprend un ballon encore repoussé par Lucas Dias (3-0, 69e). Gaëtan Paquiez, auteur d'une entrée moyenne, paye son agressivité d'un carton jaune (71e).

La lumière au bout du tunnel

Le coach des Crocos abat ses deux dernières cartes et fait rentrer Leon Delpech et Antoine Valerio à la place de Lamine Fomba et Zinédine Ferhat (75e). Puis l'espoir renait pour le Nîmes Olympique. Niclas Eliasson trouve le montant gauche (74e) et quelques minutes plus tard, Moussa Koné obtient un penalty fauché par Basilio. Il transforme et réduit la marque (3-1, 80e), une réaction beaucoup trop tardive. Les esprits vont commencer à s'échauffer suite à cela, Jérémy Livolant et Elias Mar Omarsson en feront les frais, les deux joueurs sont avertis.

Guingamp va reprendre le dessus sur les dernières minutes de la rencontre grâce à ses entrants Charles Abi et Matthias Phaëton. Ce dernier pose plusieurs problèmes à la défense et au gardien nîmois, de par sa vitesse et ses frappes cadrées (88e, 89e). Sans plusieurs parades décisives réalisées par Dias, l'addition aurait pu être beaucoup plus lourde. Le score en restera là, une soirée cauchemardesque à oublier pour les Nîmois et la vingtaine de supporters présent au Roudourou. Les hommes de Pascal Plancque repartent les mains vides, le coeur serré et s'enfoncent à la 16eme place, à deux points du barragiste Amiens. Guingamp désormais 9ème, s'offre un bol d'air frais et franchit le cap de la première partie de tableau.

Sacha Virga

13e journée de Ligue 2. Stade du Roudourou. Spectateurs : 9 983. EA Guingamp - Nîmes Olympique. 3-1. (mi-temps : 1-0). Arbitre : M. Miguelgorry. Buts pour Guingamp : Pierrot (5e, 66e), M'Changama (69e). But pour Nîmes : Koné (80e). Avertissement à Guingamp : Livolant (81e). Avertissements à Nîmes : Paquiez (71e), Koné (75e), Omarsson (81e), Sainte-Luce (86e).

Guingamp : Basilio - Sivis, Lemonnier, Roux, Ndembe - Diarra, Muyumba (Carnot, 90e) - Merghem (Gomis, 71e), N’Changama (c), Livolant (Phaeton, 83e) - Pierrot (Abi, 72e). Remplaçants non utilisés : Youfeigane, Mombris, Barthelmé. Entraîneur : Stephane Dumont.

Nîmes : Dias - Burner (Paquiez, 46e) Ueda, Guessoum, Sainte-Luce - Fomba (Valerio, 75e) - Cubas, Benrahou (Eliasson, 60e) Ponceau (Omarsson, 67e), Ferhat (Delpech, 75e) - Koné. Remplaçants non utilisés : Nazih, Philibert. Entraîneur : Pascal Plancque.

Ce samedi à 19 heures, l'En Avant Guingamp (14e, 14 pts) reçoit le Nîmes Olympique (13e, 14 pts) au stade du Roudourou dans le cadre de la 13e journée de Ligue 2. À la veille de cette rencontre entre formations en méforme, Objectif Gard présente les forces en présence au sein du club breton. 

À Guingamp, c'est le grand chambardement. Après une relégation et deux saisons décevantes dans l'antichambre du football français, le club costarmoricain a tout changé. De président d'abord, Frédéric Le Grand succédant à Bertrand Desplat en 2020. D'entraîneur ensuite, en faisant confiance au néophyte Stéphane Dumont. D'effectif enfin, en ne renouvelant pas les contrats d'une dizaine de joueurs symbolisants les échecs passés.

"L'idée était de régénérer et d'assainir le club à tous les étages, explique Alvin Koualef, journaliste à Ouest-France. Il y avait besoin de réduire la voilure et de repartir sur un nouveau cycle." Globalement rajeuni, le groupe de l'En Avant a malgré tout été renforcé par l'arrivée de quelques joueurs d'expérience comme Mombris et Barthelmé.

Objectif : maintien tranquille

L'heure est donc à la transition et un maintien tranquille parait être un objectif réaliste pour les Guingampais. Sur le terrain, l'EAG montre cette saison des visages contrastés. "Il y a une bonne qualité technique au milieu de terrain et une véritable volonté de faire du jeu, de repartir de derrière, estime Alvin Koualef. En revanche, l'équipe est souvent trop naïve dans la gestion de ses scénarios de match. Il y a un manque de solidité global qui coûte des points." 

Parfaite illustration des errances bretonnes, la défaite concédée sur la pelouse de la lanterne rouge nancéienne pourtant réduite à 10 la semaine passée (2-1). Un résultat qu'il faut mettre en balance avec quelques belles performances réalisées par les hommes de Stéphane Dumont hors de leurs bases, et notamment sur les pelouses d'Auxerre (1-2) et du PFC (0-1). Au Roudourou en revanche, le compteur victoire vient tout juste d'être débloqué par un succès contre Rodez (2-1), il y a quinze jours. Face aux Crocos, les Rouge et Noir ont l'occasion de confirmer et de basculer en première moitié de classement.

Boris Boutet

Youssouf M'Changama vu de Guingamp

Les observateurs avisés du football gardois se souviennent de sa trajectoire atypique. C'est à Uzès que le Comorien Youssouf M'Changama a débuté sa carrière de footballeur en France, après un essai avorté au Nîmes Olympique et des passages en D3 anglaise et D1 algérienne. Un court passage à l'issue duquel le milieu relayeur signe à Marseille Consolat (National) avant d'accéder à Ligue 2 à 26 ans au Gazélec Ajaccio.

Depuis trois saisons, le frère cadet de Mohamed M'Changama - auteur de 5 buts avec le Nîmes Olympique en 2010/2011 - fait les beaux jours de Guingamp. "C'est le leader technique du milieu de terrain, affirme Alvin Koualef. Il dispose d'un gros volume de jeu et d'une excellente qualité de passe. Pour moi, c'est un joueur qui pourrait évoluer en Ligue 1." Capitaine de l'EAG, Youssouf M'Changama est très apprécié par les supporters. Sorti sur blessure à Nancy, il est incertain pour la réception des Crocos.

Le joueur à suivre : Matthias Phaëton

Au milieu de la flopée de jeunes prometteurs de l'EAG, Matthias Phaëton (21 ans) est sans doute l'homme à surveiller. "Il est percutant, agile techniquement et très véloce, note Alvin Koualef. Cette saison, il est sans doute le seul attaquant à pouvoir faire des différences balle au pied." Joueur offensif et polyvalent, Phaëton doit en revanche se montrer plus décisif. Efficace lors de ses entrées en jeu l'an passé, il doit désormais prouver qu'il peut être plus qu'un simple joker.

Le 11 probable : Basilio - Sivis, Lemonier, Roux, Mombris - Diarra, Muyumba, M'Changama - Barthelmé, Pierrot, Phaeton

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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