Les Nîmois ne sont plus invaincus : au terme d’un match au scénario bizarre, avec un but très tôt pour les rouge et blanc et un coup du sort en toute fin de match pour les Grenoblois, les hommes de Pascal Plancque ont perdu leur premier match de la saison au stade des Alpes ce soir. 

Depuis le début de cette saison, le Nîmes Olympique ressemble à un animal à sang-froid : souvent dominé, pas brillant dans le jeu mais capable de faire mouche à tout moment. Ce soir, face à Grenoble, équipe malade à l’attaque aussi inefficace que la défense de Nîmes est impériale depuis le début de la saison (2 buts marqués en 6 matchs pour l’une, 2 buts encaissés en 6 matchs pour l’autre), les Crocos ont démarré fort. 

Très fort : on joue depuis 43 secondes à peine lorsque le jeune Delpech, 19 ans, même pas son nom sur son maillot, reprend du gauche un bon centre de Burner à ras de terre pour tromper Maubleu et inscrire son premier but en pro. Marquer d’entrée de jeu n’est pas forcément une si bonne nouvelle, surtout à l’extérieur, même lorsqu’on est la meilleure défense de Ligue 2. Ainsi, les Grenoblois se mettent à monopoliser la balle, jouent haut, centrent beaucoup et se montrent parfois dangereux mais inefficaces sur les nombreux coups de pieds arrêtés qu’ils obtiennent, enfilant les corners comme des perles (9 sur la première période !). 

Pas toujours justes au milieu de terrain, à l’image d’un Benrahou pas dans son match et d’un Valerio globalement intéressant, mais capable de belles ouvertures comme de passes-suicides, les hommes de Pascal Planque semblent subir les absences conjuguées de Cubas et Fomba, blessés et très bons depuis le début de saison. Dominés, les Nîmois le sont, une nouvelle fois, mais restent toutefois nettement plus dangereux que les Isérois : Burner ne peut reprendre devant le but vide après un bon travail d’Aribi, auteur sans doute de ses meilleures 45 minutes sous le maillot rouge et blanc (11e), Benrahou écrase sa frappe après un raid plein de réussite et une bonne remise d’Aribi, encore (28e), Aribi qui se mettra encore en évidence en fin de première période. 

Globalement, la physionomie de cette première période ne surprendra pas les suiveurs du NO, parmi lesquels la bonne centaine de supporters nîmois ayant fait le déplacement en Isère : les Nîmois sont efficaces mais pas impériaux. 

La boulette de Bråtveit

Pas impériaux du tout : les Grenoblois reviennent fort, et prennent le dessus sur les Crocos. La première partie de la seconde période est iséroise, et la domination des locaux se verra récompensée de l’égalisation, signée Diallo, qui reprend d’une tête surpuissante un énième bon centre de Néry (54e). Tout est à refaire pour les nîmois qui prennent un coup sur la tête. Leur jeu s’en ressent : déjà pas brillant depuis le début de la seconde période, il devient inexistant avec un milieu débordé duquel seul Ponceau tire quelque peu son épingle du jeu. 

Il faut attendre la 70e pour voir une occasion pour les Crocos sur le premier ballon de l’entrant Doucouré qui touche le poteau sur un centre d’Eliasson. Pas verni, l’attaquant, après son poteau contre Caen. Deux minutes plus tard, Eliasson se met en évidence dans la surface adverse, mais ni lui ni Sainte-Luce ne parviennent à frapper. 

Les débats s’équilibrent, et on sent que le match peut basculer du bon côté : Eliasson n’en est pas loin lorsque, sur une remise dans la surface iséroise, une main est réclamée par les Nîmois (90e). Il n’en sera rien. Les Crocos ont laissé passer leur chance, et sont sanctionnés par un coup du sort dans les derniers instants du match. On joue la 94e lorsque Henen enroule une frappe mollassone à 25 mètres. Bråtveit, très bon depuis le début de la saison, se troue complètement et se met le but tout seul. 

Eliasson tirera juste à côté dans les arrêts de jeu, mais rien n’y fera : cette fois, ce n’est pas passé. Nîmes n’est plus invaincu et réalise une mauvaise opération au classement, en se retrouvant sixième ce soir. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

7e journée de Ligue 2. Stade des Alpes. Spectateurs : 5 200 environ. Grenoble Foot 38 - Nîmes Olympique : 2-1. (mi-temps : 0-1). Arbitre : M. Dechepy. Buts pour Grenoble : Diallo (54e), Henen (94e). But pour Nîmes : Delpech (1e). Avertissements à Grenoble : Monfray (48e), Néry (64e), Belmonte (65e), Henen (94e). Avertissements à Nîmes : Burner (61e), Aribi (65e), Martinez (74e), Koné (86e).

Grenoble : Maubleu - Néry, Monfray, Nestor (Sylvestre-Brac, 81e), Gersbach - Perez (De Iriondo, 81e), Belmonte (Bambock, 81e), Michel (Gaspar, 65e), Diallo - Correa (Henen, 59e), Ravet. Remplaçants non utilisés : Salles, Bunjaku. Entraîneur : Maurizio Jacobacci. 

Nîmes : Bråtveit - Burner, Martinez (cap.), Guessoum, Sainte-Luce - Valerio, Benrahou (Koné, 84e), Ponceau, Eliasson, Delpech - Aribi, (Doucouré, 68e). Remplaçants non utilisés : Dias, Ueda, Paquiez, Zaidan, Philibert. Entraîneur : Pascal Plancque. 

Ce samedi à 19 heures, Nîmes Olympique (4e, 12 points) se déplace au stade des Alpes pour affronter le Grenoble Foot 38 (17e, 4 pts) dans le cadre de la 7e journée de Ligue 2. À la veille de ce duel entre la pire attaque et la meilleure défense du championnat, Objectif Gard présente les forces en présence au sein du club isérois.

Les suiveurs assidus se souviennent sans doute du rapide passage de Grenoble en Ligue 1 de 2008 à 2010 avant de vivre une véritable descente aux enfers. Relégué sportivement la saison suivante en National, le GF38 est rétrogradé administrativement en CFA2. Mais le club remonte la pente, gravit à nouveau les échelons et retrouve le monde professionnel ainsi que la Ligue 2 lors de la saison 2018/2019. Après avoir terminé à deux reprises au 9e rang, les Isérois signent une belle 4e place la saison dernière et perdent face à Toulouse (3-0) en barrages d’accession à l’élite.

"Même si c’était entièrement mérité sur le plan sportif, ce résultat est une anomalie. Le club n’a pas la masse salariale ni les structures pour viser le Top 5. L’objectif c’est ouvertement de jouer le maintien", analyse Frédéric Sougey, journaliste à Metro-Sports qui suit Grenoble depuis 30 ans. Le moins que l’on puisse dire c’est que le début de saison est compliqué pour les Isérois. Quatre défaites contre le Paris FC (4-0), Auxerre (3-0), Niort (1-0) puis récemment Sochaux (1-0), un match nul face à Guingamp (0-0) et une seule victoire obtenue contre Quevilly (2-0) pour une formation qui pointe à la 17e place.

Pour Frédéric Sougey, il y a plusieurs explications à cette entame difficile qu’il qualifie de décevante mais pas surprenante. "D’abord il y a un changement d’entraîneur (Philippe Hinschberger parti à Amiens remplacé par Maurizio Jacobacci) qui n’était pas forcément programmé. Puis, Grenoble a dû jouer ses deux premiers matches à domicile à Gueugnon car la pelouse du stade des Alpes était en cours de réfection alors que la saison dernière dans son stade l’équipe était quasiment invaincue." Une seule défaite encaissée face à Clermont. En 2021/2022, le seul succès glané fut à la maison, au stade des Alpes.

Seulement deux buts marqués cette saison

Le calendrier n’a pas été tendre avec les Grenoblois qui ont déjà affronté trois formations du Top 5 et qui sont confrontés aux deux autres, Nîmes et Toulouse, sur les deux prochaines journées. Il n’est pas évident d’entamer le championnat avec une telle adversité. "Le GF38 a aussi débuté avec énormément de blessés (une dizaine). Au premier match contre le Paris FC, il a fallu compléter avec des joueurs de l’équipe réserve, ça a rajouté de la difficulté."

Le dernier élément concerne le nouveau système de jeu mis en place par le coach suisse,"d’un système globalement très offensif, on insiste beaucoup plus sur l’aspect défensif." Si après avoir encaissé sept buts sur les deux premiers matchs, le robinet a été ensuite coupé, les difficultés se situent en attaque. Avec seulement deux buts inscrits, Grenoble est la pire attaque du championnat.

Une équipe décevante sur le plan offensif qui a perdu ses attaquants Djitté et Semedo à l’intersaison. Arrivé de Chambly, Correa ne donne pas encore satisfaction et la jeune pépite géorgienne Kokhreidze revient tout juste de blessure. "La grosse force la saison dernière c’étaient les joueurs sortis du banc. Cette année c’est nettement moins fort", conclut Frédéric Sougey. Pour affronter Nîmes, le staff alpin est privé d’Abdallah et Straalman en défense ainsi que d’Anani en attaque.

Corentin Corger

Le dernier affrontement

Le dernier affrontement entre Grenoble et Nîmes remonte au 5 février 2011, c’est la seule fois que les Crocos ont joué sur la pelouse du stade Alpes. Les locaux l’avaient emporté 1-0 grâce à un but de Mandrichi (30e) qui venait de quitter le Gard pour rejoindre l’Isère. Nîmes s’est imposé à quatre reprises à Grenoble, la dernière victoire date de la Coupe de France 1999 sur le score de 3-2. Au total, en 29 confrontations entre les deux équipes, le NO affiche un bilan positif de 15 victoires, 6 nuls et 8 défaites.

Le joueur à suivre

Revenu la saison dernière, Yoric Ravet est le facteur X de cette équipe. "Il est capable d’accélérer, de faire le jeu et d’être décisif", assure Frédéric Sougey. Un attaquant souvent utilisé sur le côté né tout près à Échirolles et formé au GF38. "C’est un des enfants du pays, il a un vrai amour du maillot. Il a fait de gros efforts financiers pour revenir. À 31 ans, il n’était pas revenu en pré-retraite. De Bundesliga, il aurait pu aller dans n’importe quel club de Ligue 2, c’est le symbole grenoblois de cette équipe."

Le onze probable : Maubleu – Gaspar ou Néry, Nestor, Monfray, Gersbach -  De Iriondo, Belmonte, Perez – Ravet, Correa, Diallo.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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