Nîmes Olympique, qui n'a pas démérité et y a cru jusqu'au bout, a reçu une douloureuse leçon de réalisme face à Lille.

Au stade des Costières, l’année 2018 avait débuté par une défaite face à Lens et elle se termine par une déconvenue contre Lille. Maudites équipes des Hauts-de-France. Les Crocos ont très vite compris la difficulté de leur tache quand, dès la cinquième minute, un coup-franc de Mendes était repris au second poteau par Pépé. Le ballon était détourné par Bernardoni, mais Leao, très réactif, mettait sa tête pour ouvrir le score (0-1, 5e).

L’après-midi débutait bien mal. D’autant que Nîmes se faisait encore surprendre sur un autre coup-franc, venu cette fois de la droite. Heureusement Fonte ne pouvait qu’effleurer le cuir (7e). Cueillis à froid, les Nîmois n’arrivaient pas vraiment à effrayer Maignan, le gardien nordiste. Après un quart-d’heure de jeu, le Lillois Fonte était expulsé pour contestation ainsi que son entraîneur Christophe Galtier. Ce qui pouvait apparaître comme un avantage pour les Crocos se transformait en problème puisque la quatrième défense de L1 se recroquevillait dans un 4-4-1 hermétique.

Une équation que le Nîmes Olympique tentait de résoudre par l’intermédiaire d’une frappe de Bouanga dans les bras de Maignan (26e) et un coup-franc de Savanier à côté (39e). Mais la démonstration d’efficacité n’était pas terminée.  Sur une des rares incursions lilloises dans le camp de Nîmes, une frappe de Bamba était détournée par Ferri et Bernardoni ne pouvait que ralentir le ballon sans pouvoir l'empêcher de franchir la ligne fatidique (0-2, 42e). Le coup était très dur à encaisser. Lors des derniers instants de la première période, Les Crocos se jetaient à l’assaut des buts nordistes. Tour à tour, Bouanga sur un lob (45e), Ripart de la tête (45e+2) et Savanier d’une frappe lointaine échouaient.

 Au retour des vestiaires, Bernard Blaquart conservait le 4-3-3 mais en faisant entrer Alioui à la place d’Alakouch. Mais le LOSC n’était pas vraiment mis en danger. Le coach nîmois sortait alors Valls pour faire entrer Alioui et muscler le compartiment offensif des Crocos. Le Nîmes Olympique passait en 4-2-4, jouant le tout pour le tout. Mais Pépé allait très vite mettre un terme aux maigres illusions nîmoises. Parti dans un raid solitaire ballon au pied, l’attaquant nordiste partait de la ligne médiane, laissait sur place trois Nîmois avant de tromper Bernardoni d'une frappe croisée comme à la parade (0-3, 66e).

Les Crocos avaient tout de même le mérite de ne pas baisser les bras et Alioui réduisait l’écart d’une superbe frappe spontanée de vingt-cinq mètres sur un ballon mal négocié par la défense des Nordistes (1-3, 68e). Sous la pluie glaciale, pour Nîmes, le problème restait entier et les Dogues maîtrisaient les offensives rouges. Courageux jusqu’au bout, les Crocos marquaient un second but grâce à Depres qui concluait d'un coup de tête rageur à 6 mètres (2-3, 90e). La folie s’emparait des Costières et dans les dernières secondes, sur un centre d’Alioui, Depres encore lui trouvait la transversale de Maignan. La chance n’était vraiment pas avec les Crocos qui échouaient d'un rien  à décrocher le match nul.

 

Norman Jardin

Bernard Blaquart : «Lille n'est pas là par hasard, la marche était peut-être un peu trop haute pour nous, mais il n'a pas manqué grand-chose. Il y avait peut-être la place pour un autre résultat, mais prendre ce but après cinq minutes a compliqué grandement notre tâche. Lille est une équipe modèle en termes de contre-attaque, ce n’est pas nouveau, on le savait, mais ils sont très bons là-dessus, redoutables. Et puis, après les attaquants parisiens, Pépé et Bamba c'est ce qui se fait de mieux. J'y ai toujours cru, mais si regret il doit y avoir, c'est dans notre entame de match. Ce but encaissé les a confortés dans leur plan de jeu. Notre deuxième but arrive un peu tard, mais si Clément Depres égalise, il retourne le stade...»

 

Umut Bozok : «Face à un adversaire dauphin de Paris, on a montré de belles choses, des qualités mentales et l'on peut sortir la tête haute avec des regrets. On a eu des situations, on a poussé. Lille a connu le scénario idéal et fait preuve de réalisme. Malgré cette défaite, on a montré de la maîtrise technique et on a acquis encore de l'expérience. On reste en découverte et en apprentissage de la Ligue 1.»

 

 

Anthony Briançon : «On prend un premier but sur coup de pied arrêté qui nous fait mal. On s'est battu avec nos moyens pour tenter de revenir, mais Lille a bien défendu, est resté compact. On a eu la possession, la maîtrise du ballon, mais on a manqué de mordant et d'adresse devant le but lillois.» 

Christian Galtier : Quel match, je suis vraiment fier de mes joueurs, ils ont sorti le match qu'il fallait sortir, c'est une belle victoire. Nîmes était l'équipe la plus performante des cinq dernières journées. Signer un succès à Nîmes est une grande performance. On a été irréprochables dans notre attitude et notre comportement à dix contre onze. Malgré l'expulsion de notre capitaine, on a su s'accrocher et marquer deux buts, c'est une performance. Si l'on n'avait pas été intelligent dans notre football, on n'aurait jamais pu l'emporter. Je n'ai jamais pensé à 0-3 que l'on avait gagné ce match, je savais qu'un but pouvait relancer Nîmes. Demain, si l'on a le bonheur de basculer à 37 points à la fin des matches aller, ce serait quelque chose d'exceptionnel par rapport à notre saison passée.

C’est le Nicolas Pépé qu'on aime et que l'on a souvent. Il marque un but, il est en confiance et a cette capacité à se projeter et à aller au bout des actions. Il a été bon contre Lyon, contre Montpellier... Ce soir, il a sorti le gros match et il n'est pas le seul. Mendez a aussi été très bon et intelligent dans l'entrejeu, efficace et sobre au milieu quand il y a eu le feu.

C'est une forme d'injustice. José a une parole qui lui échappe, le juge de touche l'a prise pour lui, mais ce sont des paroles qui se disent même à l'entraînement. On me dit qu'il y a eu une insulte. Je crois qu'il aurait fallu surtout plus de discernement. Cela m'a agacé. C'est un peu dur et un peu dommage. Je monterai à la commission de discipline pour m'expliquer.

 

On a redonné espoir trop rapidement à Nîmes après notre troisième but. Nîmes a alors poussé. Il ne faut pas oublier que cela faisait plus d'une heure vingt que nous jouions à dix. Avec le temps additionnel, cela a été un match très long et dur physiquement.»

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Défenseur latéral du Nîmes Olympique, Gaëtan Paquiez revient sur le début de saison de son équipe et il ne perd pas de vue le maintien qui reste l’objectif principal.

Objectif Gard : Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?

Gaëtan Paquiez « J’ai joué huit matches (NDLR : six fois titulaires et deux fois remplaçants). C’est quasiment un sur deux. Le staff et le coach me font confiance. Quand je suis appelé, je tente de répondre au mieux et je pense qu’ils en sont satisfaits »

Êtes-vous surpris par les bons résultats de l’équipe ?

« Oui. On voit que même quand le coach change cinq ou six joueurs, les résultats sont toujours là. On se sent tous concernés car ça tourne beaucoup. »

Le calendrier du mois de janvier est très chargé, cela vous inquiète-t-il ?

« Le groupe a prouvé qu’il pouvait répondre présent sur des semaines à trois matches. Je pense que cela va encore plus souder le groupe. »

Si vous battez Lille, vous revenez à cinq points des Nordistes, qui sont 2e. C’est un objectif ?

« Honnêtement, on ne pense pas trop à ça. On prend tout ce qu’on nous donne mais Lille c’est un très gros morceau. Le LOSC sera encore favori, même chez nous. Mais on va se battre avec nos armes et tenter de faire un bon résultat, bien sûr. »

Avec neuf points d’avance sur le barragiste, parle-t-on encore de maintien ?

« L’objectif premier est bien entendu le maintien le plus rapide possible. Après, si on peut jouer la 10e ou 12e place, on ne va pas se gêner. Pour l’instant il y a un petit écart avec les concurrents directs pour le maintien. Mais il faut continuer comme ça car cela peut aller très vite. »

Si vous éliminez Le Havre en coupe de la Ligue, vous vous retrouvez à deux matches du stade de France. Y pensez-vous ?

« C’est vrai qu’en coupe de la Ligue, en gagnant très peu de match on peut se retrouver très vite en finale. Déjà en 1/4 ou en 1/2 ce serait déjà bien. »  

La défense du Nîmes Olympique prend beaucoup moins de buts qu’en début de championnat. À quoi l’attribuez-vous ?

« Ce n’est pas que la défense, c’est le travail de toute une équipe. Si devant et au milieu ils bossent bien, cela nous fait moins de travail. Et puis Paul (NDRL : Paul Bernardoni, le gardien de but) nous sauve aussi souvent. Nous avons une équipe qui aime d’abord bien défendre pour ensuite avoir des occasions. Alors que peut-être en début de saison nous pensions un peu trop à attaquer et on prenait beaucoup de vagues. » 

Cela fait quelques mois que vous êtes en ligue 1. Cela est-il devenu banal ?

« Il faut le savourer. Je reviens de loin car il y a quatre ans j’étais à la cave et j’aurais pu abandonner le foot. Jouez en ligue 1 aussi tôt dans ma carrière, je ne l’espérais même pas. C’est fabuleux. »

 Vous évoquez souvent la notion de travail mais y trouvez-vous du plaisir ?

« Le plaisir on le prend tous les jours car on vit de notre passion. C’est merveilleux et je souhaite ça à tout le monde. Mais pour en arriver là, il faut beaucoup travailler. »

 

 Propos recueillis par Norman Jardin

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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