Pour cette 26e journée de Ligue 2, Nîmes Olympique s'est incliné 4-2 à Bastia. Après avoir signé une belle entame concrétisée par l'ouverture du score de Tchokounté, Nîmes a reculé et a encaissé l'égalisation puis un deuxième but offert par la défense gardoise. Mais les Crocos ont eu les ressources mentales pour revenir à 2-2 avant de concéder un penalty litigieux et de prendre un dernier but anecdotique. Le NO peut nourrir des regrets car Tchokounté et Benezet ont manqué des occasions qui auraient pu changer la configuration de la rencontre. Sans oublier les erreurs de De Gevigney et Maraval, coupables sur le 2-1 mais aussi de l'arbitre avec ce penalty sifflé très limite et un deuxième carton jaune non sorti contre Vincent.

Alors que Nîmes Olympique joue ce soir à Bastia pour le compte de la 26e journée de Ligue 2, l’ancien milieu de terrain qui porté le maillot des deux clubs évoque ses souvenirs avec les Crocodiles. De la Coupe d’Europe à la montée en D2 en passant par le derby contre Montpellier, le meneur de jeu nous embarque 27 ans en arrière. Un voyage à l’accent à corse.

Objectif Gard : Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Nîmes Olympique en 1996, alors que le club jouait en National ?

Antoine Di Fraya : J’étais en fin de contrat à Valence et le discours de Pierre Mosca m’avait plu. C’était la fin de ma carrière et le projet nîmois était ambitieux. Il fallait faire remonter le club en deuxième division. Et puis, il y avait la Coupe d’Europe comme cerise sur le gâteau.

Jouer en National ne vous rebutait pas ?

Au départ, j’avais envie de continuer à jouer en D2, mais Nîmes c’était quand même un club professionnel. Quelques mois plus tôt, il y avait eu la finale de la Coupe de France. Avec l’historique du club et la ferveur des supporters, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire et je ne regrette pas mon choix.

Jouer une Coupe d’Europe avec un club de National ce n’est pas commun, quel souvenir en gardez-vous ?

On est devenu le premier club de niveau 3 à passer un tour de Coupe d’Europe. Mais j’ai des regrets face à l’AIK Stockholm Solna car j’ai raté le match retour à cause d’une blessure.

Les Suédois, qui vous ont éliminés, sont tombés au tour suivant face au FC Barcelone. On se dit que ça aurait pu être vous. Vous y pensez parfois ?

C’est le seul regret que l’on peut avoir dans ce parcours. On a été déçu au moment du tirage, mais on est vite passé à autre chose. Jouer le Barça aurait été exceptionnel pour chacun d’entre nous, mais nous n’étions pas formatés pour cela. Cette élimination était peut-être un mal pour un bien, car en championnat nous n’étions pas dans les temps pour monter en D2.

Il reste tout de même les deux victoires contre les Hongrois du Kispest Honved.

Oui et on a fait une belle bringue à Budapest. On était à la Une de l’Équipe. Tout ça c’est un plaisir plus collectif qu’individuel. Ils savaient être sérieux mais aussi faire la fête.

Cette saison là, il y a eu aussi un derby aux Costières contre Montpellier. Comment l’avez-vous vécu ?

J’étais capitaine de cette équipe de jeunes loups et je leur avais dit que nous ne pourrions inquiéter Montpellier qu’à travers le jeu et l’engagement. Nous avons déjoué ce match et on a perdu logiquement.

Avec Bazdarevic et Karwat, vous étiez les grands frères de l’équipe. Est-il facile d’encadrer les « jeunes loups » comme vous les appelez ?

Ils étaient un peu fougueux et cette bande avait une histoire en commun avec la finale de la Coupe de France. Je suis arrivé avec beaucoup d’humilité et j’ai été bien accueilli. Il y avait une différence d’âge, mais nous étions dans le même esprit. Aujourd’hui, il reste mes potes et je les croise parfois comme Ecker, Zugna et Jeunechamp. Ils n’avaient peur de grand-chose.

Comment jugez-vous leur parcours individuel ?

Je pense que Omar Belbey a été freiné par un sur-tempérament et Cyril Jeunechamp est arrivé à se canaliser car au début il se faisait souvent expulser.

Après la montée, comment se sont passées les saisons nîmoises pour vous ?

La deuxième année on s’est maintenu en D2. Ensuite, lors de ma troisième saison, je jouais moins donc on s’est séparé et j’ai signé à Montpellier. Louis Nicollin cherchait des joueurs en fin de contrat pour son équipe corpo. J’ai saisi l’opportunité car il y avait une reconversion derrière.

C’est-à-dire ?

Depuis 1998 que je suis parti de Nîmes, j’ai été responsable des partenariats avec le club de Valence foot pendant cinq ans. Dans ce club, j’ai été entraîneur des gardiens de but, ensuite j’ai entraîné l’équipe corpo de Nicollin. Depuis 14 ans, je suis responsable de la cellule de recrutement de Montpellier dans un secteur allant de Dijon à Valence où j’habite. Mais je me déplace aussi en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique et dans le reste de l’Europe.

Ce soir Bastia accueille Nîmes pour le compte de la 26e journée de Ligue 2. Peut-on dire que les deux clubs se ressemblent ?

Oui au niveau du public connaisseur et très chauvin. Les Costières et Furiani sont des stades qui sont chauds. L’adversaire est près des supporters. Quand ces deux clubs étaient au plus haut niveau, ils avaient le même profil.

Suivez-vous toujours l’actualité de Nîmes Olympique ?

Bien sûr. Je ne vais pas sur les matchs car ce n’est pas mon secteur mais je reste informé. Je suis les résultats, je connais les joueurs et je sais que c’est compliqué en ce moment. Pour les joueurs et pour le staff, il faut s’accrocher car le maintien est primordial.

Propos recueillis par Norman Jardin

Ce rendez-vous sur l’île de Beauté sera aussi l’occasion de se souvenir que de nombreux joueurs ont porté les maillots des deux équipes. Dans cette liste figure le regretté Marc Kanyan, disparu le 6 janvier dernier, qui avait brillé dans les années 1970. Toujours à cette époque, les légendaires Jacky Vergnes et François Felix (dit Fanfan) ont aussi joué pour les deux clubs. Plus tard, Patrick Cubaynes, Paul Squaglia, Thierry Meyer, Simei Ihily, Gérard Bacconnier, Pierre Bianconi et Gaspard N’Gouette ont défendus les deux blasons. Dans les années 1990, d’autres joueurs ont pris la relève comme Gilles Leclerc et Aziz El Ouali. Enfin avec le nouveau siècle, les Corso-Nîmois se sont fait plus nombreux : Sébastien Piocelle, Yohan Bocognano, Mathieu Robail, Gaël Angoula, Toifilou Maoulida, Mehdi Mostefa, Riad Nouri, Alain Masudi, Yassin El Azzouzi, Jean-Jacques Mandrichi, Rémi Loret, Antoine Du Fraya et Cyril Jeunechamp pour ne citer, dans le désordre, que cela. Aujourd’hui, c’est sur le banc de Bastia qui faut trouver un ancien de Nîmes en la personne de Régis Brouard qui a joué au NO de 1999 à 20001 avant d’entraîner les Gardois de 2005 à 2007. Entre Bastiais et Nîmois c’est une longue histoire dure depuis près de 50 ans.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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