Sur le papier, cette opposition entre le surprenant troisième de Ligue 1 et le dernier, pour le compte de la 14e journée de championnat, semblait déséquilibrée. Elle ne l’aura pas été tant que ça, même si le Nîmes Olympique rentre d’Anjou avec une courte défaite, sa sixième de la saison.

Un match qui mettra un peu de temps à démarrer : dans la fraîcheur angevine, devant 9 430 spectateurs dont 43 Nîmois, les deux équipes se livrent à un round d’observation de près de vingt minutes. Seul Perreira-Lage se signalera par deux fois, sans grand danger pour l’arrière-garde nîmoise. Des Nîmois à qui les angevins laissent volontiers le ballon en début de match, mais les hommes de Blaquart ne semblent pas savoir qu’en faire, et leurs tentatives sont trop peu rapidement exécutées pour déstabiliser le bloc du SCO.

Reste que la première occasion franche est à mettre au crédit des Crocos : à la 24e minute, Philippoteaux, bien lancé par Fomba à l’entrée de la surface, manque le cadre. Les Angevins répliquent deux minutes plus tard par une vieille connaissance, Alioui, dont la frappe à ras de terre est repoussée par le revenant Bernardoni, bien en jambes pour sa reprise après sa blessure à la cheville.

Alors que la possession s’équilibre, les hommes de Stéphane Moulin prennent l’ascendant : un autre ancien nîmois, Bobichon, oblige Bernardoni à un arrêt peu académique à la 32e. Ferhat aura beau faire un numéro en contre qui sera conclu par une frappe contrée de Ripart la minute suivante, les Angevins resteront les plus dangereux sur cette première période, Bernardoni devant s’employer encore face à Ninga à la 35e, sur une nouvelle remise d’Alioui, puis regardera passer un coup franc d’Alaoui (encore !) juste à côté de son poteau gauche peu avant la mi-temps.

À la pause, les hommes de Blaquart, vaillants, accrochent une équipe d’Angers ayant nettement dominé ces quartante-cinq premières minutes. Aux points, pas au score.

De retour sur le terrain, les débats s’équilibrent quelque peu : Denkey obligera l’ancien Nîmois Butelle à son premier arrêt après un beau travail de Valls (53e), avant qu’Angers ne réponde par Santamaria, qui butera une fois encore sur Bernardoni. Les Nîmois commencent à prendre l’ascendant, avec deux occasions coup sur coup : sur un bon centre de Ferhat, Martinez, qui avait suivi, reprend juste à côté (56e), puis Ripart reprend à son tour un centre d’Alakouch juste à côté, mais l’arbitre avait levé son drapeau pour un hors-jeu.

Comme depuis le début de la rencontre, les Angevins rendent coup pour coup, et il faudra encore un grand Bernardoni face à Mangani (59e) et encore Santamaria (60e), avant que Thomas, seul aux neufs mètres, ne loupe complètement sa tête. Soucieux de renforcer son milieu, Blaquart sortira Fomba pour Deaux peu après l’heure de jeu, alors que Moulin avait fait entrer quelques minutes plus tôt un autre ancien Nîmois, Thioub.

Alors que le match semblait pouvoir basculer d’un côté comme de l’autre, c’est Angers qui ouvrira le score par Mangani à la 67e, après une reprise de Pereira-Lage repoussée par Bernardoni puis insuffisamment éloignée de la tête par Martinez. Les Crocos accusent le coup, mais ne lâchent pas, à l’image d’un Ferhat volontaire à droite.

Il n’empêche que ce seront encore les Angevins les plus dangereux, Alioui reprenant de la tête un centre de Pereira-Lage à la 83e. Mais gêné par Bernardoni, il ne parviendra pas à cadrer sa tentative. Blaquart tentera le tout pour le tout en faisant sortir Paquiez pour Duljević à la 87e. Rien n’y fera, malgré une belle reprise de Philippoteaux juste au-dessus dans les arrêts de jeux.

Vainqueur sur la plus petite des marges, le SCO grimpe provisoirement à la deuxième place du classement. Les Nîmois, quant à eux, restent scotchés à la dernière place. S’ils ne sont pas encore décrochés au classement, il leur faudra impérativement prendre les trois points aux Costières samedi prochain contre Metz.

À Angers, Thierry Allard

 

14e journée de Ligue 1. ANGERS SCO — NÎMES OLYMPIQUE - 1-0. Stade Raymond-Kopa. Mi-temps : 0-0. Spectateurs : 9 430. Arbitre : M. Leonard. But pour Angers : Mangani (67e). Avertissement à Nîmes : Fomba (33e). Avertissements à Angers : Bamba (45e), Pellenard (69e).

Nîmes : Bernardoni (g), Martinez, Paquiez (Duljević, 87e), Briançon (Cap), Alakouch, Ferhat, Fomba (Deaux, 61e), Valls, Philippoteaux, Ripart, Denkey (Stojanovski, 71e). Remplaçants non utilisés : Dias (g), Sainte-Luce, Landre, Sarr. Entraîneur : Bernard Blaquart.

 

Angers : Butelle (g), Aït Nouri (Pellenard, 58e), Traoré (Cap), Thomas, Bamba, Mangani, Santamaria, Bobichon (Capelle, 80e), Pereira Lage, Alioui, Ninga (Thioub, 58e). Remplaçants non utilisés : Petkovic, Pavlovic, Pajot, Soula. Entraîneur : Stéphane Moulin. 

Bernard Blaquart (entraîneur de Nîmes) : « C'est décevant et frustrant. On n'est pas loin mais il nous manque quelque chose. Notamment dans l'efficacité offensive. Le dernier geste. Ce n'est pas nouveau. Ce résultat me semble logique. Même si on aurait pu ramener quelque chose. On aurait pu ouvrir le score. Mais il y a eu quelques ballons mal donnés. On aurait pu revenir. La victoire d'Angers n'est pas imméritée.

On a perdu énormément de joueurs sur le plan offensif. L'urgent, c'est de prendre des points d'ici les fêtes. Angers a mis plus d'intensité aujourd'hui. On avait un milieu un petit peu diminué. Il n'était pas à 100 %. On savait depuis le début de saison que ça allait être compliqué. On a eu un déficit offensif. On est en panne d'efficacité devant, dans la dernière passe. On travaille dans ce sens-là. » 

 

Stéphane Moulin (entraîneur d'Angers) : « Il fallait être patient, mais je trouve que sur l'ensemble du match, la victoire est méritée. On a manqué de réussite, pas d'adresse. Il suffit de voir le poteau ou les arrêts de Bernardoni. L'objectif, c'était de rester en haut. Il fallait gagner ce soir mais il ne suffisait pas de le dire. Ce n'est pas nouveau mais c'est un plaisir de voir cette envie collective. Il faut aller chercher ce petit supplément d'âme dans des défis à relever. Il y a cinq matches, on perdait contre Brest dans les mêmes conditions... On doit avoir envie de rester en haut. Si on retombe petit à petit comme c'est prédit, ce n'est pas très grave, mais la progression de notre club passe par la capacité à gagner les matchs avec une petite étiquette de favori. »

Alors que le Nîmes Olympique, dernier de L1, joue demain soir à Angers, l’entraîneur des Crocos répète qu’il croit dans les chances de maintien de son équipe.

Objectif Gard : Comment s’est passée la trêve internationale ?

Bernard Blaquart : Après une défaite (à Strasbourg 4-1, NRDL), c’est mieux d’enchaîner que de rester longtemps sans jouer. On a travaillé avec les joueurs disponibles, on s’est un peu aérés la tête la semaine dernière et on essaye de se préparer au mieux.

La défaite à Strasbourg est-elle digérée ?

On ne l’oublie pas car il y a des enseignements à en tirer et il faut essayer d’avancer. C’est un match que nous avons raté. Même si je pense que si on reste à 11 contre 11, on peut les faire douter et espérer un résultat positif.

Votre équipe joue demain à Angers, que vous inspire cette équipe ?

Elle est troisième après un tiers du championnat. Ce n’est pas anodin. Cette équipe tourne bien depuis le début de la saison. C’est un club qui sait où il va.

C’est l’exemple à suivre pour le Nîmes Olympique ?

C’est un des exemples à suivre. Un des clubs français qui se construit avec réflexion et sérénité. Le président, le directeur sportif et l’entraîneur sont en place depuis longtemps. C’est un club qui avance. Ils vendent leurs deux meilleurs joueurs chaque saison. Ils arrivent à garder tout le reste et ils se renforcent en recrutant malin.

Ce n’est pas, en revanche, le meilleur endroit pour se relancer...

À part à Paris, il n’y pas de meilleur ou de pire endroit. Sur un match, on peut accrocher beaucoup de monde.

Vous connaissez pas mal de joueurs dans l’effectif d’Angers. C’est un atout ?

Je connais bien les anciens Nîmois (Alioui, Bobichon et Thioub, NDLR) et j’espère qu’ils vont jouer.

Justement Antonin Bobichon ne joue pas beaucoup...

Je pense qu’il va jouer contre nous et que le SCO le prépare tout simplement pour l’année prochaine. Je suis persuadé qu’il sera un joueur important de leur effectif, dans les mois ou les années à venir. C’est un recrutement intelligent de leur part.

À quel genre de rencontre vous attendez-vous ?

Chez eux, ils sont très très bons avec cinq victoires sur sept matches. Il y a toujours un défi athlétique important mais pas seulement. Ils ont aussi des joueurs de qualité. Je pense à Santamaria, Mangani et Antonin (Bobichon).

Allez-vous profiter de la suspension de Florian Miguel pour titulariser Théo Sainte-Luce ?

Il y a aussi Sofiane Alakouch qui peut revenir et Gaëtan Paquiez. Sainte-Luce fait des choses intéressantes, il évolue plutôt bien. Je pense que nous devons aussi relancer Sofiane qui reste un bon joueur. C’est toujours mieux de lancer les jeunes quand l’équipe tourne bien. Mais les clubs font souvent appel à eux dans des moments difficiles.

Comment faites-vous pour gérer la position de lanterne rouge de Ligue 1 ?

Même si on est derniers du championnat, on n’est pas largué ni au classement, ni dans le jeu. Il faut garder la confiance et tenter de gratter ce qui est possible pour essayer de s’améliorer. Chacun d’entre nous doit donner un peu plus pour faire tourner les matches en notre faveur.

Avez-vous des exemples ?

Amiens, aux Costières, méritait largement son match nul. Mais quand on mène 1-0 à la 95e minute, on ne doit pas se faire égaliser. On rate les occasions quand on ne les mérite pas, mais quand on les mérite, on ne les a pas. À l’arrivée ça fait beaucoup.

Que vous manque-t-il pour que la roue tourne ?

On n’arrive pas à provoquer la chance et la réussite. Mis à part deux matches où l'on a été dominés, le reste du temps nous aurions pu ramener plus de points. La première des choses c’est de rester serein et de ne pas faire n’importe quoi.

Estimez-vous que le Nîmes Olympique n’est pas à sa place aujourd’hui ?

Je pense qu’au bout d’un tiers du championnat, il n’y a plus de hasard. Nous pourrions avoir quelques points de plus mais de toute façon on ne serait pas beaucoup plus loin devant.

Dans quel secteur estimez-vous avoir le plus de manque ?

Au niveau du jeu on peut dire ce que l’on veut mais le souci c’est surtout l’inefficacité offensive. L’année dernière on a marqué 14 buts sur coup de pieds arrêtés, hors penalty. Cette année nous en avons réussi un seul. On n’a pas les mêmes tireurs. Il faut créer les connexions. Ce n’est pas simple.

Le Nîmes Olympique peut-il se maintenir en Ligue 1 ?

Bien sûr. Après, je ne peux pas vous dire que ce sera simple. Ce sera très compliqué mais nous avons une chance de le faire. Comme d’autres. Il faudra peut-être faire un bon mercato. Nous n'avons aucune marge. Si nous sommes derniers, ce n’est pas un hasard. Mais évidemment que j’y crois

Vous misez donc beaucoup sur le mercato de janvier ?

Beaucoup non. Il faut déjà que l’on ne le rate pas. C’est à dire qu’il ne faut pas que l’on s’affaiblisse. Si l'on peut se renforcer, c'est bien. Je ne suis pas parvenu à convaincre les responsables l’été dernier. Il faut que je sois un peu plus convaincant cette fois.

Le contrat de Théo Valls se termine à la fin de la saison. Souhaitez-vous le conserver ?

C’est un joueur qui a donné beaucoup de choses au club depuis quatre ans. C’est un enfant du Nîmes Olympique. J’aimerais que Théo Valls s’inscrive avec le club pour longtemps mais il faut que le joueur en ait envie et que le club trouve un accord. Il y a beaucoup de choses qui entrent en compte. Sur la qualité du joueur, il n’y a pas de problème. Il peut signer 10 ans.

 

Propos recueillis par Norman Jardin.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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