Les Crocos sortent du Blaquart
En s’appuyant au maximum sur le centre de formation, l’entraîneur Bernard Blaquart a redonné de la vigueur à Nîmes, prochain adversaire de la Berri.
En voila un pour qui la formation du joueur n'est pas qu'une formule. Directeur du centre de formation du Tours FC, Bernard Blaquart s'était appuyé sur les jeunes éléments pour sortir le TFC de l'ornière, lorsqu'il fut nommé entraîneur de l'équipe première qui évoluait en Ligue 2 en 2012-2013 après la destitution de l'Allemand Peter Zeidler. Devant le flou qui s'ensuivit avec la vente du club tourangeau, finalement racheté par le voyagiste corse Jean-Marc Ettori, Bernard Blaquart préféra revenir à sa chère formation en prenant les rênes du centre du Nîmes Olympique.
" A quoi cela sert-il d'avoir un centre de formation si l'on ne fait pas appel aux joueurs qui en sont issus ? "
Dans le Gard comme cela fut le cas en Touraine,
les dirigeants nîmois ont fait appel à la sagesse et à l'expérience de ce désormais sexagénaire, quand les Crocodiles ont bien failli mordre la poussière. Pour remplacer au pied levé José Pasqualetti
qui avait jeté l'éponge en novembre 2015 (1), c'est encore Bernard Blaquart qui se transforma en sauveur, faisant passer le Nîmes Olympique, dernier avec 9 points à la trêve de Noël à
la 14e place finale synonyme d'un maintien un peu miraculeux.
Depuis, la pleine confiance est accordée à un entraîneur qui n'était pas loin de propulser les Nîmois en Ligue 1 au mois de mai dernier (2).
Bernard, envisagiez-vous de jouer la montée en Ligue 1 la saison dernière ?
« Vraiment pas, d'autant que le début de saison fut chaotique. On a terminé sur les talons du podium, pas si loin que ça de la Ligue 1. Mais le retard du début a été fatal en fin de saison. »
Vous avez relancé le Nîmes Olympique en vous appuyant sur les joueurs que vous aviez découvert au centre de formation.
« Pour un club comme Nîmes, 14e ou 15e budget de Ligue 2, c'est la logique même. A quoi cela sert-il d'avoir un centre de formation si l'on ne fait pas appel aux joueurs qui en sont issus ? Je pense qu'il faut s'appuyer sur l'envie et l'enthousiasme des jeunes. Si je suis aujourd'hui entraîneur de l'équipe de Ligue 2, je travaille main dans la main avec Christian Mattiello (ancien adjoint de Didier Tholot à la Berri), qui m'a succédé au centre de formation de Nîmes et que j'avais connu à Grenoble. »
Quelle était l'idée directrice du recrutement nîmois ces dernières semaines ?
« On voulait tout d'abord tenter de conserver une majeure partie de l'effectif de la saison dernière, on y est à peu près parvenu même si certains (dont Alioui, courtisé par Amiens et Strasbourg) sont très sollicités. Ensuite, on a cherché à convaincre d'autres qu'on suivait depuis longtemps de nous rejoindre. Cela a été le cas avec Bozok (ex-Marseille Consolat), on s'est dit qu'on ne terminait pas par hasard meilleur buteur de National à 20 ans. Le Grec Vlachodimos revient au club après un premier passage il y a trois ans. On était également très intéressé par Valdivia qui évoluait en D1 belge à Saint-Trond. Les dernières arrivées, l'Algérien Cadamuro (Servette de Genève) et Valette (Virton), nous permettent de combler les manques que l'on avait avec les blessures de notre défenseur central (Garcia) et du troisième gardien. On récupère également les joueurs prêtés dont Clément Deprés (qui avait fait une partie de la saison dernière avec Châteauroux avant de se blesser) et Bobichon (ex-Bastia). Au total, je dispose de 18 pros et je complète avec des jeunes. »
Comment jugez-vous votre début de saison ?
« C'est moyen. On n'a marqué qu'un point (0-0 contre Nancy), en deux matchs à domicile sans parvenir à inscrire de buts malgré un grand nombre d'occasions. En revanche, on est revenu de Lens avec une belle victoire (1-2). Comme la saison dernière, nos résultats sont meilleurs à l'extérieur que chez nous, et je ne comprends pas vraiment pourquoi car on applique les mêmes principes de jeu. Peut-être que le stade des Costières est maudit… »
Que pensez-vous de Châteauroux, votre prochain adversaire ?
« C'est une équipe avec de grosses qualités athlétiques, avec un jeu vertical redoutable et qui peut poursuivre sur la dynamique d'une accession. C'est bien qu'un club comme celui-là soit remonté en L2. Ils ont les structures, le centre de formation, les joueurs, leur place n'est pas en National. Je connais un peu Jean-Luc (Vasseur) que j'ai croisé car on passait les mêmes diplômes et encore mieux Olivier (Saragaglia) avec qui j'étais à Grenoble. Je sais qu'ils ont des blessés, qu'ils doivent intégrer pas mal de nouveaux. C'est le lot de beaucoup d'entraîneurs, dans cette période où la fin du mercato brouille les cartes. Tout le monde se dit que son équipe sera meilleure dans un mois, mais dans un mois tout le monde ne gagnera pas tous ses matchs pour autant. »
Pour en revenir à Nîmes, estimez-vous avoir sauvé le club ?
« Le club a connu une période troublée, agitée, comme cela arrive quelquefois dans le Sud. Ce n'est pas uniquement grâce à moi, mais aujourd'hui, la structure se porte mieux, l'étiquette et les résultats se sont améliorés. »