Un article de janvier 2014 pour en savoir plus sur Alioui :

Ligue 1 – Le joueur de la 23e journée

Alioui, quand le destin s’en mêle

Une semaine de folie. Peu utilisé par Jocelyn Gourvennec, en partance pour Strasbourg, en National, Rachid Alioui est passé de la cave à la pointe de l’attaque guingampaise en l’espace de huit jours. Auteur d’un doublé vain face à Bastia ce samedi et d’une belle prestation face à Paris le week-end dernier, le jeune homme de 21 ans a surfé sur la vague que lui a proposée le destin. La belle histoire de ce début d’année 2014.

La croisée des chemins. Une jambe dans un train qui traverse la France d’ouest en est et descend de deux divisions vers le légendaire Strasbourg (désormais en National). L’autre posée à Guingamp où Rachid Alioui évolue depuis 2009. Le calendrier indique la fin du mois de janvier 2014, soit le moment où le mercato hivernal bat son plein. Également la période propice pour les joueurs en galère comme Rachid pour trouver une issue de secours, des bancs de touche vers les terrains. Perdu, Rachid a eu la chance que le destin choisisse pour lui. Touché à la cuisse, Ladislas Douniama a laissé un trou dans l’effectif de Jocelyn Gourvennec. Un wagon dans lequel Alioui, une seule titularisation cette saison avant la rencontre face à Paris la semaine passée, s'est engouffré tranquillement. Une place au chaud après laquelle il a longtemps couru. Sans trop y croire.

Une semaine folle

La routine finit toujours par se briser. Certains s’y complaisent, parfois, pas Rachid Alioui. Victime du métro-boulot-dodo des jeunes footballeurs cantonnés au banc de touche, le natif de La Rochelle vit d’air pur, d’eau fraîche, mais pas de football depuis son arrivée en Bretagne, il y a cinq ans. Titularisé à trois reprises en Ligue 2 en 2012/2013, à peine 100 minutes de jeu cette année avant sa folle semaine, l’attaquant de 21 ans a, à défaut d’envies d’ailleurs, des envies de terrain. C’est donc Strasbourg qui frappe à la porte de l’EAG à l’orée d’une semaine importante – 16e de finale de la Coupe de France et réception du Paris Saint-Germain – pour le club breton. La valise faite, Alioui a déjà la tête à Uzès-Pont du Gard, prochain adversaire du légendaire club alsacien. C’est finalement face à Concarneau que l’intéressé va se refaire la fraise. Projeté sur le devant de la scène suite à la blessure de Ladislas Douniama et à la piètre prestation des siens face à un adversaire de CFA redoutable, le joueur d’origine marocaine claque deux passes décisives en quelques minutes et envoie Guingamp en huitième de finale. Une entrée remarquée qui chamboule les plans de Jocelyn Gourvennec, ainsi que l’avenir d’Alioui.

Lui qui s’était résolu à aller chercher du temps en jeu deux échelons en dessous va finalement affronter le Paris Saint-Germain au soir de la 22e journée. Mieux, Rachid Alioui est l’un des grands artisans de la belle performance des siens au Roudourou. Harceleur à la récupération, habile balle au pied, auteur d’un joli coup franc qui a terminé sa course sur la barre parisienne après une parade peu orthodoxe de Sirigu, l’attaquant guingampais semble en avoir fini avec la galère. Parfois pointé du doigt pour sa nonchalance, Alioui est l'archétype du joueur à l’aise, talentueux, qui a besoin de confiance et qu’on lui tape un peu sur les doigts. La mise au point a lieu deux jours après la rencontre de Coupe de France avec Jocelyn Gourvennec, dans le rôle du père Fouettard. « Je considère qu’il a eu comme un déclic mardi. Je lui ai dit que j’avais été patient et qu’il fallait qu’il prenne conscience à un moment que cela ne pouvait venir que de lui. J’avais le sentiment de croire plus en lui que lui-même, alors que c’est un garçon complet qui a le profil pour le haut niveau. Il faut simplement qu’il s’en persuade. J’espère que c’est parti pour lui » , avouait l’entraîneur de l’EAG à L’Équipe, quelques jours après une entrevue avec le joueur. Une mise au point essentielle pour un joueur qui était passé entre les mailles du monde professionnel jusqu’à 17 ans.

Entre les mailles du filet

 

L’Olympique Petit Marseille n’est pas un mauvais jeu de mot sur la forme actuelle du club de la cité phocéenne, mais une équipe d’un quartier de La Rochelle, terre natale d’Alioui. L’Olympique Petit Marseille de Villeneuve-les-Salines a enfanté les premiers crochets du Guingampais, alors couvé par Najib Akhannich. Conscient du talent de son poulain, le coach n’hésite pas à décrocher son téléphone pour que le jeune Rachid ait la chance de prouver son talent à un niveau supérieur à la Promotion d’Honneur où évolue l’OPMVS. « J’ai appelé plusieurs clubs, puis j’ai eu Lionel Rouxel, directeur du centre de formation de l’En Avant Guingamp, évoque le coach dans les colonnes de Sud Ouest. Mais il ne voulait pas entendre parler d’un essai pour un joueur de 17 ans qui évoluait en troisième division de district. Il a fallu que j’insiste pour qu’il accepte de le voir. » Sûr de son coup, Akhannich se rappelle d’une issue des plus simples : « Il n’en revenait pas. Il n’arrivait pas à croire que le petit soit passé entre les mailles des clubs professionnels. Ils ont décidé de le faire signer rapidement. » S’il n’oublie jamais de repasser voir le staff et les mômes de son ancien club pour y ramener des cadeaux, Alioui a désormais l’honneur de distribuer des maillots dans lesquels il a sué. Car après sa semaine folle, l’intéressé a remis le couvert à Furiani, face à Bastia. Auteur d’un doublé malgré la défaite des siens en Corse (3-2), Alioui peut désormais croire en lui. Il en aura besoin pour ne pas être une étoile filante comme la Ligue 1 en a beaucoup vue. Une autre croisée des chemins vers une autre routine autrement plus agréable que la précédente : celle du buteur.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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