=== JEAN-MICHEL CAVALLI ET LE MAINTIEN HISTORIQUE DE 2009 ===

Remonté en Ligue 2 après un match inoubliable face à Laval en mai 2008, le Nîmes Olympique redécouvre le deuxième échelon professionnel qu'il avait quitté en 2002. Cette Ligue 2 édition 2008-2009 est un championnat relevé, composé de clubs alors familiers de l'échelon supérieur : Lens, Strasbourg, Montpellier, Metz, Bastia, Troyes, Sedan, Guingamp ou encore l'AC Ajaccio. Les débuts sont particulièrement difficiles pour le N.O qui peine à s'imposer à domicile, si bien qu'au soir de la 17e journée, l'équipe pointe à la dernière place avec une victoire seulement, obtenue sur le terrain de Troyes lors de la 3e journée (1-0, magnifique but de Mickaël Collorédo d'une superbe frappe lointaine). Nîmes a alors 9 points de retard sur le premier non-relégable, Guingamp.

L'entraîneur Jean-Luc Vannuchi, artisan de la montée la saison précédente, est écarté de l'équipe première et l'on apprend le 15 décembre 2008 son remplacement par Jean-Michel Cavalli, entraîneur corse qui avait notamment arraché le maintien de Lille en D1 en 1995-1996 et qui n'est autre que le père d'un des joueurs de l'effectif, le milieu Johan Cavalli. Le fameux « choc psychologique » ? En tout cas, Nîmes s'impose 1-0 contre Bastia, alors sur le podium, à l'occasion de la 18e journée et à l'issue d'un match âpre marqué par une expulsion de chaque côté.

Le Nîmes Olympique met alors à profit la trêve des confiseurs pour se renforcer. Cinq joueurs rejoignent en effet les rangs du club, par transfert ou en prêt : les attaquants Jean-Jacques Mandrichi et Jonathan Ayité, le milieu Alphousseyni Keita, ainsi que les défenseurs Ludovic Liron (frère de Yannick, lui-même ancien joueur du club et actuel président de l'association Nîmes Olympique) et Moussa Sidibé. Dans le même temps, l'attaquant Boubacar Kébé est transféré à Strasbourg.

Au fil des journées, Nîmes grappille des points au classement et remonte petit à petit la pente : même si la perspective des 19e et 20e places ne s'éloigne pas encore, l'écart avec le premier non-relégable se réduit peu à peu. Certaines victoires marqueront les esprits, comme celle arrachée 2-1 le 10 avril 2009 dans le derby contre Montpellier aux Costières, une défaite à Reims lors d'un match crucial, marquée par une bagarre générale sur la pelouse, ou bien la victoire face à Châteauroux lors de la 35e journée, obtenue à la dernière minute des arrêts de jeu grâce à un but de la recrue du mercato, Moussa Sidibé. Ce qui semblait impossible au mois de décembre survient donc : grâce à une ultime victoire héroïque à Brest, ponctuée par deux buts de Robert Malm, l'homme de la montée la saison précédente, le Nîmes Olympique coiffe au poteau Amiens et arrache la 17e place synonyme de maintien. L'exploit de tout un groupe, mais aussi celui d'un entraîneur : jamais un club comptant autant de retard à la trêve n'était arrivé à se maintenir.

La saison 2009-2010 fut plus calme et après s'être mêlé à la lutte pour la 3e place, le Nîmes Olympique terminera le championnat confortablement installé à la 10e place. L'aventure Cavalli prit fin en 2010, l'entraîneur étant remercié suite à un départ très poussif en championnat et une 17e place peu conforme aux ambitions d'avant-saison.

Quel souvenir garder de Jean-Michel Cavalli ? 

Le souvenir de cette formule qui lui tenait à cœur : « c'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens ».

Mais, au-delà de la performance historique, c'est aussi le souvenir d'un entraîneur à la culture défensive très marquée, adepte d'un 5-3-2 (évoluant en 3-5-2) qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, n'a pas satisfait les amateurs de spectacle et de football chatoyant. En témoigne cette statistique : sous l'ère Cavalli, le Nîmes Olympique n'aura marqué à trois reprises que lors d'une seule rencontre, une victoire 3-0 aux Costières face à Sedan, lors de la saison 2009-2010. Ce style de jeu, basé sur une assise défensive solide, aura toutefois permis à Nîmes Olympique de remporter de précieux succès, avec des joueurs marquants comme Miodrag Stosic, Medhi Mostefa, Jonathan Ayité, Jean-Jacques Mandrichi, Benjamin Moukandjo, ou encore son fils Johan Cavalli.

Ce dernier alimentait d'ailleurs à l'époque les discussions aux Costières, entre pro-Cavalli et anti-Cavalli : les premiers voyaient en lui un joueur talentueux, fin technicien bien que fougueux et devant contrôler son tempérament, les seconds considérant qu'il devait davantage sa présence sur le terrain au fait d'être le fils de l'entraîneur qu'à ses qualités de footballeur. Si chaque avis est bien entendu respectable, il n'est pas inutile de rappeler que son départ en 2010 coïncidera avec une très nette détérioration du niveau technique affiché par l'équipe et, par conséquent, de ses résultats sportifs. Johan fit par la suite de très belles prestations en Ligue 2 puis en Ligue 1 avec l'AC Ajaccio, pouvant délivrer une dizaine de passes décisives par saison. A 38 ans et demi, il a cette saison évolué en Ligue 2 à 18 reprises, pour 3 passes décisives.

C'est le souvenir, enfin, d'un entraîneur à la forte personnalité, dont les relations avec l'équipe dirigeante (Alain et Jean-Louis Gazeau ainsi que le manager général Philippe Goursat) furent parfois tendues. Il est licencié en novembre 2010 dans un climat pesant, marqué notamment par la mise à l'écart du capitaine Medhi Mostefa, après que ce dernier a exprimé sa solidarité vis-à-vis de son ancien entraîneur.

Le bilan de Jean-Michel Cavalli à la tête du N.O en chiffres : 30 victoires, 21 matchs nuls, 28 défaites. Après Nîmes, il poursuivit sa carrière d'entraîneur en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, avec un détour (et un succès pour le moins mitigé) par le club où il avait évolué dans les années 80 en tant que joueur, le Gazélec d'Ajaccio.

Jean-Michel Cavalli est  né le 13 juillet 1957 à Propriano. 

Il connait, une carrière de joueur bien rempli, effectuée en majeure partie en Corse : 

- 1971-1975  : Gazélec Ajaccio

- 1975-1976 : AS Monaco 

- 1977-1978 : SC Bastia 

- 1978-1979 : RC Solenzara Ventiseri Solaro  

 -1979-1989 : Gazélec Ajaccio   

A la fin de sa carrière, il se tourne vers le métier d'entraîneur :

- 1989 - 1992 : Gazélec Ajaccio (  France)

- 1993 - 1994 : Al Nasr Riyad (  Arabie saoudite)

- 1995 - 1997 : Lille OSC (  France)

- 1997 - 1998 : Al Riyad SC (  Arabie saoudite)

- 1998 - 2000 : Gazélec Ajaccio (  France)

- 2000 - 2001 : RC Paris (  France)

- 2002 : Ionikos Le Pirée (  Grèce)

- 2003 - 2004 : US Créteil-Lusitanos (  France)

- 2005 - 2006 : US Triestina (  Italie)

- 2006 (jui.) - 2007 (oct.) :   Algérie (sélectionneur)

- 2007 (dec.) - 2008 (fév.) : Wydad de Casablanca (  Maroc)

- Depuis le 15 décembre 2008 : Nîmes Olympique (  France) 

Son palmarès en tant qu'entraîneur est le suivant : 

- Vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite avec Al Nasr Riyad (1994)

- Champion d’Arabie Saoudite avec Al Nasr Riyad (1994)

- Demi-finaliste de la Coupe de la Ligue avec le Gazélec Ajaccio

- Accession en Ligue 2 française avec le Gazélec Ajaccio

- Finaliste de la Ligue des champions arabes avec le Wydad de Casablanca 

Alors que le club file directement en Nationale, il est appelé à la rescousse, à la place de Jean-Luc Vanucchi.

Et le miracle a lieu, il sauve l'équipe de la descente, lors de la dernière journée. Exploit qu'aucune autre équipe n'avait réalisé avant, tellement l'écart était grand entre Nîmes et le premier relégable.

Comme il aime le dire "c'est à la fin du bal, qu'on paye les musiciens". 

Il est aussi sélectionneur de l'équipe nationale Corse "CORSICA" et en 2010 gagne la Corsica Cup : (Togo-Gabon-Bretagne-Corse)  contre le Gabon.

Démis de ses fonctions le 8 novembre 2010, alors qu’après 14 journées, Nîmes Olympique se trouvait classé 17ème ex-eaquo avec Istres 18ème, premier relégable, et avec 3 points d'avance sur le dernier Grenoble. 

Jean-Michel Cavalli
Jean-Michel Cavalli

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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