La fabuleuse histoire de Rémi Sergio

Joueur de DH dans un club de Marseille, Rémi Sergio a été recruté par Nîmes pour jouer en Ligue 2 cet été. A 27 ans. Et il a été le meilleur joueur de son équipe pour la 1ère journée.

Formé à l'OM avec Samir Nasri, Rémi Sergio a joué à Charleroi, Consolat puis Martigues. L'an dernier, le milieu offensif était revenu dans un club de quartier, à Endoume, en DH. Mais cette saison, il joue en Ligue 2 avec Nîmes. Une renaissance que l'intéressé savoure, lui qui découvre un monde qu'il ne pensait plus pénétrer. Il a reçu par exemple de nombreux appels d'amis lui demandant pourquoi il n'était pas dans l'équipe-type de la 1ère journée alors qu'il a eu de meilleurs notes que le milieu du Havre qui a été choisi. Un problème de riches pour un numéro 10 qui n'y croyait presque plus.


Comment passe-t-on du sixième échelon national à la Ligue 2 ?
Tout s'est joué au match de Coupe de France qu'on a disputé contre Nîmes avec Endoume (1-2). Le coach José Pasqualetti m'a bien aimé et après, il m'a fait faire un essai d'une semaine en février. J'étais surpris. A ce moment-là, on ne savait pas encore dans quelle division Nîmes allait évoluer. Mais que ce soit en Ligue 2 ou en National ça m'intéressait. C'était inespéré un tel rebond.

Comment les autres joueurs t'ont regardé ?
L'intégration s'est bien passé, sachant que Fabien Barillon et Anthony Marin ont été formés à l'OM avec moi. C'est un groupe jeune. Eux, ils ont dû se poser des questions mais le ballon, c'est sur le terrain. On a la chance d'avoir un coach qui aime le jeu. Il m'a donné ma chance lors de la préparation. J'ai démarré tous les matchs amicaux, comme je voyais que l'équipe tournait pas trop, je me suis dit que j'allais démarrer titulaire. C'est pas de la prétention, je ne me suis pas couché la veille en me disant que j'allais jouer. Mais c'est ce qui s'est passé contre Evian et bien passé.

Pour la deuxième journée, vous vous déplacez à Brest. Pour n'importe quel joueur de foot, c'est normalement une galère un tel voyage. Mais toi, on imagine que tu prends les choses différemment parce que...
...c'est inespéré, tu peux le dire. Je me suis retrouvé en DH par hasard. Si on ne tombe pas contre Nîmes, qu'on est éliminés par une CFA le tour d'avant, je ne suis jamais ici. Alors je vis le truc à fond, je ne suis pas blasé. Je peux comprendre qu'arrivé un certain âge, on a cette routine... Mais moi non, je profite. Brest, c'est un déplacement typique Ligue 2. Sur le terrain, c'est un match de foot, à onze contre onze. Mais quand je vais me retrouver à l'hôtel, ça va faire bizarre.

Ce qui fait bizarre à Nîmes aussi, c'est que vous avez un classement négatif. Comment on démarre un championnat avec huit points de pénalité ?
Le coach a abordé le sujet, il nous a dit de ne pas se prendre la tête plus que ça. Il y a un objectif de points à atteindre pour se maintenir. De toute façon, tant que l'on va pas faire une série, on ne pourra pas sortir de ce truc. Alors c'est sûr, c'est différent des autres équipes, nous on ne peut pas dire que l'on est encore en rodage. Mais on est jeune, on a faim, on a envie de montrer.

Quelque part, tu te rends compte que tu es un message d'espoir pour tous les footballeurs qui n'ont plus vingt ans et qui évoluent en CFA2 ou en DH ?
Message d'espoir, c'est un peu fort. On ne fait que du foot, on ne sauve pas des vies. Mais après, ceux qui me connaissent savent comment j'ai cravaché. C'est une récompense. Mon message, c'est peut-être pas l'espoir justement, parce qu'on peut avoir tout le talent qu'on veut, l'envie de travailler, si on n'a pas la chance, malheureusement c'est fini. Il y a des supers joueurs qui travaillent dans les hôpitaux, il y a des supers joueurs qui font maçons... Mais en ce qui me concerne, je ne vais pas dire que ce qui m'arrive est mérité, mais la formule « le travail paie », là, elle a pris tout son sens. Je m'entraînais six fois par semaine, j'allais courir le soir seul après les repas... Je me rendais malade, je ne me voyais pas jouer encore en DH, avec tout le respect que j'ai pour cette division. Mais pensez à une Ligue 2... En fait, ce n'est pas « si tu veux, tu peux » mais « soit prêt si jamais ta chance arrive ». Si je joue pas contre Nîmes, j'y suis pas, alors que j'ai été sérieux toute l'année. Et là, c'est un truc de fou. J'ai un an de contrat. Je vais tout faire pour que ça ne s'arrête pas mais même si c'est le cas, je me serais donné les moyens. C'est pour ça que je suis fier de moi.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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