Quand le mercredi 26 novembre 2014, Christian Perdrier se présente dans le salon d’honneur du stade des Costières, il pousse une porte qui le conduit dans une aventure courte mais intense. Nîmes Olympique est alors au cœur de la tourmente et ce Normand de 63 ans vient pour tenter de redresser la barre d’un club en pleine perdition. Englué dans l’affaire des matchs truqués, Jean-Marc Conrad, le président du NO, démissionne et laisse la patate chaude à Rani Assaf qui se retrouve à la tête du club et choisit de nommer Christian Perdrier président directeur général.

D'abord coupeur de tête

Alors, dans une salle remplie de journalistes, le nouveau venu tente de faire bonne figure. Il est inconnu du monde du football et les observateurs sont dubitatifs quant à la pertinence de cette nomination. On sait tout de même qu’il a dirigé Disneyland Paris pendant douze ans. Après tout pourquoi pas, vu que Nîmes Olympique est un club de Dingos ! Mais Perdrier n’est pas là pour rigoler et il commence par couper des têtes. Stéphane Duprat (coordinateur sportif), Sébastien Piocelle (à la formation), Alain Gazeau (directeur opérationnel) et Mickaël Bedos (secrétaire général) quittent le club. « Afin de réduire la masse salariale », assure le nouveau président.

Président mais pas le patron

Un malheur n'arrivant jamais seul, un nouveau coup dur s’abat sur les Crocodiles quand, au mois de mars 2015, la LFP (Ligue de football professionnel) condamne Nîmes Olympique à une rétrogradation d’une division à la fin de la saison. C'est la sanction découlant de la triste affaire dite "des matchs truqués". Comme si ça ne suffisait pas, à la fin du mois d’avril, Rani Assaf, l’actionnaire principal du NO menace de se retirer. Le club est clairement en danger de disparition. Quelques jours plus tard, Perdrier comprend que, bien qu’il soit le président, il n’est pas le patron.

Interdit d'antenne par Rani Assaf

Le 4 mai, alors qu’il est l’invité de l’émission "Grand Plateau" sur Eurosport, Christian Perdrier est interdit d’antenne par Rani Assaf. L’image du club est alors à son plus bas (enfin le croit-on à l'époque). Dans ce contexte cataclysmique, les germes de la renaissance sortent de terre. Le 21 mai 2015, la commission supérieure d’appel de la FFF (Fédération française de football) annule la rétrogradation d’une division, mais inflige un retrait de huit points pour la saison suivante (2015-16). C’est un moindre mal, le pire est évité. Mieux encore, malgré l’environnement désastreux, les joueurs n’ont pas sombré et ils terminent à une inespérée 13e place de Ligue 2.

Blaquart, Savanier et les autres...

Ils sont là les premiers effets de la présidence Perdrier. Pour la nouvelle saison, Depres, Bobichon et Valls signent leur contrat professionnel et, parmi les arrivants, on découvre le jeune Steve Mounié, prêté par Montpellier, et un certain Téji Savanier qui vient de résilier son contrat avec Arles-Avignon. Mais le 21 novembre 2015, en marge d’un match de Coupe de France gagné à Frontignan, usé par des mois difficiles, José Pasqualetti démissionne de son poste d’entraîneur. Christian Perdrier doit nommer un coach pour l’équipe première et c’est Bernard Blaquart, le responsable du centre de formation, qui est choisi « pour assurer l’intérim ».

Une période dorée 

L’histoire est en marche et le club entame une période dorée qui durera cinq ans. Dans l’intervalle, l’équipe retrouve une dynamique salvatrice et le stade des Costières se garnit copieusement au gré des opérations commerciales, de primes aux joueurs et de la communication du président. Mais Christian Perdrier, qui ambitionnait de développer le football féminin et de faire du NO un club omnisport, n’aura pas le temps de profiter de la récolte de ses semences.

Poussé vers la sortie

À la fin de la saison 2015-16, il est poussé vers la sortie par Rani Assaf qui lui reproche un déficit financier avoisinant un million d’euros. Les deux hommes n'ont pas la même conception de la gestion d'un club de football professionnel. Fin de l’histoire. Il n’est toutefois pas interdit de penser que si Nîmes Olympique a retrouvé la Ligue 1 en 2018, il le doit en partie à ce Normand arrivé au cœur de la plus grande tempête que le club n’avait jamais connu.

Norman Jardin

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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