L’exposition « Si Jean Bouin m’était raconté », dédiée à l’histoire de l’ancien stade du Nîmes Olympique a été inaugurée à Nîmes. Dans la foulée, la génération des Crocos vice-champion de France en 1971/1972 a été honorée à l’hôtel de ville, 50 ans jour pour jour après ce fameux match contre Marseille perdu 3-1. 

« Celui qui par sa passion et ses écrits nous a redonné vie », voilà comment Michel Mézy, légende du Nîmes Olympique en tant que joueur de 1965 à 1975 et de 1977 à 1979 a qualifié Jean-Charles Roux. Après trois ans d’un travail acharné, ce passionné des Crocos qui anime la page Facebook « Rue Jean- Bouin » a publié un livre en décembre dernier intitulé « Le stade Jean-Bouin, l’âge d’or du Nîmes Olympique » avec des photos et des anecdotes de cette époque faste dans l’histoire du club nîmois.

D’un livre, l’auteur a pu réaliser une exposition, « Si Jean-Bouin m’était raconté », présentée à la galerie Jules-Salles jusqu’au 4 avril. Sont exposés des collections de maillots, coupures de presse, programmes, affiches et grande mosaïque des équipes qui ont foulé cette mythique pelouse et surtout les photos du fonds Hervé Collignon. Tous les clichés de cet ancien journaliste au Méridional ont été donnés par sa veuve aux archives de Nîmes. Ce soir, c’était l’heure de l’inauguration en présence de nombreux joueurs ayant connu cette ancienne enceinte nîmoise que le club a quitté en 1989 pour le stade des Costières.

Patrick Cubaynes, Alain Espeisse, Kristen Nygaard, Jacky Vergnes, Daniel Sanlaville ou encore Michel Mézy, pour ne citer qu’eux, étaient présents. Après la découverte de cette expo, tout ce beau monde s’est retrouvé à l’hôtel de ville. Cinquante ans après, le maire Jean-Paul Fournier a souhaité honorer la génération de la saison 1971/1972 qui a terminé vice-champion de France de D1. Si aujourd’hui, Nîmes Olympique est dans le ventre mou en deuxième division, il y a cinq décennies le club se battait pour le titre de champion de France.

Un hommage forcément émouvant où Michel Mézy a souhaité avoir une pensée pour de nombreuses figures disparues dont les présidents Jean Chiariny et Paul Calabro ainsi qu’à Marcel Rouvière et Kader Firoud, l’entraîneur de l’époque. « Les dirigeants des jeunes avaient autant d’importance que les dirigeants des pros », a souligné l’actuel conseiller du président de Montpellier, Laurent Nicollin, n’oubliant pas d’égratigner au passage Rani Assaf, actuel président du Nîmes Olympique qui a supprimé l’agrément du centre de formation. « À cette époque-là, les gens qui avaient porté cette tunique écarlate étaient connus et reconnus », a embrayé Michel Mézy quand beaucoup d’anciens joueurs reprochent à l’ancien directeur de chez Free de manquer de reconnaissance vis-à-vis des gloires passées.

Michel Mézy en a profité pour rappeler que tout a basculé le 25 mars 1972 où le titre a échappé aux Crocos après une défaite 3-1 à Jean-Bouin face au rival marseillais : « Dès que nous avons marqué, la grande butte s’est écroulé. Peut-être par trop d’amour, trop de passion mais ça nous a arrêté. » L’ancien milieu a rendu hommage à ce public si particulier qu’il appréciait tant : « C’était un public de corrida, très exigeant, survolté mais tellement connaisseur et  »reboussier », qu’il nous poussait à nous dépasser. » Et c’est avec des sanglots dans la voix que celui qui a porté à 17 reprises le maillot de l’équipe de France a conclu (voir vidéo ci-dessous) : « Quels que soit nos chemins, nous sommes tous frères et cousins germains car dans nos veines coulent le sang du Nîmes Olympique de Jean-Bouin ».

Corentin Corger - 25/03/2022

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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