Futur stade de Nîmes olympique : "Le refus du permis de construire est effectif. Je l'ai signé" assume Julien Plantier 

Après l'avis défavorable définitif de la Commission nationale d'aménagement commercial, le premier adjoint au maire Julien Plantier fait le point sur le dossier de Nîmes olympique et dévoile la décision de la Ville.

Après un premier avis défavorable le 14 septembre dernier, la Commission nationale d'aménagement commercial (CNAC) vient de prononcer un avis défavorable définitif sur le projet du futur stade de Nîmes olympique et des hôtel, restaurants et logements associés. Ce n'est pas une surprise pour la Ville que vous représentez. 

Non, ce n'est pas une surprise, mais nous n'avions pas, jusqu'à hier (jeudi 12 octobre) le contenu de la décision. Nous avions besoin de ces éléments juridiques pour baser notre propre décision. Aujourd'hui, on peut le dire, le refus du permis de construire est effectif. Je l'ai signé, il va être envoyé au pétitionnaire. La demande de la SAS Nemau de construction d'un nouveau stade et d'un nouveau quartier est refusée en l'état.

Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?

La balle est dans le camp de Rani Assaf.

La Ville, et vous au premier plan, avaient été un fort soutien de ce projet. Comment en arrive-t-on à une telle extrémité ?

Le point de départ de tout ça, c'est Rani Assaf qui vient voir la Ville de Nîmes, Jean-Paul Fournier et moi-même, pour nous présenter son projet de rachat du stade des Costières et de construction d'un nouveau quartier avec, en point central, la construction d'un nouveau stade. Nous sommes en 2017-2018, au moment où Nîmes olympique se situe dans une phase sportive extrêmement importante et qu'on va vers la Ligue 1. Lorsqu'il nous présente son projet, on signe un compromis de vente pour acter le principe de la vente. En parallèle, il dépose un permis de construire soumis à plusieurs autorisations. À ce moment-là, la Ville et Nemau sont côte à côte pour porter ce projet, puisque nous avons en parallèle la construction de la halle des sports qui est liée. 

Alors d'où vient cette fracture ? 

On sent, de manière progressive que Rani Assaf a été dans une situation compliquée d'un point de vue de la communication et par rapport à la gestion du club. On voit qu'il y a un dialogue qui est rompu avec les groupes de supporters, les anciens du club, les abonnés. Plus globalement, un véritable conflit est en train de se créer entre la gouvernance du club et le public. Et on se retrouve dans une situation où, en mai dernier, on a la descente en National du club. Un collectif se monte. Le maire me demande de le recevoir. Mais dès le début, nous avions mis des points de vigilance sur le projet. Dans le compromis, il y avait des clauses, une volonté pour nous de garder une caution. Si demain Rani Assaf n'est plus président du club, il nous fallait des garanties pour que Nîmes olympique puisse continuer à jouer dans l'enceinte sportive. 

Vous rencontrez donc le collectif "Sauvons le Nîmes olympique".

FIn mai. Je m'engage ensuite à rencontrer Rani Assaf pour lui demander sa vision à court, moyen, long terme. On le voit avec le directeur des services généraux dans le courant du mois de juin. Je lui expose un certain nombre de points en lui demandant de recréer du lien avec les supporters ; quelles sont ses intentions sportives suite à la descente en National. Et surtout, quid du projet, vu que nous avions déjà eu un avis défavorable de la CNAC en première instance.

Quelles réponses vous apporte-t-il ?

Par rapport aux supporters, il reste dans une volonté de rompre la relation. Vis-à-vis de la gestion sportive, il me dit que d'ici deux ans ils veulent remonter en Ligue 2, recruter 15 joueurs. Sur le projet du stade, il m'indique que considérant la crise économique, des modifications vont être apportées. Je le préviens que s'il y a des modifications substantielles, un nouveau permis devra être présenté. Il m'avait dit qu'il reviendrait vers nous fin août début septembre. Depuis cette réunion-là, nous n'avons plus eu aucun contact avec lui. C'est pour cette raison qu'au moment où la CNAC s'est réunie en appel, la Ville a été sollicitée. Et que nous avons pris la décision avec Jean-Paul Fournier de ne pas participer à cette réunion et d'informer la présidente de la CNAC que nous n'étions plus en capacité de défendre le projet.

La confiance était-elle à ce point rompue ? Votre courrier a sans doute pesé dans la décision de la CNAC.

 Oui, à partir du moment où la Ville, par la voix de son premier magistrat, de son adjoint aux sports ou par ma voix disent qu'aujourd'hui Rani Assaf n'est plus l'homme de la situation, qu'on en appelle à son départ, très clairement, ces articles de presse ont été relayés au niveau national. Mais ce n'est pas une question de confiance. On est face à quelqu'un qui ne nous apporte aucune réponse à nos questions. Le silence, que je qualifie d'assourdissant, de Rani Assaf est inacceptable. On ne peut pas, quand on est à l'initiative d'un projet d'une telle importance, avoir une approche aussi extérieure à la situation. Sa posture est déroutante et inadmissible.

Comment pensez-vous qu'il va réagir ?

Aujourd'hui, je suis incapable de vous dire quelle va être la posture de Rani Assaf par rapport à ce refus du permis de construire. Il peut faire un recours, le prendre en compte en tant que tel et déposer un nouveau projet... je n'en sais rien. 

Et si demain Rani Assaf démonte le stade des Antonins, que faites-vous ?

Toutes les hypothèses seront sur la table le moment venu. Si demain, de nouveaux éléments venaient à notre connaissance, nous prendrions nos responsabilités. La Ville ne s'est jamais dérobée. Lorsqu'il y a dix jours, nous avons reçu le collectif pour les tenir au courant de là où nous en étions, c'est parce que le projet est commun à tous. Ce n'est pas la Ville par rapport à Assaf, Assaf par rapport au Nîmes Olympique. Il y a une notion d'intérêt général qu'il ne faut pas sous-estimée. Si demain d'aventure, Rani Assaf prenait certaines décisions, la Ville trouverait des points de chute pour Nîmes Olympique. On défendra toujours les intérêts de ce club.

Imaginons que Rani Assaf s'en aille. Avez-vous d'autres pistes ?

Aujourd'hui, ce qui est navrant, c'est de se retrouver dans cette situation-là. Par contre, le point positif, c'est que ça nous permet de voir tout l'intérêt qu'il y a par rapport au Nîmes Olympique, qui fait partie de l'histoire du foot français. Très clairement, nous avons des repreneurs régionaux et nationaux qui se positionnent.

Avec des dossiers sérieux ?

Pour l'instant, avec Jean-Paul Fournier, nous avons fait le choix de ne pas rentrer directement en contact avec ces personnes-là car il faut absolument que Rani Assaf envoie un signal. Tant qu'il ne sera pas vendeur, aucun repreneur ne pourra se positionner.

Avez-vous estimé le montant de la rénovation des Costières ?

Non. L'enveloppe n'avait pas été établie en tant que telle. Nous avions mené un certain nombre d'études pour envisager sa rénovation. Après, tout dépend le niveau de pratique. Les contraintes ne seraient pas les mêmes en National qu'en Ligue 1, pour laquelle le stade ne pourrait pas être homologué, notamment en raison d'un problème d'éclairage horizontal. 

Et concernant le projet de la halle des sports ?

Il n'y a pas la moindre gabegie financière. Quand on voit l'état des infrastructures sportives liées au stade des Costières par rapport à la pratique de toutes les associations sportives, il fallait absolument trouver un équipement. Je prends l'exemple de la gymnastique : à chaque pluie, il y avait des infiltrations avec de l'eau qui tombait sur les praticables. Il ne faut pas lier cette halle de sports au projet de Nemau. Les 25 M€ qui ont été dépensés ne sont pas de l'argent jeté en l'air, c'était une vraie nécessité. Elle va sortir de terre, on est toujours dans le même tempo pour une ouverture dans les mois à venir.

Si demain, Rani Assaf vient vous voir en vous disant voilà le projet, les modifications. Est-ce que vous accepteriez de reconsidérer l'idée qu'il a peut-être encore un avenir avec Nîmes olympique ?

(Il réfléchit) Je ne crois pas. Aujourd'hui, malheureusement, quand on voit le manque de considération qu'il a eu vis-à-vis du public, des partenaires institutionnels que nous sommes, ce n'est pas acceptable. Il s'est mis tout seul dans cette situation, il faut qu'il en assume pleinement les responsabilités.  12/10/2023

Ce que les stades de foot révèlent des dérives du ballon rond

Le foot a-t-il perdu un peu de son âme avec la construction de stades modernes ? La réponse est dans un ouvrage collectif auquel a participé le documentaliste François Michel. ENTRETIEN.

Dans l’ouvrage collectif le Grand Footoir. Les dérives du football expliquées en 15 matches, sous la direction de Mickaël Correia et Sébastien Thibault (Solar), le documentaliste et auteur François Michel adopte un regard critique et éclairant sur les stades modernes, symboles des évolutions du sport le plus populaire.

 

 

Ces projets sont souvent inscrits dans des logiques urbanistiques et logistiques. En quoi celui du Nîmes Olympique, prévu pour les prochaines années, symbolise-t-il votre réflexion ?

Le projet du stade Nemausus, porté par Rani Assaf, est en effet assez représentatif d’un certain nombre d’écueils évoqués dans le livre. Rani Assaf entend détruire l’actuel stade des Costières pour reconstruire au même endroit, mais en ajoutant un quartier avec commerces, équipements sportifs, logements.

Le projet prévoit même des restaurants panoramiques type bodegas sur les coursives du stade et des chambres d’hôtel avec vue sur le terrain. Le foot n’est plus au centre de l’attention, mais plutôt en toile de fond. L’ensemble de ce projet architectural et urbanistique ne semble finalement prendre le « sportif », pour paraphraser Rani Assaf, que comme un prétexte.

 

De façon verticale, il a augmenté les prix des places et supprimé les abonnements. Il mène une guerre personnelle contre les Gladiators, principal groupe de supporters du club. Dans ce contexte plombé, le club a quitté son stade historique pour un stade de transition et connaît les pires affluences de son histoire, sans que le président ne semble vouloir se remettre en question.

Le matériel du groupe ultra des Gladiators est même interdit à domicile. Êtes-vous d’accord avec ceux qui avancent que le mouvement ultra représente le syndicalisme du football ?

L’expression de Sébastien Louis qualifiant les ultras de « syndicalistes d’un football populaire » me semble très juste. Nous en avons la preuve au quotidien : les groupes ultras portent des revendications opposées aux tendances lourdes du foot business.

Leur fonctionnement met en avant la notion de groupe, de collectif, là où la logique marchande ne voit qu’une addition d’individus consommateurs susceptibles de dépenser de l’argent. L’approche collective et la légitimité conférée par l’importance des groupes ultras dans l’animation du stade donnent davantage de poids à leur parole. Notons que cette lutte peut parfois coûter cher aux intéressés, puisque les restrictions de liberté sont nombreuses et récurrentes.

Quelle marge de manœuvre reste-t-il pour les fans attachés à l’expérience du stade ?

C’est peut-être la seule question qu’il faut se poser aujourd’hui. L’exemple de Nîmes prouve que des dirigeants peuvent entraver la liberté de supporter même dans des clubs d’importance moyenne à l’échelle nationale. Il est donc urgent de réfléchir collectivement à des moyens d’organisation pour riposter.

Des initiatives comme celle du Collectif nantais me semblent intéressantes à décliner afin d’imaginer des contre- pouvoirs susceptibles de limiter le pouvoir de nuisance de certains dirigeants.

Le cas du SC Bastia, renvoyé à l’échelon amateur il y a quelques années, et où les supporters sont devenus actionnaires d’une part du capital du club, me semble être un modèle vertueux. À terme, une version française des « socios » espagnols ne pourrait-elle pas être imaginée ? Dans tous les cas, il semble évident que la solution passera surtout par l’action collective. EMBAREK FOUFA  Lundi 20 mars 2023 

Ce mercredi soir au Mas Merlet se déroulait la réunion publique de clôture de la concertation préalable au double projet de nouveau stade et halle des sports. Au cours de la soirée, le président Rani Assaf a été appelé à s'expliquer sur de nombreux points. 

Interrogé par Objectif Gard sur son intention de remettre en place des abonnements pour les spectateurs des stades provisoire et définitif, Rani Assaf s'est d'abord montré hésitant. "Je ne sais pas... Il y en aura certainement mais pas dans toutes les tribunes." Encouragé à donner plus de précisions, le président du Nîmes Olympique a reconnu que sa décision dépendrait des relations qu'il entretiendra avec les associations de supporters, et notamment les Gladiators Nîmes 1991.

Principal point de crispation dans le camp présidentiel : l'utilisation de fumigènes par ces derniers qui induit des amendes importantes pour le club. Après un début de saison calme de ce côté là, les Gladiators en ont sortis sous leur premier tifo anniversaire ce lundi.

Par ailleurs, Rani Assaf a affirmé que l'ensemble des parkings du futur stade seraient payants, y compris les soirs de match. Une position qu'il n'avait jusqu'alors pas vraiment affirmé. Il s'est aussi engagé à garantir un meilleur accueil aux personnes à mobilité réduite, qui devraient elles aussi payer le droit de stationner devant l'enceinte. "Je réfléchirai à mettre en place un tarif raisonnable, mais à un moment donné, tout ne peut pas être gratuit", a-t-il conclu.

Boris Boutet le 20/10/2021

Initialement prévue à la rentrée 2022, la nouvelle Halle aux sports qui doit voir le jour sur l'îlot sept du Mas de Vignolles est repoussée à septembre 2023, notamment à cause de la crise sanitaire. Cela contraint la ville de Nîmes d'héberger encore un an au stade des Costières toutes les associations qui y résident. En juin dernier, Rani Assaf qui évoquait une destruction du stade à l'été 2022 et donc aussi contraint de reporter d'un an cette échéance. 

Ce samedi matin, un conseil municipal est prévu à Nîmes. Parmi les délibérations présentes à l'ordre du jour, une concerne "l'engagement de la procédure de déclaration d'intérêt général et organisation d'une concertation conjointe avec la SAS Nemau porteuse du projet", pour le nouveau stade, le quartier qui va être construit autour, le stade provisoire et la nouvelle Halle aux Sports qui concerne la ville de Nîmes. Dans le récapitulatif du projet, un élément inscrit entre parenthèse à propos de cette Halle a attiré notre attention : "initialement prévu en septembre 2022, retardé compte tenu notamment du contexte sanitaire." 

S'il faut attendre la rentrée 2023, une question se pose. Rani Assaf, propriétaire et président du Nîmes Olympique, rappelait en juin dernier une destruction du stade des Costières programmée à l'été 2022. Or, ce site abrite de multiples associations sportives : la société d’Escrime, Nîmes Lutte, Radio amateur, les Allobroges, Gym Nîmes Costières, le Rythmique Club NM, le Billard club de Nîmes, l’Échiquier nîmois, le Scrabble nîmois plus celles qui bénéficient de la salle des Costières. Mais où vont-elles être hébergées pendant un an ?

"Le point de départ global du projet c'est la construction de la Halle pour ensuite délocaliser les activités des Costières", clarifie Julien Plantier, premier adjoint à la ville de Nîmes et rapporteur de la délibération présentée samedi. "Le calendrier initial de M. Assaf était ambitieux. Il n'est pas question à aucun moment qu'il y ait une période de carence. Tant que le nouveau lieu n'est pas réalisé, nous sommes dans l'obligation de maintenir les associations aux Costières", complète l'ancien élu au Sport. En résumé, le stade des Costières ne peut pas être détruit en 2022 comme cela était prévu. En plus de terminer la saison actuelle, les Crocos vont encore jouer dans cette enceinte inaugurée en 1989 pour les saisons 2021/2022 et donc 2022/2023.

Concernant l'îlot sept, l'année 2021 sera consacrée aux fouilles et le début des travaux de la Halle devraient débuter début 2022 pour une durée de 12 à 18 mois. "Nous ne sommes pas très pressés", assure Julien Plantier ce qui peut être moins le cas de Rani Assaf. Car c'est sur cette même parcelle, mise à disposition par la municipalité dans le cadre d'une autorisation d'occupation temporaire, que le stade provisoire de 12 000 places (coût de 8 à 10 M€) doit voir le jour. Avec un timing similaire pour être prêt à accueillir le Nîmes Olympique sur la saison 2023/2024 et au moins celle qui suit. Le nouveau stade, qui sera construit sur le même emplacement que l'actuel ne devrait pas sortir de terre avant 2025 tout comme le quartier dans lequel il sera implanté.

C'est donc tout le projet dans son ensemble du numéro 2 de chez Free qui est repoussé d'au moins un an. Le "stade Nemausus", comme il a été baptisé provisoirement mais qui ne sera pas le nom définitif, aura une capacité modulable entre 13 600 et 15 100 places maximum. À l'intérieur, sont prévus des espaces de loisirs (futsal, parc de trampoline, mur d’escalade...), un hôtel quatre étoiles donnant sur le stade avec une piscine en toiture, un restaurant gastronomique en terrasse et d'autres restaurants en rez-de-chaussée. Concernant le quartier d'une surface totale de 85 000 m2, seront installés des logements collectifs (300 à 400), une résidence seniors, une résidence hospitalière, un centre médical, une école d'enseignement supérieur avec campus universitaire, un hôtel deux étoiles, des commerces de proximité et des bureaux organisés en centre d'affaires. Cela représente un projet global qui avoisine les 230 M€. Corentin Corger   17/12/2020

Maintenant qu'il a signé un compromis de vente avec la ville de Nîmes, Rani Assaf peut présenter son projet baptisé "Stade Nemausus", qui comprend le nouveau stade ainsi que 800 logements, 20 000 m2 de bureaux, une école supérieure, des commerces de proximité, une boutique et un musée du Nîmes Olympique. Présentation de ce nouveau quartier de Nîmes qui va sortir de terre en 2025 pour un coût estimé à un peu plus de 200 M€. 

"C'est une aventure un peu folle. Pas beaucoup de gens y croyaient au début !", résume Rani Assaf lui-même pour décrire son projet faramineux qu'il va financer à hauteur de plus de 200 M€ et qui devrait voir le jour en 2025. Au cœur de cet investissement, le stade Nemausus, qui est simplement pour l'instant le nom du projet. Un nom de stade sera trouvé au moment voulu. Pour l'instant le président nîmois a d'autres chats à fouetter.

Il en est pour l’heure à finaliser ce projet hors norme qui semble déjà bien ficelé : "Il est abouti d'un point de vue économique, sportif, de l'ingénierie et commercial", explique Rani Assaf. Une des premières caractéristiques du concept est que l'aménagement annexe et immobilier va permettre de financer le stade dont le coût s'élève à 55 M€ HT. "C'est plein de petites choses pour dégager suffisamment de bénéfices pour payer le stade", explique l'homme d'affaires.

Avant de les développer, place au stade et sa capacité maximale de 15 100 places. Une volonté de conserver le même site d'implantation afin, "de garder le stade en cœur de ville pour que les gens continuent de venir." Face au manque de surface et au coût colossal que cela entraînerait, Rani Assaf a expliqué l'impossibilité de rénover les Costières.

L'équipement va être rasé puis reconstruit avec une rotation à 90 degrés, c'est à dire dans le sens Nord-Sud. "L'UEFA ne veut plus que les stades soient orientés Est-Ouest, à cause du soleil qui peut gêner les gardiens", explique Jean-Jacques Bourdin, président d'honneur du Nîmes Olympique et animateur de la conférence de presse.

Une enceinte qui prévoit d'être moderne, dans l'ère du temps. "Ce sera l'autre arène vivante", compare Benoit Rivet, du cabinet d'architecte Valode et Pistre. Plus que l'amphithéâtre romain déjà bien exploité, ce nouvel espace sera utilisé 365 jours par an. "C’est un stade de foot polyvalent avec d’autres activités sur du réceptif (mariage, séminaires ...) et des événements d’entreprise mais pas dans l’optique de concert. Pour l'instant on ne va pas s’en servir de salle de spectacle. On n'est pas là pour concurrencer les arènes", détaille Rani Assaf.

Le businessman avait même pensé à couvrir le stade mais il a abandonné en raison d'un coût trop onéreux. Un équipement multifonction qui aura pour but de générer près de 10 M€ de revenus annuels supplémentaires en dehors du foot grâce à des salles de réception qui se trouveront en tribune présidentielle située en Est.

Elle sera la seule à avoir un accès dédié comme le parcage visiteur qui se trouvera à l'angle sud-est, près de l'autoroute. Les accès aux trois autres tribunes (Nord, Sud et Ouest) se feront par la partie Ouest devant l'actuelle polyclinique. À cet endroit sera créée une grande place où tous les supporters se rassembleront avant la rencontre au pied des commerces.

Des escaliers et escalators amèneront les spectateurs sur la toiture avec une vue panoramique sur tout le stade. Un grand espace "Bodega" a été conçu avec différents lieux de restauration, où tout le monde sera obligé de passer, qui fera tout le tour de l'enceinte avec une totale circulation quel que soit son emplacement.

Il faudra ensuite descendre pour regagner sa place. Chaque siège a été étudié pour proposer une vision parfaite du terrain et des écrans géants qui seront installés. "L'idée est de créer un chaudron à l'italienne et que les spectateurs soient le plus près possible de la pelouse en construisant des tribunes les plus verticales possibles", précise Benoit Rivet. La distance sera entre 8 et 10 mètres pour les fans les plus proches.

Concernant les loges, président et architecte réfléchissent à une idée unique et inédite. Incruster un hôtel dans la tribune présidentielle avec des chambres qui seraient en fait des loges et qui permettraient de voir le match. On comprendrait que certains s'endorment vraiment devant une rencontre.

À la vue des visages des décideurs, ce projet est plus qu'envisageable et Rani Assaf a affirmé que des contacts étaient en cours avec le groupe AccorHotels. On vous laisse imaginer le tarif de la location si une telle réalisation devait voir le jour.

Concernant les accès au stade, le parking existant va être évidemment modifié mais conservé. Des parkings souterrains verront le jour mais seront réservés aux résidents annuels et pour la partie bureau. Enfin, le projet d'un parking sur l'îlot sept Mas de Vignolles et un passage du public sous l'autoroute via le cadereau semble toujours d'actualité. "Pour l’instant personne n’a dit que ce n'était pas envisageable", assure le porteur du projet.

Une parcelle qui accueillera également la future Maison des associations financée par la ville de Nîmes et le stade provisoire du Nîmes Olympique qui devrait rester deux saisons (2021/2022 et 2022/2023). Cette enceinte temporaire devrait néanmoins coûter entre 8 et 10 M€ pour une capacité de 10 000 à 12 000 places avec des tribunes entièrement couvertes. "Là-dessus, j'ai écouté le coach qui m'a dit que de jouer dans une autre ville, le club ne survivrait pas", avoue Rani Assaf.

Si vous suivez et que tout se passe bien, l'actuel stade des Costières n'a plus que deux saisons encore à vivre. Le nouveau stade devrait être opérationnel au cours de la saison 2023/2024. Un investissement global de 200 M€ HT pour un projet qui doit être achevé en 2025 que le porteur espère rembourser en 25 ans.

Pour y parvenir, 800 logements vont sortir de terre. Des résidences classiques mais aussi seniors et étudiantes. Le projet comprend également une école supérieure d'enseignement, 20 000 mètres carrés de bureaux et des commerces de proximité. "Ne me parlez pas de concurrence avec le centre-ville, le stade est en centre-ville", anticipe déjà de répondre le président aux sceptiques. Pour les fans des Crocos, un musée et une vraie boutique sont prévus.

Ce nouveau quartier qui va modifier en partie la vie des Nîmois verra la création d'un millier d'emplois, en plus des 1 500 qui seront proposés pendant les travaux. Le président a également confié une précision juridique d'importance : "Si je me sépare du Nîmes Olympique, le club sera totalement protégé et pourra utiliser le stade."

Même si ce rendez-vous portait sur la présentation du nouveau projet, le patron du NO a fait le point sur le sportif et la situation financière actuelle du club : "On n’a pas aujourd’hui les structures ni les finances pour rester en Ligue 1. On y est et on va se battre mais on risque de redescendre. Ne vous inquiétez pas, il y a encore des joueurs qui arrivent. On ne va pas jouer à sept !" Un franc parler qu'il faut néanmoins souligner et une vision des choses très économique : "Normalement c’est le stade d’abord, la Ligue 1 après. Nous on a fait l’inverse. C'est comme ça."

Car même si ce n'est pas une condition première pour la viabilité du projet, il paraît essentiel que le Nîmes Olympique évolue dans l'élite au moment d'inaugurer son nouveau jardin. Un tel équipement fait déjà saliver, surtout qu'il sera le plus beau de la région. N'est-ce pas Jean-Jacques Bourdin, à qui on laisse le mot de la fin : "À Montpellier on nous parle d'un nouveau stade mais on ne le voit pas sortir de terre. On perd Savanier mais on aura un stade !" 

 

Corentin Corger

CONFERENCE DE PRESSE DU 25/07/2019

R. ASSAF :

 "L'aventure de départ semblait folle. Il y aura 15.000 places, près des 800 logements, une école supérieure d'enseignement, 20.000m2 de bureaux, des commerces de proximité... "

"On jouera jusqu'en 2021 aux Costières. On reviendra dans le nouveau stade en 2023."

"L'investissement sera d'un peu plus de 200 millions d'euros HT. C'est un projet de mixité sociale et urbaine."

"Le club sera l'exploitant 365 jours de l'année de son stade. Il pourra ainsi générer des revenus toute l'année. L'objectif c'est d'aller chercher 10 millions d'euros de revenus annuels pour le Nîmes Olympique"

"@AccorHotels_FR devrait gérer l'hôtellerie du nouveau stade."

"À terme c'est 1.000 emplois permanents sur le site, et 1.500 à 2.000 emplois sur la phase de construction."

"Le nom de code #StadeNemausus c'est provisoire, on fera appel aux supporters pour trouver le nom mais j'insiste, il n'y aura pas de naming."

"Il y aura un bail commercial entre le Nîmes Olympique et la holding. C'est très important car on ne peut pas sortir les gens avec un bail commercial. Quand je quitterai le Club, le Nîmes Olympique restera dans son stade."

"Le Stade Kader Firoud est envisageable. Mais ce sera peut-être Renaud Ripart car il aura inscrit 40 buts cette saison."

 

J.-J. BOURDIN :

"StadeNemausus c'est uniquement le nom du projet. Le nom du stade sera dévoilé plus tard. Mais il n'y aura pas de naming , Rani déteste ça."

"Le projet de Jean-Michel Aulas a inspiré Rani Assaf."

"C'est une promenade sécurisée pour permettre au père et son fils d'assister à un match dans les meilleures conditions."

 

BENOIT RIVET (Valode et Pistre) :

"Ce stade ce sont les nouvelles Arènes. La découverte se fera grâce à une grande place urbains au centre du projet. Ce sera un lieu de rencontre pour les supporters."

"On a voulu créer un quartier, avec en son cœur le stade. Ce n'est pas un stade à l'anglaise, mais plutôt un style latin. Avec des tribunes très verticales et proches de la pelouse. On a également intégré les problématiques inondations et vent. "

 

"Il y aura un musée pour retracer l'Histoire du Nîmes Olympique depuis 1937 et l'Histoire du site."

Conférence de presse sur la vente du stade :

R.A : "Je m'engage, il n'y aura pas de naming. J'ai horreur de ça. Un Stade n'est pas une marque."

R.A : "J'espère qu'on jouera fin 2024 début 2025 dans notre nouveau stade. On construira un stade provisoire Mas de Vignolles."

R.A : "Le football professionnel est devenu un football de spectacle. On travaille depuis presque 2 ans avec des architectes. Aujourd'hui on a un projet qui tient la route, entièrement financé avec les deniers propres."

J-Paul Fournier : "Je suis heureux de vous annoncer que nous avons trouvé un accord pour vendre le Stade des Costières au Nîmes Olympique pour un coût de 8 millions d'euros. Ce stade aura une capacité de 15.100 places"

Jean-Paul Fournier : "Le Stade des Costières n'est plus adapté au développement du Nîmes Olympique."

R.A : "Le Club sera l'exploitant du stade, le but c'est qu'il puisse tirer des revenus de l'événementiel, des séminaires, de la restauration. Le Club aura l'exploitation du nouveau stade 365 jours par an."

R.A : "Il y aura une présentation précise du projet mi-juillet."

R.A : "La conception du Stade depuis le début était de 15.000. Il n'a jamais été question de 12.000 places."

R.A : "Il y aura des parkings souterrains et un parking côté Mas de Vignolles avec passage du Cadereau sous l'autoroute."

R.A : "Le Stade va arriver en 2025, est-ce que le Club restera en L1 jusque là? Je l'espère. On va tout faire pour."

R.A : "Le stade modulable devrait avoir une capacité de 10.000 places, toutes couvertes."

R.A : "Je n'investis pas plusieurs millions d'euros pour laisser le Club après."

R.A : "Il faut revenir de la folie des grandeurs, on a construit des stades immenses et on n'arrive pas à les rentabiliser."   (26/06/2019)

Futur stade des Costières : la ville en veut plus !

 Jeudi en fin de journée, une réunion discrète s'est déroulée au sein de la mairie de Nîmes. À la table, Rani Assaf, le patron du Nîmes Olympique, accompagné de son ami Fabien Bonicel, promoteur immobilier bien connu. De l'autre côté, on retrouvait l'équipe municipale nîmoise en charge des premières négociations, Julien Plantier, adjoint au sport, Pascal Gourdel, adjoint délégué aux finances, aux commerces, aux foires et marchés, et le directeur général des services, Christophe Madalle. À noter une absence de marque, celle du maire Jean-Paul Fournier.

Selon nos informations exclusives, les échanges ont porté sur le prix de vente de l'enceinte sportive où évoluent les Crocos. Alors qu'elle est estimée à 5 millions par les Domaines, la Ville souhaite en obtenir un million de plus lors de la transaction, soit 6 millions. La capacité d'accueil de l'enceinte sportive fait elle aussi débat. La mairie de Nîmes souhaite absolument une jauge à 15 000 places pour le futur stade. Loin des 12 000 prévues par Rani Assaf dans son projet initial.

Enfin, en ce qui concerne la réalisation d'une enceinte provisoire où pourraient jouer les Nîmois - à proximité du stade actuel - durant les travaux de démolition et de reconstruction, là aussi, les avis divergent... La municipalité aurait l'intention de construire à cet endroit précis un futur gymnase accueillant une partie des associations sportives amateurs qui sont aujourd'hui hébergées sur le site de l'actuel stade et qui pourraient se retrouver sans local après la destruction des Costières.

À la fin de l'entrevue, les protagonistes se sont donc donnés rendez-vous dans les prochaines semaines pour avancer sur les solutions possibles. Pour autant, selon une source très proche du dossier, "Rani Assaf ne cachait pas sa déception."

 

Au-delà de la lenteur administrative, le président du Nîmes Olympique devra aussi faire face aux interrogations soulevées par son projet très ambitieux. À quelques mois d'une campagne municipale haletante, Jean-Paul Fournier n'a pas le droit à l'erreur et, tel un fin bâtisseur, il veut s'assurer que c'est avant tout le projet sportif de l'équipe préférée des Nîmois qui dictera les choix autour de ce nouvel équipement exceptionnel.

OBJECTIF GARD (20/04/2019)

Les Domaines ont donné leur estimation : 5 millions d’euros. Un montant étonnamment faible mais qui fait écho à un ambitieux projet de reconstruction porté par Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique.

Cette demande d'estimation par la ville de Nîmes faisait suite à la proposition de rachat de l'enceinte sportive par Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique, en vue de démolir l'actuel enceinte nîmoise devenue obsolète pour la Ligue 1 pour faire place à un stade moderne flambant neuf.

Le montant estimé que le journal Objectif Gard est en mesure de révéler est de 5 millions d'euros. Une valeur vénale qui paraît étonnante au regard du montant de la construction de ce stade qui avait coûté aux Nîmois il y a tout juste 30 ans, 160 millions de francs soit environ 24 millions d'euros.

Par ailleurs, cette vente permettrait à la ville de Nîmes de récupérer immédiatement en cash cette somme mais, en contrepartie, elle devrait s’asseoir sur un loyer de 350 000 euros à 400 000 euros chaque année, une manne correspondant au montant des loyers dont s'acquitte le club pour les 19 matches à domicile (*). Sans compter le coût de l'occupation permanente des services de direction et administratifs du club sur le site des Costières...À présent les négociations vont pouvoir démarrer entre le club et la Ville pour l'acquisition du stade des Costières mais aussi sur l'ensemble des aspects techniques de ce projet. En particulier sur la jauge du futur stade (moins de 15 000 places, NDLR) que le maire, Jean-Paul Fournier, considère comme faiblarde mais aussi sur le projet immobilier dans son ensemble.

Dans une interview récente accordée à notre rédaction, le premier édile de Nîmes rappelait que "le plus important c'est que nous avons la main sur le PLU (plan local d'urbanisme, NDLR). Il ne se fera pas n'importe quoi sur le site. Et puis, pour le moment, le projet n'est pas bouclé. En fonction de l'estimation des Domaines, il y aura discussions. Tout cela n'est pas pour demain. Pas avant quelques années." Attendre et voir.

Abdel Samari

 

* La convention liant le NO et la Ville prévoyait un montant de 12 000 euros en ligue 2 et de 18 000 euros en Ligue 1.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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