Nîmes Olympique : Une Décennie Avec Rani Assaf
Avril 2014. Homme discret, Rani Assaf, participe au rachat de Nîmes Olympique en s’associant à Jean-Marc Conrad et Serge Kasparian. Il obtient 18% des parts.
Octobre 2014. L’affaire des matchs présumés truqués éclate et fait basculer l’ingénieur de Free de l’anonymat à la lumière. Il devient le seul maître à bord.
Juin 2015. Rani Assaf procède à une augmentation de capital en injectant 2,5 M€ et devient le principal actionnaire de la SASP à hauteur de 78%.
Juin 2016. Après le départ du président Christian Perdrier, Rani Assaf devient président-directeur-général à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire.
Juin 2017. Le nouveau président change le blason du club pendant un an, avant de l’abandonner après la grogne des supporters.
Mars 2018. Rani Assaf annonce son intention de construire un nouveau stade de football, plus moderne et fonctionnel, sur l’emplacement même de l’actuel stade des Costières.
Mai 2018. Nîmes Olympique et Rani Assaf montent en Ligue 1 au terme d’une saison sous la direction de l’entraîneur Bernard Blaquart.
Juin 2019. La Ville de Nîmes et Rani Assaf signent un accord de vente pour le terrain des Costières permettant de lancer un projet de nouveau stade et d’éco-quartier, estimé à 250 M€.
Avril 2021. Rani Assaf quitte son poste à Free pour se consacrer pleinement à ses projets immobiliers et à la présidence du club.
Mai 2021. Nîmes Olympique descend en Ligue 2.
Mai 2021. Rani Assaf menace de se désengager si l’association NO, qui gère la section amateur, ne signe pas la nouvelle convention la liant à la partie professionnelle du club. La signature a lieu, elle acte la fin du financement du centre de formation agréé qui coûtait environ 1,5M€ par saison au club.
Mai 2023. Le club est relégué en National, une “ligne rouge” qu’avait évoquée le président Assaf en disant que son projet ne serait plus viable.
Juin 2023. La Mairie appelle Rani Assaf à se désengager du club.
Octobre 2023. La Commission nationale d’aménagement commerciale (CNAC) rend un avis défavorable à l’unanimité sur le volet commercial du projet de nouveau stade.
Janvier 2024. Rani Assaf dépose un recours pour contester le refus de permis de construire indiqué par la Ville suite à l’avis de la CNAC, puis de la CDAC.
Février 2024 - La Gazette de Nîmes
Petit rappel : Message de Rani Assaf sur le forum www.nimes1937.net en 2017
"Bonjour, Comme promis hier, voici une explication détaillée de ce qui se passe et ce qui est en jeu pour que tout le monde soit au courant. Désolé d'avance pour les fautes d'ortho, je n'ai pas le temps de me relire.
Petit rappel pour ce qui ne le savent pas: L'organisation archaïque du sport en France fait que seules les associations sportives peuvent être affiliées à la FFF pour participer aux compétitions. C'était logique et louable... mais au siècle dernier. Dans un monde ou le sport est devenu business avec une exploitation commerciale de la chose, on s'est vite rendu compte que la structure juridique d'une association ne permettait pas de tels développements.
Notre Législateur, dans sa grande sagesse, a bricolé la loi pour permettre aux associations de déléguer à des sociétés anonymes (les fameuses SASP) la gestion et l'exploitation de ce qu'on appelle en gros "le secteur PRO".
A Nîmes, comme ailleurs, il existe donc une association NO (c'est elle qui a 80 ans) et une SASP (créée en 1984) et une convention régit les relations entre les entités. Historiquement, cette convention avait une durée pouvant aller jusqu'à 5 ans. Une modification de la loi en 2016 fait que la convention a maintenant une durée entre 10 et 15 ans.
La convention entre la SASP et l'Asso expire au 30 juin 2017. En l'absence de convention, le club perd sont statut PRO et ne peut participer aux championnats organisés par la LFP.
Je ne vais pas revenir en détail sur l'histoire des relations entre la SASP et l'Asso. Bcps de gens ici la connaisse déjà, probablement mieux que moi. Mais ce qui est certain, c'est que le mode de fonctionnement que j'ai trouvé à mon arrivée avec un mic-mac sans nom entre les deux, des arragements à la limite de la légalité, des pratiques d'un autre âge ce n'est pas quelque chose que je peux tolérer et donc j'ai voulu y mettre de l'ordre (Perdrier a commencé à le faire dès 2015).
Il faut savoir avant tout que le Centre de la Bastide est propriété de la SASP. L'entretien de ce Centre (pelouses, gardiennage, électricité, sécurité incendie, chauffage, eau...) coûte environ 500k€ par an. Et je ne parle pas des frais de personnels (responsable du centre, femmes de ménage, intendant, etc.). L'association se comportait jusqu'à présent à la Bastide comme si elle était chez elle. Un des objectif de la nouvelle convention est de définir précisemment les installations et les horaires de mise à disposition des installations aux profits de l'Asso et dans quelles conditions.
Ensuite, à la demande du Staff Technique et non pas sute à un caprice personnel, il a été décidé que l'ensemble de la formation devait être professionnalisé. C'est déjà à 80% le cas dans les faits puisque: le directeur du Centre de Formation (CdF), l'entraineur de la CFA2, l'entraineur des U16/17, le kiné, le médecin et j'en passe étaient déjà salariés de la SASP depuis bientôt 2 ans puisque l'Asso n'avait de toute façon pas les moyens financiers de les payer. L'entraineur des U19 sera salarié de la SASP à partir de cette saison.
Donc, en clair des U16 jusqu'à la CFA2 c'est de facto la SASP qui paie (mais pas forcément qui gère). Sauf que le Staff a voulu aussi récupérer la main sur les U14/U15. Pourquoi? Parce que c'est à partir de cet âge là que se fait la sélection et donc les éléments retenus pour jouer dans cette catégorie sans déjà dans un parcours élite.
Dans l'organisation actuelle la SASP payait mais l'Asso gardait la main sur l'organisation des matches et des déplacements. Pourquoi?? Parce que la gestion des déplacements par l'asso m'interpelle. C'est fait avec des bénévoles qui transportes des gamins dans leurs voitures sans qu'on sache dans quel cadre juridique et par quelle assurance ils sont couverts. Aussi parce que le budget déplacement de l'Asso est plus important que celui de la SASP et en grande majorité dépensé sous forme de notes de frais...
C'était d'ailleurs assez consternant de voir que la dernière réunion qu'il y a eu avec le comité de gestion de l'Asso a duré presque 2h et de voir que la seule obsession des présents était de savoir par quels moyens, si on "enlevait" à l'Asso les U14/U15 ils allaient continuer à justifier la subventions mirobolante de la mairie (350k€/an)!!
D'ailleurs, je tiens à remercier ici l'Association pour sa participartion aux festivités pour fêter LEUR 80 ans! Les animations et les événements qu'ils ont organisés, c'était... Ah zut non, ils n'ont rien fait!
Ensuite, il y a le sujet de la marque Nimes Olympique et tout ce qui va avec. Il faut savoir qu'historiquement l'INPI a refusé systématiquement d'enregistrer tout ce qui contenait le terme 'Olympique'. C'est uniquement en 2016 que sa position a été assouplie et l'Asso s'est empressée d'enregistrer la marque en décembre dernier.
Je suis désolé mais moi je n'investis psa des millions et bcps d'energie à développer une marque en co-gestion. Une marque, c'ets abstrait, c'est une image qu'on projette. Une bonne marque, ça prend des années et bcp de travail à construire, à rendre sympathique auprès du public visé. Et c'est très facile à détruire (y a qu'à voir l'exemple de SFR marque vieille de plus de 30 ans et qui a été massacrée en 3 ans par les nouveaux actionnaires et qui va être remplacée par Altice pour faire peau neuve).
Donc, dans la convention, je demande la cession de la marque (non, c'est pas fait gratuitement) à la SASP qui ets à même de l'exploiter et de CONTROLER son usage.
Il faut que les choses soient claires: si je me suis investi dans les pires moments dans le club, c'était pas pour revendre, c'était pas pour faire une plue-value (est-ce possible?), c'est parce que ça me passionne. Mais je suis désolé, je ne m'investis pas dans quelque chose où je n'ai pas toute les cartes en main pour mener à bien le projet que je veux mettre en place. Si pour que le NO fasse du sur place comme c'est le cas depuis 30 ans, alors c'est que les gens à Nîmes n'ont rien compris et que cette ville ne mérite pas la place à laquelle elle prétent au milieu de l'élite.
Juste pour vous donner un apperçu du projet qu'on voulait mettre en place:
- renforcement de l'équipe PRO tout en gardant nos meilleurs éléments (ce qui suppose de gros efforts financiers de ma part pour boucler le budget)
- lancer la construction en 2017 d'un nouveau batiment pour les PRO à la Bastide car le batiment actuel n'est pas adapté aux besoins et tranformation du bâtiment actuel en batiments adminstratif pour déménager le siège social et accueillir la totalité des salariés sur le même site (2M€ d'investissements)
- lancer la construction en 2017 d'un nouveau bâtiment sur pilotis pour accueillir les équipes féminies (on parle de 5 vestiaires + salle médicale + vestiaires arbitres, etc...) (environ 1,5M€ d'investissements)
- investir encore plus sur la formation (augmentation du nombre de stagiaires et d'aspirants). Le passage en Catégorie 1 allait dans ce sens.
- entammer des discussions avec la mairie pour voir dans quelles conditions le NO peut soit acquérir le stade pour le rénover ou alors lancer le projet de construction d'un nouveau stade car de toute façon il faut être conscient que sous 4 ou 5 ans maxi on ne pourra plus jouer dans l'enceinte actuelle dans cet état.
Demain mecredi à 16h00, le club est convoqué pour l'examen annuel de ses comptes devant la DNCG. Personne ne doit se faire la moindre illusion: en l'absence d'une convention signée, je n'irai pas défendre l'indéfendable et la commission prononcera l'exclusion du NO de toutes les compétitions.
C'est écrit dans le courrier de convocation qu'ils ont adressé au président de l'Asso. On a déjà demandé un report de l'audience, comme nous l'autorise les textes, on ne peut pas avoir d'autres.
Pour moi, perso ça ne changera rien à vie ni à ma situation financière un tel gâchis. Je suis très très triste pour les dizaines de salariés du Club et pour vous les vrais amoureux du NO et je vous demande pardon de ne pas avoir pu faire mieux.
21 personnes sont entrain de tuer le NO. Ne leur en voulez pas trop, il parait qu'il font ça par amour du club. Rendez-leur cet amour."
C’est via un communiqué laconique, que le Groupe Iliad vient d’annoncer la démission de Rani ASSAF de son poste de Directeur Général Délégué.
Avec ce départ, c’est une figure emblématique du Groupe, qui quitte le giron de ce dernier après une carrière particulièrement riche.
Une carrière dense marquée par l’atypisme.
A la suite à cette démission, le Conseil d’Administration du Groupe Illiad a nommé Nicolas Jaeger, qui a intégré en 2007 sa Direction Financière, pour le remplacer.
Rani ASSAF « quittera également ses fonctions de directeur réseau France et Italie fin juin 2021 », poste auquel il sera remplacé par Alexandre Cassen, dont les travaux se sont jusqu’à présent attelés à l’IPTV et la structuration des plateformes SVOD disponibles sur les box.
Mais Rani ASSAF était avant toutes choses, « le deuxième actionnaire individuel » du groupe Iliad, détenant 1,3% de ses actions, ce qui paraît peu mais représente tout de même un retour sur investissement potentiel de 112 millions d’euros.
Le départ de Rani Assaf a été salué avec une émotion perceptible par Xavier Niel et Thomas Reynaud, qui ont rendu hommage à sa carrière mais également l’envergure de l’homme au sein du Groupe.
SEBASTIEN DEVERGNE - 16/04/2021 - www.freenews.fr
Suite à sa réunion, ce mercredi 1er juin 2016, le Conseil d’Administration prend acte de la démission de M. Christian Perdrier et a élu à l’unanimité M. Rani Assaf au poste de Président Directeur Général.
Rani Assaf, l'associé fantôme de Xavier Niel
C'est peut-être le secret le mieux gardé de Xavier Niel. Derrière l'irrésistible ascension de l'homme qui a révolutionné les télécommunications en France se cache un informaticien, un ami et un conseiller : Rani Assaf. Vanity Fair a remonté sa piste jusqu'à le retrouver loin de Paris, sur un terrain de football.
Est-ce l’émotion qui le fait soudain hésiter ? Ce mardi 10 janvier 2012,Xavier Niel doit se concentrer pour parler d’une voix claire face aux caméras. Lui, le fondateur de Free, timide maladif devenu magnat des télécommunications, a tant attendu ce jour. Après des mois de guerre d’intox et d’usure, il peut enfin annoncer son arrivée sur le marché du téléphone mobile. Sur scène, il lance : « C’est la fin du carcan dans lequel on vous a enchaînés ces quinze dernières années. » Il fustige « l’arnaque » et « la gruge » des opérateurs. Et promet, dans un élan quasi messianique, que « nplus rien ne sera comme avant ». Le casque-micro lui donne une allure de télévangéliste, la chemise blanche bâille au niveau des hanches mais qu’importe ! Ce soir, les journaux télévisés ne parleront que de lui, « le patron qui redonne du pouvoir d’achat aux Français », grâce à deux nouveaux forfaits, l’un tout illimité à 19,99 euros et l’autre à « seulement 2 euros par mois ». Alors, juste avant de conclure, il retient encore un peu l’assistance. Le temps de glisser un mot sur son père – « papa, originaire d’Auvergne » – et de prononcer un dernier hommage. « Mon premier merci, énorme, va à Rani Assaf, dit-il en retirant une feuille A4 de la poche arrière de son jean. C’est mon associé depuis toujours. » Les caméras balaient l’assemblée. Léger moment de flottement. Personne ne connaît l’homme qui vient d’être cité – et applaudi. Xavier Niel poursuit, sûr de son effet : « Aujourd’hui, Rani n’est pas là, il travaille. (...) En 2007, on a écrit cette offre sur un coin de bureau. Cinq ans plus tard, c’est la même offre qu’on vous propose. » La conférence de presse se termine sans questions ni précisions, dans un ultime trémolo : « Merci. Je vous dis à très bientôt. Ici ou ailleurs. »
Rani Assaf. Seuls les exégètes de l’histoire d’Iliad, la maison mère de Free, connaissent l’associé en question. Ce Français d’origine libanaise est pourtant présent dans l’entreprise depuis les débuts en 1999. Sans lui, m’assurent ceux qui l’ont côtoyé de près, l’odyssée industrielle de Xavier Niel n’aurait jamais eu lieu. Les géants Orange, Bouygues Telecom et SFR continueraient de se partager le marché avec de confortables marges. Il n’y aurait pas eu de Freebox, ce boîtier magique qui réunit à la fois le téléphone fixe, la télévision et l’accès à Internet. Encore moins d’offensive dans le téléphone mobile aujourd’hui, ainsi que le laissait entendre Xavier Niel.
Dans l’organigramme du groupe, Rani Assaf est présenté comme un simple « directeur technique », une sorte d’ingénieur en chef chargé du bon fonctionnement des machines et des réseaux. Il ne siège pas au conseil d’administration et son nom est relégué en cinquième position dans la présentation de « l’équipe dirigeante ». En réalité, l’influence de cet informaticien de 40 ans est immense. Installé avec son équipe à Montpellier depuis 2008, il est en contact permanent avec Niel, parfois entre 2 et 4 heures du matin. Aucune décision stratégique n’est prise sans le consulter. Et sa parole compte davantage que celle de n’importe quel autre dirigeant. « Quand Rani dit quelque chose, on se couche tous, moi le premier », a laissé échapper Niel, un jour, devant un journaliste du Point.
Tout se passe cependant comme s’il existait un accord tacite entre les deux hommes : quand l’un prend la lumière, l’autre reste dans l’ombre. Jusqu’à présent, peu d’informations ont filtré au sujet de Rani Assaf. À peine sait-on, grâce à la lecture fastidieuse des communiqués financiers, qu’il perçoit 181 000 euros par an – c’est-à-dire 1 000 euros de plus que Xavier Niel ! Et qu’il est le deuxième actionnaire individuel du groupe, avec 1,3 % du capital : sa fortune professionnelle est ainsi estimée à 150 millions d’euros. Pour le reste, silence total. L’intéressé décline chaque demande d’entretien, par principe. Durant des mois, mes courriers de sollicitations sont restés lettres mortes. Il a fallu que je le rencontre sur la pelouse d’un terrain de football dans le sud de la France pour parvenir à lui parler. Même Xavier Niel, d’ordinaire si coopératif avec les médias, a opposé une fin de non-recevoir à la demande que je lui ai adressée par e-mail. Quatorze minutes après avoir reçu mon message, il m’a répondu en trois phrases expéditives : « Rani déteste que l’on parle de lui. Aussi, je ne participerai pas à votre enquête afin qu’il me conserve son amitié et sa confiance. » Et de conclure sur une note elliptique : « Pour autant que Rani existe vraiment... ;-) »
QUI CONNAÎT M. ASSAF ?
Dix juillet 2006 à 15 h 30, forum du site Freenews. Billybadboy lance la conversation : « À quoi ressemble Rani Assaf ? » Il fait remarquer que ses amis et lui connaissent les visages de tous les dirigeants d’Iliad à l’exception de celui du directeur technique. « Quelqu’un l’a déjà vu ? Y a une photo de lui sur le Net ??? Existe-t-il vraiment ??? » lance-t-il à la cantonade, avant de formuler une hypothèse personnelle : « Peut-être [que] Rani Assaf est le nom iranien de Xavier Niel... » Djkamel13 répond : « Ouais, c sûr que j’aimerais bien voir sa tête :-) »
Commence alors un jeu de pistes à travers les recoins du Web. Sonysko est le premier à diffuser un portrait avant de réaliser qu’il s’agit du directeur financier : « Je suis trop rapide :-D, s’excuse-t-il. (C’est ce que me disent mes petites amies :-|) » Un dénommé Ced tente une blague d’informaticien : « Si tu ouvres ta Freebox HD et que tu dessoudes le deuxième chip [circuit intégré] (en partant d’en bas à gauche) et que tu le places sous un microscope électronique, tu verras la photo de Rani Assaf en pied avec une Freebox V1 dans la main. » Jacques,alias « super-modérateur », croit enfin le tenir. Il a trouvé l’image d’Assaf sur le trombinoscope de l’École nationale supérieure des télécommunications. Hélas, celui-ci se prénomme Patrick. Puis un autre publie un CV récupéré sur le site de l’université saoudienne de Dharhan. Là encore, pas de chance : la page affiche un message d’erreur. Sonysko avance une explication : « En fait, il n’existe pas. Un peu comme dans le film S1m0ne avec Al Pacino :) » Billybadboy : « Si tu es là, esprit de Rani, manifeste-toi. » Absolute conclut avec philosophie : « Est-ce si important de mettre un visage sur un nom ? Cela ressemble à une volonté délibérée de ne pas apparaître (...). C’est du ressort de la vie privée, il faut respecter son choix. Ce n’est pas un mystère mais bien une réalité. »
Sur la page de présentation de l'équipe dirigeante d'Iliad, il ne manque qu'une photo : celle de Rani Assaf.
Disons-le tout net : Rani Assaf est un obsessionnel du secret, à la limite de la déraison, en particulier quand il s’agit de sa personne. Il prend soin de faire disparaître chacune de ses traces sur Internet. « Il ne doit pas supporter que vous vous intéressiez à lui », m’ont répété ses proches à plusieurs reprises comme une mise en garde. D’autres m’ont surpris par leur volte-face : le service de communication de son ancienne école d’informatique, d’abord ravi de m’aider pour cette enquête, a brusquement disparu, sans explication. « Free est un monde clos avec une notion du secret probablement paranoïaque et disproportionnée », avait prévenu Xavier Niel sur le site DécideursTV en 2011. Assaf en est l’archétype parfait. Il peut lui arriver de quitter la pièce si un inconnu commence à prendre des photos. Lors d’une séance avec les principaux dirigeants d’Iliad pour le magazine Capital en 2006, il ne s’est pas déplacé. Même pour illustrer sa courte notice biographique sur le site d’Iliad, il refuse toujours de donner un portrait de lui. « Il n’y a rien à faire, s’amuse un ancien collègue. Xavier [Niel] a bien tenté de le faire venir aux fameuses conventions avec les abonnés, Rani a toujours refusé d’apparaître en public. »
Comment expliquer une telle phobie de la lumière ? Même ceux qui le connaissent ont des avis divergents. L’un me dit que « Rani n’a pas de temps à perdre avec des journalistes qui ne comprennent rien à son métier » (merci). Un autre m’assure que cette obsession de l’effacement remonte à la jeunesse, au Liban, dans une famille qui a souffert de la guerre civile, où les gosses apprenaient à se cacher avant d’aller à l’école. (Rani Assaf est né à Aïn el-Remmaneh, une banlieue de Beyrouth restée dans les mémoires comme le lieu des premiers affrontements de 1975.) Un troisième m’apprend que Rani a vécu en France avec un titre de séjour provisoire jusqu’à l’âge de 35 ans, ce qui ne développe guère le sens du spectacle et de l’exhibition.
“ Un jour, Assaf a désactivé les badges d'accès des autres directeurs. Chez Free, il y a deux associés. Pas un de plus. ”
Seule certitude : Rani Assaf était fait pour s’entendre avec Xavier Niel. Leur rencontre remonte à 1999. À l’époque, le futur patron de Free est un aventurier de ce nouveau continent que les médias appellent « la télématique ». Sans diplôme ni piston, cet autodidacte aux cheveux longs a gagné beaucoup d’argent grâce au Minitel rose et à l’annuaire inversé 3617 Annu. Avec deux associés, il s’est intéressé à un concept venu des États-Unis : le « Web ». Ils ont lancé en 1994 World-Net, une start-up spécialisée dans la fourniture d’accès à Internet. Mais la technologie en est encore à ses balbutiements : les connexions s’effectuent avec lenteur, les images ne s’affichent pas souvent, on croit parfois qu’il faut secouer son modem pour rejoindre le serveur. Dans ces méandres obscurs, Xavier Niel devine que la lumière viendra des ingénieurs et des bidouilleurs. Il a remarqué qu’une autre entreprise, Easynet, connaît moins de problèmes que World-Net. Cela ne peut pas durer. Il débauche l’administrateur réseaux de son rival, un dénommé David Ramahefason, à qui il donne carte blanche pour constituer une nouvelle équipe. Les mois suivants, celui-ci convainc une demi-douzaine de salariés d’Easynet de le suivre. Parmi eux : Antoine Levavasseur (actuel directeur du système d’information chez Iliad) et Rani Assaf. « Rani était quelqu’un qui comprenait vite et savait aller au bout des choses », m’écrit David Ramahefason, aujourd’hui responsable de la recherche et développement d’Axa en Suisse.
Avec ces fines lames, Xavier Niel peut envisager les choses en grand. Il monte Free en février 1999 puis revend sa participation dans World-Net. La start-up s’installe au rez-de-chaussée d’un immeuble du quartier de la Bastille, à Paris, côté cour. Trois salles, une vingtaine de personnes, des machines en sous-sol. Xavier, comme l’appellent ses collaborateurs, s’affirme en chef de bande. Les journées finissent au milieu de la nuit, on se tutoie, on plaisante, on dîne le plus souvent au bureau, des pizzas et des sandwichs grecs achetés au coin de la rue. « On avait l’impression d’être en réunion vingt-quatre heures sur vingt-quatre, se souvient Christophe Franchini, un autre de ces transfuges d’Easynet. Les idées fusaient, Xavier ne gardait que le meilleur. » Et le meilleur, à cette époque déjà, vient de Rani Assaf.
L’HOMME QUI A INVENTÉ LA FREEBOX
À 25 ans, le jeune homme commence à prendre de la place. Beaucoup de place. Aucun problème ne lui résiste. Et sa rapidité d’exécution impressionne. Diplômé de l’Efrei, une modeste école d’informatique située à Villejuif, dans le Val-de-Marne, il a la réputation de savoir confectionner de faux décodeurs Canal + ou créer des cartes téléphoniques à crédit illimité à l’époque où le bidouillage est déjà le hobby préféré des informaticiens. « Pendant sa scolarité, il aimait se confronter à des étudiants plus âgés que lui », confie Pascal Ferret, directeur du pôle informatique de l’Efrei lorsqu’Assaf y étudiait. Un soir, le jeune homme est ennuyé parce que le système d’exploitation de son ordinateur ne reconnaît pas la carte graphique. Le lendemain matin, ses collègues découvrent, sidérés, que la machine fonctionne sans problème. « Rani avait inventé un programme d’installation durant la nuit », se souvient Nicolas Stefani, un ingénieur passé lui aussi d’Easynet à Free.
Entre Niel et Assaf, le courant passe immédiatement. Ils partagent le même désir de conquête, la même volonté de renverser les totems. Seul le style diffère. Quand le premier se montre rond et enveloppant, l’autre peut se révéler direct et cassant. Promu directeur technique au bout de quelques mois, ce drôle d’ours mal léché, supporter du PSG qui fréquente le virage Auteuil (antiraciste) du Parc des Princes, marque son territoire. Un jour, il peut rabrouer un informaticien. Un autre, il est tellement agacé par l’attitude de Michaël Boukobza et d’Olivier Rosenfeld, alors directeur général et directeur financier du groupe, qu’il décide de désactiver leurs badges d’accès durant quelques heures. « Michaël et Olivier ont tenté de se plaindre auprès de Xavier, ça n’a rien changé », se souvient un témoin de la scène, encore amusé. Chez Iliad, il y a seulement deux « associés » qui comptent. Pas un de plus.
Si Niel traite Assaf comme son alter ego, c’est parce qu’il lui doit la Lune : l’invention de la Freebox. Début 2000, le président de Free se rend au Japon pour étudier le marché des télécommunications. Sur place, il découvre que le groupe Yahoo ! propose une offre « triple play » (télévision, Internet et téléphonie fixe). C’est le choc. En France, on ne peut même pas parler dans le combiné et naviguer sur le Web en même temps : les deux fonctions transitent par la même ligne téléphonique. Xavier Niel rêve de tout réunir au sein d’un seul modem. Des contacts sont pris avec des fabricants de high-tech aux États-Unis. Un rendez-vous est fixé avec les dirigeants du groupe Next Level Communications. Hélas, les tests se révèlent peu concluants. « Et si on la construisait nous-même, cette boîte ? » finit par demander Xavier Niel à Rani Assaf sur un Escalator des studios Universal à Los Angeles durant l’été 2000.
Xavier Niel présente l'offre de téléphonie mobile de Free à Paris le 10 janvier 2012. Photo : G.Gaffiot/Visual Press Agency
Ce n’est pas le genre de défi qu’il faut lancer à un ingénieur entêté. De retour à Paris, Rani Assaf s’enferme avec ses acolytes Sébastien Boutruche (aujourd’hui directeur de la recherche et développement chez Iliad) et Antoine Levavasseur. C’est le début d’une longue quête du circuit parfait. L’atelier ressemble à un établi de cordonnier. Les trois hommes opèrent avec un fer à souder. Ils travaillent sept jours sur sept sans compter leurs heures. Au bout de six mois, les premiers prototypes sont prêts. Mais ils chauffent tellement qu’il faut y ajouter un système de ventilation. Quelques essais plus tard, le lancement est annoncé. Nous sommes le 18 septembre 2002.
On connaît la suite : le premier abonnement illimité à 29,99 euros, les concurrents au bord de la crise d’apoplexie, la disparition pure et simple d’AOL France et de Club Internet, mais aussi les retards de livraisons et cet insupportable téléconseiller qui répète « Toute l’équipe de Free et moi-même vous souhaitons une bonne journée » alors que rien n’est résolu. Le succès, en somme. Rien ne peut plus arrêter le tandem Niel-Assaf. Du moins, c’est ce que chacun croit.
Le 26 mai 2004, au petit matin, les policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière s’invitent au domicile de Xavier Niel dans le XVIe arrondissement de Paris. Ils procèdent à une fouille minutieuse de l’appartement dans le cadre d’une enquête pour proxénétisme. Le président de Free n’a rien à voir avec le volet principal de l’affaire mais il reconnaît avoir touché, entre 2000 à 2004, près de 5 000 euros par mois en espèces sur les recettes d’un sex-shop à Strasbourg. Après quarante-huit heures de garde-à-vue, il est mis en examen puis transféré à la prison de la Santé. Sa détention va durer un mois. Rani Assaf est sous le choc. Il informe a minima ses collaborateurs et se réfugie dans le travail : à l’époque, il prépare le lancement de la Freebox V4, dotée d’un processeur plus performant et d’un connecteur USB pour brancher une imprimante. « Il ne laissait rien entrevoir de l’affaire », se souvient un ancien collaborateur. Est-il convaincu que le pouvoir veut leur faire payer l’insolente réussite de Free ? C’est en tout cas le sentiment de Xavier Niel, en particulier lorsque la chaîne TF1 évoque son « incarcération » pendant le journal télévisé. Le 27 octobre 2006, le président de Free est condamné à deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d’amende pour recel d’abus de biens sociaux. Au fond de lui, il gardera la conviction d’avoir payé « très cher » pour ces « bêtises ».
Cet épisode a sans doute convaincu Rani Assaf de rester loin de la lumière. Dans la vraie vie, lui aussi a pourtant des choses à dire. Au milieu des années 2000, il ne cesse de partager ses analyses sur le forum du French Networks Operators Group (FRnOG), un site fréquenté par à peine 250 informaticiens, les meilleurs, venus de tous les opérateurs. On y devise entre experts, sans esprit de chapelle, dans une langue ésotérique où les réflexions sur « le flood de Gbps » (la saturation du débit Internet) le disputent aux commentaires sur les nouvelles « clés WPA » (le mot de passe pour accéder au Wifi). Assaf publie des dizaines de messages, souvent paraphés d’un « À +, Rani ». Il y dévoile sa vision du monde : « Ce que vous défendez, ce ne sont pas des principes démocratiques mais anarchiques, lance-t-il dans un débat sur la dimension libertaire du Web. La démocratie, c’est justement tout le contraire de la jungle. » Sa proximité avec le président de Free se dessine entre les lignes. À un ingénieur qui suggère des améliorations pour la Freebox, il répond : « Circuit classique, tu envoies à Xavier, ensuite, il me prend la tête et, avec un peu de chance, on le fait. »
Surtout, Rani Assaf commence dès 2009 à élaborer une critique de Google, ce géant américain qui, en vertu du principe de neutralité du Net, emprunte à sa guise les tuyaux des opérateurs sans rien leur verser en contrepartie. « La neutralité du Net, c’est une belle connerie inventée par la boîte la moins neutre d’Internet [Google] juste pour faire gober leur statut de suceurs de ressources des opérateurs à moindres frais, vitupère Assaf. Histoire, comme toute société commerciale, de garder et d’augmenter ses marges. » Des années plus tard, l’argument sera repris par Xavier Niel, pour expliquer le blocage des publicités Google sur Free durant cinq jours : « Tous les acteurs pensent qu’il faut négocier avec Google et obtenir une juste rémunération : nous sommes les seuls à avoir eu le courage d’établir un rapport de force », lancera-t-il, bravache, dans les colonnes du Financial Times le 5 mai 2013. À cette occasion, les proches des deux hommes ont aussi compris comment Rani utilisait Xavier pour faire passer ses idées.
TOUTE LA FRANCE DANS SON TÉLÉPHONE
Mauguio, charmante commune de 16 000 âmes aux portes de la Camargue. Un paysage de carte postale avec un petit clocher et des vignes à perte de vue. L’été, on se baigne dans les grands étangs côtiers à proximité. L’hiver, on se retrouve sur l’un des terrains du boulodrome. Par la départementale, Montpellier et son aéroport se trouvent à moins d’un quart d’heure de route.
C’est dans ce décor bucolique que Rani Assaf vit depuis six ans, loin de Paris et du siège d’Iliad. Il y a acquis un magnifique domaine de cinq hectares auprès de l’ancien patron de l’Intermarché local. Une immense propriété en forme de « U » composée de trois bâtisses en pierre apparente avec un parc planté de centaines d’oliviers. Les premiers mois, il n’y séjournait que le week-end. Puis il s’est installé ici pour de bon. Xavier Niel n’était pas emballé mais quand son indispensable associé lui a proposé de monter un centre de recherche à Montpellier, il n’a pas pu refuser.
Aujourd’hui, Rani Assaf règne sur l’innovation de Free dans un immeuble en verre situé à l’est de la ville à côté d’un multiplexe Gaumont. C’est l’autre poste de commandement d’Iliad. Une partie de son avenir s’y joue chaque jour. Rani, comme l’appellent ses subordonnés, règne sur une soixantaine d’ingénieurs de haut vol, plus souvent en baskets-short qu’en costume cravate. L’ambiance rappelle celle des débuts de Free dans le quartier de la Bastille. On se tutoie mais on travaille dur, par équipes de quatre à six, sur des projets souvent secrets. Un jour, durant un déjeuner, Rani Assaf consulte son téléphone avec insistance ; son invité finit par demander s’il y a un problème. Assaf montre alors sa dernière trouvaille : une application qui permet de régler le débit de connexion des abonnés Free partout en France. « Je n’en revenais pas, se souvient l’invité. Il avait créé un truc pour gérer un réseau entier à partir de son téléphone ! »
Rani Assaf au stade de Nîmes, le 1er août 2014. Le très discret dirigeant d'Iliad est actionnaire du club de football depuis le mois d'avril. Photo : Philippe Mathon
Si Rani Assaf se plaît tant à Mauguio, c’est aussi parce que personne ne le connaît. « Ah oui, le type de Free », fut la réponse la plus précise que j’ai entendue dans le village durant cette enquête. La première fois que le quotidien régional Midi libre a mentionné son existence, c’était en avril 2014. Avec trois autres actionnaires, Rani Assaf venait de reprendre le Nîmes Olympique, un club de football qui évolue en Ligue 2. (Dans le détail, le quatuor a d’abord songé à verser 6,9 millions d’euros pour racheter le stade et le centre d’entraînement avant de racheter le club.) Mais l’article insistait surtout sur le nouveau président, Jean-Marc Conrad, un ancien agent immobilier de L’Isle-sur-la-Sorgue reconverti dans la presse gratuite. Le précédent propriétaire du club, Jean-Louis Gazeau, n’a cependant pas oublié sa rencontre avec Assaf : « On me l’a présenté comme un investisseur potentiel, me raconte-t-il. Il est arrivé en jean et T-shirt, il a visité le centre d’entraînement mais il n’a jamais parlé de Free. Ce n’est qu’après son départ que j’ai su qui il était. »
Ce vendredi 1er août, je me rends au stade des Costières, à Nîmes, pour assister au premier match de la saison. Deux hommes se tiennent au bord de la pelouse. L’un d’eux, trapu et massif, semble fuir les regards. Il porte un jean bleu, un T-shirt noir Adidas et de grosses chaussures en cuir étranges pour la saison. Ses cheveux sont courts et légèrement clairsemés. C’est Rani Assaf. Je tente de le photographier. Jean-Marc Conrad se précipite à ma rencontre. « S’il vous plaît, pas de photo. » Puis il se retourne vers son actionnaire : « Eh, Rani, lui, là, il a pris des photos. » J’en profite pour me présenter. « Ah, c’est vous ! lance-t-il. Depuis des semaines, vous harcelez mes amis pour qu’ils vous parlent de moi, ce n’est pas bien ! » Je plaide ma cause. Il écoute mais ne veut rien entendre. « Je suis un technicien, c’est tout ! Je suis un informaticien ! Ça ne m’intéresse pas de parler à la presse. »
Le match va bientôt commencer, nous devons rejoindre les tribunes. Dans le tunnel qui mène aux vestiaires, à l’abri des objectifs, Rani Assaf se montre soudain plus volubile. Il égrène les noms de personnes que j’ai sollicitées pour cette enquête, y compris chez les concurrents. « Vous voyez, sourit-il. Ils m’ont demandé l’autorisation de vous parler. Ça prouve que je les tiens bien. » Il se radoucit, plaisante avec un ami : « Tiens, donne-lui ta photo, on dira que c’est moi dans le magazine. » Je lui propose de fixer un rendez-vous. Il répond, agacé : « Mais interrogez-donc Xavier, tout le monde s’adresse à lui ! » Avant de partir, il finit par me gratifier d’un sourire : « Envoyez-moi vos questions par mail, on verra. » Durant tout le match, je le verrai bondir sur son siège, faire des moulinets de bras, brandir un poing rageur à chaque occasion de but.
Il n’a jamais répondu à mon e-mail.
Article paru dans le numéro 17 de Vanity Fair France (novembre 2014).
(Boursier.com) — Même s'ils ont vendu quelques dizaines de milliers de titres en 2014, l'équipe dirigeante rassemblée autour de Xavier Niel chezIliad est particulièrement bien lotie.
Rani Assaf possède 760.000 actions Iliad. Ce complice historique de Xavier Niel est responsable du réseau IP et télécom du groupe. Il est également l'un des fondateurs du projet Freebox.
A fin 2014, le Président du Conseil d'Administration Cyril Poidatz est en possession de 670.614 titres. Avant de rejoindre Iliad en 1998, Cyril a travaillé pendant dix ans chez Capgemini.
Pour sa part, le Directeur général délégué Antoine Levavasseur est à la tête de 521.658 actions du concepteur de la Freebox. Depuis une quinzaine d'années, Antoine Levavasseur s'emploie à développer le système d'information pour la gestion des abonnés.
En plus de leur participation au capital d'Iliad, chacun de ces 3 managers possède 0,5% du capital de Free Mobile. Dans la mesure où la filiale de téléphonie mobile assure 40% des revenus du groupe, on peut considérer qu'elle représente 40% de la capitalisation. Un bloc de 0,5% vaudrait ainsi autour de 25 Millions d'Euros.
La fortune professionnelle de Rani Assaf s'élèverait ainsi autour de 180 Millions d'Euros tandis que celle de Cyril Poidatz serait située vers 160 Millions d'Euros.