Fraîchement nommé entraîneur de l’équipe première de Nîmes Olympique qui reprend l’entraînement ce vendredi 18 juillet, Mickaël Gas, 32 ans, connaît la maison comme sa poche. Formé au club, passé sur le banc des U16, U18 et de la réserve, il se lance dans un défi inédit en National 2, avec plus de vingt nouveaux joueurs à intégrer. Entretien avec un passionné du jeu porté vers l’avant, qui veut fédérer autour d’un club « revenu de l’enfer ».
Mickaël Gas est le nouvel entraîneur de Nîmes Olympique. Âgé de 32 ans, il a été formé au club, qu’il a rejoint en tant que débutant. Il l’a quitté à l’issue de son contrat de stagiaire professionnel, faute de proposition de contrat pro. Il a ensuite poursuivi sa carrière de joueur à Arles-Avignon puis à Sète, en National 2, avant de revenir à Nîmes pour évoluer avec l’équipe réserve, également en N2. Par la suite, il a occupé les fonctions d’entraîneur adjoint de la réserve, puis d’entraîneur des U16 et des U18, avant de prendre en charge l’équipe réserve.
Ce vendredi 18 juillet, il dirigera le premier entraînement de la saison que le club, après avoir été interdit de participer aux championnats nationaux, jouera finalement en National 2 après avoir tourné la page Assaf.
Comment avez-vous vécu votre nomination à la tête de l’équipe première de Nîmes Olympique ?
Avec beaucoup de fierté mais sans forcément prendre le temps de savourer. On est dans une situation d’urgence, il a donc fallu vite se mettre au boulot. C’est d’abord Yannick Liron, le président de l’association, qui m’a proposé le poste. Et Thierry Cenatiempo l’a validé quand il a pris le contrôle du club.
C’était pour vous une suite logique dans l’évolution de votre carrière ?
Je n’y avais pas forcément pensé, mais les choses vont très vite. C’est une grosse responsabilité, une première pour moi dans un championnat national mais je prends cette fonction avec beaucoup de sérénité. Je suis rassuré par l’engouement qu’il y a autour du club. Mais on est face à un gros chantier avec une situation inédite puisqu’il y aura plus de vingt nouveaux joueurs.
Quels sont les objectifs sportifs ?
Avant tout, il s’agit de stopper l’hémorragie. Le club a connu plusieurs descentes ces dernières années (trois précisément depuis 2021). Il convient donc de se stabiliser. Après, je souhaite que l’équipe s’identifie le plus vite possible à mon projet de jeu pour que les gens se régalent.
« Je préfère gagner 4-3 plutôt que 1-0 »
Et quel est justement le projet de jeu de Mickaël Gas ?
Je suis d’abord quelqu’un de très exigeant, soucieux qu’il y ait un bon état d’esprit et que l’on colle le plus possible aux valeurs du club. Je ne suis pas là pour inventer le foot à Nîmes mais mettre en application tout ce que les entraîneurs que j’ai connu ici m’ont appris. Après, j’apporterai ma touche personnelle. Je suis un entraîneur adepte du jeu vers l’avant, c’est-à-dire que je préfère gagner 4-3 plutôt que 1-0.
Vous faites références aux entraîneurs connus à Nîmes. Y’en a-t-il qui vous ont marqué ?
Bernard Blaquart que j’ai connu quand je jouais en réserve. Il a un jeu porté vers l’avant et une faculté à faire évoluer ses joueurs de manière totalement libérée. Avec lui, les joueurs ne sont pas bridés et prennent du plaisir sur le terrain. Il s’est aussi adapté au contexte nîmois, a lancé des jeunes.
Vous êtes en relation avec lui ?
Oui. C’est quelqu’un à qui il m’arrive de demander conseil. La saison dernière, il m’avait aidé pour la mise en place de mon effectif lorsque je dirigeais la réserve. Là, il était content pour moi, il m’a félicité. Il m’a même dit qu’il essaierait de revenir un peu plus souvent au stade.
En raison de l’incertitude liée à l’avenir du club, vous avez pris du retard dans la préparation. Ça se rattrape ?
On va aller à l’essentiel. On va aussi rester sur place avec quelques sorties de cohésion, notamment une, en mode sportif, dans Nîmes pour que tous les nouveaux s’imprègnent de la ville, de ses monuments. On va vite mettre en place avec le staff (1) ce qu’on a envie de faire. On va faire également comprendre aux joueurs où ils mettent les pieds.
« Si on respecte le maillot, le club et ses valeurs, le public sera avec nous »
Vous avez été associé au recrutement ?
Oui, on a travaillé en commun avec Anthony qui a été très réactif, avec le staff aussi. Cette dernière semaine, on a vraiment beaucoup travaillé. Il va y avoir quelques paris. Avec l’encadrement de la masse salariale, ce n’était pas évident. On ne rivalise pas avec des clubs comme Créteil ou Cannes par exemple sur le salaire. Mais on a mis en avant le club, son histoire, son engouement, son identité.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus dans cette mission ?
L’aventure humaine que l’on s’apprête à vivre. Il y a des joueurs qui auront peut-être mon âge ou qui seront peut-être même plus vieux, un autre avec qui j’ai joué comme Clément Depres. Mais je poserai un cadre.
A l’inverse, y’a-t-il des choses qui vous inquiètent ?
Non, pas forcément. Le club était mort il y a quelques jours et on repart finalement en National 2 avec un plan de sauvetage réalisé en quelques jours. Je sais qu’il va y avoir une forte attente parce que c’est Nîmes, mais je n’ai pas de pression particulière.
Qu’attendez-vous du public ?
A Nîmes, il est exigeant. Mais je sais aussi que si on est bon sur le terrain, si on respecte le maillot, le club et ses valeurs, il sera avec nous. En revanche, si on triche, il ne nous aidera pas. Je connais très bien le club, ces saisons où il se passe toujours quelque chose, de bien ou de moins bien d’ailleurs. Je connais parfaitement l’attente des gens.
Où voyez-vous Nîmes Olympique dans trois ans ?
Ce sera le moment de remettre Nîmes à sa place. Mais c’est un délai très court et il est difficile de dire avec précision où on sera. N’oublions pas que l’on revient de l’enfer.
Vous sentez-vous porté par l’engouement ?
Oui, bien sûr et ça fait chaud au coeur. Je n’avais pas le moindre doute. Ça faisait quatre-cinq ans que l’on voyait que c’était compliqué. Aujourd’hui, l’heure doit être à l’unité. Sur le terrain c’est déjà difficile de dominer son adversaire. Si en plus on doit se battre à l’intérieur même du club… C’est ensemble qu’on sera fort. On en aura d’autant plus besoin qu’on sera dans une poule sans doute très relevée.
Propos recueillis par Frédéric Prades 17 07 2025
(1) : le staff est composé de Morgan Puel, adjoint ; Anthony Deniaud, préparateur physique ; Jérémy Strufaldi, entraîneur des gardiens.