Au terme d'un match relativement maîtrisé, parfois en difficulté en 2e période, Nîmes s'est imposé 2-0 face à Dijon grâce à deux buts stratosphériques signés Savanier et Bobichon. Avec 36 points au compteur, Nîmes pointe provisoirement à la 9e place de la Ligue 1 et entrevoit l'avenir avec confiance. 

On s'attendait à un début de match fermé : on a été servi. Des Dijonnais accrocheurs laissaient peu d'espace aux Nîmois pourtant investis. Les Crocos insistaient, dans les premières minutes, sur le côté droit mais les centres d'Alakouch ne trouvaient pas les têtes de Guillaume et Bouanga, alignés en pointe. Mais plutôt celles des défenseurs adverses. Néanmoins, c'est de la gauche que Bobichon, qui enchaînait une deuxième titularisation consécutive, décochait le premier tir (4e). Non cadré...

Pour voir une frappe atteindre la cible, il fallait attendre la 26e minute et une tentative en angle fermé de Thioub, repoussé par Allain. Nîmes avait la possession mais il manquait cet éclair de génie, ce soupçon de créativité pour faire la différence. Soudain, le temps s'arrêtait. Après une récupération du ballon au milieu de terrain, l’inspiration de Savanier laissait les Costières de marbre. Alors que Bouanga, seul, attendait le ballon sur la droite, le filou milieu nîmois était capable de voir le gardien avancé et de le lober des quarante mètres (1-0, 28e). Un but exceptionnel qui débloquait une rencontre jusqu'alors bien verrouillée.                                                                                                                   

Un geste qui ne fait qu'illustrer le talent de Savanier, qu'il sera sans doute difficile de garder en fin de saison... Ensuite, c'est Bouanga qui réalisait une percée sur la gauche mais son centre en retrait était imprécis, pressé qu'il était par la sortie rapide du gardien bourguignon (36e). En fin de première période, c'est Dijon qui se procurait enfin des situations. Abeid se frayait un chemin dans la surface balle au pied mais le retour de Briançon poussait son adversaire a rater la cible (38e). Le corner fuyant de Balmont dans la surface nîmoise ne trouvait personne sur sa trajectoire (44e). De faibles opportunités pour une formation visiteuse qui s'était surtout concentrée à défendre dans les premières 45 minutes mais qui reprenait du poil de la bête dans le second acte.

Au retour des vestiaires, le premier nîmois à se mettre en évidence était Bernardoni. Le gardien prêté par Bordeaux tendait fermement sa main gauche à bout portant pour empêcher l'égalisation de la tête de Tavares (50e). Sur l'action suivante, Bouanga s'infiltrait dans l'axe et tentait sa chance des 25 mètres. Le gardien dijonnais ne captait pas le cuir et Guillaume, un peu surpris, expédiait son plat du pied dans les travées du pesage Est. En une minute, on passait d'un potentiel 1-1 à un 2-0 (51e).

Après quoi, Savanier faisait à nouveau chauffer les gants d'Allain en tentant directement sa chance d'un tir enroulé du droit (55e). Le portier Côte-d'Orien dégageait en corner. La réaction de l'adversaire n'avait pas lieu et les Crocos géraient tranquillement tout en continuant d'attaquer. Alioui, qui avait remplacé Guillaume, était servi à la limite du hors-jeu. Mais le l'international marocain préférait chercher Bouanga devant le but, lequel était devancé de justesse par un défenseur (71e). L'attaquant nîmois s'était montré peut-être un peu trop altruiste sur cette occasion.

De manière générale, les attaquants nîmois n'ont pas été flamboyants ce soir. Concernant l'association inédite Bouanga-Guillaume, elle demande à être renouvelée. Le joueur prêté par Angers a réussi pas mal de déviations de la tête mais n'est jamais parvenu à combiner avec son compère gabonais. Pas encore à l'abri, les Nîmois pouvaient compter sur Alakouch pour tacler énergiquement devant Tavares face au but (82e). Mais celui qui porte le plus local des prénoms, Antonin Bobichon, libérait le peuple rouge d'un nouveau but splendide. Dès 20 mètres, après un contrôle et une frappe enchaînée, le Bagnolais envoyait un missile qui terminait sa course dans la lucarne d'Allain (2-0, 83e). Ripart, entré en jeu, aurait même pu participer à la fête sans un superbe arrêt du gardien sur la ligne (89e).

Avec ce succès, Nîmes pointe provisoirement à la 9e place de la Ligue 1 avec 36 points. Une performance qui force le respect pour le 20e budget de Ligue 1, qui se situe désormais à 17 points devant le barragiste Monaco. Une équipe royale prête à aller défier l'ogre parisien, samedi prochain. Avec, qui sait, une autre belle surprise à la clé...

Corentin Corger

25e journée de Ligue 1. Stade des Costières. Nîmes Olympique - Dijon 2-0 (mi-temps : 1-0). Spectateurs : 12 703. Arbitre : Jérôme Miguelgorry. Buts à Nîmes : Savanier (28e), Bobichon (83e). Avertissements à Nîmes : Ferri (35e), Landre (58e). Avertissements à Dijon : Chafik (13e), Balmont (35e), Lautoa (54e), Haddadi (66e,89e). Exclusion à Dijon : Haddadi (89e). 

 Nîmes : Bernardoni – Alakouch, Briançon (cap.), Landre, Maouassa - Thioub, Savanier, Ferri, Bobichon - Bouanga (Ripart, 72e), Guillaume (Alioui, 57e). Entraîneur : Bernard Blaquart. Remplaçants non utilisés : Valette, Paquiez, Harek, Valls, Bozok. 

 

Dijon : Allain - Chafik (Coulibaly, 87e), Aguerd, Lautoa, Haddadi - Abeid, Marie, Balmont (Kwon, 64e), Sliti - Tavares, Kaba (Said, 72e). Entraîneur : Antoine Kombouaré. Remplaçants non utilisés : Runarsson, Bouka Moutou, Amalfitano, Keita. 

Les réactions nîmoises : 
Téji Savanier : « On peut continuer à rêver, essayer de continuer à gagner des matches en Ligue 1, rester en haut du tableau. On ne s'attendait pas à faire cette saison. Mon but ? Je suis loin, j'essaie de frapper fort, je vois le gardien légèrement avancé, j'ai tenté... C'est le plus beau but inscrit jusqu'ici dans ma carrière. »

 

Anthony Briançon : « C'est une bonne soirée. Il y a ce coup de génie de Savanier, on ne prend pas de but, on fait le break au bon moment et on fait un grand pas vers le maintien. On mérite notre place, la Ligue 1 est très dure, il faut s'arracher quatre-vingt-dix minutes pour obtenir une victoire, mais on est en réussite en ce moment et l'on sait montrer, comme à Nantes, des ressources mentales. Il nous faut continuer ainsi. »

 

Antoine Kombouaré (entraîneur de Dijon) : « Cela n'a pas souri, mais il faut rester costaud. On est déçu, mais on est préparé à batailler jusqu'à la fin. Ce soir, il y avait la place pour revenir au score. Je n'ai pas aimé notre entame de match trop timide... Je n'aime pas parler de défaite encourageante, mais après le but exceptionnel de Savanier, on a bien réagi, on a poussé, on était plus proche du 1-1 que du 2-0.

 

 

Notre seconde période a été très bonne. Il y a, ce soir, beaucoup de frustration, mais on a appris beaucoup de ce match. J'ai vu la révolte que j'espérais même s'il n'y a pas eu d'efficacité dans les zones de vérité. Je veux voir une équipe avec du caractère, de la personnalité. Nos attaquants ne sont pas en réussite, ce groupe a perdu confiance, manque de caractère, il faut changer les habitudes, mais je reste persuadé qu'il y a la place pour grappiller des points dans les matches à venir. »

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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