"Il y a des mecs qui mentalement ont des vrais problèmes, il faut consulter; on se demande si certains sont faits pour ce métier là", les mots forts du capitaine Formose Mendy qui explique sans langue de bois les causes de la relégation du Nîmes Olympique

Depuis mai 2021 et la fermeture du centre de formation par Rani Assaf, beaucoup de regards s'étaient tournés vers l'Association Nîmes Olympique comme un acteur majeur capable de faire pression sur l'actionnaire majoritaire de la section professionnelle en dénonçant la fameuse convention qui lie les deux entités, indispensable pour évoluer dans le monde professionnel. En délaissant la formation, la SASP ne respectait pas l'un des points de ce fameux contrat. 

Il y avait donc déjà matière à entamer une procédure pour non-respect de cette convention. Mais Yannick Liron, président de l'association, voulant protéger la préformation, n'a jamais voulu appuyer sur le bouton et lancer les démarches. Avec la relégation en N2 et la perte du statut professionnel, la convention devient nulle et donc désormais plus facile à dénoncer.

Mais ce n'était pas à l'ordre du jour, hier soir, du côté de l'association et ce qu'il en ressort de la réunion. "Yannick Liron était prêt à le faire, il était plus offensif que les autres. Environ 80% des membres ne veulent pas rentrer en guerre", fait savoir une source.  Pourquoi ? Car les conséquences sont majeures pour l'asso qui a la gestion des équipes du NO jusqu'aux U15. 

"Où vont s'entraîner les jeunes ?"

"Si on dénonce la convention, on perd les terrains de la Bastide qui appartiennent à la section pro donc où vont s'entraîner les jeunes ? Et puis, il faut aussi un budget suffisant pour le matériel et les éducateurs. Sans oublier, la crainte de voir Rani Assaf entamer des poursuites pénales contre des membres de l'asso", détaille un autre proche du dossier. D'où les raisons qui ont poussé le bureau à ne pas prendre de décision tranchée pour le moment. 

Hier soir, l'association, qui reste garante des derniers restes de la formation nîmoise, a souligné les résultats positifs des équipes de jeunes qu'elle entend bien continuer à protéger. Ainsi, le président Yannick Liron est prêt à rencontrer les élus locaux dont le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier et son premier adjoint Franck Proust afin d'assurer l'avenir de ces jeunes et du Nîmes Olympique. 

"L'asso attend que la ville de Nîmes se manifeste"

"L'association a le pouvoir de changer les choses, mais ce n'est pas à elle de prendre toute la responsabilité à sa charge. Elle attend que la ville de Nîmes se manifeste", confie l'un de nos interlocuteurs. Pour dénoncer la convention, l'association attend des garanties pour pouvoir occuper des terrains et un soutien financier pour maintenir les équipes en place. Mais surtout, ce qu'il faut souligner, c'est que la dénonciation de la convention n'obligerait plus le club à repartir de R1, "si on est en capacité de présenter un budget de National 2, le club repart en N2", nous confie-t-on. D'où la nécessité d'échanger avec les élus qui ont donc un rôle primordial à jouer dans cette équation. 

En attendant une sollicitation de la municipalité, un courrier est également en préparation à destination de Rani Assaf afin de lui faire part des nombreuses interrogations sur l'avenir du club, de ses ambitions pour la saison prochaine et du besoin de renégocier la convention. "L’asso apportera son soutien total aux supporters et acteurs qui tenteront de trouver une solution pérenne pour Nîmes Olympique. Et elle sera au rendez-vous des grandes décisions quand elles devront être prises", conclut un membre de l'asso. 20 05 2025

L’association Sauvons le Nîmes Olympique rassemble 1800 membres, supporters et anciens joueurs inquiets pour l’avenir de leur club. À la suite de la relégation en National 2, elle hausse le ton, évoque des projets de reprise écartés et propose des solutions concrètes. Objectif : retrouver un Nîmes Olympique viable, populaire… et crédible.

Créé en mai 2023, devenu association à l’automne de la même année, le collectif Sauvons le Nîmes Olympique n’a cessé d’alerter sur la gouvernance du club. La relégation en National 2, confirmée il y a quelques jours, n’a fait qu'amplifier sa mobilisation.

Le collectif revendique aujourd’hui 1 800 membres et a déjà levé 30 000 euros grâce à un appel aux dons. Son ambition ? Entrer un jour, même symboliquement, dans le capital du club, et obtenir un siège au conseil d’administration pour porter la voix des amoureux des Crocos. Ce mardi, il a organisé une conférence de presse pour faire le point sur l’actualité du club et avancer quelques idées.

Des repreneurs écartés : la version du collectif

Dans une récente interview au Midi Libre, le président d'honneur du club, Jean-Jacques Bourdin, a affirmé qu’aucune offre sérieuse de reprise ne s’était présentée. Un mensonge, rétorquent Patrick Fustier,co-président du collectif et Dimitri Pialat, vice-président.

Selon lui, le 28 mars, un intermédiaire représentant du groupe horloger Pulsar (filiale de Seiko) était présent à Nîmes, lors du match contre Bourg-en-Bresse : « Des négociations avaient démarré bien avant puisqu’il avait été suggéré par Pulsar un effort au mercato pour renforcer l’équipe. Assaf n’a pas voulu parce qu’il était convaincu que l’équipe allait s’en sortir. Pulsar aurait proposé une enveloppe de 8 millions d’euros, dont 3 millions pour racheter la structure métallique du stade des Antonins.

Mais Rani Assaf, propriétaire du club via la SASP, aurait refusé, estimant l’offre insuffisante. « Assaf a voulu inclure les frais d’architectes pour son projet de nouveau stade », assure Fustier. Avec la relégation, Pulsar aurait abandonné toute intention d’achat, faute de visibilité en N2.

Une rupture de convention en ligne de mire ?

Le collectif estime que le club est désormais dans une impasse totale. La valeur du Nîmes Olympique est en chute libre, et les intentions de son propriétaire sont floues. En réaction, le collectif envisage un acte fort : demander à l’association Nîmes Olympique (gestionnaire de la section amateur) de dénoncer la convention qui la lie à la SASP (structure professionnelle dirigée par Assaf).

Cette dénonciation pourrait priver la SASP de toute participation aux compétitions fédérales, faute de numéro d’affiliation, entraînant une rétrogradation administrative possible en National 3 ou R1. 

« Les gens en ont marre. Et même si c’est en N3 ou R1, ils veulent surtout retrouver leur Nîmes Olympique », lâche Patrick Fustier.

Une table ronde pour rebâtir

Au-delà des tensions, le collectif propose de rassembler toutes les forces vives du territoire : élus, anciens joueurs, décideurs économiques… L’objectif : sauver ce qui peut l’être et imaginer un avenir plus sain pour le club. Selon lui, la perte de l’agrément du centre de formation a déjà provoqué le départ de près de 30 jeunes joueurs vers d’autres clubs.

Et si on revenait aux Costières ?

Dernier cheval de bataille du collectif : la question du stade. Alors que le Nîmes Olympique évolue depuis plusieurs mois dans une structure temporaire aux Antonins, le collectif demande à la Ville de visiter le stade des Costières comme l’a déjà demandé  le groupe d’opposition au conseil municipal Nîmes citoyenne à gauche

« Un retour partiel, avec du public dans une seule tribune, pourrait être envisagé pour le N2 », plaide Patrick Fustier qui ajoute : « On ne sait rien de ce que verse la SASP Nîmes Olympique pour la location de la structure métallique des Antonins à la société Nemau qui appartient à Assaf. Mais un retour aux Costières, avec du public dans une seule tribune, serait envisageable en N2 et coûterait sans doute moins cher. » Un courrier officiel doit être adressé à la mairie dans ce sens.

Frédéric Prades 20 05 2025

Invité de ICI Gard Lozère ce mercredi 21 mai, François Michel est revenu sur la situation des Crocos. Le secrétaire du collectif "Sauvons le Nîmes olympique" a détaillé le plan du groupe de supporters pour reprendre le club en main. Entretien. 

ICI Gard Lozère : Comment comptez-vous vous y prendre pour vous débarrasser de Rani Assaf ?

François Michel : Alors, le projet que nous proposons n’est pas porté uniquement par nous, les supporters, même si nous en sommes à l’initiative. Ce que nous essayons de proposer, c’est un nouveau modèle de gouvernance qui pourrait se mettre en place en plusieurs étapes. La première étape ce serait de pousser Rani Assaf vers la sortie. Pour cela, nous essayons de soutenir l’association Nîmes olympique qui encadre et s’occupe de l’ensemble de la section amateur du club, notamment du centre de formation - ou ce qu’il en reste après son démantèlement par Rani Assaf. Nous essayons d’appuyer cette structure pour qu’elle lui reprenne ce fameux numéro d’affiliation. C’est elle, à l’origine, qui en est la détentrice. La première chose qu’il faut savoir, c’est que dans le foot français, ce sont les associations historiques des clubs qui sont propriétaires de ce numéro d’affiliation. Il permet à un club de concourir aux compétitions nationales. La deuxième chose à savoir, c’est que chaque club professionnel possède une Société anonyme (SASP) qui se voit confier ledit numéro d’affiliation. Cette attribution lui permet de gérer les équipes professionnelles. Et au Nîmes olympique, précisément, c’est Rani Assaf qui est le propriétaire de cette SASP. En aidant l’association Nîmes olympique, nous pourrions donc repartir sur de nouvelles bases.

Ce dont vous nous parlez constitue donc la première étape de votre plan pour reprendre en main les Crocos. Quelle est donc la deuxième étape dont vous nous parliez ?

Alors, dans un deuxième temps, lorsque nous aurons réussi à repartir de zéro, même s’il ne reste plus grand-chose du club relégué en National II, le championnat amateur, nous souhaitons constituer un nouveau modèle de gouvernance, basé sur l’exemple du SC Bastia. Pour ce club, une Société coopérative d’intérêt collectif a été constituée. Elle permet d’avoir plusieurs actionnaires. Chacun d’entre eux apporte un capital à la hauteur de ses moyens. Il y aurait, par exemple, des acteurs économiques, politiques, mais aussi des supporters. Au Collectif "Sauvons le Nîmes olympique", nous avons lancé une collecte de fonds : "Les Crocosocios". L’objectif de cette collecte est de réunir des fonds pour, le moment venu, devenir actionnaire du club.

Encore faut-il que Rani Assaf accepte de vendre le club et y parvienne. Quelle bonne raison aurait-il de partir, aujourd’hui ?

La première raison, je pense, c’est que Rani Assaf à perdu. Il avait, à la base, un projet économique et sportif qui m’avait séduit pour le club. Sauf qu’il s’est progressivement fermé à toute interaction. Il s’est progressivement mis à dos les Nîmois, il a démantelé le centre de formation, il n’a plus l’autorisation de construire son projet autour du stade des Costières. En fait, Rani Assaf est aujourd’hui à la tête d’une coquille vide.

La difficulté est que Rani Assaf est assez gourmand sur le prix de vente…

Oui, il en veut beaucoup. Dans les colonnes de Midi Libre, la semaine passée Jean-Jacques Bourdin, le président d’honneur du Nîmes olympique, disait que Rani Assaf était vendeur mais qu’il n’y avait jamais eu d’acheteur sérieux. Notre collectif "Sauvons le Nîmes olympique" a montré que c’était faux. Il y a bien eu un groupe américain, très sérieux, avec qui les négociations sont allées très loin. Ce groupe était prêt à investir. Le problème, c’est que Rani Assaf a des exigences qui sont délirantes pour un club aujourd’hui en National II. Ces exigences sont liées notamment au fait qu’il veut revendre le club avec le stade des Antonins dont il a lui-même financé la construction.

Avez-vous déjà identifié des élus, ou des chefs d’entreprises qui seraient prêts à vous suivre dans votre projet ?

Oui, à Nîmes en l’occurrence, il y a des entreprises comme Bastide Médicale qui est un partenaire historique du club, mais on pense également à des élus de tous bords : la mairie, le Conseil départemental ou encore le Conseil régional.

Le manque de classe jusqu'à la fin :

"Ce qui m'a choqué c'est le manque de gentillesse du staff et des joueurs de ne pas venir saluer les enfants." Présent aux cotés de Sauvons Nîmes Olympique, Émilien Marcos, PDG d'Ocean Propreté, est revenu sur l'initiative de fin de saison soulignant que 500 places pourtant payées au club n'ont finalement jamais été utilisées.

L’ancien président croco Jean-Louis Gazeau, qui réagit à la relégation en National 2, et Rani Assaf bataillent en justice. Si cette situation n’aide pas, elle n’est pas obligatoirement un frein à l’avenir de Nîmes Olympique.

Depuis que Nîmes évolue en National, Jean-Louis Gazeau regarde tous les matches des Crocos sur sa tablette et ffftv. Vendredi dernier, il a assisté, impuissant, à leur défaite 4-2 devant Aubagne, officialisant la relégation en National 2.

"Une relégation sans surprise. On a assisté ces dernières saisons à une agonie lente mais programmée, soupire celui qui a été président de 2002 à 2014, époque où Nîmes réalisait 2 M€ de sponsoring (220 partenaires). Cela fait longtemps que je savais le club condamné par la gestion de M. Assaf. Ce n’est pas le seul responsable mais il restera comme le fossoyeur de Nîmes Olympique. Je n’ai jamais compris son fonctionnement. Il n’a fait que tout détruire. C’est le pire président de l’histoire du football ! On n’a jamais vu un président ne pas assister à un match de son équipe pendant plus de deux ans…"

Entre Rani Assaf et la famille Gazeau, les relations sont plus que fraîches. "Il nous a jetés comme du linge sale", rappelle l’ancien chef d’entreprise, aujourd’hui âgé de 84 ans. Plus de cinq dossiers opposant les deux parties sont entre les mains de la justice !

La répartition actuelle du capital contestée

L’un d’eux concerne la répartition du capital de Nîmes Olympique. Aujourd’hui, les actionnaires minoritaires que sont MM. Gazeau et Roticci (ancien sponsor via l’enseigne MacDan) et leur société Sport développement gardois (SDG) ne possèdent plus que 2,21 % du club.

Ils en détenaient 20 % en 2021, juste avant que Rani Assaf ne procède à une augmentation de capital (la deuxième après celle réalisée en 2015, qui avait alors permis à l’un des créateurs de la Freebox de devenir actionnaire majoritaire).

"Cette deuxième augmentation de capital, faite qui plus est en baissant la valeur de la part, on la conteste et on veut la faire annuler parce qu’elle n’est pas conforme aux règles comptables", explique Jean-Louis Gazeau, qui, sur ce point précis, espère un jugement d’ici la fin de l’année. "Pour l’instant, on n’a aucune date."

Le futur repreneur doit être informé

Résultat, en attendant : "L’incertitude sur la répartition du capital de la société NO suite à l’assignation par SDP rend difficile, si ce n’est impossible, toute évolution du capital de la société NO à court terme par l’apport de nouveaux actionnaires ou l’injection de capitaux frais", est-il écrit dans le dernier rapport financier du club, sous la rubrique “Principaux risques et incertitudes”.

Un outil de travail "indispensable" pour attirer un repreneur

En tout cas, pour l’ancien président croco, maintenant, « il faut que M. Assaf vende. Il ne doit pas s’entêter mais être raisonnable ». Pour pouvoir attirer un repreneur « sérieux », M. Gazeau est sûr d’une chose : « Il faut lui donner un outil de travail, c’est indispensable. » Lui, il préconise un retour au stade des Costières, qu’il faudrait « rénover totalement sur deux ou trois ans ».

À ses yeux, alors qu’à l’approche des élections municipales, "on sent que ça va tirer dans tous les sens", le dossier Nîmes Olympique nécessiterait "une union politique. Toutes les forces en présence et toutes les collectivités devraient travailler pour l’intérêt du club, et non pour le leur".

Bernard Blaquart : «Rani Assaf a vendu l'âme du Nîmes Olympique"

Relégué pour la deuxième fois de son histoire en National 2, Nîmes Olympique vit une dégringolade historique. Trois scénarios se dessinent pour l’avenir du club. Rani Assaf reste, vend ou dépose le bilan. Trois options, un seul constat : le désastre actuel est d’abord celui d’un homme.

La défaite concédée vendredi soir aux Antonins face à Aubagne (2-4) a scellé le sort de Nîmes Olympique. Sept ans après l’euphorie de la montée en Ligue 1, le club gardois enregistre une troisième relégation en cinq saisons. Cette fois, il n’y aura pas de miracle : Nîmes descend en Nationale 2, le quatrième échelon du football français.

En 88 ans d’existence, le club a déjà perdu son statut pro entre 2004 et 2008 lors des nombreuses années passées en National. Il avait aussi connu une relégation dans les championnats amateurs, en 1996. C’était l’année de la fameuse épopée en Coupe de France, conclue par une finale perdue face à Auxerre. Les Crocos avaient alors négligé le championnat, mais avaient été repêchés in extremis en National avant de retrouver la Ligue 2 dès la saison suivante. Bien des clubs amateurs ont des difficultés financières. Pas sûr toutefois qu’un nouveau miracle se reproduise.

Cette fois, le couperet semble définitif. Pour la première fois de son histoire, Nîmes évoluera en amateur. Un séisme sportif et institutionnel pour un club qui, il n’y a pas si longtemps, défiait le PSG et renversait l’OM au stade des Costières.

Dans cette descente aux enfers, un nom revient avec insistance : Rani Assaf. Président et actionnaire majoritaire, il est désigné par beaucoup comme le principal artisan du naufrage. Insondable, silencieux, presque fantomatique — il n’a pas été vu aux Antonins depuis deux ans —, ses intentions restent floues. Mais une chose est certaine : le club est à la croisée des chemins.

Trois scénarios s’esquissent pour l’avenir de Nîmes Olympique.

Assaf reste en dépit d’une présence fantôme 

Il est invisible, insaisissable, et pour beaucoup, déjà parti depuis longtemps. Mais Rani Assaf est toujours là, toujours actionnaire majoritaire du Nîmes Olympique, et rien ne dit qu’il s’apprête à lâcher prise. Selon nos confrères de Midi Libre, la SASP Nîmes Olympique n’est pas en cessation de paiement. Elle disposerait encore de 3 millions d’euros en trésorerie. Un complément de 3,5 M€ est même attendu au titre du transfert de Bruges vers Cincinnati de Kevin Denkey, passé par le centre de formation.

Sur le papier, les conditions financières sont là pour reconstruire une équipe compétitive et viser la future Ligue 3. Sur le papier seulement. Avec l’un des plus gros budgets du National (6 M€), le club a fini bon dernier, ridicule, dépassé, démobilisé.

Les choix sportifs sont dramatiquement inefficaces depuis plusieurs saisons. Ni directeur sportif cohérent, ni entraîneur visionnaire, ni projet lisible. Tout est fait à distance, dans le silence glacé d’un président absent des tribunes depuis deux ans. Le club entre dans une ère amateur, il doit reconstruire un effectif entier et une structure sportive complète.

Mais Rani Assaf n’a jamais montré qu’il savait ou voulait bâtir durablement dans le monde du football. Il gère un actif. Il ne porte pas un blason.

Assaf vend : l’option espérée mais illusoire

C’est l’espoir de tout un peuple rouge et blanc : qu’il parte, enfin. L’homme qui fut un temps perçu comme le sauveur est aujourd’hui vu comme le fossoyeur d’un club qui fêtera ses 90 ans en 2027. Ses choix et sa méthode, même contestables, plaidaient pour lui lors de la montée en Ligue 1 en 2018. Mais le club est descendu trois fois lors des cinq dernières saisons. 

Son isolement est total. Politiques, supporters, anciens du club : tous ont coupé les ponts. Même ses plus fervents défenseurs ont disparu des radars. Pourtant, il ne semble pas pressé de vendre. Le prix demandé (au moins 10 M€) est irréaliste. Bernard Blaquart, architecte de la dernière grande époque nîmoise, nous confiait récemment : « Le club n’a plus aucune valeur marchande. Aucun joueur bankable. Pas de centre de formation. Un stade provisoire. Un centre d’entraînement dans une zone inondable. »

Et pourtant, Assaf reste assis sur son actif, comme si un miracle pouvait faire remonter la cote. Il ne vendra pas à perte. Mais qui paierait pour un club en ruines, sans avenir sportif immédiat ni outils de formation ?

L’hypothèse d’une médiation politique prend corps. Avec pour beaucoup d’entre eux une bonne dose d’opportunisme, d’électoralisme et de mauvaise fois, les politiques locaux sont sortis du bois, versant leurs larmes de crocos le week-end dernier. De toute la classe politique, seule l'opposition de gauche, depuis de nombreuses années, avait alerté sur les dangers de laisser les clés de la boutique à Rani Assaf et de céder à un privé un bien communal lors de la vente du stade des Costières qui n'a finalement pas abouti.

La campagne municipale à venir pourrait mettre le dossier Nîmes Olympique au cœur du débat. Ceux qui ont soutenu Assaf devront assumer. Ceux qui veulent relancer le club devront convaincre. Mais si le statu quo perdure, si Rani Assaf conserve un club relégué, la colère populaire risque de s’installer durablement dans les tribunes désertées des Antonins. Et peut-être aussi dans les urnes.

Assaf dépose le bilan : hypothèse noire et peu probable

Et si tout s’arrêtait ? Si, faute d’envie ou de repreneur, Assaf décidait de fermer boutique ? C’est le scénario noir, pas totalement exclu, bien que peu probable à court terme, la SASP n’étant pas techniquement en faillite.

Un dépôt de bilan serait un coup de grâce. Le Nîmes Olympique repartirait en Régional 1, le niveau de son équipe réserve, soit le sixième niveau du football français. 

Mais Assaf ne partirait pas sans récupérer quelque chose. Son silence n’est pas nécessairement un aveu de faiblesse, mais peut-être une stratégie d’attente. Attente d’un chèque, d’un arrangement, d’une opportunité.

En attendant, le club est suspendu à son bon vouloir sans aucun plan sportif visible.

Nîmes en péril, son identité aussi

Quel que soit le scénario, une chose est claire : Nîmes Olympique ne s’en relèvera pas sans rupture. Rupture avec ce mode de gouvernance. Rupture avec l’idée qu’un club de football professionnel peut se gérer comme une ligne comptable.

Les supporters, eux, à défaut d’être présents au stade ont un amour inconditionnel pour ce club qui, il est vrai, ne laisse pas indifférent. Les plus anciens sont nostalgiques du stade Jean-Bouin. Tous ont le souvenir du stade des Costières vibrant, du jeu flamboyant de 2018, de l’émotion du football populaire. Le club, lui, est en train de leur échapper. Pire, il est en train de s’éteindre dans le silence de son propriétaire.

Frédéric Prades - Le Réveil du Midi 12 02 2025

L'Amicale des Anciens de Nîmes Olympique (AANO) a décidé de livrer son sentiment. "AANO, l'un des meilleurs ambassadeurs du club depuis 40 ans, est catastrophé mais pas surpris de la situation actuelle du club. Tous les anciens acteurs de son histoire se sont sentis trahis par la gestion irresponsable et irrespectueuse de son identité et de ses valeurs par la direction actuelle du club", fait savoir l'association présidée depuis plus de 20 ans par Patrick Champ, ancien joueur et entraîneur du NO. Avant de conclure : "l'Amicale appelle à un changement radical et continuera à œuvrer pour que notre club de cœur puisse retrouver la place qu'il mérite dans l'élite du football français. Allez Nîmes !" Comme bon nombre de supporters, AANO réclame aussi le départ du président et actionnaire majoritaire Rani Assaf.

Depuis hier soir, la page Facebook d’Objectif Gard croule sous les commentaires. Les Nîmois, les Gardois même, ont vivement réagi à la défaite des Crocos (2-4) face à Aubagne. On ne peut évidemment pas citer tout le monde, mais la rédaction vous propose un florilège des commentaires. Les voici :

On commence par l’optimiste du jour. Christian Jaworski commente : « Quelle tristesse. Mais un lion ne meurt jamais, il dort. Un crocodile pareil. Le Nîmes Olympique se relèvera (si on lui laisse les moyens). »

Patrice Rous, lui, fait un triste constat : « Ancien bastion du football français, il glisse lentement vers l’oubli, sans fracas, sans révolte. Des tribunes silencieuses, une direction contestée, une équipe abandonnée. Où sont passées la fierté, la passion, la rage des Crocos ? Descendu en National 2, Nîmes n’est plus qu’un souvenir douloureux pour ses fidèles. Et pendant ce temps, l’indifférence règne. »

Sur la même ligne que Patrice, Pablo Domeci fait un rappel douloureux : « 2019 : Nîmes 9e de Ligue 1. 2025 : Nîmes en National 2. On peut difficilement faire plus tragique. » Peut-être que le Nîmes Olympique pourrait inspirer James Cameron, le réalisateur du Titanic ?

L’une des principales cibles des supporters reste le président Rani Assaf. Romu Nantes conseille au président de « raser ton stade des Antonins !! Tu joueras à la Bastide devant 200 personnes en N2 !! ».

Géry Gérard, fidèle de notre page Facebook, livre une longue et intéressante analyse sur celui qui est le responsable de ce « marasme », à savoir Rani Assaf. En voici quelques extraits : « Ce monsieur a eu tout faux depuis qu’il est arrivé au club (…) L’abandon du centre de formation, qui fait qu’aujourd’hui il n’y a plus aucun joueur avec le cœur croco comme l’avaient les Briançon et Ripart par exemple. (…) Tous les meilleurs joueurs étaient vendus sans être qualitativement remplacés. (…) Le président n’a jamais voulu dépenser un centime de trop. (…) Son seul objectif : son projet immobilier. Pour le réaliser, le Nîmes Olympique a juste été un prétexte, une opportunité. Aujourd’hui, j’ai comme l’impression qu’il s’est vengé contre la mairie et les supporters. »

Christian Roque y va de son jeu de mots : « Fantomassaf demandait qui était le meilleur président ? Difficile de le dire. Par contre, on sait maintenant qui aura été le plus mauvais. »

Pour certains aussi, comme Gérald Menchon, la mairie de Nîmes n’est pas exempte de reproches : « Je pense que le président et l’entraîneur n’étaient pas à la hauteur. Sans oublier le maire de Nîmes qui a fait confiance à des incapables. Dommage. Maintenant, je souhaite un repreneur. »

Adil Hermach n’est pas non plus épargné. Eddy Blondeau ironise : « Encore une défaite encourageante pour Adil qui ne doit pas comprendre que c’est terminé. »

Et une jolie conclusion de Bernard Plani qui résume la soirée d’hier, l’ensemble de la saison et l’état d’esprit de tous les supporters : « Le crocodile pleure. » Et cette fois, hélas, ce sont de vraies larmes.

Il a longtemps échangé après la rencontre avec Formose Mendy ou encore Adil Hermach. Présent hier soir au stade des Antonins, Anthony Briançon, capitaine emblématique du NO, a assisté impuissant à la relégation en N2 des Crocos, seulement quatre ans après avoir connu le club en Ligue 1. 

Objectif Gard : Vous avez passé dix ans au club (2012-2022), tout connu avec le NO ! Que ressentez-vous de le voir tomber en N2 ?

Anthony Briançon : Je ne vais pas en rajouter. On est tous très déçus quand on aime Nîmes Olympique et après tout ce qu'on a vécu. Maintenant, je me mets aussi à la place des joueurs. Je pense que c'est un mauvais moment aussi pour eux. Je suis triste ! Voir le club en N2, il y a quelques années, ce n'était même pas envisageable puisqu’on avait notre réserve à ce niveau. Voir notre équipe première en N2, c'est vrai que ça fait mal au cœur. On a un groupe d'amis sur WhatsApp avec Gaëtan Paquiez, Théo Valls, Anthonin Bobichon, Renaud Ripart et Clément Depres, on en parlait et on disait que c'était douloureux d'en arriver là. Cela fait chier pour les joueurs, les supporters et les salariés qui sont là depuis un petit moment et qui ne savent pas s'ils seront là l'année prochaine. J'ai une grosse pensée pour eux.

Ces joueurs-là, formés au club, mouillaient vraiment le maillot. Cette saison, force est de constater que cela n'a pas été le cas, n'est-ce pas ?

C’est ce que je disais à Formose Mendy. Sans comparer à ce qui a été fait lors des années précédentes, mais cette prestation contre Aubagne m'a fait penser à un match où il n'y avait pas d'enjeu. Je n'ai pas senti une mobilisation générale pour sauver le club. C'est dommage parce que, dans la conjoncture actuelle, s'il y avait eu une victoire, les cartes étaient rebattues pour le dernier match. En plus, face à Orléans qui n'avait plus rien à jouer, je pense que c'était faisable.

Quand vous êtes parti en 2022, avez-vous senti les prémices de cette descente aux enfers ?

On se demandait tous ce que le club allait devenir. C'est vrai que c'est une génération entière qui est partie quasiment en même temps. Il y avait une équipe à recréer. L'année d'après, le club est descendu en National. Après, on sait très bien que maintenant, le championnat National, c'est très dur. Il y a des grosses équipes. On voit bien Nancy, Bastia et Strasbourg qui ont mis du temps à remonter. Donc ce n'était pas une bonne chose, mais, encore une fois, jamais, on n'aurait imaginé que le club tombe en N2.

Encore plus quand on voyait le projet de nouveau stade...

Tout le monde y croyait, bien sûr. Je pense que c'était un beau projet. Quand il est tombé à l'eau, ça a fait mal à beaucoup. Il y a eu ensuite le conflit avec la mairie. Les choses ont évolué dans le mauvais sens pour tout le monde. Ce sont des choses qui me dépassent. C'est surtout dommage aujourd'hui de ne pas avoir les supporters qui puissent soutenir l'équipe dans des moments un peu compliqués comme ça. C'est dommage de voir un stade avec 1 500 spectateurs alors qu'on a connu des 13 000, 14 000 personnes aux Costières. C'est triste aujourd'hui de voir le club à ce niveau-là.

Quand un club chute, ce sont souvent les anciens qui aident à le relever. Peut-on espérer revoir Briançon, Ripart, Valls, Paquiez... revenir à Nîmes ?

Ce serait le rêve ! Est-ce que c'est réalisable ? Ce serait mentir de dire que ça l'est pour le moment, car chacun a sa carrière. On vieillit, mais on a encore quelques années devant nous pour jouer et pour finir notre carrière le plus sereinement possible. De toute façon, on est tous d'ici et des alentours, donc à un moment, notre fin de carrière va arriver et on reviendra tous dans la région. Et pourquoi pas réintégrer le club de différentes manières ? On en parle souvent.

Cruelle réalité pour tous les Nîmois amoureux du football : le Nîmes Olympique est en 4e division depuis hier soir. Les réactions sont nombreuses du côté des supporteurs. La parole est donnée dans cet article au personnel politique.

Nicolas Pellegrini, représentant de la France insoumise : "La relégation du Nîmes Olympique en National 2 est une triste nouvelle pour toutes celles et ceux qui croient au sport populaire. Cette descente est aussi le résultat d’une gestion calamiteuse du dossier par la municipalité, incapable de défendre l’intérêt général face aux enjeux du football nîmois. Ce recul sportif fragilise toute l’économie locale du sport, des emplois aux clubs amateurs, en passant par le lien social qu’incarnent les Crocos. Mais malgré tout, notre soutien au Nîmes Olympique reste total. Plus que jamais, nous serons aux côtés de celles et ceux qui font vivre cette passion."

Vincent Bouget, vice-président au Département du Gard : "Et voilà. Coup de sifflet final. Après une nouvelle défaite, la descente en N2 est officielle pour le Nîmes Olympique. Jamais depuis 88 ans, l’équipe première n’avait connu un tel sort. À vrai dire, tout le monde le savait déjà sans vraiment oser se l’avouer. Parce que tout le monde se rendait bien compte que ce club n’était plus que le fantôme de lui-même. Évoluant dans un stade provisoire et un centre d’entraînement vétuste, avec un effectif et un staff sans doute pas taillé pour résister à l’absence de moyens. Depuis cinq ans, nous assistons, impuissants, à l’inexorable descente aux enfers d’un club de foot populaire victime du foot business. Et de l’un de ses représentants et d’une mauvaise histoire politique locale écrite par ceux qui, par opportunisme ou aveuglement idéologique ont préféré céder aux sirènes de l’argent plutôt que de préserver l’identité d’un club. (...) Il faudra pour autant essayer de reconstruire, en permettant l’arrivée d’un repreneur, en rénovant le stade des Costières aujourd’hui à l’abandon, en intégrant les supporters au projet. Et même si cela ne brille pas, cela peut être de bons moments à vivre ensemble.

Yvan Lachaud, ex-président de Nîmes métropole : "J'y étais hier soir et j'ai assisté malheureusement à cette nouvelle défaite qui signe la descente en N2. C'est dramatique pour le club et pour la ville. Je suis forcément triste de voir le Nîmes Olympique aussi bas. Il faut maintenant trouver les moyens de faire repartir ce club. Il appartient à la ville de Nîmes de trouver enfin une solution avec le président du Nîmes Olympique."

Yoann Gillet, député RN : "Comme beaucoup de Nîmois, je suis triste de voir notre club tomber au plus bas. Si les supporters ont en eux une colère légitime, je veux leur dire qu’il y a un avenir pour le Nîmes Olympique, qu’il nous faudra écrire tous ensemble. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."

Valérie Rouverand, présidente de Renaissance dans le Gard : "Comme tous les Nîmois, j’ai été touchée hier soir par la défaite du Nîmes Olympique. Je sais ce qu’elle signifie. Je ne vais pas m’inventer un rôle de spécialiste et faire des commentaires inutiles, mais à la maison, les aficionados des Crocos sont tristes tant ils ont voulu y croire et espérer jusqu’au bout. Il est tellement difficile d’imaginer qu’un club pareil, profondément populaire, avec son passé, sa grande Histoire, ses joueurs emblématiques, était encore parmi l’élite il y a tout juste quatre ans. Je comprends la tristesse et la révolte des supporters pour qui ces dernières années ont vraiment été une descente aux enfers. Ils n’ont eu de cesse de le dire, de l’annoncer, on les a privés de leur club, on a fait main basse sur leur stade, entre surdité, inaction et complaisance. Les responsabilités sont multiples, à commencer par celle d’un « président » fantôme. Il faut le dire, elles sont aussi politiques. On a vendu l’âme du Nîmes olympique à la spéculation, aujourd’hui il n’y que des ruines, la reconstruction sera longue et difficile. Elle ne pourra pas se faire tant que le club sera en de mauvaises mains. Il faut qu’il revienne aux Nîmois."

Pierre Jaumain, premier fédéral du Parti socialiste dans le Gard : "Il est difficile pour moi de ne pas regarder la triste évolution de Nîmes Olympique avec les yeux de l’enfant que j’étais allant voir les matchs à Jean Bouin avec mon père alors abonné. Nîmes Olympique fait partie de la culture nîmoise au-delà de ceux qui aiment ou n’aiment pas le football. C’est un élément de notre patrimoine et le voir ainsi en difficulté est une vraie déchirure. L’échec sportif est à la hauteur de la désillusion d’un actionnaire qui n’a pas de projet pour ce club. J’ai une pensée pour tous les supporters, celles et ceux qui aiment ce club et rêvent de le voir retrouver de l’ambition et un véritable projet. J’en veux à ceux qui ont fait un chèque en blanc à Rani Assaf et ceux-là sont au cœur de la majorité municipale actuelle. J’espère que nous retrouverons des jours meilleurs, mais cela passera par des changements radicaux."

Julien Plantier : "Le crocodile ne meurt jamais"

Ancien premier adjoint et adjoint aux sports, Julien Plantier a été souvent en première ligne sur le dossier Nîmes Olympique avant de se voir retirer ses délégations à la suite de la création de son groupe Nîmes avenir. Il évoque ce samedi "un désastre sportif qui s’ajoute à une gouvernance aveugle et irresponsable qui n’a eu de cesse de se mettre à dos l’ensemble des parties du club : partenaires institutionnels, clubs de supporters, associations, public…"

Il parle de tout reconstruire, de "remettre en selle la formation", de construire un projet partenarial avec une gouvernance collective, "de réinvestir les clubs de la ville, renouer le lien avec les supporters, avec les anciens du club, avec l’association en charge de la pré-formation… La tâche est immense. […] Le crocodile ne meurt jamais, Nîmes Olympique ne doit pas mourir."

Nicolas Rainville : "Les limites sportives de l’équipe"

Ancien adjoint aux sports et élu municipal du groupe Nîmes avenir, Nicolas Rainville a assisté au match de vendredi soir, celui de la descente : "Ce n’est pas vendredi que l’équipe est descendue en National 2. J’ai assisté aux limites sportives de cette formation qui ne méritait pas mieux. […] Je me demande maintenant si Rani Assaf est bien au courant que son club est relégué." Nicolas Rainville qui rappelle, avec soulagement, que le permis de construire du projet immobilier a été refusé : "Le maire et Julien Plantier avaient pris la bonne décision. On se serait retrouvé avec un complexe immobilier et un club en N2. […] Il faut maintenant rénover le stade des Costières pour que l’équipe y joue à nouveau et avoir une équipe capable d’être résiliente."

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16/03/205

Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes