"Il y a des mecs qui mentalement ont des vrais problèmes, il faut consulter; on se demande si certains sont faits pour ce métier là", les mots forts du capitaine Formose Mendy qui explique sans langue de bois les causes de la relégation du Nîmes Olympique
L’ancien président croco Jean-Louis Gazeau, qui réagit à la relégation en National 2, et Rani Assaf bataillent en justice. Si cette situation n’aide pas, elle n’est pas obligatoirement un frein à l’avenir de Nîmes Olympique.
Depuis que Nîmes évolue en National, Jean-Louis Gazeau regarde tous les matches des Crocos sur sa tablette et ffftv. Vendredi dernier, il a assisté, impuissant, à leur défaite 4-2 devant Aubagne, officialisant la relégation en National 2.
"Une relégation sans surprise. On a assisté ces dernières saisons à une agonie lente mais programmée, soupire celui qui a été président de 2002 à 2014, époque où Nîmes réalisait 2 M€ de sponsoring (220 partenaires). Cela fait longtemps que je savais le club condamné par la gestion de M. Assaf. Ce n’est pas le seul responsable mais il restera comme le fossoyeur de Nîmes Olympique. Je n’ai jamais compris son fonctionnement. Il n’a fait que tout détruire. C’est le pire président de l’histoire du football ! On n’a jamais vu un président ne pas assister à un match de son équipe pendant plus de deux ans…"
Entre Rani Assaf et la famille Gazeau, les relations sont plus que fraîches. "Il nous a jetés comme du linge sale", rappelle l’ancien chef d’entreprise, aujourd’hui âgé de 84 ans. Plus de cinq dossiers opposant les deux parties sont entre les mains de la justice !
La répartition actuelle du capital contestée
L’un d’eux concerne la répartition du capital de Nîmes Olympique. Aujourd’hui, les actionnaires minoritaires que sont MM. Gazeau et Roticci (ancien sponsor via l’enseigne MacDan) et leur société Sport développement gardois (SDG) ne possèdent plus que 2,21 % du club.
Ils en détenaient 20 % en 2021, juste avant que Rani Assaf ne procède à une augmentation de capital (la deuxième après celle réalisée en 2015, qui avait alors permis à l’un des créateurs de la Freebox de devenir actionnaire majoritaire).
"Cette deuxième augmentation de capital, faite qui plus est en baissant la valeur de la part, on la conteste et on veut la faire annuler parce qu’elle n’est pas conforme aux règles comptables", explique Jean-Louis Gazeau, qui, sur ce point précis, espère un jugement d’ici la fin de l’année. "Pour l’instant, on n’a aucune date."
Le futur repreneur doit être informé
Résultat, en attendant : "L’incertitude sur la répartition du capital de la société NO suite à l’assignation par SDP rend difficile, si ce n’est impossible, toute évolution du capital de la société NO à court terme par l’apport de nouveaux actionnaires ou l’injection de capitaux frais", est-il écrit dans le dernier rapport financier du club, sous la rubrique “Principaux risques et incertitudes”.
Un outil de travail "indispensable" pour attirer un repreneur
En tout cas, pour l’ancien président croco, maintenant, « il faut que M. Assaf vende. Il ne doit pas s’entêter mais être raisonnable ». Pour pouvoir attirer un repreneur « sérieux », M. Gazeau est sûr d’une chose : « Il faut lui donner un outil de travail, c’est indispensable. » Lui, il préconise un retour au stade des Costières, qu’il faudrait « rénover totalement sur deux ou trois ans ».
À ses yeux, alors qu’à l’approche des élections municipales, "on sent que ça va tirer dans tous les sens", le dossier Nîmes Olympique nécessiterait "une union politique. Toutes les forces en présence et toutes les collectivités devraient travailler pour l’intérêt du club, et non pour le leur".
Bernard Blaquart : «Rani Assaf a vendu l'âme du Nîmes Olympique"
Relégué pour la deuxième fois de son histoire en National 2, Nîmes Olympique vit une dégringolade historique. Trois scénarios se dessinent pour l’avenir du club. Rani Assaf reste, vend ou dépose le bilan. Trois options, un seul constat : le désastre actuel est d’abord celui d’un homme.
La défaite concédée vendredi soir aux Antonins face à Aubagne (2-4) a scellé le sort de Nîmes Olympique. Sept ans après l’euphorie de la montée en Ligue 1, le club gardois enregistre une troisième relégation en cinq saisons. Cette fois, il n’y aura pas de miracle : Nîmes descend en Nationale 2, le quatrième échelon du football français.
En 88 ans d’existence, le club a déjà perdu son statut pro entre 2004 et 2008 lors des nombreuses années passées en National. Il avait aussi connu une relégation dans les championnats amateurs, en 1996. C’était l’année de la fameuse épopée en Coupe de France, conclue par une finale perdue face à Auxerre. Les Crocos avaient alors négligé le championnat, mais avaient été repêchés in extremis en National avant de retrouver la Ligue 2 dès la saison suivante. Bien des clubs amateurs ont des difficultés financières. Pas sûr toutefois qu’un nouveau miracle se reproduise.
Cette fois, le couperet semble définitif. Pour la première fois de son histoire, Nîmes évoluera en amateur. Un séisme sportif et institutionnel pour un club qui, il n’y a pas si longtemps, défiait le PSG et renversait l’OM au stade des Costières.
Dans cette descente aux enfers, un nom revient avec insistance : Rani Assaf. Président et actionnaire majoritaire, il est désigné par beaucoup comme le principal artisan du naufrage. Insondable, silencieux, presque fantomatique — il n’a pas été vu aux Antonins depuis deux ans —, ses intentions restent floues. Mais une chose est certaine : le club est à la croisée des chemins.
Trois scénarios s’esquissent pour l’avenir de Nîmes Olympique.
Assaf reste en dépit d’une présence fantôme
Il est invisible, insaisissable, et pour beaucoup, déjà parti depuis longtemps. Mais Rani Assaf est toujours là, toujours actionnaire majoritaire du Nîmes Olympique, et rien ne dit qu’il s’apprête à lâcher prise. Selon nos confrères de Midi Libre, la SASP Nîmes Olympique n’est pas en cessation de paiement. Elle disposerait encore de 3 millions d’euros en trésorerie. Un complément de 3,5 M€ est même attendu au titre du transfert de Bruges vers Cincinnati de Kevin Denkey, passé par le centre de formation.
Sur le papier, les conditions financières sont là pour reconstruire une équipe compétitive et viser la future Ligue 3. Sur le papier seulement. Avec l’un des plus gros budgets du National (6 M€), le club a fini bon dernier, ridicule, dépassé, démobilisé.
Les choix sportifs sont dramatiquement inefficaces depuis plusieurs saisons. Ni directeur sportif cohérent, ni entraîneur visionnaire, ni projet lisible. Tout est fait à distance, dans le silence glacé d’un président absent des tribunes depuis deux ans. Le club entre dans une ère amateur, il doit reconstruire un effectif entier et une structure sportive complète.
Mais Rani Assaf n’a jamais montré qu’il savait ou voulait bâtir durablement dans le monde du football. Il gère un actif. Il ne porte pas un blason.
Assaf vend : l’option espérée mais illusoire
C’est l’espoir de tout un peuple rouge et blanc : qu’il parte, enfin. L’homme qui fut un temps perçu comme le sauveur est aujourd’hui vu comme le fossoyeur d’un club qui fêtera ses 90 ans en 2027. Ses choix et sa méthode, même contestables, plaidaient pour lui lors de la montée en Ligue 1 en 2018. Mais le club est descendu trois fois lors des cinq dernières saisons.
Son isolement est total. Politiques, supporters, anciens du club : tous ont coupé les ponts. Même ses plus fervents défenseurs ont disparu des radars. Pourtant, il ne semble pas pressé de vendre. Le prix demandé (au moins 10 M€) est irréaliste. Bernard Blaquart, architecte de la dernière grande époque nîmoise, nous confiait récemment : « Le club n’a plus aucune valeur marchande. Aucun joueur bankable. Pas de centre de formation. Un stade provisoire. Un centre d’entraînement dans une zone inondable. »
Et pourtant, Assaf reste assis sur son actif, comme si un miracle pouvait faire remonter la cote. Il ne vendra pas à perte. Mais qui paierait pour un club en ruines, sans avenir sportif immédiat ni outils de formation ?
L’hypothèse d’une médiation politique prend corps. Avec pour beaucoup d’entre eux une bonne dose d’opportunisme, d’électoralisme et de mauvaise fois, les politiques locaux sont sortis du bois, versant leurs larmes de crocos le week-end dernier. De toute la classe politique, seule l'opposition de gauche, depuis de nombreuses années, avait alerté sur les dangers de laisser les clés de la boutique à Rani Assaf et de céder à un privé un bien communal lors de la vente du stade des Costières qui n'a finalement pas abouti.
La campagne municipale à venir pourrait mettre le dossier Nîmes Olympique au cœur du débat. Ceux qui ont soutenu Assaf devront assumer. Ceux qui veulent relancer le club devront convaincre. Mais si le statu quo perdure, si Rani Assaf conserve un club relégué, la colère populaire risque de s’installer durablement dans les tribunes désertées des Antonins. Et peut-être aussi dans les urnes.
Assaf dépose le bilan : hypothèse noire et peu probable
Et si tout s’arrêtait ? Si, faute d’envie ou de repreneur, Assaf décidait de fermer boutique ? C’est le scénario noir, pas totalement exclu, bien que peu probable à court terme, la SASP n’étant pas techniquement en faillite.
Un dépôt de bilan serait un coup de grâce. Le Nîmes Olympique repartirait en Régional 1, le niveau de son équipe réserve, soit le sixième niveau du football français.
Mais Assaf ne partirait pas sans récupérer quelque chose. Son silence n’est pas nécessairement un aveu de faiblesse, mais peut-être une stratégie d’attente. Attente d’un chèque, d’un arrangement, d’une opportunité.
En attendant, le club est suspendu à son bon vouloir sans aucun plan sportif visible.
Nîmes en péril, son identité aussi
Quel que soit le scénario, une chose est claire : Nîmes Olympique ne s’en relèvera pas sans rupture. Rupture avec ce mode de gouvernance. Rupture avec l’idée qu’un club de football professionnel peut se gérer comme une ligne comptable.
Les supporters, eux, à défaut d’être présents au stade ont un amour inconditionnel pour ce club qui, il est vrai, ne laisse pas indifférent. Les plus anciens sont nostalgiques du stade Jean-Bouin. Tous ont le souvenir du stade des Costières vibrant, du jeu flamboyant de 2018, de l’émotion du football populaire. Le club, lui, est en train de leur échapper. Pire, il est en train de s’éteindre dans le silence de son propriétaire.
Frédéric Prades - Le Réveil du Midi 12 02 2025
L'Amicale des Anciens de Nîmes Olympique (AANO) a décidé de livrer son sentiment. "AANO, l'un des meilleurs ambassadeurs du club depuis 40 ans, est catastrophé mais pas surpris de la situation actuelle du club. Tous les anciens acteurs de son histoire se sont sentis trahis par la gestion irresponsable et irrespectueuse de son identité et de ses valeurs par la direction actuelle du club", fait savoir l'association présidée depuis plus de 20 ans par Patrick Champ, ancien joueur et entraîneur du NO. Avant de conclure : "l'Amicale appelle à un changement radical et continuera à œuvrer pour que notre club de cœur puisse retrouver la place qu'il mérite dans l'élite du football français. Allez Nîmes !" Comme bon nombre de supporters, AANO réclame aussi le départ du président et actionnaire majoritaire Rani Assaf.
Depuis hier soir, la page Facebook d’Objectif Gard croule sous les commentaires. Les Nîmois, les Gardois même, ont vivement réagi à la défaite des Crocos (2-4) face à Aubagne. On ne peut évidemment pas citer tout le monde, mais la rédaction vous propose un florilège des commentaires. Les voici :
On commence par l’optimiste du jour. Christian Jaworski commente : « Quelle tristesse. Mais un lion ne meurt jamais, il dort. Un crocodile pareil. Le Nîmes Olympique se relèvera (si on lui laisse les moyens). »
Patrice Rous, lui, fait un triste constat : « Ancien bastion du football français, il glisse lentement vers l’oubli, sans fracas, sans révolte. Des tribunes silencieuses, une direction contestée, une équipe abandonnée. Où sont passées la fierté, la passion, la rage des Crocos ? Descendu en National 2, Nîmes n’est plus qu’un souvenir douloureux pour ses fidèles. Et pendant ce temps, l’indifférence règne. »
Sur la même ligne que Patrice, Pablo Domeci fait un rappel douloureux : « 2019 : Nîmes 9e de Ligue 1. 2025 : Nîmes en National 2. On peut difficilement faire plus tragique. » Peut-être que le Nîmes Olympique pourrait inspirer James Cameron, le réalisateur du Titanic ?
L’une des principales cibles des supporters reste le président Rani Assaf. Romu Nantes conseille au président de « raser ton stade des Antonins !! Tu joueras à la Bastide devant 200 personnes en N2 !! ».
Géry Gérard, fidèle de notre page Facebook, livre une longue et intéressante analyse sur celui qui est le responsable de ce « marasme », à savoir Rani Assaf. En voici quelques extraits : « Ce monsieur a eu tout faux depuis qu’il est arrivé au club (…) L’abandon du centre de formation, qui fait qu’aujourd’hui il n’y a plus aucun joueur avec le cœur croco comme l’avaient les Briançon et Ripart par exemple. (…) Tous les meilleurs joueurs étaient vendus sans être qualitativement remplacés. (…) Le président n’a jamais voulu dépenser un centime de trop. (…) Son seul objectif : son projet immobilier. Pour le réaliser, le Nîmes Olympique a juste été un prétexte, une opportunité. Aujourd’hui, j’ai comme l’impression qu’il s’est vengé contre la mairie et les supporters. »
Christian Roque y va de son jeu de mots : « Fantomassaf demandait qui était le meilleur président ? Difficile de le dire. Par contre, on sait maintenant qui aura été le plus mauvais. »
Pour certains aussi, comme Gérald Menchon, la mairie de Nîmes n’est pas exempte de reproches : « Je pense que le président et l’entraîneur n’étaient pas à la hauteur. Sans oublier le maire de Nîmes qui a fait confiance à des incapables. Dommage. Maintenant, je souhaite un repreneur. »
Adil Hermach n’est pas non plus épargné. Eddy Blondeau ironise : « Encore une défaite encourageante pour Adil qui ne doit pas comprendre que c’est terminé. »
Et une jolie conclusion de Bernard Plani qui résume la soirée d’hier, l’ensemble de la saison et l’état d’esprit de tous les supporters : « Le crocodile pleure. » Et cette fois, hélas, ce sont de vraies larmes.
Il a longtemps échangé après la rencontre avec Formose Mendy ou encore Adil Hermach. Présent hier soir au stade des Antonins, Anthony Briançon, capitaine emblématique du NO, a assisté impuissant à la relégation en N2 des Crocos, seulement quatre ans après avoir connu le club en Ligue 1.
Objectif Gard : Vous avez passé dix ans au club (2012-2022), tout connu avec le NO ! Que ressentez-vous de le voir tomber en N2 ?
Anthony Briançon : Je ne vais pas en rajouter. On est tous très déçus quand on aime Nîmes Olympique et après tout ce qu'on a vécu. Maintenant, je me mets aussi à la place des joueurs. Je pense que c'est un mauvais moment aussi pour eux. Je suis triste ! Voir le club en N2, il y a quelques années, ce n'était même pas envisageable puisqu’on avait notre réserve à ce niveau. Voir notre équipe première en N2, c'est vrai que ça fait mal au cœur. On a un groupe d'amis sur WhatsApp avec Gaëtan Paquiez, Théo Valls, Anthonin Bobichon, Renaud Ripart et Clément Depres, on en parlait et on disait que c'était douloureux d'en arriver là. Cela fait chier pour les joueurs, les supporters et les salariés qui sont là depuis un petit moment et qui ne savent pas s'ils seront là l'année prochaine. J'ai une grosse pensée pour eux.
Ces joueurs-là, formés au club, mouillaient vraiment le maillot. Cette saison, force est de constater que cela n'a pas été le cas, n'est-ce pas ?
C’est ce que je disais à Formose Mendy. Sans comparer à ce qui a été fait lors des années précédentes, mais cette prestation contre Aubagne m'a fait penser à un match où il n'y avait pas d'enjeu. Je n'ai pas senti une mobilisation générale pour sauver le club. C'est dommage parce que, dans la conjoncture actuelle, s'il y avait eu une victoire, les cartes étaient rebattues pour le dernier match. En plus, face à Orléans qui n'avait plus rien à jouer, je pense que c'était faisable.
Quand vous êtes parti en 2022, avez-vous senti les prémices de cette descente aux enfers ?
On se demandait tous ce que le club allait devenir. C'est vrai que c'est une génération entière qui est partie quasiment en même temps. Il y avait une équipe à recréer. L'année d'après, le club est descendu en National. Après, on sait très bien que maintenant, le championnat National, c'est très dur. Il y a des grosses équipes. On voit bien Nancy, Bastia et Strasbourg qui ont mis du temps à remonter. Donc ce n'était pas une bonne chose, mais, encore une fois, jamais, on n'aurait imaginé que le club tombe en N2.
Encore plus quand on voyait le projet de nouveau stade...
Tout le monde y croyait, bien sûr. Je pense que c'était un beau projet. Quand il est tombé à l'eau, ça a fait mal à beaucoup. Il y a eu ensuite le conflit avec la mairie. Les choses ont évolué dans le mauvais sens pour tout le monde. Ce sont des choses qui me dépassent. C'est surtout dommage aujourd'hui de ne pas avoir les supporters qui puissent soutenir l'équipe dans des moments un peu compliqués comme ça. C'est dommage de voir un stade avec 1 500 spectateurs alors qu'on a connu des 13 000, 14 000 personnes aux Costières. C'est triste aujourd'hui de voir le club à ce niveau-là.
Quand un club chute, ce sont souvent les anciens qui aident à le relever. Peut-on espérer revoir Briançon, Ripart, Valls, Paquiez... revenir à Nîmes ?
Ce serait le rêve ! Est-ce que c'est réalisable ? Ce serait mentir de dire que ça l'est pour le moment, car chacun a sa carrière. On vieillit, mais on a encore quelques années devant nous pour jouer et pour finir notre carrière le plus sereinement possible. De toute façon, on est tous d'ici et des alentours, donc à un moment, notre fin de carrière va arriver et on reviendra tous dans la région. Et pourquoi pas réintégrer le club de différentes manières ? On en parle souvent.
Cruelle réalité pour tous les Nîmois amoureux du football : le Nîmes Olympique est en 4e division depuis hier soir. Les réactions sont nombreuses du côté des supporteurs. La parole est donnée dans cet article au personnel politique.
Nicolas Pellegrini, représentant de la France insoumise : "La relégation du Nîmes Olympique en National 2 est une triste nouvelle pour toutes celles et ceux qui croient au sport populaire. Cette descente est aussi le résultat d’une gestion calamiteuse du dossier par la municipalité, incapable de défendre l’intérêt général face aux enjeux du football nîmois. Ce recul sportif fragilise toute l’économie locale du sport, des emplois aux clubs amateurs, en passant par le lien social qu’incarnent les Crocos. Mais malgré tout, notre soutien au Nîmes Olympique reste total. Plus que jamais, nous serons aux côtés de celles et ceux qui font vivre cette passion."
Vincent Bouget, vice-président au Département du Gard : "Et voilà. Coup de sifflet final. Après une nouvelle défaite, la descente en N2 est officielle pour le Nîmes Olympique. Jamais depuis 88 ans, l’équipe première n’avait connu un tel sort. À vrai dire, tout le monde le savait déjà sans vraiment oser se l’avouer. Parce que tout le monde se rendait bien compte que ce club n’était plus que le fantôme de lui-même. Évoluant dans un stade provisoire et un centre d’entraînement vétuste, avec un effectif et un staff sans doute pas taillé pour résister à l’absence de moyens. Depuis cinq ans, nous assistons, impuissants, à l’inexorable descente aux enfers d’un club de foot populaire victime du foot business. Et de l’un de ses représentants et d’une mauvaise histoire politique locale écrite par ceux qui, par opportunisme ou aveuglement idéologique ont préféré céder aux sirènes de l’argent plutôt que de préserver l’identité d’un club. (...) Il faudra pour autant essayer de reconstruire, en permettant l’arrivée d’un repreneur, en rénovant le stade des Costières aujourd’hui à l’abandon, en intégrant les supporters au projet. Et même si cela ne brille pas, cela peut être de bons moments à vivre ensemble.
Yvan Lachaud, ex-président de Nîmes métropole : "J'y étais hier soir et j'ai assisté malheureusement à cette nouvelle défaite qui signe la descente en N2. C'est dramatique pour le club et pour la ville. Je suis forcément triste de voir le Nîmes Olympique aussi bas. Il faut maintenant trouver les moyens de faire repartir ce club. Il appartient à la ville de Nîmes de trouver enfin une solution avec le président du Nîmes Olympique."
Yoann Gillet, député RN : "Comme beaucoup de Nîmois, je suis triste de voir notre club tomber au plus bas. Si les supporters ont en eux une colère légitime, je veux leur dire qu’il y a un avenir pour le Nîmes Olympique, qu’il nous faudra écrire tous ensemble. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."
Valérie Rouverand, présidente de Renaissance dans le Gard : "Comme tous les Nîmois, j’ai été touchée hier soir par la défaite du Nîmes Olympique. Je sais ce qu’elle signifie. Je ne vais pas m’inventer un rôle de spécialiste et faire des commentaires inutiles, mais à la maison, les aficionados des Crocos sont tristes tant ils ont voulu y croire et espérer jusqu’au bout. Il est tellement difficile d’imaginer qu’un club pareil, profondément populaire, avec son passé, sa grande Histoire, ses joueurs emblématiques, était encore parmi l’élite il y a tout juste quatre ans. Je comprends la tristesse et la révolte des supporters pour qui ces dernières années ont vraiment été une descente aux enfers. Ils n’ont eu de cesse de le dire, de l’annoncer, on les a privés de leur club, on a fait main basse sur leur stade, entre surdité, inaction et complaisance. Les responsabilités sont multiples, à commencer par celle d’un « président » fantôme. Il faut le dire, elles sont aussi politiques. On a vendu l’âme du Nîmes olympique à la spéculation, aujourd’hui il n’y que des ruines, la reconstruction sera longue et difficile. Elle ne pourra pas se faire tant que le club sera en de mauvaises mains. Il faut qu’il revienne aux Nîmois."
Pierre Jaumain, premier fédéral du Parti socialiste dans le Gard : "Il est difficile pour moi de ne pas regarder la triste évolution de Nîmes Olympique avec les yeux de l’enfant que j’étais allant voir les matchs à Jean Bouin avec mon père alors abonné. Nîmes Olympique fait partie de la culture nîmoise au-delà de ceux qui aiment ou n’aiment pas le football. C’est un élément de notre patrimoine et le voir ainsi en difficulté est une vraie déchirure. L’échec sportif est à la hauteur de la désillusion d’un actionnaire qui n’a pas de projet pour ce club. J’ai une pensée pour tous les supporters, celles et ceux qui aiment ce club et rêvent de le voir retrouver de l’ambition et un véritable projet. J’en veux à ceux qui ont fait un chèque en blanc à Rani Assaf et ceux-là sont au cœur de la majorité municipale actuelle. J’espère que nous retrouverons des jours meilleurs, mais cela passera par des changements radicaux."
Julien Plantier : "Le crocodile ne meurt jamais"
Ancien premier adjoint et adjoint aux sports, Julien Plantier a été souvent en première ligne sur le dossier Nîmes Olympique avant de se voir retirer ses délégations à la suite de la création de son groupe Nîmes avenir. Il évoque ce samedi "un désastre sportif qui s’ajoute à une gouvernance aveugle et irresponsable qui n’a eu de cesse de se mettre à dos l’ensemble des parties du club : partenaires institutionnels, clubs de supporters, associations, public…"
Il parle de tout reconstruire, de "remettre en selle la formation", de construire un projet partenarial avec une gouvernance collective, "de réinvestir les clubs de la ville, renouer le lien avec les supporters, avec les anciens du club, avec l’association en charge de la pré-formation… La tâche est immense. […] Le crocodile ne meurt jamais, Nîmes Olympique ne doit pas mourir."
Nicolas Rainville : "Les limites sportives de l’équipe"
Ancien adjoint aux sports et élu municipal du groupe Nîmes avenir, Nicolas Rainville a assisté au match de vendredi soir, celui de la descente : "Ce n’est pas vendredi que l’équipe est descendue en National 2. J’ai assisté aux limites sportives de cette formation qui ne méritait pas mieux. […] Je me demande maintenant si Rani Assaf est bien au courant que son club est relégué." Nicolas Rainville qui rappelle, avec soulagement, que le permis de construire du projet immobilier a été refusé : "Le maire et Julien Plantier avaient pris la bonne décision. On se serait retrouvé avec un complexe immobilier et un club en N2. […] Il faut maintenant rénover le stade des Costières pour que l’équipe y joue à nouveau et avoir une équipe capable d’être résiliente."