Redoutée, la décision est tombée. Malgré la mobilisation des entreprises et des collectivités, les gendarmes financiers du football français ont décidé de l'exclusion de l’équipe première du Nîmes Olympique des compétitions nationales. Ainsi, le club devrait se retrouver en Régional 1, l'échelon de l'équipe réserve. Les réactions politiques et sportives.

Franck Proust, premier adjoint au maire de Nîmes, président de Nîmes métropole : "Dès ce matin, devant la DNCG, il était clair, malgré les marques de reconnaissance de l’instance envers la réactivité exemplaire de la collectivité et la mobilisation sans faille des acteurs économiques locaux, que la DNCG souhaite l’arrivée d’un repreneur en tant qu’actionnaire majoritaire, disposant d’une surface financière solide, capable de garantir l’avenir du club sur le long terme. Je ne baisserai pas les bras. Je n’en connais pas aujourd’hui l’issue mais ce qui est sûr, c’est que je suis à 100 % mobilisé, dans la perspective de présenter un dossier qui puisse être accepté par les instances du football français. Je reste totalement mobilisé parce que les Nîmois, du minot à la mamie, ont tous ce club au cœur."

Fabrice Verdier, président du Pays d'Uzès, conseiller régional : "Le NO paie très durement les mauvais choix sportifs et politiques de ces dernières années. Il faut tout reconstruire. La Région sera toujours présente : c’est dans la difficulté qu’on compte ses soutiens. Nîmes mérite un club et une équipe dignes de son public."

Yvan Lachaud, référent Horizons, ancien président de Nîmes métropole : "Cette décision est dramatique pour notre ville et notre club. Aujourd'hui, il y a deux solutions. Soit Rani Assaf continu une année supplémentaire, le temps de trouver un repreneur. Soit, il faut rapidement un investisseur pour monter une SA. En tout état de cause, la solution proposée de confier les rênes à l'Association pour gérer le club ne convient pas à la DNCG. Je suis prêt à aider en tant qu'élu pour trouver une solution !" 

Valérie Rouverand, présidente de Renaissance dans le Gard, candidate aux municipales à Nîmes : "Je connais l'attachement des nîmois à ce club, et dans ma famille comme dans beaucoup d'autres, nous avons toujours vécu avec les couleurs du Nîmes Olympique en toile de fond. C’est dire combien la décision de la DNCG résonne douloureusement. Voir ce club, pilier de notre identité locale, relégué au plus bas échelon du football français, ce n’est pas seulement une affaire de sport. C’est un signal d’alarme sur ce que nous acceptons de voir se dégrader, faute d’anticipation, de dialogue, ou de courage politique. Ce naufrage ne date pas d’hier. Il est le résultat d’années de déconnexion entre une direction enfermée dans ses choix, et un territoire qui, lui, voulait encore y croire. Il interroge aussi, en creux, l’inaction ou la passivité de ceux qui, en responsabilité, auraient pu agir plus tôt. Il est temps désormais de tourner la page, mais pas de la refermer à la hâte. Il faut reconstruire sur des bases solides, collectives, transparentes. Nîmes mérite mieux. Et au-delà du football, cette crise doit nous inviter à repenser le lien entre nos institutions, nos clubs, et ce que nous voulons transmettre à nos enfants."

André Kabile, recordman du nombre de rencontres sous le maillot de Nîmes Olympique avec 516 matchs entre 1966 et 1979 : « Ce n’est pas possible ? Ils sont tombés bien bas maintenant. Ça me fait mal au cœur, comme pour tous les Nîmois. Cela m’attriste beaucoup que Nîmes Olympique en soit arrivé là. C’est un énorme gâchis, mais il y a beaucoup de personnes qui sont responsables de cette situation. Rani Assaf n'est pas une bonne personne et s’il s’en va, je retournerai au stade, même en Régional 1 ».

Anthony Vosahlo, ancien défenseur des Crocodiles (1994-2002) : « Je suis la situation du club régulièrement et cette rétrogradation m’attriste. C’est une descente aux enfers. Yannick Liron va tout faire pour que la situation évolue positivement. J’espère que le club va retrouver une dynamique avec le départ de Rani Assaf ».

Alain Espeisse, coprésident du collectif Nîmes Olympique et ancien Crocodile (1983-93) : « Je n’avais pas imaginé que cela pouvait arriver. Ces derniers jours, c'était pourtant l’union sacrée. Ce n’est jamais arrivé que l’association prenne la main, et si j’ai bien compris, ça a un peu freiné la DNCG. On espère que le club aura la possibilité de faire appel. Il faudrait peut-être que, sur une année, la mairie prenne la direction du club, le temps de trouver un repreneur. »

@ColinDelprat

La DNCG devrait demander des documents et garanties supplémentaires suite à l'audition de l'association Nîmes Olympique ce mardi matin

"La DNCG se demande, même si le budget a été élaboré dans le plus grand des sérieux, ce qu’il adviendrait en cas de coup dur financier en l’absence d’actionnaire principal…" Frank Proust

En attendant la décision de l’instance financière, tout semble possible. Une autorisation d’évoluer en National 2 avec encadrement de la masse salariale, mais aussi une rétrogradation administrative. Dans ce cas-là, Nîmes Olympique ferait quoi qu’il arrive appel et aurait 15 jours de plus pour trouver de nouvelles solutions. Verdict imminent. Midi Libre

A noter que Rani Assaf était pésent en visio

La DNCG a constaté qu'il y avait beaucoup de promesses et suppositions d'affluences mais rien de concret, aucun chèque n'était là (donc aucune garantie)

Pour les instances du football français, le club doit se doter d’un actionnaire privé principal.

La conférence de presse de Nîmes Olympique et Nîmes métropole qui devait avoir lieu demain matin est annulée.

Objectif Gard

Selon nos informations, la DNCG estimerait que des recettes prévues, notamment 1 500 abonnements, sont peu réalistes au vu du contexte. Elle aurait également exprimé des réserves sur l’identité des éventuels repreneurs, jugeant impossible d’identifier un repreneur principal et se retrouverait face à un cas complexe après l’annonce de l’actionnaire principal de renoncer à la convention liant la SAPS à l’association.

Un autre point de blocage concerne Rani Assaf. Celui-ci, présent en visio lors de l’audience du jour selon nos confrères de Midi Libre, aurait souhaité que la Ville de Nîmes s’engage à lui racheter dès la saison prochaine la structure métallique du stade des Antonins et le domaine de la Bastide, une exigence à laquelle les collectivités ne souhaitent pas répondre favorablement sans avis préalable des Domaines.

Si la rétrogradation devait être confirmée, le Nîmes Olympique évoluerait donc en Régional 1, un niveau amateur où l’équipe réserve est actuellement engagée. Ce scénario signerait un véritable tournant dans l’histoire du club, autrefois pensionnaire de Ligue 1.

Il resterait alors une porte entre ouverte via un appel, que le club pourrait activer dans les prochaines heures. Mais pour espérer inverser la tendance, des garanties financières solides et un projet cohérent devraient être présentés rapidement. Et un accord à trouver avec Rani Assaf qui ne cesse de souffler le chaud et le froid.

Le Réveil du Midi

Après la décision du gendarme financier du football français, le président de l'Association Nîmes Olympique donne son avis sur les recours possibles. Interview.

Objectif Gard : Quelle est votre réaction à la décision de la DNCG ?

Yannick Liron : Avant qu'on arrive, ils avaient déjà décidé de notre sort. À chaque argumentation, ils avaient quelque chose à redire. Ils n'y croyaient pas, dès le départ. Pour eux, c'était l'actionnaire qui allait représenter son budget. Et à mon avis, ils ont considéré que la piste de l'Association n’était pas crédible.

Pourquoi le gendarme financier du football a pris cette décision radicale ?

Parce que c'est un cas inédit en France. Ils ne savent pas comment faire juridiquement. Comment expliquer que la SAPS n'est pas au bord du dépôt du bilan, mais veut s’arrêter ? C’était impossible donc d’avoir une bonne nouvelle aujourd’hui. Car les juristes n’ont pas eu suffisamment de temps pour étudier le dossier, effectuer des recherches plus approfondies.

C'est-à-dire ?

On ne comprend pas parce qu’on a présenté le budget sans dépasser les seuils. 1,2 million de recettes commerciales, et 800 000 euros de masse salariale. Le budget est dans les clous.

Allez-vous faire appel de cette décision ?

On attend de connaître les motivations précises de la décision. Après, c'est une instance d'appel avec des membres indépendants de la première commission. On va donc travailler le cadre. C'est l'essentiel. Après, bien sûr, il faut qu'on améliore notre budget pour que l’on s'assure du coût, car j'ai des marges de manœuvre aussi sur mes charges. Sans altérer le fonctionnement de la formation.

À la fin, la principale crainte de la DNCG n’est-elle pas de confier les clés à une association ?

En Nationale 2, il y a déjà des clubs gérés par des associations. Le problème, c’est de passer du statut professionnel à une gestion associative. Mais franchement, le budget qu'on a présenté était sérieux. Les collectivités ont fait le job. Maintenant, on va retravailler tout ça. Ce n’est pas fini. On va se battre. Même si c'est la solution juridique qui m'inquiète. Parce que s'ils valident cette transition de la SASP vers l’Association, c'est un cas de jurisprudence.

Et si la DNCG ne veulent pas prendre le risque ?

Le sujet peut finir au tribunal administratif. Après l'appel, c'est le CNOSF qui confirme ou pas la position qui ne nous conviendrait pas. Ensuite, une fois que le Comité a donné son avis, il y a le recours possible devant le tribunal administratif.

D'ici là, le championnat de N2 aura peut-être démarré…

Exactement.

24 06 2025

CLIC SUR CERTAINES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

RECHERCHE ARTICLE OU PERSONNALITE

16/03/205

Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes