1. Comment Rani Assaf est arrivé à la tête du club ?
Le 4 mai 2018, le stade des Costières explose de joie. Nîmes corrige Ajaccio (4-0) et valide sa montée en Ligue 1 après 25 ans d’absence. Ce soir-là, l’émotion se lit sur le visage de Rani Assaf. Ce résultat donne du crédit à celui qui est devenu entre-temps président du club.
En 2014, lorsqu’il arrive à Nîmes, il reste dans l’ombre de Jean-Marc Conrad et Serge Kasparian, les repreneurs à qui il s’est associé. On ne sait alors que peu de choses sur cet homme discret, vice-président de Free et inventeur de la Freebox. Très peu médiatisé, seul Vanity Fair lui a alors consacré un portrait. Mais quand ses associés sont rattrapés par la justice dans l’affaire des matches truqués, c’est lui qui se retrouve en première ligne. Il relève le défi. Mais à sa manière.
Dès 2016, il limoge Christian Perdrier, le président qu’il avait lui-même nommé. Le reproche : avoir été trop généreux sur les primes. Perdrier s’était pris d’affection pour le club et vibrait avec l’équipe, mais avec Assaf, pas de place pour les émotions : l’argent prime.
Les résultats sportifs suivent pourtant. Grâce à deux hommes : Bernard Blaquart et Laurent Boissier. Le premier remet le centre de formation sur pied et réalise des prouesses avec l’équipe première. A son actif : un sauvetage en Ligue 2 alors que l’équipe débute la compétition avec une pénalité de huit points dans l’affaire des matches truquées ; une monté en Ligue 1 et un premier maintien à la neuvième place. On loue le jeu chatoyant de l’équipe que le second, en tant que directeur sportif, a contribué à bâtir avec un recrutement judicieux et quelques joueurs de la maison. Les très bons résultats portent leur empreinte.
2. Pourquoi sa politique n’a pas réussi ?
Rani Assaf n’a jamais intégré les codes du football professionnel. Il applique une vision libérale du club, calquée sur le modèle start-up : faire beaucoup avec peu. À Midi Libre, il déclare même, lui le fan du PSG, que la création d’une Ligue des champions fermée serait une bonne chose. Le hasard du sport, selon lui, est un frein au développement économique.
Assaf a un projet en tête : détruire le stade des Costières et reconstruire un nouveau stade, accolé à un quartier flambant neuf. Hôtels, appartements, commerces : l’idée est de faire tourner le club avec les revenus générés par cette opération immobilière. Le 22 octobre 2021, à la clôture de la concertation, à la tribune en compagnie de Jean-Paul Fournier et Julien Plantier, il annonce la couleur : « Tout sera payant », y compris les parking.
Aux Costières, même les anciens internationaux, pourtant exemptés ailleurs, doivent payer leur place. Les abonnements sont jugés prohibitifs. Et les relations avec les supporters virent à la guerre ouverte. Excédé par les amendes pour fumigènes, Assaf multiplie les interdictions commerciales de stade. Il qualifie même certains fans de « cancer ».
Sportivement, il lâche la bride. Il ne répond plus aux demandes de ses techniciens. Le déclin s’enclenche. De juin 2021 à mai 2025, le club passe de la Ligue 1 aux tréfonds du football français : trois relégations. En chemin, Assaf ferme le centre de formation, jugé trop coûteux et inutile pour son projet. Ironie du sort : cette année encore, le club touche plus de 2 M€ de droits de suite grâce au transfert de Kevin Denkey, formé au club, de Bruges à Cincinnati.
Assaf se met à dos les supporters, les élus, les entreprises locales dont certains ont connu des problèmes pour se faire payer lors du chantier de la construction du stade des Antonins. Aux journalistes qui le sollicitent par texto pour avoir des explications, il les renvoie vers l’application Telegram, qu’il juge plus sécurisée. Il évoque des malfaçons sur le chantier.
Sur le terrain, son absence est totale. Très présent sur le site des Antonins pendant la construction, livrant ses repas par Uber, il déserte les tribunes : il n’a pas vu un seul match cette saison. C’est depuis sa résidence dans l’Hérault, les montagnes ou son voilier qu’il assiste, passif, à la dégringolade du club.
3. Les élus ont-ils aussi leur part de responsabilité ?
Assaf n’est pas un homme facile à gérer. Son imprévisibilité est connue. Pourtant, au printemps 2019, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Julien Plantier, premier adjoint à l’urbanisme, s’affichent radieux à ses côtés devant le projet de nouveau stade. La Ville vend les Costières pour 8 M€. La délibération sera votée par toute la majorité. Pas une voix dissonante. De Franck Proust, alors président de l’agglo et simple conseiller municipal, au maire en passant par son premier adjoint de l’époque, pas une voix ne manque. C’est presqu’une aubaine pour la ville de se débarrasser d’un équipement qui vieillit mal.
Deux oppositions s’élèvent : la gauche municipale, vent débout parce qu’on brade un équipement municipal à un privé au nom d’un libéralisme qui n’est pas sa doctrine ; et les commerçants du centre-ville, inquiets de la concurrence des futures enseignes prévues autour du stade. Le flou sur la nature des commerces reste entier. La Commission nationale d’aménagement commercial est saisie.
La Ville, convaincue, lance ses propres chantiers : la halle Ludivine Furnon et la réhabilitation de l’espace création pour reloger les associations sportives des Costières. Mais en septembre 2023, la CNAC rejette le projet Assaf. La Ville suit, et refuse finalement le permis de construire. Malgré les recours, le projet meurt. Assaf se retrouve avec un club qu’il ne veut plus. Et la Ville, avec un stade vide et vétuste.
4. Pourquoi Nîmes Olympique a-t-il été exclu des compétitions nationales ?
Privé de stade, de projet économique, Rani Assaf se désintéresse du club. Il réclame 10 M€ pour le vendre. Un tarif jugé absurde par Bernard Blaquart : « Il a un centre d'entraînement en zone inondable, un terrain provisoire et n'a plus de centre de formation. Qui en voudra à ce prix ? »
Le club dégringole : Ligue 1, Ligue 2, National, National 2… C’est la chute. Assaf laisse entendre qu’il pourrait renoncer à la convention liant la SASP à l’association.
Mais lorsqu’il faut se rendre à la DNCG, signe manifeste d’un désintérêt, il ne se déplace pas à la première convocation de la DNCG qui somme le club de monter un projet de sauvetage et un budget en quelques jours. Yannick Liron, président de l’association, et Franck Proust montent à Paris mardi pour la session de rattrapage. Les arguments du premier et la caution politique du second ne sont toutefois pas suffisamment convaincants. La DNCG juge les prévisions d’abonnés trop optimistes, ne voit aucun repreneur solide, et exclut Nîmes Olympique des compétitions nationales. Le club de 88 ans, avec 41 saisons dans l’élite, est relégué en régional.
5. Le club peut-il encore éviter le pire ?
Assaf était finalement présent en visio lors de la réunion DNCG. Il dirige toujours la SASP, qui disposerait de 4 M€ en caisse selon Midi Libre. De quoi licencier les derniers salariés. Le reste des fonds reviendrait à Assaf.
Il est propriétaire de la Bastide et de la structure métallique des Antonins. Dans un scénario de reprise, ces équipements pourraient être loués à la Ville, qui les mettrait à disposition de l’association. Une acquisition par la collectivité est envisageable, mais bloquée en attendant une estimation des Domaines.
C’est donc en Régional 1, aux côtés de Lunel, Béziers, Castelnau, Rousson, Le Grau-du-Roi, Vauvert, Mende ou Fabrègues, que Nîmes pourrait repartir. Il ne reste plus qu'un miracle : un repreneur crédible, dans les deux semaines, pourrait encore éviter le pire et permettre un redémarrage en N2.
6. Conclusion : un fiasco partagé
Le désastre du Nîmes Olympique est avant tout l’échec d’un homme : Rani Assaf. Son entêtement, sa vision déconnectée, ses méthodes ont précipité le club dans l’abîme. Mais l’erreur fut aussi politique : ne pas avoir perçu les signaux d’un président imprévisible, difficile à suivre et sourd aux voix locales. Aujourd’hui, Nîmes n’a plus de club, plus de stade, et attend encore un avenir.
Frédéric Prades
Umut Bozok, attaquant de 2017 à 2019, meilleur buteur de L2 en 2017/2018 : "J’ai appris ça sur les réseaux sociaux, mais pour être honnête, je savais que ça allait être compliqué pour le club après une descente en N2. J’ai une attache et une affection particulière pour cette ville. Je m’y suis marié il y a quelques semaines et j’y vais tous les ans. Une ville qui aura tout vu, tout connu en quelques années. Je suis très triste pour les salariés du club, la ville de Nîmes, et bien évidemment, les supporters. En espérant que la décision ne soit pas à sens unique, et que le club pourra faire appel. Dans tous les cas, je souhaite le meilleur au NO, et s’il doit passer par une rétrogradation, peut-être que ça sera un nouveau départ pour une autre belle histoire."
Waly Diouf, défenseur de 2023 à 2025 : "Il me fallait digérer cette info. Tous les amoureux du club, même les amateurs et suiveurs du foot en général, sont peinés aujourd’hui de voir ce club mourir à petit feu. C’était malheureusement prévisible malgré le gros boulot effectué par Yannick Liron et ses équipes. Reste plus qu’à espérer que la DNCG limite la casse et accepte au final de laisser repartir le club en N2."
Johnny Ecker, défenseur de 1993 à 1999 et en 2006/2007 : "Pas grand-chose à dire si ce n’est malheureusement que c’était inévitable. C'est triste de voir mon club formateur dans cette situation. Maintenant, pour moi, il n’y a pas qu’un coupable. J’espère qu’une solution va être trouvée afin de continuer à faire vivre le NO au niveau national et non en Régional. Je suis de tout cœur avec tous les passionnés du Nîmes Olympique dans cette épreuve que le club traverse. Allez NO !"
Frédéric Bompard, entraîneur de 2022 à 2024 : "C'est une bien triste nouvelle et j'espère que le club sera malgré tout maintenu en N2 après l'appel. Je souhaite bon courage à toutes les personnes qui vont s'investir pour faire revivre ce club et le remettre à la place qu'il mérite."
Pablo Martinez, défenseur de 2019 à 2022 : "Malheureusement, ce n'est pas faute d’avoir alerté il y a un moment concernant Rani Assaf. C’est une catastrophe pour le club."
Lucas Dias, gardien de but de 2019 à 2025 : "C’est super triste d’être descendu aussi bas en si peu de temps… tuer tout le travail qui a été fait pour arriver au sommet en seulement quatre ans ça fait mal."
Le message de soutien des supporters de Montpellier :
Rivalité ne veut pas dire indifférence
On les a chambrés. Ils nous ont chambrés.
On a chanté contre eux en Ligue 1, ils nous ont répondu en Ligue 2.
Montpellier - Nîmes, c’était plus qu’un derby : c’était un choc de fiertés, d’identités, de passions du Sud.
Mais aujourd’hui, l’heure n’est plus au chambrage.
Le Nîmes Olympique vient d’être exclu des compétitions nationales par la FFF. Une décision terrible pour un club, des supporters qui, malgré les galères, n’ont jamais cessé d’y croire.
Et même si l’écusson sur leur maillot n’a jamais été le nôtre, même si nos couleurs ne se mélangent pas, ça fait mal.
Parce qu’un derby, ça ne se joue pas tout seul.
Parce qu’un rival, ça se respecte.
On ne pleurera pas en rouge, non. Mais on ne dansera pas non plus sur une tombe.
La rivalité, la vraie, celle qui fait vibrer les tribunes et les cœurs, mérite mieux que ça.
Force à ceux qui aiment sincèrement le Nîmes Olympique.
Et qu’un jour, qui sait, on se retrouve sur un terrain, pour un vrai derby comme on les aime.
Allez Paillade
Redoutée, la décision est tombée. Malgré la mobilisation des entreprises et des collectivités, les gendarmes financiers du football français ont décidé de l'exclusion de l’équipe première du Nîmes Olympique des compétitions nationales. Ainsi, le club devrait se retrouver en Régional 1, l'échelon de l'équipe réserve. Les réactions politiques et sportives.
Franck Proust, premier adjoint au maire de Nîmes, président de Nîmes métropole : "Dès ce matin, devant la DNCG, il était clair, malgré les marques de reconnaissance de l’instance envers la réactivité exemplaire de la collectivité et la mobilisation sans faille des acteurs économiques locaux, que la DNCG souhaite l’arrivée d’un repreneur en tant qu’actionnaire majoritaire, disposant d’une surface financière solide, capable de garantir l’avenir du club sur le long terme. Je ne baisserai pas les bras. Je n’en connais pas aujourd’hui l’issue mais ce qui est sûr, c’est que je suis à 100 % mobilisé, dans la perspective de présenter un dossier qui puisse être accepté par les instances du football français. Je reste totalement mobilisé parce que les Nîmois, du minot à la mamie, ont tous ce club au cœur."
Fabrice Verdier, président du Pays d'Uzès, conseiller régional : "Le NO paie très durement les mauvais choix sportifs et politiques de ces dernières années. Il faut tout reconstruire. La Région sera toujours présente : c’est dans la difficulté qu’on compte ses soutiens. Nîmes mérite un club et une équipe dignes de son public."
Yvan Lachaud, référent Horizons, ancien président de Nîmes métropole : "Cette décision est dramatique pour notre ville et notre club. Aujourd'hui, il y a deux solutions. Soit Rani Assaf continu une année supplémentaire, le temps de trouver un repreneur. Soit, il faut rapidement un investisseur pour monter une SA. En tout état de cause, la solution proposée de confier les rênes à l'Association pour gérer le club ne convient pas à la DNCG. Je suis prêt à aider en tant qu'élu pour trouver une solution !"
Valérie Rouverand, présidente de Renaissance dans le Gard, candidate aux municipales à Nîmes : "Je connais l'attachement des nîmois à ce club, et dans ma famille comme dans beaucoup d'autres, nous avons toujours vécu avec les couleurs du Nîmes Olympique en toile de fond. C’est dire combien la décision de la DNCG résonne douloureusement. Voir ce club, pilier de notre identité locale, relégué au plus bas échelon du football français, ce n’est pas seulement une affaire de sport. C’est un signal d’alarme sur ce que nous acceptons de voir se dégrader, faute d’anticipation, de dialogue, ou de courage politique. Ce naufrage ne date pas d’hier. Il est le résultat d’années de déconnexion entre une direction enfermée dans ses choix, et un territoire qui, lui, voulait encore y croire. Il interroge aussi, en creux, l’inaction ou la passivité de ceux qui, en responsabilité, auraient pu agir plus tôt. Il est temps désormais de tourner la page, mais pas de la refermer à la hâte. Il faut reconstruire sur des bases solides, collectives, transparentes. Nîmes mérite mieux. Et au-delà du football, cette crise doit nous inviter à repenser le lien entre nos institutions, nos clubs, et ce que nous voulons transmettre à nos enfants."
André Kabile, recordman du nombre de rencontres sous le maillot de Nîmes Olympique avec 516 matchs entre 1966 et 1979 : « Ce n’est pas possible ? Ils sont tombés bien bas maintenant. Ça me fait mal au cœur, comme pour tous les Nîmois. Cela m’attriste beaucoup que Nîmes Olympique en soit arrivé là. C’est un énorme gâchis, mais il y a beaucoup de personnes qui sont responsables de cette situation. Rani Assaf n'est pas une bonne personne et s’il s’en va, je retournerai au stade, même en Régional 1 ».
Anthony Vosahlo, ancien défenseur des Crocodiles (1994-2002) : « Je suis la situation du club régulièrement et cette rétrogradation m’attriste. C’est une descente aux enfers. Yannick Liron va tout faire pour que la situation évolue positivement. J’espère que le club va retrouver une dynamique avec le départ de Rani Assaf ».
Alain Espeisse, coprésident du collectif Nîmes Olympique et ancien Crocodile (1983-93) : « Je n’avais pas imaginé que cela pouvait arriver. Ces derniers jours, c'était pourtant l’union sacrée. Ce n’est jamais arrivé que l’association prenne la main, et si j’ai bien compris, ça a un peu freiné la DNCG. On espère que le club aura la possibilité de faire appel. Il faudrait peut-être que, sur une année, la mairie prenne la direction du club, le temps de trouver un repreneur. »
@ColinDelprat
La DNCG devrait demander des documents et garanties supplémentaires suite à l'audition de l'association Nîmes Olympique ce mardi matin
"La DNCG se demande, même si le budget a été élaboré dans le plus grand des sérieux, ce qu’il adviendrait en cas de coup dur financier en l’absence d’actionnaire principal…" Frank Proust
En attendant la décision de l’instance financière, tout semble possible. Une autorisation d’évoluer en National 2 avec encadrement de la masse salariale, mais aussi une rétrogradation administrative. Dans ce cas-là, Nîmes Olympique ferait quoi qu’il arrive appel et aurait 15 jours de plus pour trouver de nouvelles solutions. Verdict imminent. Midi Libre
A noter que Rani Assaf était pésent en visio
La DNCG a constaté qu'il y avait beaucoup de promesses et suppositions d'affluences mais rien de concret, aucun chèque n'était là (donc aucune garantie)
Pour les instances du football français, le club doit se doter d’un actionnaire privé principal.
La conférence de presse de Nîmes Olympique et Nîmes métropole qui devait avoir lieu demain matin est annulée.
Objectif Gard
Selon nos informations, la DNCG estimerait que des recettes prévues, notamment 1 500 abonnements, sont peu réalistes au vu du contexte. Elle aurait également exprimé des réserves sur l’identité des éventuels repreneurs, jugeant impossible d’identifier un repreneur principal et se retrouverait face à un cas complexe après l’annonce de l’actionnaire principal de renoncer à la convention liant la SAPS à l’association.
Un autre point de blocage concerne Rani Assaf. Celui-ci, présent en visio lors de l’audience du jour selon nos confrères de Midi Libre, aurait souhaité que la Ville de Nîmes s’engage à lui racheter dès la saison prochaine la structure métallique du stade des Antonins et le domaine de la Bastide, une exigence à laquelle les collectivités ne souhaitent pas répondre favorablement sans avis préalable des Domaines.
Si la rétrogradation devait être confirmée, le Nîmes Olympique évoluerait donc en Régional 1, un niveau amateur où l’équipe réserve est actuellement engagée. Ce scénario signerait un véritable tournant dans l’histoire du club, autrefois pensionnaire de Ligue 1.
Il resterait alors une porte entre ouverte via un appel, que le club pourrait activer dans les prochaines heures. Mais pour espérer inverser la tendance, des garanties financières solides et un projet cohérent devraient être présentés rapidement. Et un accord à trouver avec Rani Assaf qui ne cesse de souffler le chaud et le froid.
Le Réveil du Midi
Après la décision du gendarme financier du football français, le président de l'Association Nîmes Olympique donne son avis sur les recours possibles. Interview.
Objectif Gard : Quelle est votre réaction à la décision de la DNCG ?
Yannick Liron : Avant qu'on arrive, ils avaient déjà décidé de notre sort. À chaque argumentation, ils avaient quelque chose à redire. Ils n'y croyaient pas, dès le départ. Pour eux, c'était l'actionnaire qui allait représenter son budget. Et à mon avis, ils ont considéré que la piste de l'Association n’était pas crédible.
Pourquoi le gendarme financier du football a pris cette décision radicale ?
Parce que c'est un cas inédit en France. Ils ne savent pas comment faire juridiquement. Comment expliquer que la SAPS n'est pas au bord du dépôt du bilan, mais veut s’arrêter ? C’était impossible donc d’avoir une bonne nouvelle aujourd’hui. Car les juristes n’ont pas eu suffisamment de temps pour étudier le dossier, effectuer des recherches plus approfondies.
C'est-à-dire ?
On ne comprend pas parce qu’on a présenté le budget sans dépasser les seuils. 1,2 million de recettes commerciales, et 800 000 euros de masse salariale. Le budget est dans les clous.
Allez-vous faire appel de cette décision ?
On attend de connaître les motivations précises de la décision. Après, c'est une instance d'appel avec des membres indépendants de la première commission. On va donc travailler le cadre. C'est l'essentiel. Après, bien sûr, il faut qu'on améliore notre budget pour que l’on s'assure du coût, car j'ai des marges de manœuvre aussi sur mes charges. Sans altérer le fonctionnement de la formation.
À la fin, la principale crainte de la DNCG n’est-elle pas de confier les clés à une association ?
En Nationale 2, il y a déjà des clubs gérés par des associations. Le problème, c’est de passer du statut professionnel à une gestion associative. Mais franchement, le budget qu'on a présenté était sérieux. Les collectivités ont fait le job. Maintenant, on va retravailler tout ça. Ce n’est pas fini. On va se battre. Même si c'est la solution juridique qui m'inquiète. Parce que s'ils valident cette transition de la SASP vers l’Association, c'est un cas de jurisprudence.
Et si la DNCG ne veulent pas prendre le risque ?
Le sujet peut finir au tribunal administratif. Après l'appel, c'est le CNOSF qui confirme ou pas la position qui ne nous conviendrait pas. Ensuite, une fois que le Comité a donné son avis, il y a le recours possible devant le tribunal administratif.
D'ici là, le championnat de N2 aura peut-être démarré…
Exactement.
24 06 2025