Deux hommes vont faire renaître les crocodiles nîmois longtemps assoupis dans le lit de la division 2. En 1990 avec un projet ambitieux, l’ancienne gloire du club Michel MEZY revient dans le
Gard avec la casquette de directeur sportif, son ami de « toujours » Toni SAULI lui arrive avec les sous. Et oui comme dans tous grand projet de construction d’équipe il faut un gros
financier. A Nîmes le principal bailleur de fond du projet de MEZY est donc Toni SAULI P-DG de l’entreprise CATAVANA (entreprise outillage) et qui va devenir principal sponsor du club.
L’équipe alors en D2 pour la saison 1990-91 va réunir un effectif pléthorique réussissant à faire revenir l’ancien enfant du pays René GIRARD venu terminer sa carrière à 7 ans dans le club de
ses débuts, avant d’entamer sa reconversion dans l’encadrement du club. L’effectif composé par MEZY assimile les joueurs d’expériences (GIRARD, Jean louis ZANON ou Gérard BERNARDET et
les jeunes loups (Lionel PEREZ, Frédéric ARPINON) et si cela ne suffisait pas pour que la mayonnaise prenne, MEZY signe un gros coup et même deux en faisant venir deux stars dans le Gard pour
préparer le mieux possible les crocodiles aux dures joutes de la division 2. Tout d’abord c’est José Daniel Ponce qui débarque aux Costières tout droit de Boca Juniors. Ancien international
(qui disputa la Copa America de 1983) PONCE arrive à 30 ans à Nîmes avec deux titres de champion d’Argentine conquis avec Estudiantes.
Et surtout MEZY réalise un grand coup en faisant venir le champion du monde 1986 : José luis CUCIUFFO.
S’il n’est pas le premier champion du monde argentin à venir en France (BROWN à Brest et BURRUCHAGA à Nantes), il est le seul à jouer en D2 !!
MEZY ne s’arrête pas là et fait encore fonctionner sa filière argentine en faisant venir : Daniel ROMEO, entraineur qui avait un CV quand
on l’écoute : " j'ai entraîné, d'abord, un club de D2, Santa Marina, puis
Gimnasia. Puis, j'ai collaboré 3 ans avec Carlos Bilardo au sein de l'équipe nationale d'Argentine jusqu'à la Coupe du Monde en Italie. Et me voilà à Nîmes ..."
Nîmes 1990/91 en D2 |
Le problème c’est qu’il n’a pas les diplômes pour exercer en France alors MEZY rappelle un ancien chevalier de la maison gardoise :
Pierre BARLAGUET qui lui a tout les diplômes et accepte de jouer aux hommes de paille. ROMEO revient sur cette situation : " j'ai mes diplômes d’entraîneur reconnus par la FIFA mais cela n'est pas suffisant pour exercer en France. C'est la
raison pour laquelle Pierre est l’entraîneur officiel ... je suis affilié comme conseiller technique "
Nîmes réussi son contrat et remonte en division au terme de la saison 1990-91 même si le club ne domine pas les débats comme on l’aurait pu le croire. MEZY devient le président du club et
devient encore plus ambitieux. Le recrutement frise l’indécence regardez et excusez du peu : William AYACHE, Michel CATALANO, Jean-Claude LEMOULT, Philippe VERCRUYSSE et Eric CANTONA !!
Ajouter à cela un Gérard BERNARDET enfin arrivé à maturité et la solidité en défense d’un des meilleurs stoppeurs du monde capable de museler pendant 90 minutes un LINEKER ou un Rudi VOLLER
vous avez non seulement un effectif pour jouer le maintien mais surtout capable d’aller titiller les grosses écuries que sont Monaco, Marseille ou le PSG.
Seulement la mayonnaise ne vas pas prendre du tout si en défense la paire Ayache-Cuciuffo tient tout ses promesses, et Cantona ?? Parlons-en de Cantona et de sa venue à Nîmes :
N’’entrant plus dans les plans de Goethals à l’OM, Canto sait qu’il doit trouver un nouveau club lors de cet été 1991. L'Olympique lyonnais et le Paris Saint-Germain sont deux destinations
possibles mais aucun de ces deux clubs ne satisfait Cantona. Michel Mézy, son ancien entraîneur à Montpellier devenu président du Nîmes Olympique lui propose de venir rejoindre son équipe
tout juste promue de Division 2 et d'en devenir le capitaine. L'attaquant marseillais accepte de jouer dans un club moins prestigieux que l'OM et signe chez les crocodiles. Le club de Nîmes
paie le transfert 10 millions de francs grâce à des fonds publics débloqués par Jean Bousquet, maire de la ville de Nîmes et ancien président du club.
Cantona rate le premier match de la saison mais fait ses débuts contre Sochaux le 27 juillet à domicile lors d'un match nul 1 à 1. Après un nouveau match nul 2 à 2 contre Toulouse, l'équipe
enchaîne une mauvaise série avec deux défaites et deux matchs nuls 0 à 0. Éric Cantona se blesse alors à la cuisse et est indisponible un mois. Nîmes encaisse alors une défaite 4 à 2 contre
l'Olympique de Marseille et le club pointe à la 19e place du championnat, l'avant dernière place. Michel Platini, sélectionneur de l'équipe de France, continue à faire confiance à Cantona.
Nîmes reprend espoir grâce à des victoires sur Cannes, Nancy et Le Havre alors que Cantona est toujours absent. À son retour, la star des Crocodiles inscrit un pénalty décisif lors d'une
victoire 1 à 0 contre Lille. Le rendez-vous en octobre avec l'équipe de France est une réussite avec une victoire 2 à 1 contre l'Espagne assurant la qualification de la France au championnat
d'Europe. Le retour à Nîmes est plus difficile avec des défaites contre le PSG, Rennes, Toulon, Caen puis Metz.
La défaite à Toulon est lourde de conséquence, le club sombre 5-0 dans le Var et MEZY décide de virer l’entraineur argentin qui retourne direct au pays. Avec l’aide de René GIRARD, MEZY
décide lui-même de s’occuper du terrain en ré endossant sa casquette entrainement tout en gardant celle de président.
Mais le président-entraineur n’est pas au bout de ses peines : Une nouvelle affaire va mettre CANTONA au ban du football français quelques mois après son arrivée à Nîmes. Lors d'un Nîmes-AS
Saint-Étienne, il s'énerve contre l'arbitre qui vient d'accorder un coup-franc aux visiteurs, lui jette le ballon dessus puis rentre aux vestiaires sans regarder l'arbitre l'exclure. La FFF
le sanctionne alors par quatre matchs de suspension. Le joueur répond à cette décision en traitant d'« idiots » les membres de la commission de discipline. Ces propos ont pour effet
d'aggraver la durée de la sanction à deux mois de suspension. Par orgueil, Cantona décide le 12 décembre 1991 de résilier le contrat le liant au Nîmes Olympique et de renoncer au football.
Mais ceci est une autre histoire.
L'effectif nîmois version 1991/92 |
Les nîmois se sauvent et termine à une pauvre 15ème place. Mais surtout le pire est à venir en effet CATAVANA principal sponsor quitte le navire à la fin de la saison, explication de Toni
SAULI : " tout cela est très ennuyeux. D'autant plus que Michel Mézy, le président, est mon ami. C'est moi qui l'ai fait venir et la position dans laquelle il se retrouve
maintenant me gêne. Il est coincé entre son patron et son ami. C'est difficile à vivre. J'aime ce club et je ne veux absolument pas devenir son fossoyeur. Jamais je ne ferai de mal à Nimes
... "
Et pourtant sans son principal bailleur de fonds les crocodiles vont connaitre les pires difficultés.
Voici en attendant l’effectif de Nîmes 1992 :
Lionel PEREZ
William AYACHE
José Luis CUCIUFFO
Dusan TITTEL
Michel CATALANO
Jean-Claude LEMOULT
Vincent BRACIGLIANO
Philippe VERCRUYSSE
Ahmed MAHARZI
Gérard BERNARDET
Eric CANTONA
Alain ESPEISSE
Philippe SIRVENT