Le manque de classe jusqu'à la fin :
"Ce qui m'a choqué c'est le manque de gentillesse du staff et des joueurs de ne pas venir saluer les enfants." Présent aux cotés de Sauvons Nîmes Olympique, Émilien Marcos, PDG d'Ocean Propreté, est revenu sur l'initiative de fin de saison soulignant que 500 places pourtant payées au club n'ont finalement jamais été utilisées.
Invité de ICI Gard Lozère ce mercredi 21 mai, François Michel est revenu sur la situation des Crocos. Le secrétaire du collectif "Sauvons le Nîmes olympique" a détaillé le plan du groupe de supporters pour reprendre le club en main. Entretien.
ICI Gard Lozère : Comment comptez-vous vous y prendre pour vous débarrasser de Rani Assaf ?
François Michel : Alors, le projet que nous proposons n’est pas porté uniquement par nous, les supporters, même si nous en sommes à l’initiative. Ce que nous essayons de proposer, c’est un nouveau modèle de gouvernance qui pourrait se mettre en place en plusieurs étapes. La première étape ce serait de pousser Rani Assaf vers la sortie. Pour cela, nous essayons de soutenir l’association Nîmes olympique qui encadre et s’occupe de l’ensemble de la section amateur du club, notamment du centre de formation - ou ce qu’il en reste après son démantèlement par Rani Assaf. Nous essayons d’appuyer cette structure pour qu’elle lui reprenne ce fameux numéro d’affiliation. C’est elle, à l’origine, qui en est la détentrice. La première chose qu’il faut savoir, c’est que dans le foot français, ce sont les associations historiques des clubs qui sont propriétaires de ce numéro d’affiliation. Il permet à un club de concourir aux compétitions nationales. La deuxième chose à savoir, c’est que chaque club professionnel possède une Société anonyme (SASP) qui se voit confier ledit numéro d’affiliation. Cette attribution lui permet de gérer les équipes professionnelles. Et au Nîmes olympique, précisément, c’est Rani Assaf qui est le propriétaire de cette SASP. En aidant l’association Nîmes olympique, nous pourrions donc repartir sur de nouvelles bases.
Ce dont vous nous parlez constitue donc la première étape de votre plan pour reprendre en main les Crocos. Quelle est donc la deuxième étape dont vous nous parliez ?
Alors, dans un deuxième temps, lorsque nous aurons réussi à repartir de zéro, même s’il ne reste plus grand-chose du club relégué en National II, le championnat amateur, nous souhaitons constituer un nouveau modèle de gouvernance, basé sur l’exemple du SC Bastia. Pour ce club, une Société coopérative d’intérêt collectif a été constituée. Elle permet d’avoir plusieurs actionnaires. Chacun d’entre eux apporte un capital à la hauteur de ses moyens. Il y aurait, par exemple, des acteurs économiques, politiques, mais aussi des supporters. Au Collectif "Sauvons le Nîmes olympique", nous avons lancé une collecte de fonds : "Les Crocosocios". L’objectif de cette collecte est de réunir des fonds pour, le moment venu, devenir actionnaire du club.
Encore faut-il que Rani Assaf accepte de vendre le club et y parvienne. Quelle bonne raison aurait-il de partir, aujourd’hui ?
La première raison, je pense, c’est que Rani Assaf à perdu. Il avait, à la base, un projet économique et sportif qui m’avait séduit pour le club. Sauf qu’il s’est progressivement fermé à toute interaction. Il s’est progressivement mis à dos les Nîmois, il a démantelé le centre de formation, il n’a plus l’autorisation de construire son projet autour du stade des Costières. En fait, Rani Assaf est aujourd’hui à la tête d’une coquille vide.
La difficulté est que Rani Assaf est assez gourmand sur le prix de vente…
Oui, il en veut beaucoup. Dans les colonnes de Midi Libre, la semaine passée Jean-Jacques Bourdin, le président d’honneur du Nîmes olympique, disait que Rani Assaf était vendeur mais qu’il n’y avait jamais eu d’acheteur sérieux. Notre collectif "Sauvons le Nîmes olympique" a montré que c’était faux. Il y a bien eu un groupe américain, très sérieux, avec qui les négociations sont allées très loin. Ce groupe était prêt à investir. Le problème, c’est que Rani Assaf a des exigences qui sont délirantes pour un club aujourd’hui en National II. Ces exigences sont liées notamment au fait qu’il veut revendre le club avec le stade des Antonins dont il a lui-même financé la construction.
Avez-vous déjà identifié des élus, ou des chefs d’entreprises qui seraient prêts à vous suivre dans votre projet ?
Oui, à Nîmes en l’occurrence, il y a des entreprises comme Bastide Médicale qui est un partenaire historique du club, mais on pense également à des élus de tous bords : la mairie, le Conseil départemental ou encore le Conseil régional.
L’association Sauvons le Nîmes Olympique rassemble 1800 membres, supporters et anciens joueurs inquiets pour l’avenir de leur club. À la suite de la relégation en National 2, elle hausse le ton, évoque des projets de reprise écartés et propose des solutions concrètes. Objectif : retrouver un Nîmes Olympique viable, populaire… et crédible.
Créé en mai 2023, devenu association à l’automne de la même année, le collectif Sauvons le Nîmes Olympique n’a cessé d’alerter sur la gouvernance du club. La relégation en National 2, confirmée il y a quelques jours, n’a fait qu'amplifier sa mobilisation.
Le collectif revendique aujourd’hui 1 800 membres et a déjà levé 30 000 euros grâce à un appel aux dons. Son ambition ? Entrer un jour, même symboliquement, dans le capital du club, et obtenir un siège au conseil d’administration pour porter la voix des amoureux des Crocos. Ce mardi, il a organisé une conférence de presse pour faire le point sur l’actualité du club et avancer quelques idées.
Des repreneurs écartés : la version du collectif
Dans une récente interview au Midi Libre, le président d'honneur du club, Jean-Jacques Bourdin, a affirmé qu’aucune offre sérieuse de reprise ne s’était présentée. Un mensonge, rétorquent Patrick Fustier,co-président du collectif et Dimitri Pialat, vice-président.
Selon lui, le 28 mars, un intermédiaire représentant du groupe horloger Pulsar (filiale de Seiko) était présent à Nîmes, lors du match contre Bourg-en-Bresse : « Des négociations avaient démarré bien avant puisqu’il avait été suggéré par Pulsar un effort au mercato pour renforcer l’équipe. Assaf n’a pas voulu parce qu’il était convaincu que l’équipe allait s’en sortir. Pulsar aurait proposé une enveloppe de 8 millions d’euros, dont 3 millions pour racheter la structure métallique du stade des Antonins.
Mais Rani Assaf, propriétaire du club via la SASP, aurait refusé, estimant l’offre insuffisante. « Assaf a voulu inclure les frais d’architectes pour son projet de nouveau stade », assure Fustier. Avec la relégation, Pulsar aurait abandonné toute intention d’achat, faute de visibilité en N2.
Une rupture de convention en ligne de mire ?
Le collectif estime que le club est désormais dans une impasse totale. La valeur du Nîmes Olympique est en chute libre, et les intentions de son propriétaire sont floues. En réaction, le collectif envisage un acte fort : demander à l’association Nîmes Olympique (gestionnaire de la section amateur) de dénoncer la convention qui la lie à la SASP (structure professionnelle dirigée par Assaf).
Cette dénonciation pourrait priver la SASP de toute participation aux compétitions fédérales, faute de numéro d’affiliation, entraînant une rétrogradation administrative possible en National 3 ou R1.
« Les gens en ont marre. Et même si c’est en N3 ou R1, ils veulent surtout retrouver leur Nîmes Olympique », lâche Patrick Fustier.
Une table ronde pour rebâtir
Au-delà des tensions, le collectif propose de rassembler toutes les forces vives du territoire : élus, anciens joueurs, décideurs économiques… L’objectif : sauver ce qui peut l’être et imaginer un avenir plus sain pour le club. Selon lui, la perte de l’agrément du centre de formation a déjà provoqué le départ de près de 30 jeunes joueurs vers d’autres clubs.
Et si on revenait aux Costières ?
Dernier cheval de bataille du collectif : la question du stade. Alors que le Nîmes Olympique évolue depuis plusieurs mois dans une structure temporaire aux Antonins, le collectif demande à la Ville de visiter le stade des Costières comme l’a déjà demandé le groupe d’opposition au conseil municipal Nîmes citoyenne à gauche
« Un retour partiel, avec du public dans une seule tribune, pourrait être envisagé pour le N2 », plaide Patrick Fustier qui ajoute : « On ne sait rien de ce que verse la SASP Nîmes Olympique pour la location de la structure métallique des Antonins à la société Nemau qui appartient à Assaf. Mais un retour aux Costières, avec du public dans une seule tribune, serait envisageable en N2 et coûterait sans doute moins cher. » Un courrier officiel doit être adressé à la mairie dans ce sens.
Frédéric Prades
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Ce qui nous attend la saison prochaine :
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En cas d'égalité, c'est le goal-average particulier qui compe
Le championnat de National 2 débutera le samedi 16 août et il se terminera le 16 mai 2026 à l’issue de la 30ᵉ
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