« Barlaguet ? Pour les uns, il est l’image même de Nîmes Olympique, pour les autres il est le type de footballeur que l’on aimerait voir plus souvent évoluer dans nos différentes équipes « pro ». Et quant aux autres, sa présence, sa gentillesse, sa stabilité d’homme et de joueur le rendent rapidement populaire ». Ainsi le décrivait le journaliste Jean Veneziano dans le Crocodile.

Né à Calvisson en octobre 1931, Barlaguet est un pur gardois. Il fait ses débuts à l’US Boucoiran où, en cadet il évolue déjà en première. Puis il connait une première pré-sélection en équipe de France juniors grâce à Pierre Pibarot qui, entraineur à Alès, l’a remarqué lors d’un match d’ouverture où il joue avec le lycée d’Alès.

Pibarot vient à Nîmes, Barlaguet le suit et évolue sénior dans l’équipe amateur en 50/51. Le 8 octobre 1953, il débute en équipe première face à Nice. Le Crocodile du jour annonce la couleur : « Il est possible, sinon probable que Barlaguet fera sa rentrée en équipe pro dès aujourd’hui contre Nice. Suivez avec attention le comportement de ce jeune joueur, nous sommes persuadés que vous ne serez pas déçus ». Le lendemain dans le Midi Libre, le journaliste qui officie titre : « Barlaguet, on en reparlera » ! Il ne faut pas attendre trop longtemps pour en reparler. Un mois plus tard, le 8 novembre, il est élu meilleur joueur. Sa carrière est lancée. On note dans le livre d’or du Nîmes olympique : « La révélation d’un tout jeune joueur, issu de l’équipe de promotion d’honneur, surprit si agréablement ceux qui le découvraient, son nom ? Pierre Barlaguet. Il a gagné le droit d’être un titulaire à part entière ».

Pierrot Barlaguet est sans nul doute le joueur nîmois le plus emblématique du Nîmes Olympique. Jugez- en plutôt le palmarès : Vainqueur de la coupe Drago (1956), Finaliste de la coupe (1958 – 1961), Course au titre de champion (1957, 58, 59 et 62) et vainqueur de la Coupe Gard Lozère avec l’équipe amateur en 1966 puis en qualité d’entraineur, Remontée en 1983 et finaliste de la coupe en 1996. En 1960, il est élu « Etoile d’Or de France Football et Carpano » à son poste de demi-droit et s’affiche dans l’équipe type de la saison avec les Kopa, Marche, Vincent, Théo et autre Edimo. Il est appelé à quatre reprises en équipe de France B.

Malgré l’envergure du joueur, lors de la saison 64/65 c’est avec l’équipe amateur que Barlaguet évolue. Après avoir disputé un seul match contre le Stade Français (3-0), le 1er juin 1965 alors que Nîmes Olympique doit disputer les barrages, Pierre Pibarot le rappelle en équipe première. Son expérience et son savoir faire vont faire de lui le héro du match. Barlaguet fut omniprésent dans son rôle de demi-aile « Il fut au four et au moulin » note Midi Libre « Le public ne s’y trompa pas et lui réserva une énorme ovation en scandant son nom ». A lui seul, il sauve les nîmois d’une descente annoncée. Alain Garnier, son ancien co équipier qui lui avait pris sa place dans l’équipe première au poste de demi-droit, se souvient : « Pierre était un gagneur sans relâche, un garçon à l’écoute des ses partenaires, un équipier parfait. Sa complicité avec Bandera était innée ». Non sans humour et après avoir disputé uniquement trois rencontres avec les pros, Barlaguet déclare : « Je suis le seul nîmois cette saison à avoir gagné toutes les rencontres auxquelles j’ai participé ! »

Un an plus tard, il met un terme à sa carrière de joueur et embrasse la carrière d’entraineur à Mazamet où il reste trois saisons. Ce sera ensuite Châtellerault où le hasard du tirage au sort de la coupe de France verra son équipe affronter le Nîmes Olympique au mois de janvier 1972. L’année suivante son ami Pierre Pibarot l’invite à rejoindre l’INF Vichy. Il y officie trois ans comme ce sera le cas par la suite à Bourges.

En 1978, le Nîmes Olympique, par l’intermédiaire de ses amis Noel et Bandera, l’invite à revenir diriger le centre de formation. Ce centre de formation situé à son domicile de la montée des Alpins où les Goudard, Perez, Lopez, Aujoulat, Lucchesi… deviennent des hommes et des professionnels. Quatre saisons plus tard (1982), Henri Noel quitte Nîmes pour Martigues et Calabro laisse la présidence à Jean Bousquet. Bousquet qui connait bien Barlaguet pour avoir joué trente ans avant à ses cotés, l’invite à prendre en charge l’équipe première avec une mission : monter en division 1.

Un an après, le 14 juin, Barlaguet est porté en triomphe sur les épaules de Cubaynes sous les yeux de 14.000 spectateurs. Nîmes remonte en première division avec une équipe qui ne compte pas moins de 8 joueurs formés au club. Ce match de barrage contre Tours reste comme « le » dernier grand match disputé à Jean Bouin. « Le plus dur commence » déclare t il au lendemain de son triomphe. Barlaguet descend vite de son piédestal. Un recrutement limité et fait dans l’urgence pousse Nimes dans les profondeurs du classement et un retour en D2 inévitable.

Le 22 aout 1984, alors que Nîmes dispute son premier match contre Séte en D2, Pierre Barlaguet est démis de ses fonctions sans préavis. La valse des entraineurs commence. Barlaguet retrouve le terrain à Alés où il est nommé à la tête du centre de formation nouvellement créé en octobre 1985. Même si on est loin de Jean Bouin, en 1990 Michel Mézy l’appelle pour « couvrir » l’entraineur Daniel Roméo dont le diplôme argentin n’est pas reconnu en France. Nîmes Olympique tangue et l’instabilité prévaut. Mézy et Skoblar sont débarqués en octobre 1994 et Barlaguet est appelé à prendre en mains le centre de formation avant que deux mois plus tard, Girard et Bernardet ne soient à leur tour remerciés. Malgré un parcours honorable, il ne pourra pas empêcher le club de sombrer en National.

En 1996, alors que les joueurs se battent pour ne pas descendre à l’échelon inférieur, la belle dame de la Coupe de France offre aux nîmois l’opportunité de revivre des heures de gloire. Ainsi le 4 mai 1996, le peuple nîmois a rendez vous au Parc des Princes pour une troisième finale : « On a aucune chance mais on la jouera à fond » avait-il déclaré. Elle est perdue, comme les deux autres, contre Auxerre. Pierre Barlaguet est ce soir invité par Guy Roux à lever la coupe à la tribune officielle. L’entraineur auxerrois déclare « Ce soir c’est un hommage à tous les éducateurs. Le Nîmes Olympique c’est l’Auxerre de ma jeunesse, l’équipe qui titillait le grand Reims. Il y avait le Racing c’était les riches. Et il y avait le Nîmes de Firoud et Barlaguet que personne n’aimait rencontrer ». Barlaguet dit : « J’ai participé à trois finales de coupe de France avec le Nîmes Olympique, peut être que je pourrais le mettre sur ma carte de visite ».

 

Pierre Barlaguet quitte le club en juin après l’avoir servi avec bonheur et passion. Il resta le premier supporter du Nîmes Olympique jusqu'à son dernier souffle le 16 octobre 201

Barlaguet joueur
Barlaguet joueur

Né le 18 octobre 1931 à Calvisson, il arrive à Nîmes Olympique en 1950, à l'initiative de Pierre Pibarot.

Il est international B à 4 reprises.

Il débute en équipe première le 8 octobre 1953 face à Nice.

Sa carrière durera 13 ans dans le club avec comme palmarès : 

- vainqueur de la coupe Drago 1956

- finaliste de la Coupe de France 1958 et 1961.

Le 1er juin alors qu'il joue en réserve, il est rappelé pour jouer les matches de barrage. Nîmes Olympique est sauvé.

En 1966, il gagne la coupe Gard-Lozère. Il décide alors de devenir entraîneur.

Barlaguet joueur
Barlaguet joueur

Il commence sa carrière à Mazamet, le 18 juillet 1966. Il y reste 3 saisons puis il prend la direction de Chatellerault (4 saisons), l'INF Vichy encore avec l'initiative de Pierre Pibarot (3 saisons) et finalement à Bourges pour 3 ans en 1976.

En juin 1978, il rejoint Nîmes Olympique qu'entraîne Henri Noël. Avec Jean Bandéra, il prend la direction du centre de formation. Au départ d'Henri Noël pour Martigues en 1982, il devient entraîneur de Nîmes Olympique.

Un an plus tard, il est porté en triomphe car il fait remonter les crocos en division 1. 

Le 22 août 1984, après une journée et un match nul contre Sète (oui une journée) il est renvoyé sans explication.

Un an plus tard, il prend la tête du centre de formation d'Alès avant que Michel Mézy le rappelle en 1990 pour couvrir l’entraîneur argentin Daniel Roméo qui n'a pas les diplômes requis.

Vont suivre des années chaotiques à différents postes. En 1994 il reprend les rênes du club à la mi-saison mais ne parvient pas à sauver l'équipe de la descente en National.

Pour sa dernière année chez les crocos, Barlaguet connait le pire et le meilleur.

Le pire, on frôle la descente en CFA (on est sauvé au bénéfice de notre ancienneté dans le championnat) et le meilleur, la finale de la Coupe de France contre Auxerre.

Il a donc participé aux 3 finales de Nîmes (2 en tant que joueurs, 1 en tant qu'entraîneur).

Il quitte Nîmes en juin 1996.

Une petite anecdote de Pirnéa : "Pierre Barlaguet avait la réputation de se brosser...les dents à la fin de chaque match ou de chaque entraînement."

Barlaguet entraîneur
Barlaguet entraîneur

CLIC SUR CERTAINES PHOTOS POUR LES AGRANDIR

RECHERCHE ARTICLE OU PERSONNALITE

Stanislas Golinski
Stanislas Golinski
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes