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Nîmes Olympique : Les Crocos ne mangent pas vraiment du lion

jeudi 18 janvier 2024

 

La nourriture est essentielle dans la vie d'un sportif. Au Nîmes Olympique, malgré une attention portée par le staff et l’entraîneur, aucun régime spécifique n’est prescrit par un nutritionniste. Faute de moyens après la relégation en National, le nombre de repas hebdomadaires en communauté est réduit depuis le début de saison. Le Réveil du Midi retrace la chaîne alimentaire de l'équipe.

« Il y a un proverbe qui dit : on creuse sa tombe avec ce que l’on met dans sa bouche. Ça veut tout dire ! », affirme Frédéric Bompard, l’entraîneur de l'équipe première depuis novembre 2023. Selon lui, il n’y a pas de secret . L’alimentation a un rôle clé dans la performence des joueurs. « Pas sur une semaine bien sûr, mais sur une carrière, ça y joue énormément ».

Le centre d'entraînement de La Bastide possède une cuisine, mais elle n'est pas utilisée depuis au moins 8 ans. Selon nos sources, il n'y a pas de gaz dan la gazinière.

À Nîmes, la nostalgie n’est jamais bien loin. Frédéric Bompard se souvient des buffets dans les grands clubs par lesquels il est passé en tant qu'adjoint de Rudy Garcia : l’AS Roma, Lille, ou encore l’Olympique de Marseille. « Francesco Totti, que j’ai connu à la Roma, je peux dire qu’il ne fumait pas, qu’il ne buvait pas et je le regardais manger… Attention qu’il faisait attention à ce qu’il avait dans l’assiette. C’était des pâtes, la “’pasta”. Quand on lui servait, elle était grammée dans l’assiette, pas un de plus ou de moins ».

Eden Hasard, Mohammed Sala, Antonio Rudiguer sont des joueurs qu'il a cottoyé… Frédéric Bompard en est persuadé : l’hygiène de vie fait beaucoup. Les joueurs sous les couleurs nîmoises sont prévenus. Mais, est-ce vraiment eux qu’il faut alerter ? « Les réunions, il faut les faire avec les joueurs, mais aussi avec leurs femmes si ce sont elles qui font à manger. En général, les ¾ du temps c’est ça. C’est toujours mieux quand les femmes des joueurs sont initiées, car elles savent ce que le joueur ont besoin de manger », observe le coach.

Ce qui se fait ailleurs, dans de grands clubs, ne se fait pas ici. Cette saison, le groupe ne mange que rarement ensemble le midi. « Avant, on mangeait trois fois par semaine ensemble. Cette saison, on l’a réduit entre deux et une fois par semaine le midi : quand on double les entraînements et la veille des matchs. On a des budgets restreints. On a quand même réussi à garder les petits déjeuners ensemble et ça, ce n’est pas négligeable », explique Anthony Lombardo, kinésithérapeute du club.

Pancakes, jambon de dinde, fromages, fruits, jus de fruits, confitures, amandes, noisettes, noix, yaourts, compotes, céréales, omelettes, miel… Le petit-déjeuner est copieux tous les jours de la semaine au centre d’entraînement de la Bastide. David Vidal est l’intendant principal du club depuis le début de la saison. Au club depuis 8 ans, il regrette que la cuisine du centre d’entraînement de la Bastide n’ait jamais servi à autre chose qu’à réchauffer des plats.

Les repas du midi se font au restaurant du camping

À Nîmes, pas de nutritionniste. Frédéric Bompard explique cependant qu’il existe un cahier des charges qui est validé par le docteur et les kinésithérapeutes. Il faut manger des sucres lents, de la viande blanche, plus conseillée que la viande rouge qui est bien une fois par semaine. Le poisson, c’est bien, les légumes verts aussi. Il faut faire attention au sucre car c’est addictif, c’est pour ça que c’est bien de les prendre dans les fruits ». Vous l'aurez compris, pas de nutella dans les placards de la cuisine. 

« La veille des matchs, c’est omelette ou blanc de dinde. Le jour de match, les joueurs ont le choix entre poissons, généralement du saumon, poulet et omelette pour certains. Généralement c’est ça. Mais nous ne sommes pas dans une diététique hors norme, comme les cyclistes ou quoi. Il faut que ça reste un repas équilibré, un apport en glucide en protéine, mais c’est tout », ajoute le kiné de l’équipe.

Cette saison, plus de traiteur au club. Lorsqu’ils mangent ensemble le midi, le groupe s’oriente vers le restaurant du camping face à la Bastide Capfun. Gregory Lambert est le propriétaire des lieux. « Entre les coachs et les joueurs, ils sont 35 à venir manger ici une fois par semaine, lorsqu’ils doublent les entraînements le matin et l’après-midi. Le vendredi, veille des matchs, on cuisine et ils prennent à emporter », raconte-t-il.

« Ils préviennent quelques jours avant par téléphone, on leur fait un menu, ils valident », explique Patrick Perrier, le chef cuisinier du restaurant Cap Fun. Dans son menu, « souvent des féculents et de la volaille ». Le cuistot affirme que certains sont difficiles. « Les légumes, ce n’est pas trop leur truc », dit celui qui a vu plusieurs assiettes gaspillées. Pour le dessert, « on essaie de tourner : salade de fruits, panna cotta, des choses simples quoi ».

Le danger de cette génération : la malbouffe

Pour Frédéric Bompard, il existe un problème dans cette nouvelle génération de joueurs. L’ennemi s’appelle « la malbouffe ». Les néo-pros ont l’habitude de manger des macdo, ces machins-là. Moi, je ne suis pas de la génération fast-food, kebab et compagnie. En général, dans les centres de formation, ils apprennent ces habitudes alimentaires. Mais quand t’as des gars qui sortent de R1, ils sont habitués à ces mauvaises choses. Combien de nos joueurs ne sont jamais allés faire les courses de produits frais au marché ? », questionne-t-il.

Wesley Ngakoutou Yapende évoluait en amateur il y a encore deux ans. Le joueur confie se faire plaisir de temps en temps avec des burgers, mais occasionnellement, environ une fois par mois. Aujourd’hui, il l’affirme, il essaie de manger le plus équilibré possible.

Quotidiennement, les joueurs du Nîmes Olympique sont d’ailleurs pesés en arrivant au centre d’entraînement, selon Frédéric Bompard. Une méthode qui a des limites : la réalité est que le staff ne peut pas réellement connaître le régime alimentaire des joueurs.

Le père Noêl est passé à La Bastide

Le Père Noël est déjà passé. Mercredi c’était jour de fête à la Bastide ! Le club a organisé un arbre de Noël, ce qui n’avait plus été fait depuis de longues années. Les membres du staff, les joueurs, leurs compagnes, et enfants étaient présents ainsi que le personnel de la Bastide et les effectifs U17 et U18 avec leurs parents. Tout ce petit monde s’est retrouvé pour un goûter de Noël organisé par un traiteur avec notamment une fontaine de chocolat. Les 35 enfants des joueurs nîmois ont reçu un cadeau personnalisé délivré par le Père Noël en chair et en os. Habituellement en vert, Romain a troqué sa tunique d’El Croco pour celle du vieux monsieur rouge. Les joueurs et le staff ont reçu chacun une boîte du chocolat avec en prime un laser de poche pour le coach Frédéric Bompard pour expliquer la tactique. « Je suis content car je perds tout le temps le mien », a réagi l’intéressé avec le sourire. « C’était une belle initiative, ça apaise les tensions. Et puis c’était bien organisé par notre nouvelle chargée de communication, elle a assuré », confie Frédéric Bompard heureux qu'un budget ait été dégagé pour organiser ce bel événement.

(Objectif Gard photo CR)

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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