Dans un match arrêté 26 minutes en première période, les Crocos ont sombré 6-0 à Bordeaux. Un score fleuve en Gironde qui risque de laisser des traces à trois jours d'affronter Lyon, aux Costières. 

Bizarre, voilà comment on peut qualifier cette rencontre de ce soir. Une équipe locale, cinquième du championnat doté d'une enceinte de 42 000 places, qui affiche quasiment fauteuil vide pour un match de Ligue 1. L'affluence était bien loin des 12 000 spectateurs annoncés. Certes, le 19e du classement, qui plus est en semaine, n'a pas vocation à déplacer les foules. Dans cette ambiance de match à huis clos, seul Adli se procurait une occasion mais sans danger pour l"arrière garde nîmoise (4e).

La deuxième bizarrerie arrivait à la 11e minute de jeu, lorsque M. Turpin arrêtait la rencontre et renvoyait les deux équipes aux vestiaires. Une décision logique justifiée par la présence d'une trentaine de supporters bordelais des Ultramarines au bord de la pelouse. Ces derniers, capricieux, refusaient de quitter cette zone tant qu'ils n'avaient pas installés leur banderole à l'encontre de deux dirigeants du club (Messieurs Longuépée et Thiodet)

Une situation qui durera 26 minutes où le côté ahurissant prendra le dessus. À aucun moment des forces de l'ordre ne sont intervenues. Seuls des stadiers se contentaient d'empêcher l'envahissement. Une fois le forfait des Ultras accompli, le match pu reprendre. À la reprise, Ferhat était à l'oeuvre pour la première opportunité des Crocos. Son tir croisé du droit fuyait le cadre (14e). Pourtant bien en place, les visiteurs déjouaient en seulement trois minutes.

Bernardoni sauvait d'abord la maison rouge sur la tête de De Préville (23e), il ne pouvait ensuite rien face à Maja qui se présentait seul face à lui (1-0, 26e). Un but d'abord refusé pour hors-jeu et finalement accordé par la VAR. Une situation qui fait malheureusement partie du quotidien de ce championnat. Au ralenti, Miguel tardait à s'aligner et l'attaquant girondin semblait en position licite au moment de la passe. Contrairement à samedi dernier, les Gardois montraient davantage de signes de réactions. Une volonté illustrée par les deux frappes lointaines du gauche signées Fomba (29e) et Sarr (34e), qui terminaient toutes à côté de la cage gardée par Costil.

Une rencontre bizarre comme de subir le break alors que Nîmes était dans un temps fort. Intelligemment placé dans le cœur du jeu depuis le début de la rencontre, Adli, éliminait facilement un Fomba trop tendre pour servir Maja qui doublait la mise (2-0, 37e). Cette fois-ci c'est Martinez qui lâchait le marquage et l'alignement. Le Nigérian trompait le gardien prêté par Bordeaux du droit. Un score regrettable pour les Nîmois, punis sur deux erreurs défensives, alors qu'ils affichaient quelques bonnes intentions.

Au retour de la pause, les Nîmois sombraient. Le troisième but intervenait consécutivement d'un manque d'agressivité de Ripart qui perdait le ballon devant Jovanovic et d'Alakouch qui ne gênait pas assez Maja au moment de sa frappe (3-0, 53e). L'ancien joueur de Sunderland piquait une troisième fois, laissant les Crocos anesthésiés. L'addition se corsait dans la foulée quand du milieu de terrain De Préville s'en allait dribbler Bernardoni et marquer dans le but vide (4-0, 58e). Un but encore une fois entaché d'une mauvaise gestion du hors-jeu par la défense rouge, déboussolée.

La marée bleue déferlait et chaque vague ravageait la défense nîmoise. Otavio, ajustait Bernardoni après une passe magnifique d'Adli (5-0, 76e). L'ancien Parisien a été l'homme du match ce soir en compagnie de Maja, triple buteur. Non rassasié, le milieu brésilien s'offrait un doublé d'une frappe lointaine légèrement touchée par le portier gardois, en vain (6-0, 87e). Le cauchemar s'arrêtait enfin pour le Nîmes Olympique qui va devoir vite se relever de cette terrible défaite puisque Lyon se présente aux Costières, vendredi.

De Bordeaux, Corentin Corger

16e journée de Ligue 1. GIRONDINS DE BORDEAUX - NÎMES OLYMPIQUE 6-0. Stade Matmut Atlantique. Mi-temps : 2-0. 12 419 spect. Arbitre : M. Turpin. Buts pour Bordeaux : Maja (26e, 37e, 53e), De Préville (58e), Otavio (76e, 87e). Avertissements à Bordeaux : Jovanovic (64e), Adli (66e). Avertissement à Nîmes : Alakouch (44e). 

Bordeaux : Costil (cap.) - Sabaly (Kwateng, 80e) , Jovanovic, Koscielny, Pablo, Cafu - Otavio, Aït-Bennasser - Adli, Maja (Basic,75e), De Préville (Kalu,67e). Remplaçants non utilisés : Poussin, Mexer, Bellanova, Hwang. Entraîneur : Paulo de Sousa. 

 

Nîmes : Bernardoni - Alakouch (Paquiez, 67e), Briançon (cap.), Martinez, Miguel - Fomba, Deaux (Valls, 67e) , Sarr - Ferhat, Duljevic, Ripart (Buades, 77e). Remplaçants non utilisés : Dias, Duljevic, Denkey, Stojanovski. Entraîneur : Bernard Blaquart.

Bernard Blaquart : « On a été mauvais, très mauvais, très très mauvais. L'équipe a sombré, j'espère qu'elle a touché le fond, qu'il n'y a pas plus bas. Des explications, j'essaye d'en trouver mais ce n'est pas facile. C'est une défaite qui peut laisser des traces. On a la chance de rejouer rapidement derrière. Les joueurs ne s'en foutent pas, ils sont touchés ce soir.

De l'impuissance ? Oui quand on est entraîneur d'une équipe qui ne gagne pas, que ça se produit et se reproduit... On essaye de trouver les petites choses qui peuvent faire changer mais est-ce qu'on en est capables, est-ce que j'en suis capable ? La décision (de continuer) ne m'appartient pas. Je ne peux pas abandonner les joueurs, sauf s'ils viennent me le demander. Il y a le président qui peut prendre des décisions, mais, de mon fait, je ne vais pas quitter le navire, ça ne se fait pas. C'est une des pires soirées que j'ai vécues. »

 

Paulo Sousa (entraîneur de Bordeaux) : « Ça a été un super match, surtout après le deuxième but. Avant ça, l'équipe a manqué de vitesse. Notre circulation n'était ni rapide ni verticale. Quand on a commencé à jouer verticalement au milieu, on a vraiment fait du mal à notre adversaire. Après le deuxième but, l'équipe était plus confiante, a étiré le jeu, a joué entre les lignes, avec un changement de vitesse, de bonnes dernières passes. Josh (Maja) est un de nos meilleurs joueurs au niveau de la finition. Chaque fois qu'il travaille bien sur le premier contrôle de la balle, il n'a pas besoin de beaucoup d'espaces pour bien finir. 

 (Sur les supporters) Plus vite on peut résoudre cette situation, plus on aura de stabilité. Plus nous sommes unis, plus nous sommes forts. (Sur le podium provisoire) On est sur le bon chemin, dans la mentalité, au niveau de notre principe de jeu. Il va y avoir encore beaucoup de difficultés dans tout ce Championnat. On doit continuer de s'améliorer. Le prochain match à Marseille (dimanche, 21 heures) est très excitant : ils sont forts, motivés, avec un effectif et des individualités très fortes. On arrive avec une bonne motivation et de la confiance. »

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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