Les Crocos ne voulaient pas rougir devant l'ogre parisien et ils l'ont montré dès les premières minutes. Présents dans l'engagement, à l'image de Bouanga qui parvenait à récupérer des ballons intéressants à négocier à trente mètres du but. Sur l'un deux, Savanier, le petit prince des Costières, décochait la première frappe en faveur des visiteurs. Le ballon passait légèrement au-dessus du but d'Areola (10e). Paris répliquait, dans la foulée, avec un tir en pivot de Kurzawa, trop croisé.

Les hommes de Bernard Blaquart ne rechignaient pas à entreprendre des actions et obtenaient des corners. Sur sa deuxième tentative, Savanier trouvait la tête de Briançon qui coupait au premier poteau mais sans cadrer (20e). Jusqu'alors Paris attaquait timidement et tout juste notait-on une bonne sortie de Bernardoni devant Mbappé (2e), un centre de Nkunku non repris (28e) et un coup franc d'Alves, capté facilement par le gardien gardois (32e). Passée la demi-heure de jeu, le PSG montait d'un cran.

Bernardoni réalisait une parade incroyable du pied devant Mbappé (34e). Le champion du monde croyait tenir sa revanche trois minutes plus tard en dribblant le gardien mais il était signalé en position très limite de hors-jeu. Paris prenait l'ascendant et Nîmes reculait. Si Mbappé n'y arrivait pas, Nkunku n'avait besoin que d'un ballon pour faire la différence. Son appel en profondeur déstabilisait Maouassa et Landre, le joueur formé à Saint-Germain, et trompait la vigilance de Bernardoni du droit (1-0, 40e) après un contrôle parfait et une frappe enchaînée.

Comme d'habitude après avoir concédé l'ouverture du score, les Nîmois réagissaient par l'intermédiaire de Bouanga. Mais ni son tir en angle fermé, après avoir effectué un grand pont sur Thiago Silva (44e), ni son pointu qui frôlait l'équerre de la barre (35e), ne faisaient vaciller le portier francilien. Mbappé continuait d'être en échec. Après un raté de Briançon, il manquait la cible puis marquait de la main après une déviation de la tête de son capitaine. Le champion écopait même logiquement d'un carton jaune pour cette tentative litigieuse. Et les Nîmois rentraient à la pause en étant seulement menés 1-0.

On se disait que la mi-temps tombait bien pour stopper l'élan du leader de Ligue 1, tout proche de faire le break. Mais doubler la mise était son dessein dès la reprise. Profitant d'un espace côté gauche, Mbappé rentrait dans l'axe, feintait devant Briançon pour voir sa frappe mourir près du poteau gauche nîmois (53e). Décidément, Bernardoni voulait priver son ancien compère en catégorie U19, d'une 21e réalisation cette saison. Il stoppait du bout des gants, un nouveau tir de Mbappé, qui reprenait en déséquilibre (56e).

L'attaquant des Bleus continuait de vendanger (60e) et les Nîmois, nettement sur le reculoir, prenaient l'eau. Verratti imposait sa domination au milieu de terrain. L'Italien régalait ses attaquants et le public d'offrandes multiples servies sur un plateau. Pour tenter de sortir la tête et franchir davantage la ligne médiane, Jérôme Arpinon, qui tenait aujourd'hui le rôle de coach numéro un dans le cadre de son diplôme, faisait entrer Thioub à la place de Bobichon. Le Bagnolais avait jusqu'alors été sevré de ballon sur le front gauche de l'attaque. Un poste qui n'est vraisemblablement pas le sien...

Au bout de sa septième tentative, le troisième du dernier Ballon d'Or finissait par faire trembler les filets nîmois sur un caviar distillé par Bernat après une nouvelle action collective de grande classe (2-0, 69e). En seconde période, Nîmes n existait pas, privé de ballon comme l'attestait la possession de balle (66%) des Parisiens. Bernardoni évitait que le score ne prenne plus d'ampleur en arrêtant une énième tentative de Mbappé (79e).

Ce diable d'attaquant avait finalement le dernier mot en inscrivant un doublé (3-0, 89e). Après avoir tenté en vain de revenir par Bouanga et Thioub, Nîmes se découvrait et les Parisiens déboulaient de loin pour un "trois contre un" face au pauvre Maouassa. Servi dans la course, Mbappé ne faisait pas de cadeaux et crucifiait Bernardoni. Il était temps que ça s'arrête pour les Crocos qui ne savait plus où donner de la tête. Avec 36 points, ils restent dans le ventre mou et devront se reprendre samedi à 20h contre Rennes, au stade des Costières. Ce samedi, Paris était trop fort. De Paris, Corentin Corger

26e journée de Ligue 1. Parc des Princes. Paris Saint-Germain – Nîmes Olympique 3-0 (Mi-temps : 1-0). 47 377 spectateurs.  Arbitre : M. Delerue. Buts pour Paris : Nkunku (40e), Mbappé (69e, 89e). . Avertissement à Paris : Paredes (16e), Mbappé (45e), Bernat (72e).

PSG : Areola - Alves (Dagba, 74e), Marquinhos, Thiago Silva (cap.), Kurzawa - Verratti (N'soki, 80e), Paredes, Bernat - Nkunku, Choupo Moting (Diaby, 80e) Mbappé. Entraîneur : Thomas Tuchel. Remplaçants non utilisés : Buffon, Draxler. 

 

Nîmes : Bernardoni – Alakouch, Landre, Briançon (cap.), Maouassa – Ferri, Savanier, Valls (Bozok, 89e) – Bouanga, Ripart (Guillaume, 76e), Bobichon (Thioub, 65e). Entraîneur : Bernard Blaquart. Remplaçants non utilisés : Valette, Lybohy, Paquiez, Alioui

Bernard Blaquart :

« C'était trop compliqué. Ils sont trop forts pour nous, même si la première mi-temps a été assez équilibrée. C'est très dur. ils ne vous rendent jamais la balle, il faut courir beaucoup. Même avec des joueurs absents, on a l'impression que c'est un rouleau compresseur. Tout ce que fait Mbappé c'est dangereux, c'est tranchant. Donc, à l'arrivée, il se crée pas mal d'occasions et en met encore deux. C'est le lait sur le feu. C'est impressionnant, il est capable de faire la différence à tout moment, il va à une telle vitesse, c'est le phénomène du football français, ça va durer longtemps. »

Jordan Ferri :

« On a essayé. Je trouve que l'on a fait une première mi-temps correcte, avec un bloc bien compact. Ils avaient peu d'espace pour jouer. Mais au fur et à mesure du match, on a reculé un petit peu, laissé trop d'espace entre nos lignes. Avec leur qualité technique, ils arrivent facilement à se trouver et à créer des décalages. C'est un match qui va permettre au Nîmes Olympique de grandir, d'apprendre aussi, il y avait beaucoup de jeunes joueurs qui découvraient la Ligue 1. C'est avec des matches comme ça que l'on engrange de l'expérience. »

 

Kylian Mbappé : 

« Je travaille tous les jours pour essayer d'aider mon équipe au maximum, et de me faire plaisir aussi. Le foot, ça reste du plaisir, et de marquer des buts, battre des records, c'est ce qui m'anime donc je suis très content.
«Je pars du principe qu'un jour quelqu'un viendra et fera mieux. Il faut toujours essayer d'aller le plus haut possible sinon un jour ou l'autre, il y a quelqu'un qui va te dépasser. Je voulais le 52e but aussi, pour le ballon (promis à celui qui réussit un triplé) ».

Objectif Gard : Quels souvenirs gardez-vous du match aller, où vous aviez bousculé les Parisiens ?

Antonin Bobichon : Je pense qu’ils étaient un peu étonnés de l’ambiance et du terrain. Mais c’est des joueurs incroyables. Il y avait des champions du monde, Neymar, Cavani. C’était un match fabuleux à jouer.

Que pouvez-vous espérer demain au Parc des Princes ?

Ça va être dur, mais nous y allons pour jouer notre jeu. Il va falloir être très concentré et très appliqué pendant tout le match, parce que ça peut faire mal sinon.

Craignez-vous de prendre une correction ?

On l’a vu contre Guingamp (9-0, NDLR), si on les laisse faire, ils ne vont pas se gêner pour nous en mettre 9 ou 10. Ils ne sont jamais rassasiés. Il va falloir faire très attention.

Devez-vous jouer à Paris comme vous jouez sur les autres terrains ?

En tout cas, il faut l’aborder dans le même état d’esprit. Ils auront la possession du ballon. On va beaucoup subir. Mais nous jouerons à fond tous les ballons que nous aurons.

Avec votre classement, allez-vous à Paris sans pression ?

Ça va être un beau match face à une grande équipe et dans un beau stade. Mais il ne faut pas non plus rêver, les regarder jouer ou regarder le stade. Ça va être très difficile. On a 36 points, on a de la marge et on ne mise pas sur les trois points à Paris mais si on pouvait en prendre un, ça ne serait pas trop mal.

Le Nîmes Olympique est-il meilleur qu’en début de saison ?

Je le pense parce que sur le match de Dijon, on a subi pendant une grosse partie de la seconde période. Mais on n’a pas lâché, ni craqué. Au final on sort avec une victoire 2-0, assez propre. Peut-être qu’en début de saison, on aurait craqué dans un temps faible. J’ai le souvenir du match à Angers, où même si on gagne, on prend trois buts en peu de temps, à Bordeaux deux en peu de temps aussi.

Vous ne savez marquer que des beaux buts ?

Cela ne me gênerait pas d’en marquer de moins beaux, je serai aussi content. Un but c’est un but, peu importe la façon dont on le marque.

 Ces quatre buts ont-ils changé quelque chose ?

Ça a amené de la confiance. Contre Dijon, je n’ai pas hésité. Après mon contrôle, je pousse le ballon et je vois que j’ai la place. Je n’ai pas hésité. En ce moment ça me réussit. 

 Avez-vous revu le but que vous avez marqué contre Dijon ?

« Oui, à la télévision et il est pas mal. Sur les quatre que j’ai marqué cette saison, c’est mon préféré. Parce que c’est celui avec le plus de touches. Je contrôle, je me décale et j’envoie une belle frappe qui part assez vite. 

Comment vivez-vous votre première saison en ligue 1 après avoir peu joué l’année dernière ?

Il y a un grand changement en termes de temps de jeu, j’en suis très heureux. J’ai joué deux matches la saison dernière et les choses se sont bien enchaînés. 

Comment avez-vous vécu le faible temps de jeu la saison dernière ?

Ça fait un peu mal, parce qu’on a tous envie de jouer. C’était frustrant, mais j’étais lucide, je savais que je ne pouvais pas réclamer plus de temps de jeu au vu des performances de l’équipe.

Pensiez-vous être conservé au Nîmes Olympique à la fin de la saison dernière ?

J’avais des discussions avec le coach. Il me disait qu’il voulait me conserver. Après ça ne dépendait pas que de lui. J’avais un peu peur de ne pas continuer ici. J’ai imaginé aller voir ailleurs mais j’ai eu la proposition de prolongation et ça s’est bien terminé. Je ne pouvais pas passer à côté de cette saison en ligue 1 avec Nîmes. J’ai fait le bon choix.

Avez-vous conscience de votre nouvelle notoriété générée par vos beaux buts ?

Je le ressens un petit peu. On m’en parle beaucoup et on me reconnaît un peu plus dans la rue. Mais je suis détaché de ça. Je sais faire la part des choses. C’est la ligue 1 qui génère ça. 

Propos recueillis par Norman Jardin

Spécial P. S. G. vs Nîmes :

L'exploit en 1992/1993, malgré la descente qui nous attend en fin de saison.... Philippe Vercruysse va marquer un but qu'il considère comme le plus beau de sa carrière.

"C'est sûr que c'est un match référence mais pour l'ensemble de l'équipe. Battre le PSG alors qu'il était champion de France (vice-champion de France car le titre n'avait pas été décerné cette année là, NDLR), c'est quelque chose de fabuleux. Je n'aime pas trop parler de ma personne ou du côté individuel pour un match mais c'est ce moment-là que j'ai le plus apprécié. C'était un mouvement collectif en plus.
Oui. Le plus beau de ma carrière" (Philippe Vercriuyse dans Objectif Gard)

 

Vendredi 30.10.1992, Championnat de France, Division 1, 13e journée (2e place) à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – NÎMES OLYMPIQUE 2:3 (1:2)
– 22 000 spectateurs environ. Buts : Valdo Filho, 11′, Vercruysse, 13′, Monczuk, 20′ ; David Ginola, 63′, Vercruysse, 80′.
L’Équipe du PSG : Bernard Lama – Jean-Luc Sassus (François Caldéraro, 46′), Ricardo Gomes, Alain Roche, Patrick Colleter – Laurent Fournier, Paul Le Guen, Vincent Guérin, Valdo Filho – George Weah, David Ginola. Entraîneur : Artur Jorge.
Avertissement à Patrick Colleter.

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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