Paul Bernardoni : « C’est clair et net, la possibilité de rester à Nîmes est là »

 

À 21 ans, l’international Espoirs est devenu, avec Nîmes, un des meilleurs gardiens de but français. Bien intégré chez les Crocos et adulé par les supporters, Paul Bernardoni ne ferme pas la porte à la possibilité de rester à Nîmes.

Objectif Gard : Que représente le Nîmes Olympique dans votre parcours ?

Paul Bernardoni : Troyes, c’était ma formation. À Bordeaux, j’ai connu les premiers moments difficiles, mais ça m’a beaucoup apporté sur le plan mental. Clermont, c’est l’année de la relance. Quant à Nîmes, ça représente l’épanouissement personnel et sportif. Le club est en train de grandir et c’est agréable de faire partir de cette histoire.

En quelques mois, vous êtes devenu l'un des chouchous des supporters nîmois, comment le vivez-vous ?

Ça fait bizarre et c’est flatteur. Si je vais en ville, je sais que je vais me faire interpeller deux ou trois fois, mais c’est toujours très agréable. Ici, les gens sont complètement dingues du Nîmes Olympique. Je n’ai jamais vu cela avant. J’ai trouvé beaucoup de relations humaines. Les gens n’hésitent pas à venir me parler, cela tombe bien car j’aime discuter, et montrer mes émotions. Vraiment, les supporters m’apportent du bonheur

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant à Nîmes ?

Le climat ! (Rire). On m’avait dit que dans le sud il faisait très chaud, et j’ai pu m’en rendre compte. Je suis né en Région parisienne (NDLR : Essonne) et là-bas, il n’y a pas souvent le soleil. Ce qui m’a aussi marqué, c’est la chaleur des gens. Ici, à peine ils te connaissent, ils te font la bise. Ça met tout de suite à l’aise.

Et sportivement ?

Les Crocos sont des guerriers, ils ne lâchent jamais. Les supporters, c’est pareil, ils nous poussent tout le temps. Parfois, ça peut nous faire faire des bêtises, mais souvent ça nous aide. En fait, Nîmes c’est une super famille qui t’ouvre ses bras.

Votre prêt se termine cet été... Mais est-il possible de vous voir au Nîmes Olympique la saison prochaine ?

On est encore loin de tout ça. Bien sûr, rester à Nîmes c’est une option. Mais il peut se passer beaucoup de choses. Après, il faut voir ce que Bordeaux et Nîmes veulent faire. Mais c’est clair et net que la possibilité de rester est là. Ce que je veux, c’est jouer et aujourd’hui mon objectif c’est les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

 Comment avez-vous vécu le derby retour contre Montpellier ?

Je pense que certains préfèrent gagner deux fois Montpellier, et faire une saison galère, plutôt que faire une superbe saison, et perdre les deux matches. J’ai bien compris l’importance de ce derby. Deux semaines avant, tout le monde nous en parlé. Quand on est arrivé à l’échauffement, le stade était pratiquement plein. Je me souviens que lorsque Loïck a marqué son but, le stade a tremblé.

 Parlez-nous de l’arrêt que vous faite à la dernière minute de ce match ?

C’est l’un des plus beaux de ma carrière, parce qu’il a une importance énorme.

Quel est le meilleur match nîmois de la saison ?

Je dirais Dijon à l’aller. Ça été dur, mais on a quatre occasions et on marque les quatre. En termes d’efficacité, c’est le meilleur, et en plus, on n’encaisse pas de but. Mais émotionnellement, je retiens celui à Angers lors de la première journée. Par moment, on était très mal et je me disais que la saison allait être galère, et finalement on gagne.

Comment Bernie (son chien) s’est-il acclimaté à sa nouvelle région ?

Très bien. Je vais le promener tous les jours. Cependant, il vit mal l’été, parce qu’il a très chaud, alors il reste sous la clim'. En même temps, il a une belle vie ce chien.

Avez-vous eu le temps de visiter le Gard ?

J’ai fait tout Nîmes. Je vais souvent au Grau-du-Roi, comme cela je peux lâcher Bernie sur la plage. Ce que je préfère, c’est les salins d’Aigues-Mortes. Maintenant, il faut que j’aille voir le Pont-du-Gard et le parc national des Cévennes, pour ces paysages et les randonnées. Pour faire du vélo, je vais attendre les vacances car je ne veux pas risquer de faire une mauvaise chute en pleine saison.

Si un joueur vous appelle pour avoir votre avis sur Nîmes, que lui répondrez-vous ?

 

Cours prendre le premier train, n’hésite pas et vas-y !  Propos recueillis par Norman Jardin

Paul Bernardoni : « Dans le vélo, il y a davantage la notion de sacrifice »

Écrit le 30 octobre 2018 par Mania

L’actuel jeune gardien du Nîmes Olympique n’est pas seulement un footballeur talentueux, élu meilleur gardien de Domino’s Ligue 2 lors de la saison 2017-2018. C’est aussi un passionné notoire de cyclisme qui bascule en mode supporter à la moindre compétition cycliste sur les réseaux sociaux. C’est donc tout naturellement que le Gruppetto est allé l’interroger sur cette passion.

Depuis combien de temps êtes-vous féru de cyclisme ?

C’est vraiment depuis tout petit. En famille j’ai toujours regardé le Tour de France, c’est un sport qui m’a toujours plu. Je me souviens que c’était l’époque des Rabobank, de Rasmussen qui gagnait tout le temps le maillot à pois et que je trouvais super, avant que l’on sache qu’il se soit dopé. J’étais et je suis toujours un féru des Français. J’ai été fan de l’épopée Voeckler, des raids de Sylvain Chavanel, de Pierrick Fedrigo ou de Jérémy Roy, qui vient d’arrêter. Ce sont ces mecs-là qui m’ont fait aimer le vélo. 

Qui vous a initié au cyclisme ? 

C’est une passion qui m’est venue plutôt tout seul. Je suis allé voir le Tour deux fois. Une fois, il passait à Châteauroux et comme mon père avait un ami qui y habitait, j’étais parti en train chez lui. L’autre fois, c’était en Savoie, chez l’un de mes cousins. Le peloton passait dans une descente proche de là où il habitait. Mes parents regardaient juste le Tour de France, c’est moi qui, arrivé vers l’âge de 15-16 ans, ai commencé à m’intéresser au Giro, Paris-Roubaix, et aux courses mythiques.

Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ? 

J’en ai pas mal, surtout sur le Tour… Voeckler en jaune en 2011 à l’Alpe d’Huez où il dit à Pierre Rolland “vas-y” et Pierre Rolland qui met une leçon à Contador et Samuel Sanchez sur la montée… J’ai trouvé ça tellement fort de la part de Voeckler ; il aurait pu tout jouer pour sa gueule, mais il a vu que l’autre avait des jambes de feu follet, donc il l’a laissé partir…  

Aujourd’hui, pratiquez-vous le vélo ? 

Honnêtement non. J’ai pourtant un vélo de course, mais, avec l’enchaînement des matchs, aller faire du vélo c’est trop compliqué. Avec le besoin de récupération, mine de rien, je ne peux pas me permettre d’aller faire le Mont Ventoux qui, par exemple, est à côté. Par contre, en vacances j’en fais, pour me préparer pour la saison. 

Et qu’est-ce qui vous plaît dans la pratique de ce sport ? 

Ce que j’aime, c’est être dans le dur, d’être dans le rouge et voir jusqu’où je peux aller. Je pense que tous les cyclistes aiment ça, avoir les jambes qui brûlent et qui piquent. Mais j’ai un tout petit niveau et je ne suis pas du tout comme ces immenses champions. La montagne aussi, c’est tout ce que j’aime ! Les montées, c’est aussi un défi, c’est se dire “tu l’as fait”. Bon je ne suis pas très fan des descentes même si je comprends que des gens aiment bien. 

Auriez-vous été tenté de faire comme Remco Evenepoel, ancien capitaine de foot des U17 Belges, qui a plaqué le football pour le vélo ? 

C’est bizarre parce que généralement on fait plutôt le chemin inverse mais tant mieux pour lui si en plus ça marche bien. J’imagine qu’il a beaucoup de talent, ça doit être un beau cycliste.  Et à un moment oui très brièvement j’y ai pensé. Dans mon parcours jeune, à un moment, c’était un peu plus difficile et je m’étais dit : “tiens pourquoi pas se lancer dans le vélo ?”. Mais bon, ça m’a titillé 2 semaines et après j’ai très vite arrêté d’y penser. C’était exactement dans la période où Damien Monier avait remporté une étape sur le Tour d’Italie, en 2010.

Pour vous, qu’a de plus ou de moins le vélo que le foot, et en quoi le monde du ballon rond pourrait s’en inspirer ?

Le vélo, bien entendu, c’est un travail d’équipe, car les équipiers vont la plupart du temps se déchaîner pour leurs leaders et c’est lui qui va conclure. Mais parfois on peut gagner tout seul, à l’image d’un Sylvain Chavanel ou d’un Thomas Voeckler qui partaient dans de longues échappées en solitaire. Dans le foot on ne peut pas vaincre tout seul, on a besoin d’être en équipe, entouré, d’être 11 au départ. Ce n’est pas un seul joueur qui te fait gagner un match. A l’inverse, dans le vélo, il y a sans doute d’avantage la notion de sacrifice pour l’autre comme Anthony Roux quand il se mue en équipier modèle de Thibaut Pinot malgré son potentiel ! Tandis que dans le foot, mine de rien, on aime bien être sur le devant de la scène. Le foot pourrait s’inspirer du vélo pour ça. 

Comment vos collègues footballeur perçoivent votre passion pour la petite reine ?

Ce qui est assez marrant c’est qu’au début je me faisais chambrer. Mais ils savent désormais que ça ne me fera rien, parce que, de toute façon, je continuerai à regarder le Tour de France ou le vélo en général. Et au final, pendant le dernier Tour de France, les mecs ont commencé à suivre ça un peu de loin. Ils me demandaient : “alors, grosse étape aujourd’hui ? Bardet, Alaphilippe, ça en est où aujourd’hui ?”. Et bien mine de rien, les mecs s’y sont intéressés.  

 

Êtes-vous parvenu à leur faire regarder des courses ? 

Un jour, en stage, entre deux entraînements, j’avais mis le cyclisme à la télé. Les gars passaient et parfois ils s’arrêtaient et dans ce cas-là je leur expliquais un peu la course. Une fois, on était en plein au moment où il y a eu la chute de Philippe Gilbert dans le fossé. Ça a commencé à débattre dans tous les sens, si ça n’était pas trop dangereux comme sport… et sinon, le vélo fait aussi toujours objet de moqueries, car pour certains, c’est limite pas un sport et on se fait juste chier (sic) à regarder du cyclisme.

Que leur répondez-vous, dans ces cas-là ?

Je leur dis que c’est un spectacle ! Je leur dis tout simplement d’aller voir le Tour de France au bord de la route. La plupart des gens disent qu’ils ne passent que 30 secondes, mais ça ne se résume pas qu’à ça. Il y a la caravane, il y a une ambiance, une atmosphère… une course de vélo, ça reste mythique. Quand on regarde un Paris-Roubaix ou bien une bonne étape de montagne, c’est juste énorme. Tout dépend du style de l’étape, bien entendu, mais quand ça commence à attaquer dans tous les sens, c’est génial !  Après, je peux comprendre qu’il y ait des gens que ça emmerde (sic) et je leur réponds “chacun ses goûts”. On en discute et si je ne suis pas convaincant pour eux, tant pis, mais moi, ça ne m’empêchera pas de regarder avec plaisir ce sport 

Rencontrez-vous des personnes faisant l’amalgame du cyclisme et du dopage ? Qu’en pensez-vous à titre personnel ? 

Moi, je n’ai pas connu les années noires, l’affaire Festina, je n’en ai aucun souvenir. Les seuls dopés que j’ai connus, c’était Rasmussen, Armstrong ou Contador. Je milite pour un sport propre, et tant qu’on ne me dit pas qu’ils sont dopés, ils ne le sont pas à mes yeux. C’est pour ça que j’ai beaucoup de mal à comprendre les personnes qui ont l’image du “cycliste = dopé”. Je suis de la génération qui a vu éclore de nouveaux talents, j’ai vraiment une certaine fraîcheur par rapport à ces sujets 

Quelles sont vos plus grosses déceptions concernant ce sport ? 

C’est difficile de critiquer des sportifs quand on est soi-même sportif, parce qu’on sait bien ce que c’est que d’avoir des coups de bourre et des coups de moins bien. Mais bien entendu ce qui me déçoit le plus ce sont les cas de dopage. J’avais été déçu par le contrôle positif de Lloyd Mondory par exemple. Sinon, si on remonte plus loin, bien entendu il y a Rasmussen banni du Tour parce que j’étais petit et j’avais été très triste d’apprendre ça. 

Et quel regard portez-vous sur l’équipe Sky ? 

Je me suis déjà énervé plusieurs fois devant ma télé quand je voyais que dans la plupart des équipes, il ne leur restait qu’un équipier, tandis qu’ils étaient encore 4 ou 5… Après ils font leur métier, j’espère juste qu’ils sont propres et qu’on n’apprendra pas des choses tristes. Mais comme je vous l’ai dit tant qu’on n’a rien de prouvé, je considère qu’il n’y a pas de problème. Ils ont beaucoup de moyens et ils ont juste une équipe de malade il faut le dire. Dire que Froome ou Thomas peuvent être des équipiers, c’est impressionnant. Des fois, ce n’est pas trop du jeu, mais c’est comme ça.

Quelles sont les courses qui vous font le plus vibrer ?

Paris-Roubaix ! C’est ma course préférée, je me pose du début jusqu’à la fin de la journée. Cette année, quand j’ai vu le duel Silvan Dillier versus Sagan… c’est énorme ce qu’il a fait, Dillier. Après, il y a les classiques, Milan-San Remo, les ardennaises… Et dans un autre genre, j’aime bien le Tro Bro Leon. Sinon, bien sûr, le Giro ! J’adore cette course, au même titre que le Tour de France, mais j’ai un peu plus de mal avec la Vuelta. Voilà, il y en a certainement d’autres que j’oublie dans le tas.

Et quels sont les coureurs qui vous plaisent le plus ?

Voeckler, par son panache. Sinon il y a aussi eu Damien Monier, je ne sais pas pourquoi ce cycliste m’a autant marqué, c’était une période où on était un peu déçu du cyclisme français. Des mecs comme Gaudin, Voeckler, Chavanel, Calmejane c’est des mecs que j’apprécie. J’aime les mecs qui sont des attaquants qui n’hésitent pas à partir de loin.  

Vous déclariez récemment à L’Équipe vouloir faire le Tour en caravane. Quand envisageriez-vous de le faire ?

Malheureusement, je ne peux plus aller sur le Tour de France parce que je suis désormais en stage de pré-saison en juillet. La caravane, c’est un objectif pour la fin de ma carrière. J’en achèterai une et je ferai le Tour, étape par étape, c’est sûr et certain. J’irai sur le virage des Hollandais à l’Alpe d’Huez ! Quand on est coureur, ça ne doit pas forcément être toujours très agréable avec certains des mecs qui se comportent comme des abrutis et qui bousculent les coureurs, mais sinon tu dois prendre un max d’adrénaline, j’adorerais être coureur dans ces moments-là. Ce sont des images juste magnifiques ! 

 

Propos recueillis par Bertrand Guyot (@bguyot1982) pour Le Gruppetto

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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